ASHTON - You look much better undressed

J’avais acheté de petits trucs aux vendeurs du coin, du temps où l’on se trouvait encore à Cambridge. Des champignons. Mais pas ceux que l’on trouve dans la forêt du petit chaperon rouge non. Des champignons hallucinogènes. En sortant de ma douche, ou plutôt, en fouillant dans mes valises pour trouver des vêtements à mettre, je tombais sur le sachet en question. Andrew n’était pas là alors je me demandais si ce n’était pas enfin l’occasion d’en prendre un peu, de tenter l’expérience. Je finis par m’y résoudre. J’en pris un en main, le tournant un peu dans tous les sens avant de l’ingurgiter. Il ne me faisait absolument rien. Décevant, mais apparemment, il fallait attendre une bonne trentaine de minute avant que ça ne fasse effet, alors en attendant, je me dirigeais vers la salle de bain pour sécher mes cheveux et me coiffer. Je finis par lâcher mon peigne quand j’aperçus mon miroir s’approcher de moi, puis reculer. Oh mon dieu, le bordel ! Je finis par retourner dans ma chambre tout en jetant ma serviette au sol. Je me plaçais devant le miroir et passais mes mains le long de mon corps, comme si j’essayais d’arranger une robe, un vêtement que je ne portais pas car j’étais tout simplement nue. Nue comme un vers. Je trouve ça étrange d’appeler vers de terre. Ils se trouvent dans la terre certes, mais pourquoi vers ? Et me voilà, en train de me questionner sur le pourquoi du comment les vers sont appelés vers. Je me pose des questions vraiment existentielles, c’est dingue ! Je sortais de ma chambre, avec seulement la clé de ma chambre en main et je marchais dans les couloirs, avec une assurance incroyable.

Ashton s’était réveillé il y a peu. Il trouva les draps à côté de lui tous froissés, ainsi qu’un mot de sa petite-amie lui annonçant qu’elle était partie à la plage avec des amies, qu’il lui restait des pancakes et du jus de fruits sur la petite table. Elle pensait vraiment à tout. Il avait donc pris son petit-déjeuner à une heure assez tardive de la matinée, et s’était ensuite mis en tête de rejoindre Naomi dès le début de l’après-midi. Aussi, il avait vite sauté dans la douche, et s’était vêtu de son maillot short ainsi que d’un marcel blanc, histoire de se vêtir de quelque chose. Il regarda l’heure. 13 heures. Il allait arriver dehors sous une chaleur accablante, tant pis, il aurait une bonne excuse pour que Naomi lui masse le dos en lui passant de la crème. Il sortit donc de sa chambre, et à peine avait-il fermé la porte, qu’il s’arrêta dans son geste, ne verrouillant pas complètement la porte. Devant lui, marchait gaiement Aaliyah, complètement nue. Etait-ce une blague ? Le regard du jeune homme ne put se détourner de la plastique de la demoiselle. S’il ne s’en était pas aperçu tout de suite, il referma vite sa bouche qui s’était entrouverte de surprise ou de choc au choix. Ils n’étaient pas forcément en bons termes tous les deux, mais tant qu’elle ne faisait plus de mal à Darnell, il parvenait à la tolérer. Surtout dans son plus simple appareil il fallait dire… « Aaliyah, mais qu’est-ce que tu fous ? » Elle n’avait pas l’air dans son état normal, elle avait peut-être pris de la drogue, il fallait dire qu’accoucher de jumeaux ça devait être particulièrement perturbant à cet âge. Elle était passée de grosse dinde – et il n’y avait là aucune allusion à l’épisode de Thanksgiving – à la Aaliyah que tout le monde connaissait, sauf qu’ils ne devaient pas être nombreux à l’avoir vue complètement nue. Si Naomi le voyait là, il était un homme mort.

Sincèrement, je ne m’attendais pas à croiser qui que ce soit dans les couloirs de l’hôtel à cette heure-ci. Je les imaginais tous en promenade ou sieste digestive ou alors, sur la plage, mais pas dans les couloirs. Je ne m’attendais pas être interrompue dans ma marche en direction de… de la plage je crois. Ouais c’est ça. De cette étendue d’eau bleue, assez salée d’ailleurs. Dégueulasse ! Ça pourrait décaper le nez d’un éléphant enrhumé. Paraît que l’eau de mer débouche, d’où la référence. P’tain, déjà que je dis n’importe quoi dans mon état normal, je vous laisse imaginer là, en plein délirium. Je levais alors la tête vers Ashton, du genre, je la levais bien quoi, quitte à me choper un torticolis, parce que, ce n’est pas un nain le bonhomme. Bah, je me promène, comme tu le vois ! J’arquais un sourcil, ne comprenant pas trop où il voulait en venir avec sa question que je trouvais assez idiote pour le coup. Je m’approchais de lui, posant une main sur son torse. Je ne pouvais pas m’approcher de son oreille, à moins de m’accrocher à son cou et de faire en sorte qu’il se baisse… Tu sais que j’ai rêvé de toi cette nuit ? Bien évidemment, il ne pouvait pas le savoir, raison pour laquelle j’allai m’empresser de tout lui raconter. En détail ou pas, à voir ! Dedans, on ne portait tous les deux aucuns vêtements… Tout le contraire de maintenant malheureusement ! Je visais du regard le vêtement qu’il portait actuellement mais sur la partie basse de son corps. Tu m’as attachée à ton lit avec des menottes et m’a ordonné de me taire. Il ne voulait peut-être pas entendre la suite de mon récit mais maintenant que j’étais lancée, je ne pouvais plus m’arrêter ! Tu t’amusais à me donner envie en réveillant certaines parties de mon corps avant de me regarder te supplier d’aller plus loin et au final, on a fait plus qu’un et… T’avais l’air d’être un amant tellement parfait… Je faisais semblant d’être triste… Ne sachant pas vraiment si je l’étais réellement ou pas. J’aimerai tellement qu’on aille dans ma chambre et que tu me retires tous mes vêtements, qu’on essaie de rendre ce rêve réel ensemble !

Ashton croyait rêver. Aaliyah était en train de faire son petit numéro dans le couloir, et il risquait cher à rester là avec elle. Il aurait pu tracer sa route, mais quelque chose lui disait que ce n’était pas par hasard si elle se trouvait dans cet état et elle avait peut-être besoin d’aide. Toujours était-il qu’il avait beaucoup de mal à détacher son regard de la silhouette nue de la Cabot et que c’était préjudiciable. Elle minaudait devant lui sans qu’il ne comprenne pourquoi. Oui, elle se baladait, mais ce n’était pas une tenue décente qu’elle arborait puisqu’elle n’en arborait aucune. « A quoi tu joues, sérieux ? » Lui demanda-t-il un peu sur la défensive, croyant à un canular sans nom. La jeune femme se trouvait dans un état second et s’approcha de lui posant une main tout sauf innocente sur son torse, et il l’esquiva en reculant d’un pas, on ne peut plus sur ses gardes : « T’as fumé quoi ?! » S’exclama-t-il, ne comprenant pas ce qui lui arrivait. Elle se pâmait et s’exposait devant lui et Ashton était partagé. Il ne savait ni comment agir, ni comment réfléchir. Elle le perturbait tant qu’il ne parvenait même pas à trouver les mots adaptés. Il ne pensait qu’aux ennuis qu’il allait avoir s’il restait là avec elle en la laissant lui raconter des choses salaces. Parce qu’il s’agissait bien de ce genre de choses. Elle disait avoir rêvé de lui, et il ne comprenait même pas pourquoi. Ils ne se fréquentaient pas. Qu’essayait-elle de faire ? Elle devait être sous l’emprise de drogues, mais il ne vérifia même pas. Il se tapa en revanche le front en entendant la jeune femme lui dire qu’elle était habillée. A moins d’avoir mis un justaucorps semblable à ses courbes généreuses et agréables, elle n’avait juste pas conscience de son état. « Mais Aaliyah, t’es déjà à poil ! » Il ne pouvait que raviver ses mémoires, essayer de la convaincre qu’elle était dans le faux, mais il paniquait à l’idée de voir Naomi débarquer. Elle interprèterait, c’était obligé. Aaliyah était en train de l’allumer, et il n’arrivait même pas à chasser de sa tête les suggestions qu’elle lui détaillait, et il se plaignit en soupirant : « Putain…Si on me trouve là avec toi, je suis foutu. » C’était le mot. Il en fallait peu pour apparaitre dans la rubrique potins. Finalement, il décida qu’il était mieux de la faire rentrer dans sa chambre pour qu’on évite de les voir ensemble. Il lui saisit alors la main, et ouvrit la porte : « Vas-y rentre. » Mais puisqu’elle n’était pas assez rapide, il la tira à l’intérieur, verrouillant la porte derrière lui. Tout ça ne lui disait rien qui aille. « C’est quoi ton problème ?! Arrêtes ton petit jeu, t’es pas crédible ! » Il aurait dû tracer sa route, c’est ce qu’il se répétait.

Ashton parlait et parlait et moi, je ne cessais de le provoquer. Mais je n’en faisais pas réellement exprès. Disons que dans mon état normal, sachant que c’était le meilleur ami de Darnell et le petit ami de Naomi, j’aurai tracé ma route sans même lui adresser un regard, même s’il m’avait interpelée, comme il venait de le faire. Mais là, je ne sais pas pourquoi, enfin si, mais j’avais un peu oublié pour le coup, je me tenais à lui, je posais ma main sur son torse et je faisais des allusions à des situations très cochonnes. Lui et moi, dans le même lit, moi menottée à son lit. Disons qu’actuellement, c’était une image qui me plaisait vraiment. Je n’joue pas Ashton ! Pourquoi jouer ? J’étais vraiment sérieuse là et tout ce que je lui disais, je le pensais. Même si le rêve dont je lui avais fait part n’avait pas réellement eu lieu. Il venait d’apparaître dans mon esprit, en le voyant dans son haut qui laissait apparaître son corps magnifiquement bien taillé et… Passons les détails. Perduuuu… Je n’ai pas fumé non plus ! Je trouvais ce petit jeu assez amusant. Surement moins si sa petite amie passait par là. N’importe quoi, j’suis pas à poil ! Même si tu rêves que j’enlève ma magnifique robe pour me faire ma fête ! Me voilà en train de parler fort. Manquerait plus que j’attire tous les curieux dans le couloir, qu’on se donne réellement en spectacle lui et moi car, pour le moment, notre public était assez fantomatique. Il paniquait mais contre toute attente, il me fit entrer dans sa chambre. J’en avais le sourire aux lèvres. Un sourire qui montait jusqu’aux oreilles. Haaaaan la chambre rouge, comme celle de Christian Grey… P’tit coquin va ! Hallucination bonjour ! Sa chambre devait ressemblait à la mienne sans l’effet des champignons évidemment. Après tout, on séjournait dans le même hôtel. Je me retournais alors en l’entendant hausser la voix, mais à mes oreilles, sa voix semblait si aiguë que je pouffais de rire avant de répondre d’une voix toute aussi aiguë. T’es pas crédible, blablabla ! Comme si je jouais ! Je me retournais vers lui, d’un mouvement très rapide. Je le regardais de façon très… coquine on va dire, reposant ma main sur son torse, descendant lentement, espérant qu’il ne se la joue pas esquive cette fois-ci. C’est bon, on ne boxait pas et on n’était pas non plus sur un terrain de basketball. Mais si tu veux jouer, je te propose qu’on aille le faire sur le lit ou… contre un mur si t’es plutôt brutal comme mec… Conversation totalement normale.

Ashton n’était pas le genre de gars qui aimait se tirer une balle dans le pied. Au fond, Ashton ne s’était jamais dérobé à une femme qui le désirait. Mais il était différent à présent. Il aimait Naomi d’un amour sincère, aussi bizarre que cela sonne à ses oreilles. Et même si ça n’allait pas vraiment depuis quelques temps entre eux, ce n’était pas une raison pour craquer. Aussi quand elle lui disait que ce n’était pas un jeu, Ashton préférait la repousser : « Arrêtes tes conneries ! » Il se demandait bien quel type de drogue elle avait pris pour en être arrivée là. Au final, il était Mather, mais il était incapable de déterminer l’origine des troubles d’Aaliyah. « T’as forcément pris quelque chose pour être dans cet état… » Elle ne lui dirait surement pas. Elle criait bien trop pour entendre raison, et il craignait qu’elle le mette dans une situation inconfortable. Il n’eut pas d’autre choix que de la faire rentrer dans sa chambre, et il tenta une nouvelle fois de lui faire comprendre qu’elle était bien loin d’être vêtue d’une jolie robe qui lui aurait surement bien sied – ça y est, il recommençait à songer au corps bien fait de la demoiselle bien qu’il tente de ne pas y prêter attention. « Mais quelle robe ?! Vas-y, tire dessus pour voir ! » Elle allait bien voir qu’il avait raison en tirant sur sa peau un instant. Mais Aaliyah était heureuse d’être entrée dans la chambre d’hôtel d’Ashton. Et il avait envie de faire marche arrière, de la foutre dehors sans prendre de pincettes. Mais le jeune homme culpabilisait de la laisser dans cet état, et il en venait à se demander si au final il n’avait pas non plus envie de craquer dans ses bras. Pour autant, il pensait à Darnell, il pensait aux enfants d’Aaliyah, et il se sentait mesquin de penser à pouvoir profiter alors qu’elle était dans un état second. Il secoua la tête, chassant ces idées, et s’étonna une fois de plus des bêtises qu’elle lançait : « Quelle chambre rouge ?! Ma parole, t’as des hallucinations en plus ! » Hallucinations. Le mot fit tilt. Elle devait avoir eu recours à ces aliments que tout le monde apprécie auxquels il n’avait jamais touché. Mais il n’avait pas le temps de penser à cela. La façon dont elle le regardait, dont elle s’approchait de lui, attisait l’envie de se laisser aller avec elle, et malgré tous ses efforts, il n’avait presque plus envie d’être raisonnable. La main d’Aaliyah glissait sur le torse du jeune basketteur qui saisit son poignet sans la quitter des yeux. Ce n’était pas une bonne idée. « Je ferais rien avec toi Aaliyah. » Souffla-t-il. Pourtant, ce n’était pas du tout ce qu’il dégageait. Elle n’avait qu’à pousser le vice un peu plus loin, et Ashton redeviendrait un homme comme les autres.

Il me demandait d’arrêter mes conneries, mais dans le fond, je comptais faire tout le contraire de ce qu’il m’ordonnait de faire. Je ne suis pas du genre à écouter, ce n’est donc pas maintenant que je vais le faire et surtout pas dans l’état dans lequel je me trouve actuellement. Genre, sous champi hallucinogène, vous voyez le truc ? Et puis, il m’était juste impossible de le prendre au sérieux car dès qu’il haussait légèrement la voix, elle me paraissait plus aiguë que la normale. Je voyais sa tête gonfler et sur le point d’exploser et au lieu du sang, ce serait des milliers de fleurs qui se baladeraient tout autour de la chambre. Une orgie de fleurs rouges dansant autour de son corps qui, je le savais pertinemment, n’attendait que le mien. Ma main sur son torse, je pouvais sentir les battements de son cœur. L’envie qui montait lentement en lui. Il n’y avait d’ailleurs pas que l’envie qui allait très rapidement monter en lui, mais bien autre chose. Pas forcément non. Je suis peut-être dans mon état normal et j’ai peut-être toujours eu envie de t’avoir dans mon lit et je n’ai peut-être jamais eu le courage de le dire, jusqu’à aujourd’hui ! C’est à ce moment-là qu’il me demandait de tirer sur ma robe pour lui montrer que je portais bien quelque chose sur moi. J’étais persuadée d’être vêtue, je la voyais la robe, je voyais comme elle m’allait parfaitement. Elle allait avec mon teint, avec la saison, avec mon humeur aussi. Je tirais alors dessus, l’attrapant par le bas, par son ourlet. Tu vois, j’avais raison, alors arrête de m’imaginer nue ! Je venais de lui donner tort et je ne pouvais donc pas être plus joyeuse que je ne l’étais déjà. Mais le voilà qui remettait une fois de plus mes paroles en question. Je n’avais aucune hallucination, du moins, selon moi, alors je ne pouvais pas accepter qu’il dise de telles choses à mon sujet. Seulement, je ne dis rien. Je passais à autre chose. A son corps qui me faisait envie. J’avais passé ma main le long de son torse, jusqu’à ce qu’il l’attrape, je ne pus m’empêcher de rire, mais légèrement, lui montrant ma seconde main. J’en ai une deuxième tu sais et... Nul besoin de terminer ma phrase oralement, je me contentais de ma deuxième main pour lui faire passer le message. Je la descendais lentement, le long de son torse de nouveau, jusqu’à sa taille où je m’arrêtais un instant, reproduisant le même chemin mais avec mes lèvres cette fois-ci.

Comment pouvait-elle prétendre le désirer ? Comment faisait-elle pour dire de telles âneries avec un tel aplomb ? Cherchait-elle à blesser Naomi avec qui le courant avait du mal à passer ? C’était bien possible. Aussi, il était sur ses gardes mais il savait déjà comment ça allait finir, et ça le contrariait. Il avait promis à l’amérindienne qu’il se comporterait toujours de façon exemplaire, que jamais il ne la blesserait. Pire encore, il pensait qu’elle craquerait plus vite que lui. Au final, il lui en fallait peu pour sombrer dans ses vieilles habitudes. Il fallait simplement une Aaliyah droguée qui le titillait un peu pour l’inciter à succomber à un désir certain qui sortait presque de nulle part mais qui se voulait presque salvateur à l’heure actuelle. Ses problèmes de couple pouvaient bien être à l’origine de cette recherche d’autre chose, et pourtant, au niveau des relations charnelles, Ashton était comblé au possible. Alors pourquoi vouloir succomber à la tentation au contact de la ravissante Cabot, ennemie ou presque de sa petite-amie ? Il ne l’expliquait pas, et il aurait voulu être bourré pour apaiser ses tracas et rendre la chose moins dramatique. D’autant plus qu’Aaliyah n’était pas seulement une femme que Naomi détestait. Elle était également l’ex de Darnell, la femme qu’il aimait sincèrement, et ça posait problème à Ashton qui essayait de la repousser par tous les moyens possibles. « Laisse-moi en douter. Darnell et Andrew te suffisent plus ? » C’était mesquin de sa part, mais vu son état, c’était à parier qu’elle ne tiquerait pas. Elle préférait lui faire croire qu’elle était habillée, et il avait envie de lui prouver qu’elle avait tort mais le moment viendrait assez tôt, puisque s’ils continuaient ainsi, elle se rendrait bien compte qu’il ne pourrait pas la déshabiller. « Si tu le dis Aaliyah ! » Dit-il en haussant les épaules, comme détaché de la situation. Sauf qu’il ne l’était pas du tout. Il était à la merci de la demoiselle qui se tenait devant lui et qui le regardait avec défi, usant de sa seconde main pour lui faire un affront divin, sa caresse laissant le corps du basketteur en émoi. Il en réclamait plus, et c’est ce qu’il eut. Aaliyah semblait plus experte encore de par l’utilisation de ses lèvres qui descendaient lentement jusqu’à l’élastique de son maillot short. Il se laissa bercer un instant, jusqu’à relever la jeune femme en lui saisissant doucement les mains. Puis, il les lâcha portant sa main droite sur le doux visage de la Cabot aux hallucinations, lui relevant pour la toiser du regard, la détailler. Il allait commettre un acte qu’il regretterait probablement. Ses mains descendirent le long de sa silhouette bien dessinée, arpentant ses formes d’un effleurement léger des doigts, et puis, Ashton murmura dans un souffle, tout près des lèvres de la brunette : « Je sens que je vais le regretter… » Il ne combla pas la distance d’un baiser, pas encore. Il mordilla la lèvre pulpeuse de la demoiselle, avant d’avancer, pour la pousser à reculer jusqu’au mur d’en face. La gardant prisonnière, il attaqua le cou de la vile tentation qu’elle était en le parsemant de baisers suggestifs et brûlants. Son esprit divaguait, il aurait voulu être sous l’emprise de drogues lui aussi.

Darnell, Andrew… Comment pouvait-il penser que leurs noms me feraient un quelconque effet dans mon état ? Je souriais. Comme si je ne comprenais pas où il voulait en venir. Actuellement, la seule chose qui me faisait envie, c’était lui. Je bouillais littéralement de l’intérieur, ne voulant qu’une chose, le jeter sur son lit et faire des folies de son corps. Mais il ne cessait de jacasser, encore et toujours. Et pour réponse, j’agissais. Je laissais parler mes mains, puis mes lèvres. En général, je ne vais pas aussi facilement vers la gente masculine. On me prend pour une garce de première classe et pourtant, ma liste d’ex et d’amants était aussi courte que la durée de ma grossesse. Cela me faisait doucement rire. Je m’apprêtais à aller plus loin mais il ne m’en laissait pas l’occasion. Saisissant mes mains, me relevant avant de me regarder de la tête aux pieds. Comme s’il n’avait pas déjà assez admiré mon corps. Ses mains arpentaient chaque courbe de mon corps, jusqu’à arriver à mes hanches. J’en avais des frissons. Je me demandais encore si ce qui se passait actuellement était réel ou non. On ne sait jamais. J’étais peut-être prise d’hallucinations, me faisant croire qu’Ashton allait trahir sa petite-amie avec moi. Mais tout ça semblait tellement réel. Ce que je ressentais au plus profond de moi ne pouvait pas être dû à ce que j’avais pris. Cela ne faisait aucun doute. Pour le coup, je n’hallucinais absolument pas. Ashton venait de m’en donner la confirmation en me disant qu’il regretterait certainement ce qui était sur le point d’arriver… Après coup évidemment. Je n’y répondais pas. Je me contentais de sourire. Ça me plaisait en fait. Son souffle sur mes lèvres avant qu’il ne vienne mordiller ma lèvre inférieure. Je gardais les yeux ouverts, ne me détachant pas de son regard. Il m’emmenait avec lui contre ce mur froid. J’étais peut-être déjà nue en effet. Mais ça m’importait peu. Pour l’occasion, je portais la tenue qu’il fallait. Je me retrouvais coincée entre ses grands bras musclés, son grand et magnifique corps. Ses lèvres vinrent se poser sur mon cou. Cette zone qui m’était très sensible et qui me faisait frissonner rien qu’au contact de son souffle sur ma peau. Je soupirai tout en fermant les yeux. Mes ongles remontaient lentement de ses hanches à ses épaules, puis à ses bras où je me tins finalement, me laissant totalement aller à toutes les sensations que me procuraient ses divines lèvres. J’allai sûrement regretter ce qui se passait actuellement dans la chambre d’Ashton, mais comme lui, ce serait après coup. Pour le moment, je ne regrettais absolument rien. Sur le moment, je ne regrette jamais d’avoir eu l’opportunité de partir à l’aventure, de découvrir de nouvelles sensations et surtout, de nouvelles saveurs.

Aaliyah. C’était le genre de femme qu’Ashton adorait. Le genre de femme bien faite qui a du caractère et qui sait ce qu’elle veut. Pour autant, il n’avait jamais franchi le pas avec elle. Parce qu’elle avait fait du mal à son ami. Et pourtant il s’apprêtait à blesser Darnell en plus de Naomi. Quel genre de gars il était ? Un mec perdu qui ne savait plus ce qu’il faisait. Il n’avait plus notion de rien. Il n’avait pas besoin d’être drogué. C’était tout comme. Le corps de cette femme était une splendeur qu’il ne pouvait plus ignorer. Il n’y avait aucun sentiment en jeu, si ce n’est de céder à une tentation offerte sur un plateau qui amènerait une culpabilité bien trop grande à gérer pour lui. Il avait du mal à réaliser ce qu’il se passait. Aaliyah dans ses bras, c’était comme trouver la solution à une équation impossible. Son corps nu était brûlant au contact de celui d’Ashton qui laissait ses lèvres glisser le long du cou de la jeune femme pour parsemer le corps de la Cabot de ses baisers. La jeune femme lui tira un râle quand elle planta ses ongles dans sa chair. Il n’avait pas encore touché à ses lèvres. Pour l’instant, il s’y refusait. Mais il capturerait ses lèvres bien assez tôt. Il ne s’arrêterait pas maintenant qu’elle l’avait allumé et qu’il ressentait le désir d’aller plus loin malgré tout ce qui se passait dans sa tête. Quittant le mur froid, il portait la jeune femme sans problème pour l’amener jusqu’à son lit, où il la laissa tomber et où il la rejoignit en se postant au-dessus d’elle. Là, il la contempla, laissant glisser ses mains sur ses courbes, laissant un doigt effleurer la cicatrice de sa césarienne qui renforçait sa culpabilité, mais ça ne le stoppa pour autant pas dans sa lancée. Il pensait à Naomi, à ce qu’elle représentait pour lui, au mal qu’il allait lui faire, mais il était tellement en colère contre elle, qu’il chassa l’image de l’amérindienne en comblant la distance entre les lèvres de l’anglaise et les siennes, d’un baiser léger. Avant de recommencer en appuyant un peu plus son geste, d’un baiser fiévreux. Il était encore un tant soit peu vêtu, tandis que le corps de la belle Kovalevski l’appelait ardemment. Il se laissait aller à des caresses sur l’offrande qu’elle représentait, il altérait à son propre souffle en l’embrassant, faisant monter la température en rapprochant son corps du sien. Ce qu’ils faisaient dans cette chambre était mal. Tant que cela restait secret, il ne risquait rien, mais il savait que les Cabot ne tenaient généralement pas leurs langues. Il savait aussi qu’Aaliyah et Naomi n’étaient pas les meilleures amies du monde, et pourtant rien ne le défaisait de la jeune femme à l’heure actuelle. Elle l’attirait indéniablement, et lui faisait perdre ses repères.