Théo ☼ Does it almost feel like Nothing changed at all?

Me passant une nouvelle fois la main dans les cheveux, je regardais une fois de plus mon reflet dans le miroir de ma chambre d'hôtel. Mon colocataire n'était pas là et je profitais juste du silence de son absence pour pouvoir souffler un peu. J'étais quelque peu confus et un peu déboussolé, je devais le reconnaître. Et bon, avouer une telle chose me ferait peut-être perdre un peu de ma superbe surtout au vu du grand gaillard que j'étais mais c'était tout bonnement ce que je ressentais. Suite à la bagarre que j'avais eu avec Priape devant mon ex-femme, celle-ci avait prit contact avec moi afin que je lui donne des explications sur mon comportement bien que je lui avais promis de ne plus m'en prendre à son meilleur ami. Je n'avais certes pas respecté ma promesse, mais j'avais eu de bonnes raisons pour. Puis, malgré le savon que je pensais recevoir de la part de mon ex, j'avais aussi eu le droit à des confidences, des confidences sur ses sentiments me faisant prendre conscience que ça faisait des semaines que je pensais des choses erronées. Depuis, elle me fuyait. Et je ne comprenais pas pourquoi. J'avais envie de parler de tout ça à quelqu'un. Mais je ne voulais pas emmerder mon confident avec mes problèmes de filles. Sortant de la chambre, je me rendais jusqu'au comptoir du bar de l’hôtel, là où j'avais rendez-vous avec l'ancien Lowell qui avait déserté la place un peu avant que je ne le fasse et qui était revenu un peu avant moi aussi. « Théo, j'suis trop content de te revoir ! » Le sourire qui avait illuminé ses lèvres illumina aussi les miennes tandis que je répondais à son accolade. « Mais c'est réciproque l'ami ! Ça fait...Un bail. » disais-je en observant mon ami et en me rendant compte qu'il n'avait pas changé.  « Comment vas-tu ? Le spring break se passe comme tu veux ? » Je secouais alors la tête face à sa question tandis que je me commandais une simple bière au barman. « Ça se passe, tout simplement. » répondais-je alors avec un sourire en coin, observant ensuite nos alentours et les jolies qui se baladaient encore en bikini malgré l'heure bien avancée de la journée. « J'ai quelques petits soucis...mais ça peut aller... » Je marquais une pause reportant mon attention sur le nouveau professeur d'Harvard. « Et toi ? Tin', mais c'est fou...Combien de temps qu'on ne s'est pas vu ? Quatre mois ? Plus ? T'as déserté à un moment...t'es parti où ? » demandais-je alors trop curieux. « D'ailleurs, j'ai revu Jackie... »

« Toi, tu as des choses à raconter, et tu as intérêt à le faire ! » J'accompagnais alors son sourire avec mon propre sourire. Il ne croyait pas si bien dire...Mais probablement à l'inverse de lui, les choses que j'avais à dire n'avaient rien du caractère bien joyeux que l'on pouvait penser. Je secouais donc la tête en faisant de même avec ma main comme pour lui ''bah, je passe mon tour.'' « Sûr que ton cas est bien plus important. » Je préférais écouter que parler, surtout Aidan. J'étais fan de sa personnalité et de sa voix (a) « Depuis le mois de Septembre je dirai, ça fait un bail carrément ! » Oui, en effet, ça faisait un sacré bout de temps que nous ne nous étions pas vus. « Putain...Mec, si mon dernier souvenir de toi remonte à notre dernière discussion lors du bal. » lâchais-je alors en explosant de rire. C'est vrai que ça faisait vraiment longtemps mais j'avais le sentiment que rien n'avait changé entre nous. « Je suis parti un peu partout autour du globe, mais surtout en Europe en fait, mon travail a explosé là bas, depuis je vis de ma peinture. C'est tombé pile bien, je crois qu'Harvard m'étouffait plus qu'autre chose . » Il en avait bien de la chance. « Tu m'offres quand une de tes peintures ? » demandais-je alors en me passant une main derrière la nuque. « J'ai un trou sur le mur de mon salon, faudrait que je le décor... » disais-je finalement d'une voix absente. Ben ouais, il voulait que je lui raconte ma vie, alors la voici. « Et puis j'suis revenu, à croire qu'on est accro à Cambridge. » Je l'entends se marrer et je me mets à sourire. « A Cambridge ou les personnes qui vivent là... » Ma voix avait eut une connotation assez mystérieuse mais oui, je me demandais bien s'il n'était revenu que pour cette ville. « Tu veux dire que tu l'as vu à Harvard, ici ou au moment où elle est partie ? » J’émis un petit sifflement, ne sachant plus vraiment ou en était sa relation avec la sulfureuse blonde. « Au moment ou elle a parachuté ailleurs qu'ici quand elle est partie. » Oui j'étais tombé sur elle en Australie et ça avait été une grosse coïncidence. « Puis une nouvelle fois de retour ici...D'ailleurs, t'en ai ou avec elle ? » Je remerciais alors d'un signe de tête la barman qui avait déposé ma bière face à moi. « Bon et toi, dis-moi, June me dit que tu es partie avec Elia, et tu reviens sans ? C'est quoi ce truc encore ? » Ayant pris initiative de porter ma bière à ma bouche, je me stoppais en mi-chemin. Évidemment, le sujet d'Elia devait sortir un jour ou l'autre. « Je ne suis pas parti avec elle malgré ce qu'on croit...Je suis parti avant elle pour notre divorce. Puis j'ai appris après qu'elle était partie à son tour. J'ai attendu trois mois puis je l'ai recherché afin de la revoir. Et par contre oui je l'avoue, j'ai décidé de rentrer car elle rentrait. » Oui, j'étais devenu un psychopathe. « J'en avais marre de fuir, puis fallait bien reprendre les études...Et t'es toujours en contact avec June ? » demandais-je avec un ton admiratif.

« Quand tu veux, si y'a que ça pour te faire plaisir ! Mais encore faut-il que tu aimes sérieux ! » Je réalisais un nouveau petit signe de la main avant de sourire à l'artiste qui me servait d'ami. « Je ne peux qu'aimer puisque ça vient de toi. Et si jamais ce n'est pas le cas, je m'en servirais comme cible pour lancer mes fléchettes. » Je ne peux alors pas m'empêcher de ricaner. La soirée battait son plein et je ne pouvais que reconnaître qu'en compagnie d'Aidan, je me sentais bien. Les choses pouvaient se dire simplement entre nous et c'est pour ça que les conversations ne manquait pas. « Je sais pas, sans doute un peu des deux. » avoua-t-il concernant son retour à Cambridge et la question que j'avais osé lui poser. Je réalise alors une moue spectique avec mes lèvres avant qu'il ne releve ce que j'avais dit sur Jackie. « Sérieux, vous vous êtes croisés en Australie ? » Je ne peux m'empêcher de trouver la scène comique, surtout lorsque je le regarde avec sa bouche grand ouverte. « Ouais...On peut dire ça comme ça. Elle avait bien changé la petite... » Je laisse un sourire flotter sur mon visage tandis que l'artiste me surprends en me disant des choses sur la jeune femme que je pensais inconnus à ceux qui l'entourait. « C'est pas comme si t'étais originaire du Luxembourg, l'Australie c'est genre juste un peu grand non ? Je savais qu'elle était pas dans un trip de camp de hippie comme me l'a dit mon vieux, ça me paraissait suspect aussi. » Je me mets alors à rire, en buvant un trait de ma boisson froide, laissant le liquide couler le long de ma gorge. « Alors non, si c'est ça... » Je m'embrouillais. « J'ai passé deux mois là-bas, comme médecin volontaire dans un hôpital démuni. Du coup, un jour on nous a appelé sur un centre...hippie. Et elle était là. » Je marque une pause, me remémorant cette instant comique. « Et pas très ravie de me revoir. D'ailleurs vous deux ça en est ou ? » osais-je ensuite demander avant que la conversation ne change. « Ouais, j'ai revu June, c'est même la première que j'ai vu quand je suis revenue. Je pense que c'est apaisé entre nous et puis elle a vraiment l'air d'être passée à autre chose. » Un grand tant mieux. Perso, je ne savais plus comment gérer cette fille qui était la meilleure amie de mon ex. « Mais alors, t'es amoureux d'elle finalement ? » Je me surpris alors à fuir son regard pour le poser sur le cul d'une nana en bikini qui passait près de nous. « Ben...puis merde, ouais. Je l'aime encore. Et ça me soûle tu vois, car je sais maintenant que c'est plus son cas... » Oui. J'avais cru comprendre qu'elle aimait son meilleur pote à présent. « J'suis seul dans le bateau maintenant...Par ma faute je sais mais bon. J'ai besoin de me changer les idées...T'as rien à me proposer ? » demandais-je ensuite avant de me mettre à rire.

« C'est un concept. J'pense que ça hérisserait le poil à un certain nombre d'amateurs d'art mais ça n'en serait que plus drôle. » Oh non, il parle de façon trop distinguer pour mon petit cerveau. Il est bien plus intelligent que moi ce petit enfant. Je ne sais pas de qui il veut qu'on hérisse le poil mais ça pourrait être marrant. Le sujet sur son ex-copine arrivait bien vite sur le tapis et oui, je lui avouais que j'avais découvert la jeune femme dans un camp hippie alors que je m'étais trouvé en Australie durant ces trois derniers mois. « J'imagine. Elle a pas du être heureuse de te voir alors qu'elle avait même pas fait son brushing. Cette fille est dingue parfois. » Un rire bref s’échappa de ma gorge. « Non, me voir ne lui a sûrement pas fait plaisir. Tu la connais...Elle m'aurait tiré une balle si elle aurait pu. » Elle aurait du le faire d'ailleurs, comme ça elle m'aurait évité bien des galères. J'osais alors demandais à l'Artiste ou il en était avec la blondinette. « Elle m'a largué pendant le Summer Camp. Sans trop me donner de raison, juste en me disant qu'elle voulait pas se lancer dans une vraie relation. Oh, au moins je peux m'amuser. » Choqué. Oui tel était le mot qui pouvait bien décrire pourquoi ma bouche était ouverte en grand. Il pouvait y entrer sa main sans problème tellement elle était ronde. « J'y crois pas..Sérieux ? Abusé. » Pire que moi d'un côté la Jackie. « Mais attends...Quand on lui parle de toi elle a les yeux qui pétillent et tout... » C'était un peu incompréhensible. « Du coup....Personne dans ta vie en ce moment, c'est ça ? » Sauf s'il avait d'autres révélations à me faire. « J'suis certain qu'elle reviendrait tout de suite si tu lui avouais tes sentiments, elle est dingue de toi. Si tu veux, on peut se mettre en chasse comme au bon vieux temps. On est une team qui fonctionne plutôt bien rappelle toi. » Je ne pus m'empêcher d'hausser les épaules concernant la première partie de sa phrase, avant de sourire face à la deuxième.. « Oh oui on fonctionne bien. Tiens...par exemple. Regarde par là....a deux heures, les deux blondes en bikini là. Allez go, j'me lance. Il faut qu'on se change les idées l'ami ! » Je bois alors mon verre d'une traite avant de le reposer bruyamment sur le bar, n'attendant pas sa réponse. « Mesdemoiselles ! Par ici...YOUHOU. » Non, je ne cherche à effrayer personne et d'ailleurs ça semblait marcher, puisqu'elle décidèrent de se diriger vers nous après une brève réflexion.

« Je suis content qu'elle n'ait pas trouvé d'arme dans ce cas. » Je secouais la tête avec un sourire. « Attends...J'suis sûr qu'avec elle, la moindre chaussure à talon peut lui servir d'arme. » J'explosais de rire alors qu'il reprenait. « C'est quand même dingue, elle a du être dégoûtée de tomber sur un visage connu au milieu de sa secte New Age. » Mon rire redoubla. Et de moi on en parlait ? Le bond que je m'étais tapé en découvrant qu'elle était là parmi des gens bizarre qui fumaient je ne sais quoi et vivait dans le monde peace and love. Je lui demandais alors pour ces conquêtes et le petit prodige m'annonça qu'il était plus libre que l'air, un peu dans mon genre sauf que sentimentalement moi j'étais malade. Si le fait d'être célibataire l'enchantait, ou du moins ne le dérangeait pas, j'en profitais pour appeler deux superbes nana qui se trémoussaient au bord de la piscine en bikini. Voilà que j'étais sans gêne et que j'entraînais d'innocentes personnes dans notre conversation de délurés. « Tu es trop doué. » Un sourire s'installa sur mon visage, tandis que je répliquais avec un petit mouvement de tête. « Je sais. » Ce n'était pas le Spring Break pour rien après tout. « Mesdemoiselles, je vous présente Théo et je suis Aidan, et vous ? Permettez qu'on vous offre un verre et qu'on passe un petit moment si ça vous dit ? » Les deux femmes se présentèrent et acceptèrent l'invitation puis après avoir bu un petit verre, elles s'en allèrent pour nous en mettre plein la vue. « Ok... » murmurai-je au peintre. «  Tu choisis laquelle ? » Un sourire se dessine sur mes lèvres, tandis que je faisais glisser discrètement sur le comptoir un petit bout de serviette carré qui contenait deux numéros. « Je suis doué, je sais, ne le répète pas. » Je leur adressais même un signe de la main de loin, avant de finir mon verre d'une traite. « D'ailleurs monsieur j'suis président des Lowell et je fini comme prof, qu'est-ce que ça fait d'être passé au statut d’enseignant et comment fait-on pour venir assister à tes cours ? » demandais-je alors avec un grand sourire. « Histoire que je vienne y foutre de l'ambiance si tu vois ce que je veux dire... » (aa)