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Tandis qu'Amalric restait à câliner la chienne, Mallory restait émerveillé par les chiots, tentant tant bien que mal de satisfaire également les envies de tendresse de toutes ces petites boules de poil, il était heureux pour une fois, le Prince n'avait jamais remarqué combien l'attitude de Mallory pouvait être tendue dans la vie de tous les jours jusqu'à le voir là, entouré de chiots, serein enfin. Cela ne faisait que valider l'idée d'Amalric selon laquelle, même si l'argent n'était pas sensé acheter le bonheur, on pouvait toujours acheter un chiot ce qui se rapprochait assez dudit bonheur pour qu'on se leurre. Attaqué de toute part par des chiots en manque d'amour, le rouquin rayonnait, il avait même l'impression que pour la première fois depuis qu'il l'avait croisé, il était mignon. Enfin... par mignon mignon, mais heu mignon, enfin vous avez compris, mignon pour heu... les gens, pas pour lui, lui s'en fichait bien de la tête de son petit ami, qui n'était pas vraiment son petit ami. Oh et puis zut il pouvait bien penser ce qu'il voulait sans qu'un narrateur s'en mêle non ? Bien. Sur le retour Mallory ne ferma littéralement pas la bouche, trop occupé à lui parler de tout ce qu'il venait de se passer, se refaisant le best of de leur après-midi. Amalric n'était pas bien sûr de ce qu'il devait dire, il était là presque tout le long, il savait bien ce qu'il s'était passé, il en conclut donc que Mallory se parlait plus à lui-même qu'à son conducteur et décida qu'il devait donc se taire, sauf peut-être de temps en temps pour approuver ou pour rigoler quand le souvenir était effectivement drôle. La main du Bellwether sur la sienne coupa le mode pilote automatique dans lequel il s'était plongé, ils étaient rentrés, ils devaient être ensemble à nouveau, un instant il eut l'impression que Mallory allait l'embrasser, mais il s'était fait des idées, ajouté à tout le reste de l'après-midi cela lui faisait se poser des questions sur son état de manque. Non, c'était ridicule. "Heu, ben, de rien." Il était toujours perplexe quand il se faisait remercier pour quelque chose qu'il ne trouvait pas si exceptionnel que ça, même si Mallory ne l'avait pas accompagné pour ce week-end il serait de toute façon allé trainer au refuge, bien sûr il était conscient que le rouquin aimait les chiens au moins autant que lui, mais de là à le remercier pour la sortie...
En rentrant, Amalric fut déçu par deux choses. Déjà son frère était rentré, il aurait pu être retenu au travail ou une connerie du genre, mais non, il était bien là, avec son sourire poli, à serrer la main de son petit ami comme s'il avait le droit de toucher quoi que ce soit qui lui appartenait. Deuxième problème, sa mère était encore en vie. C'était comme si l'univers entier s'était ligué contre lui. Le repas était riche, c'était rare, aux yeux du jeune homme les Prince vivaient globalement comme une famille "normale" la plupart du temps, pas selon la définition de Mallory, mais enfin ils ne mangeaient pas des "repas de nouvel an" -comme il les appelait- tous les jours. Sans doutes avaient-il essayé de faire les choses biens pour la présentation officielle du premier petit ami comme ils avaient pu le faire quand ils avaient rencontré la future femme de Thomas. Amalric se souvenait encore du repas, il avait été malade pendant trois jours, encore qu'à bien y réfléchir et avec du recul, il n'était pas certain que la nourriture seule ait causé ça. Il en était là dans ses souvenirs quand la voix de sa mère le réveilla et pas en bien. Comme s'il s'était endormi tranquillement dans son lit sans penser à mal et que quelqu'un avait subitement décidé de découper son lit pour en faire un meuble, mais sans avoir la présence d'esprit d'évacuer l'humain qui dormait dessus. Instinctivement sa main se crispa autour du verre qu'il tenait et il fit mine d'en boire une gorgée alors qu'il surveillait la réaction de Mallory. Il avait eu raison tout ce temps, il avait remarqué une légère similitude entre lui et son frère et sa mère avait fait le même rapprochement, il avait tenté de ramener à la maison le pire compagnon qu'il avait pu trouver et même là c'était lui qui récoltait les honneurs, c'était idiot, mais une partie de lui avait espéré que sa mère aurait réagit autrement, qu'elle l'aurait pris à part pour le convaincre que ce garçon n'était pas assez bien pour lui, qu'il méritait mieux... Il avait comme la désagréable impression que c'était plutôt Mallory qu'elle voulait prendre à part.
A la question de son père, son petit ami se tourna enfin vers lui, allons bon. Maintenant qu'il était en difficulté il voulait qu'il l'aide ? Ça ne marchait pas comme ça, il n'était pas dérangé quand il avait reçut les compliments de sa mère, il n'avait pas eu l'air d'y croire, mais il n'avait pas non plus cherché à les refuser, s'il voulait se la jouer perso ils allaient être deux. Posant calmement son verre sur la table, Amalric détourna le regard, signe que malgré toute sa fausse assurance il n'était pas non plus très fier de ce qu'il s'apprêtait à raconter. "Il n'a que sa mère à vrai dire, tout ce qu'on sait sur son père c'est qu'il est prêt à payer pour un peu de plaisir." Il avait dit ça en regardant fixement sa mère, il savait bien ce qu'elle pensait de ce genre d'homme... et de femme. "Quant à sa mère.... elle est fière qu'il suive sa voie j'imagine, même s'il ne se sert pas de l'argent pour exactement la même chose que lui." Il se surprit à esquisser un sourire. "Je pense que ses frères sont les seuls à être fiers de ses études en fait, enfin pas celui en prison, mais les cinq autres doivent l'être." Même si les Prince étaient du genre presque pratiquants, ils considéraient quand même que dans des pays développés, plus de trois enfants était complètement irresponsable, surtout quand on était pauvre. Pour finir il ajouta sur le ton de la conversation. "Tant qu'il est à Harvard ça leur fait un peu plus de place à la maison en plus. Aucun des pères n'est resté bien sûr, mais sans revenus venant des parents, une bouche de moins à nourrir fait toujours du bien." Malgré ce que montrait son visage, il ne se sentait pas tout à fait fier de ce qu'il faisait, Mallory avait peut-être accepté sans broncher que sa mère le compare à la perfection que semblait être son frère, mais il n'avait pas rajouté qu'Amalric était complètement nul pour se grandir, il n'était pas tombé aussi bas que lui. Pour se donner bonne conscience il posa sa main sur celle de son petit ami et remarqua à quel point il était pâle, enfin plus que d'habitude. "Ça va chéri ?" il détestait cette voix mielleuse qu'il venait de prendre, elle lui donnait envie de se mettre des baffes. "Tu n'as pas l'air bien... c'est le foie gras ?" Avant d'être américains, la famille Prince était française et leurs habitudes de nourriture de jour de fête était peut-être un des derniers vestiges de cet héritage. Il aurait mis sa main à couper que c'était la première fois que son petit ami en goûtait, il pouvait peut-être se convaincre que la nourriture et non son attitude de parfait attardé était à l'origine du malaise de Mallory.
En rentrant, Amalric fut déçu par deux choses. Déjà son frère était rentré, il aurait pu être retenu au travail ou une connerie du genre, mais non, il était bien là, avec son sourire poli, à serrer la main de son petit ami comme s'il avait le droit de toucher quoi que ce soit qui lui appartenait. Deuxième problème, sa mère était encore en vie. C'était comme si l'univers entier s'était ligué contre lui. Le repas était riche, c'était rare, aux yeux du jeune homme les Prince vivaient globalement comme une famille "normale" la plupart du temps, pas selon la définition de Mallory, mais enfin ils ne mangeaient pas des "repas de nouvel an" -comme il les appelait- tous les jours. Sans doutes avaient-il essayé de faire les choses biens pour la présentation officielle du premier petit ami comme ils avaient pu le faire quand ils avaient rencontré la future femme de Thomas. Amalric se souvenait encore du repas, il avait été malade pendant trois jours, encore qu'à bien y réfléchir et avec du recul, il n'était pas certain que la nourriture seule ait causé ça. Il en était là dans ses souvenirs quand la voix de sa mère le réveilla et pas en bien. Comme s'il s'était endormi tranquillement dans son lit sans penser à mal et que quelqu'un avait subitement décidé de découper son lit pour en faire un meuble, mais sans avoir la présence d'esprit d'évacuer l'humain qui dormait dessus. Instinctivement sa main se crispa autour du verre qu'il tenait et il fit mine d'en boire une gorgée alors qu'il surveillait la réaction de Mallory. Il avait eu raison tout ce temps, il avait remarqué une légère similitude entre lui et son frère et sa mère avait fait le même rapprochement, il avait tenté de ramener à la maison le pire compagnon qu'il avait pu trouver et même là c'était lui qui récoltait les honneurs, c'était idiot, mais une partie de lui avait espéré que sa mère aurait réagit autrement, qu'elle l'aurait pris à part pour le convaincre que ce garçon n'était pas assez bien pour lui, qu'il méritait mieux... Il avait comme la désagréable impression que c'était plutôt Mallory qu'elle voulait prendre à part.
A la question de son père, son petit ami se tourna enfin vers lui, allons bon. Maintenant qu'il était en difficulté il voulait qu'il l'aide ? Ça ne marchait pas comme ça, il n'était pas dérangé quand il avait reçut les compliments de sa mère, il n'avait pas eu l'air d'y croire, mais il n'avait pas non plus cherché à les refuser, s'il voulait se la jouer perso ils allaient être deux. Posant calmement son verre sur la table, Amalric détourna le regard, signe que malgré toute sa fausse assurance il n'était pas non plus très fier de ce qu'il s'apprêtait à raconter. "Il n'a que sa mère à vrai dire, tout ce qu'on sait sur son père c'est qu'il est prêt à payer pour un peu de plaisir." Il avait dit ça en regardant fixement sa mère, il savait bien ce qu'elle pensait de ce genre d'homme... et de femme. "Quant à sa mère.... elle est fière qu'il suive sa voie j'imagine, même s'il ne se sert pas de l'argent pour exactement la même chose que lui." Il se surprit à esquisser un sourire. "Je pense que ses frères sont les seuls à être fiers de ses études en fait, enfin pas celui en prison, mais les cinq autres doivent l'être." Même si les Prince étaient du genre presque pratiquants, ils considéraient quand même que dans des pays développés, plus de trois enfants était complètement irresponsable, surtout quand on était pauvre. Pour finir il ajouta sur le ton de la conversation. "Tant qu'il est à Harvard ça leur fait un peu plus de place à la maison en plus. Aucun des pères n'est resté bien sûr, mais sans revenus venant des parents, une bouche de moins à nourrir fait toujours du bien." Malgré ce que montrait son visage, il ne se sentait pas tout à fait fier de ce qu'il faisait, Mallory avait peut-être accepté sans broncher que sa mère le compare à la perfection que semblait être son frère, mais il n'avait pas rajouté qu'Amalric était complètement nul pour se grandir, il n'était pas tombé aussi bas que lui. Pour se donner bonne conscience il posa sa main sur celle de son petit ami et remarqua à quel point il était pâle, enfin plus que d'habitude. "Ça va chéri ?" il détestait cette voix mielleuse qu'il venait de prendre, elle lui donnait envie de se mettre des baffes. "Tu n'as pas l'air bien... c'est le foie gras ?" Avant d'être américains, la famille Prince était française et leurs habitudes de nourriture de jour de fête était peut-être un des derniers vestiges de cet héritage. Il aurait mis sa main à couper que c'était la première fois que son petit ami en goûtait, il pouvait peut-être se convaincre que la nourriture et non son attitude de parfait attardé était à l'origine du malaise de Mallory.
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