AIDAN ✮ We're up all night

La lumière qui émane des spots remplace les rayons du soleil. La lune règne sur la Nouvelle Zélande depuis un bout de temps. Ca n’empêche pas les étudiants d'être encore debout. Hors de question de se coucher aussi tôt en vacances, et certainement pas au Spring Break. N'allez pas croire que je vais me bourrer la gueule tous les soirs comme pourrait le faire les habitués des bars. Perdre le contrôle, hm, très peu pour moi. Pour autant, je ne me suis pas privé pour boire quelques verres en compagnie d'Aidan. Des petits gobelets qui font rapidement de l'effet sur l'organisme. Voilà pour quoi je me sens si bien maintenant. Pas de soucis. Et puis, passer du temps avec l'un de mes meilleurs amis est un antidépresseur parfait. Sourire aux lèvres, j'embarque l'ancien lowell en dehors de la soirée. « Alors tu restes ou tu viens avec moi ?» La fatigue me gagne de plus en plus. Autant rentrer à l’hôtel avant que je ne m'endorme sur la plage ou que je me mette à faire des choses étranges à cause de l'alcool.

« Je rêve ou tu m'invites dans ta chambre ? » Il ne reve pas. Autant rester entre potes jusqu'au bout. Puis causer avec lui, ou bien même faire les gamins dans la chambre, est toujours mieux. « C’est une occasion en or. Crache pas dessus. » fis-je à Aidan avant de rentrer à l’hôtel. Directement le garçon se laisse tomber avec une grâce évidente sur mon lit. « Je crois que dans mon sang y'a trop d'alcool, il a pas vraiment le temps d'évacuer. » Sans vraiment comprendre pourquoi, je ris à la remarque de l'ancien Lowell. « Je suis dans le même cas. Ca doit faire mille ans que j’ai pas autant bu. » Soyons clair, je ne suis pas un fetard invétéré. Ou plutôt, j’suis pas un amateur de boissons alcoolisées. Or, ce soir, ça y est allé. Ma main s’écrase sur mon visage comme si ça allait faire aidé pour quoi que ce soit. Je m’assoie sur le matelas regardant vaguement devant moi. « Tu veux faire quoi ? » Mon regard se pose sur Aidan encore affalé sur le lit. « Dormir. » lancé-je comme un soulagement et me laisser tomber sur le lit. Mais Aidan n’est pas ici pour me voir dormir. Donc j’me tourne vers lui. « Mais j’suis sûr que mon pote a de meilleurs idées. » Je le pousse légèrement comme si c’était lui qu’on devait réveillé.

« C'est vrai, j'oublie parfois que tu es un garçon recommandable, contrairement à moi. » Nos rires se mêlent. Dans toutes mes relations, je suis le plus posé. C'est une habitude. Je suis calme, posé, dans les règles. Pas comme lui. Pas comme d'autres de mes amis. Mais ca me va. On se complète. Notamment lui et moi. « C'est toi qui le dit. » Mes mains se lèvent automatiquement marquant mon innocence dans ses propos. « Dormir, sérieux tu t'es cru en classe verte ou quoi ? » Ahaha, ses mots ont le don de me provoquer. Me coucher aussi tôt qu'un gamin de primaire, nan merci. Puis, Aidan ne se privera pas de me reprocher mon côté marmotte dans les jours futurs. « C'est de ta faute tout ça, quelle idée de se caser avant un spring break ! » Pas de nana, pas de drague. Triste aspect de la vie de couple, effectivement. « J’attendrai la fin du spring break la prochaine fois. » fis-je en riant avec un petit clin d'oeil à l'encontre du garçon. « Pour la peine, tu mérites une punition. » Aidan s'empare d'un oreiller qu'il utilise comme arme. Et d'un, et de deux, et de trois coups sur mon pauvre petit corps crevé par la journée. « Tiens ! T'es réveillé maintenant ? » Il croit réellement que je vais me contenter d'une pauvre défaite ? Nan. Il le sait. Je récupère un autre coussin sur le lit et attaque le brun. Sans aucune douceur. « Pour une fois que je suis casé, tu vas pas me le reprocher. » Nan, il va pas me le reprocher. Surtout quand on connait l'identité de ma petite amie. « T’as quand même pas besoin de moi pour ramener une fille dans ton lit. Rassure-moi, j’te suis un minimum indispensable. »

« Ouais, bon ok, mais c’est bien parce que c’est Lizzie ! » Le marginal se prend tout de même un nouveau coup de coussin avant que ce dernier ne retombe sur le lit. Pauvre oreiller. « T’es si indulgent. » Je lui souris, utilisant cette trêve pour souffler un peu. « Nan, j’ai pas besoin de toi, encore heureux garçon ! » J’le taquine. Il s’en est toujours bien sorti sans moi. Et inversement. « Déjà que je sais même pas comment t’as pu pécher la superbe présidente de la Lowell alors que je n’étais pas là ! » Je ris doucement à la remarque de mon ami. Quand il est parti, je ne connaissais Lizie que pour son caractère de merde. Peut-être qu’il était au courant que je ne l’aimais pas. Ou alors j’en trouvais pas l’intérêt. Peu importe de toute manière. « Elle a pas su résister à ma magnifique visage. » J’hausse les épaules comme une évidence. « N’empêche qu’heureusement que je suis là pour te sortir un peu de ta vie de couple plan plan, entre toi et Maxym qui se case aussi c’est vraiment pas drôle. » Ouai Max et Ric. Dans ma bulle d’amour et de bisounours, j’avais presque oublié qu’elle était heureuse avec un mec. « N’empêche que j’suis content pour vous. » A nouveau, je me laisse tomber sur le matelas. « Moi aussi, j’suis content pour moi. » J’lui fais un sourire d’ange sans même penser à Maxym. « C’est la périodes des amours apparemment. Plus que toi, et on sera tous casé. » Pas sûr que le garçon se pose avec une fille avant un certain temps. Mais ça aurait été drôle qu’on soit tous en couple. Enfin drôle.. c’est pas vraiment le mot.

« Sûrement ton côté premier de la classe et grand héritier. » Pas sûr qu'il s'agisse des critères pour séduire une fille comme Lizie. « Ca joue aussi. » fis-je en souriant. Dans le fond, je ne sais même pas ce qui a attiré Elizabeth chez moi. Je ne me suis jamais posé la question, et jamais je ne lui demanderai. Autant garder le suspense et le mystère. Aidan fait référence au bonheur de notre amie commune. Effectivement, si on nous regarde tous les deux, la saison des amours est bel et bien maintenant. Elle a l'air heureuse et moi je le suis de mon côté. Il est légitime de penser que l'artiste aussi trouvera l'amour. Mais, pas sûr qu'il se mette en couple. Il a une façon de penser qui tue l'amour. « Tant mieux ! » Oui, tant mieux pour nous tous. « Non merci, je suis bien comme ça. Tu me connais c'est pas fait pour moi ces choses là. » Pourtant l'amour c'est bien. Certes, c'est destructeur mais mon dieu que c'est bon, agréable. T'es la personne la plus importante pour quelqu'un d'autre. C'est certainement ceci qui rend l'amour si spéciale.. parce que justement on est spéciale dans le coeur de quelqu'un. « Ouais.. mais tu vas pas rester seul éternellement. Tu t'imagines être seul chez toi tous les soirs pendant toute ta vie ? » Nan, je ne peux pas me l'imaginer. La peur de la solitude s’étend même sur la vie de mes amis. « Si Max et moi on a quelqu'un, alors toi aussi. » Je souris doucement en tapotant l'épaule du garçon.