KENYA ♕ You and I burn

Je levais mon regard vers Kenny, ne comprenant pas ou il voulait en venir. Je lui parlais de nous, il me parlait de son père, de son enfance... Nous avions déjà appris ce genre de chose l'un de l'autre, nous avons déjà surmontés ça, alors je ne comprenais pas. Je comprend pas où tu veux en venir Kenny, je te parle de nous, de notre relation à nous, pas de ton enfance, de ton paternel ou je ne sais quoi ... c'est pas comme si ça ne faisait que quelques mois que nous sommes ensemble et qu'on apprend à se connaître, Kenny ça fait plus d'un an et demi qu'on vit ensemble pour ne pas dire presque deux, je sais tout ça ... je secouais un peu la tête, un peu perplexe, je dois l'avouer.Je t'ai vu comme un gosse parce que tu l'es par moment, tu réfléchis pas aux conséquences de tes actes. Si je t'ai dis ça, c'est parce que tu t'es battu trois jours avant qu'on ne se mari , tu sais bien ce que représentait ce mariage en Russie, tu as vu à quel point c'était médiatisé, alors oui, c'est agir comme un gosse de ne pas penser aux conséquences quand on est responsable puis tu m'as sorti que j'avais honte de toi, que je ne voulais pas me marier blablabla tu retournais la faute contre moi et cette fois ci, je n'avais rien à voir avec ce qu'il s'était passé. Tu vois, je te comprend pas, tu me reproches de vouloir te mettre des gouttes dans les yeux, de plus c'est toujours mieux quand une tiers personne le fait, et d'un autre côté tu me reproches de ne pas être assez attentionnée , je dois danser sur quel pied ? je soufflais, exaspéré par le tournant de cette conversation qui allait dans tous les sens. Je l'écoutais encore me parler de ses combine pour m'éviter, super, géniale, un mari qui tente d'échapper au désir qu'il a pour sa femme. C'est pas tout ça que je te reproche, puis je te reproche même pas ce que j'ai pu dire,je constate juste qu'on est au point mort tous les deux, que j'ai l'impression que la magie des débuts et partie ... que peu à peu on devient des étrangers, regarde rien que ce matin, as-tu seulement pris autant de plaisir que d'ordinaire en ma compagnie ? Parce que moi pas, j'ai pas ressentie tout ces petits frétillements au fond de mon ventre, j'ai voulu te mettre de la crème, tu m'as éjectés, on a mangé chacun de son côté rapidement, tu m'as jeté dans l'eau, on est même pas aller se baigner tous les deux, oh si un peu avant que tu te prennes de l'eau salée dans les yeux ... mais est ce que t'as ressentie qu'on était deux personnes amoureuse l'une de l'autre ? je levais mon visage vers le siens, essuyant mes yeux qui commençaient à briller, une larme roulait sur chacune de mes joues, que j'essuyais rapidement, tandis que mon coeur battait à 100 à l'heure. C'est comme si on ne se laissait plus s'aimer ou je sais pas mais ça me tue, ça me rend tellement malheureuse

"Médiatisé? Voilà pourquoi j'étais en colère, tu ne comprends pas comment j'avais besoin de me défouler? J'avais vécu un truc traumatisant, Teddy tombait inconsciente dans mes bras, Alex se faisait tirer dessus Anya, tu crois pas que j'avais besoin de temps, besoin de faire un truc quand ce mec est venu et à crier haut et fort dans le bar qu'il pouvait te prendre quand il voulait? J'ai… Je sais pas sur le coup j'ai sauté, au lieu de venir me demander quelque chose, de savoir si j'allais bien, tu m'as balancé des reproches, j'avais juste besoin de toi." Avouais-je en la regardant, elle comprenait pas, elle avait pourtant vécue des choses difficiles aussi, je crois qu'elle avait plus les épaules pour ce genre de situation, je n'étais pas si fort qu'elle, je l'admirais davantage. "Je sais pas." J'étais perdu, totalement, elle avait raison, je voulais qu'elle s'occupe de moi et en même temps ne pas être vu comme un enfant, je crois que j'avais un gros souci, j'étais dans le flou total et ça se ressentait sur nous. Le pire dans l'histoire c'est la suite de ses paroles, elle n'était pas tendre et en même temps je crois que je méritais cette douleur, chaque mots étaient un coup de poignard, chaque fois ça me transperçait de tous les cotés encore et encore même quand les larmes roulaient sur ses joues, j'avais envie de les essuyer, je ne le faisais pas, j'avais pas envie qu'elle me repousse, je la rendais malheureuse. Moi? Je la rendais malheureuse, je m'étais juré de ne jamais la rendre ainsi, je venais d'enfreindre toutes les règles, je venais de la faire pleurer. "Je m'étais juré de ne pas te rendre malheureuse." Je me redressais, j'avais les yeux qui devenaient plus brouillés, mon cœur aussi s'accélérais de plus en plus. "Et si je le faisais c'est que je ne te méritais plus du tout." Ma voix se brisait. "Seulement je suis incapable de te laisser, je t'aime trop et tout ce que tu viens de faire et de dire montre que toi aussi. Je sais pas ce qu'on est censé faire, se laisser du temps? Tu veux qu'on prenne une soirée chacun de son coté?" Je n'avais pas envie de me séparer d'elle, pas là, pas maintenant, je voulais la prendre dans mes bras et la serrer fortement et en fait je succombais vu que je fonçais sur le lit la consoler.

Kenny de toute manière, le fond du problème n'est pas là, je te parle pas spécialement de cette bagarre je te parle de nous et depuis tout à l'heure tu me réponds pas ?! Dis moi si t'es d'accord ou pas avec moi, si je suis la seule à ressentir ça, j'ai besoin d'un échange constructif, que toi aussi tu me dises ce que tu ressens par rapport à nous deux dis-je en me reculant un peu. Je faisais d'innombrable effort pour rester là , à me dévoiler sur mes sentiments, je n'avais pas l'habitude de le faire et il était là, à me parler de tout autre chose. Malheureuse, c'était le seul mot qu'il avait retenu. Il se levait, se torturait en parlant de pleurs et de promesse, mais ce n'était pas la première fois qu'il arrivait à me rendre ainsi, ou à m'arracher ces larmes, mais peut être que les mots avaient plus d'impacts. Qu'on prenne une soirée chacun de son côté, au moins il n'avait pas dit quelques jours. J'haussais les épaules, j'aurais aimé qu'il réponde à mes interrogations, surtout maintenant que je les avais formulées, il ne pouvait décemment pas me laisser seule face à tout ça .... Cependant, il venait à moi, s'allonger sur le lit en me prenant dans ses bras, me faisant tomber avec lui. Je me laissais faire, mais mes bras, mes jambes ne l'entouraient pas comme d'ordinaire. Tu ne me réponds pas Kenny, j'ai besoin de savoir si ça vient de moi ou de nous

Je ne voulais pas répondre, c'était un échec que de dire oui à tout ceci et même quand je l'enlaçais Anya n'était pas concrètement avec moi. Elle ne me serrait pas, elle était comme inerte. Silencieux au début je prenais une aspiration avant de me redresser. "Non c'est pas toi." Avouais-je en recroquevillant mes pieds contre mon torse. "Je pense aussi qu'il y a un souci, qu'on a un souci." Dur de le dire, je n'aurais jamais cru que c'était possible entre nous bien que nous ayons une relation hors du commun ensemble. Je reniflais un peu, je ne savais pas quoi dire, ni comment résoudre le souci. "On est censé faire quoi maintenant?" En fait chaque spring break nous portait malheurs, le premier on avait eu une pause, le second on avait eu la rechute de ma maladie et là on était dans une impasse. "Je vais pas te perdre, je le supporterai pas alors s'il faut s'éloigner ou je ne sais quoi je le ferais." J'avais compris qu'elle aussi, elle cherchait une sortie de secours, elle cherchait à s'échapper de cette situation pour que l'on soit heureux tous les deux maintenant comment? Je crois que le temps était la seule solution, on devait se donner de l'espace, on devait penser à tout ceci pas forcément en étant séparer juste en prenant notre temps, ne brusquant rien.

Cette image qu'il m'offrait me déchirer le coeur. Cette position de fœtus exprimait un mal être, une personne qui tentait de se réconforter. J'avais envie de passer ma main dans ses cheveux, lui montrer que j'étais là pour lui, lui dire que je ne l'abandonnerai jamais, parce que je n'en avais pas envie mais pour l'instant, nous n'étions plus sur la même longueur d'onde et il venait de me l'avouer lui aussi. Nous ne ressemblions plus à ces deux amoureux transits que nous étions, ces deux personnes qui faisaient des envieux, ces deux personnes à qui on ne prédestinerait pas un destin funeste et malheureux. Je sais pas Kenny ... on devrait tenter de se reconnecter, de retomber amoureux l'un de l'autre comme à nos débuts dis-je avec les larmes aux yeux, rien que de penser à ça, et si finalement, là était tous le problème ? Si nous ne l'étions plus autant l'un de l'autre, peut être que ce n'était que de la tendresse qu'il restait ? Quand tu dis t'éloigner, tu veux dire quoi ? demandais-je en me tournant vers lui. Nous étions tous les deux dans cette même position défensive et réconfortante, à se jauger du regard.

Ne pleure pas, j'essayais, je luttais contre les larmes pourtant quand on menaçait de vous prendre une partie de votre cœur je peux vous dire que les larmes n'étaient pas très loin. "Comme des rendez-vous?" demandais-je en tournant la tête vers elle. Je ne pouvais pas la voir, je voulais pas me dire que peut-être c'était la dernière fois que je verrais son regard en plus il était tellement triste que c'était le dernier souvenir que je voulais voir d'elle. "Bien prendre une chambre avec des lits séparés, faire des activités aussi séparées. Je crois que ce qui nous a mangé c'est qu'on est trop ensemble, tout le temps. J'aurais jamais cru que c'était un souci parce que j'aime être en ta compagnie mais peut-être que finalement c'est ça aussi." J'avalais difficilement ma salive avant de laisser tomber ma tête dans mes bras, les jambes toujours recroquevillées. "On ne peut pas rester comme ça Anya, on devra tenter des mesures même radicale alors on peut essayer de voir ce que ça donne, si on se manque." Je savais déjà qu'elle allait me manquer, je voulais juste savoir à quel point, si c'était insupportable comme au début ou si je pouvais attendre. Je sais pas comment on avait pu être ainsi juste que maintenant je ne voyais plus clair, tout ceci nous détruisait, rendant notre couple un peu instable pour ne pas dire totalement fébrile.

La situation était rude, j'avais l'impression qu'il m'échappait, que notre relation m'échappait, nous échappait et je n'en avais pas envie. Cet homme et celui qui fait battre mon coeur. Bon dieu, si tu savais à quel point je t'aime, à quel point tu m'as changé, à quel point tu as changé ma vie. Tu m'as fait changer d'avis sur l'amour, sur la vie, tu l'as rendue plus belle et pour rien au monde je ne voudrai perdre ce qu'on a, parce que sans toi, je ne suis plus. Je ne suis plus celle que tu m'as fait devenir et au fond, je sais que c'est cette femme que je veux être pour le reste de ma vie. Nous étions tous les deux, en chiens de fusils, allongés sur le lit, l'un face à l'autre, quand bien même, il évitait à tout prix mon regard. Pourquoi ? Pourquoi ne voulait-il pas me regarder. Je t'en pris, fais le Kenny, dis moi qu'on peut s'en sortir, dans le fond des yeux. Touches mon âme. Il trouvait des solutions, j'entendais au fond de sa voix, qu'il était brisé. Ce qui nous a mangé c'est d'autre trop ensemble ... pourtant, je n'ai pas eu cette impression, étions-nous réellement connectés lors de ces moments où nos deux enveloppes charnelles étaient l'une à côté de l'autre ? Je n'en avais aucune idée. La tête dans ses bras, il mettait une barrière entre nous pour me dire tout cela. Si on se manque... pourquoi le " si " je sais qu'il va me manquer à chaque moment, je sais que mon esprit sera tourné vers lui, je sais qu'en tout temps, je me demanderai ce qu'il est en train de faire, mais si ce n'était pas son cas à lui ? S'il trouvait quelqu'un de mieux, quelqu'un qui serait le comprendre mieux que moi ? Quelqu'un qui lui ferait ressentir ce que nous avions à nos débuts ? et ... et si je te manque pas Kenny ? lui demandais-je timidement, je n'avais pas dit " et si on ne se manque pas " parce que je savais qu'il allait me manquer.

J'en pouvais plus je voulais sortir, j'avais besoin de respirer de me dire que tout ceci n'était qu'un simple mauvais rêve mais je crois que ce n'était pas du tout possible, c'était la réalité. Mon cœur saignait, ma tête perdait la raison, ma voix se brisait à chaque mots que je prononçais, j'en pouvais plus, je voulais pas de tout ça, je voulais qu'on soit comme avant, je voulais la prendre dans mes bras, la regarder aussi seulement je savais que j'allais fondre, que mes larmes allaient s'échapper si mes yeux se posaient dans les siens. J'avalais ma salive, bruyamment en fermant mes yeux, essayant de contrôler mon tremblement qui commençait à s'emparer de moi. "Tu me manqueras Anya, je le sais." Je quittais son regard, c'était dur, je me redressais sur le lit en passant mes mains rapidement sur mon visage. "Je vais… Je vais quitter cette chambre." Je me levais encore plus nerveux que tout à l'heure je commençais à vouloir ranger mes affaires, seulement mes mains tremblaient, j'essayais de me contrôler c'était dur mais au bout de plusieurs secondes j'y parvenais. "Je vais en prendre une autre dans cet hôtel, je…" Je perdais le fils de mes pensées totalement, ce n'était pas une rupture juste qu'on se devait d'avoir du temps, j'essayais de m'en convaincre je n'y arrivais pas, elle prenait une partie de moi et quand je la regardais voir son visage si triste me brisait encore plus le cœur, comment j'avais pu la rendre ainsi? Je m'étais juré de ne pas la voir pleurer par ma faute, je brisais toutes mes promesses, toutes. Fourrant mes affaires dans la valise, je prenais mon mac sur le balcon avant de fermer la valise. "J'ai tout." Dis-je en regardant la chambre. "Si demain tu veux qu'on se voit j'aimerais bien qu'on aille déjeuner ensemble ou faire un truc."

Il faisait ses affaires, je le regardais faire en baissant rapidement les yeux , jouant avec mes doigts pour ne plus avoir cette vision face à moi. T'es pas obligé de quitter la chambre .. dis-je doucement, mais il avait l'air convaincu, peut être que c'était le mieux non ? En tout cas, il me rassurait un peu, en me disant que j'allais lui manquer, il le savait. Il allait me manquer aussi, je le savais aussi. Sa voix, était tremblotante et je jurais avoir vu ses mains en faire autant. Son sac était presque près, je m'humidifiais les lèvres en me penchant vers sa table basse pour prendre son étui à lentille et les lui tendre. Tiens, t'as oublié ça .. dis-je en les lui tendant avec un petit sourire, quoique j'aurais peut être dû les garder pour qu'il revienne ce soir. Je voyais d'ailleurs sa plaquette de médicament sur le lit, à côté de son oreiller et égoïstement, je la cachais sous la couverture pour que ce soir, il vienne me voir, avant de dormir. Oui, je veux bien Kenny tu me tiens au courant ... je me levais pour me mettre face à Kenny, je baissais un peu les yeux, avant de le prendre juste dans mes bras pour le serrer contre moi. Je ne savais pas trop si je pouvais l'embrasser, si ça serait bien pour notre situation mais en tout cas, ce petit geste me faisait du bien.

"crois moi j'ai pas envie de partir mais si c'est pour nous sauver, je peux faire le zombie pendant quelques jours, c'est le prix à payer pour l'éternité." Je lui adressais un léger sourire quand elle me donnait mes lentilles, j'avais oublié, tiens mes lunettes sur le bout du nez me donnait moins de contrainte mais elle me donnait aussi un air que je n'aimais pas. "Merci." Je les mettais dans ma valise que je tirais vers la porte, j'étais prêt à partir, nerveux mais prêt, fallait bien qu'on le fasse tous les deux. "Bien sur, je t'enverrai un sms." J'hochais la tête, elle venait à moi, je souriais en la prenant dans mes bras, ça ne ressemblait pas vraiment à un adieu, c'est ça qui me réconfortait puis son odeur qui envahissait mes narines m'apaisait totalement bien que la réalité me rattrapait quand je la lâchais. "A demain." Je lui faisais un bisou sur la joue, chaste et pas du tout lent, j'avais envie de sentir ses lèvres contre les miennes mais je préférais m'abstenir, attendons un peu. En sortant de la chambre, j'ai cru que mes jambes allaient se dérober sous le poids de la tristesse, je ne pensais pas qu'on en serait là un jour vraiment pas, même quand je prenais une chambre en bas, j'ai eu l'impression que la réceptionniste me jugeait. Etage 3, Anya au 5, on n'était pas très loin dans cet hôtel, j'aimais me dire ceci en tout cas. Ma chambre était un peu plus petite que la grande suite en haut mais c'était la dernière, je prenais ce que je pouvais, je ne voulais pas m'éloigner en plus puis la vue que j'avais était magnifique. Je posais ma valise sur le lit, la soirée allait commencer, elle s'annonçait être longue.