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Before I blow my head off
Levant les sourcils, baissant ma main que j'étais en train de lui tendre ; Il savait déjà mon nom ? Enfin, plutôt, je lui avais déjà dit ? Aucun souvenir. Soit, si il savait déjà qui j'étais... Baissant la tête quelques secondes d'un air déçu, tout en gardant appui sur le mur, je raclais ma gorge comme pour combler un petit vide, un petit moment de gêne. Relevant les yeux tout en continuant de tanguer, je vis ce Quentin, donc, s'avancer vers moi. Ce n'est que maintenant que je remarquais que nous avions le même gabarie, ou plutôt la même taille. Le visage interrogatif, d'un air un peu béat, je l'écoutais me parler.
Manquant de tomber pour la dixième fois de la soirée, peut-être, je ne m'attendais absolument pas à ce qu'il me balance une telle phrase. Les yeux écarquillés, je pris l'initiative de me mettre à me sentir ; Chemise, col, aisselles.. Je sentais le vomis ? Fronçant légèrement les sourcils, je lui dis, plutôt confiant " Ça c'est toi qui l'dit ! J'arrive encore à sentir l'odeur d'mon parfum !" Senteur bière.... Oui, enfin il m'était plutôt difficile de sentir quoi que ce soit au vu de mon actuel état. Et puis, sentir sa propre odeur... Plutôt compliqué de base. Quoi qu'il en soit je le pointais du doigt, d'un air déterminé, tandis qu'il posait tranquillement sa cravate sur mon épaule "Dis plutôt qu'tu veux qu'j'me dessape tout court !" Titubant encore et ayant du mal à articuler.
Le doigt levé, toujours, comme un imbécile, je me laissais faire ; Quentin me faisant faire volte face tout en ouvrant la porte d'une pièce qui m'éblouit soudain le visage. Nous avancions, je ne me posais pas réellement de question à vrai dire. C'était une belle salle de bain, oui, pourquoi me la montrer à cette heure-ci ? Étrange. Continuons. Baissant enfin mon bras, je l'écoutais me faire l'éloge de cette pièce. Sans répondre, nous nous dirigions dangereusement vers le fond de la pièce. Ne me doutant toujours de rien, je lui dis, pouffant de rire " Tu m'prend pour un con c'est ça ? J'sais bien qu'tu va pas m'baiser..." tout en essayant de tourner la tête vers lui " Ta tords j't'ai dis !"Rigolant bêtement, il m'incita à me retourner vers lui. Mon regard se posant sur son visage de nouveau, le fixant, je le laissais enlever ma chemise.
"Pourquoi tu penses être ici?" Sans répondre, complètement subjugué par son visage, sa peau, sa bouche, ses yeux, je levais ma main gauche et me mit à lui caresser les cheveux. Ils étaient d'un brun profond, lisses, agréables au touché.. " C'est uniquement à des fins scientifiques". Tout en reculant, je faisais "oui" de la tête, souriant, complètement dans les vapes. Sans le savoir, je me reculais et rentrais dans la douche, arrêtant non sans regrets de lui passer ma main dans ses cheveux.
"Et ça c'est la douche
- Qu... Quoi ?!"
Pas le temps de faire quoi que ce soit que l'eau glacée se mit à couler brutalement sur tout mon être, encore vêtu de mon pantalon et de mes chaussures. Dans un cris incontrôlé, j'essayais de me débattre comme je pouvais, grimaçant. Impossible de ne pas glisser, impossible de sortir ; L'eau avait dont d'agir telle une grosse décharge électrique, nettoyant mon cerveau et mes pensées, lavant l'alcool qui m'imbibait tout entier. Moi qui était d'habitude si poli, si éduqué, je me mis à crier des insultes presque incompréhensibles à cause du vacarme que je produisais. Essayant d'ouvrir les yeux, de capter l'expression de Quentin, je pu apercevoir qu'il me regardait, non, qu'il me fixait. Quel enfoiré... Je n'allais certainement pas oublié ce détail, dessoûlant par la force des choses.
"Allez à poil, et te casse pas la gueule, ce serait con de finir aux urgences. Je mettrai l'eau chaude quand t'arrêteras de voir double !
- Connard va ! P'tain !!! Arrête ça tout d'suite, enculé !! Bordel ! Merde !"
C'était si soudain... Je ne comprenais rien à cette situation, si ce n'est le mot "A poil" et "Eau chaude". Sans vraiment avoir le choix, toujours sous l'eau glacée, je commençais à enlever ce qu'il me restait sur le corps, sans pudeur et sans aucunes retenues. Il ne manquerait plus que ça. Je n'avais pas franchement honte de mon corps et puis si celui-ci pouvait lui faire activer l'eau chaude, alors allons-y. A poil, comme il venait de dire.
Laissant ce que je venais d'enlever sous l'eau, à mes côtés dans la cabine de douche, je me tenais droit et nu devant lui. Les cheveux plaqués sur le visage, je ne tanguais déjà plus. Radicale effectivement. Énervé, j'ouvrais mes bras sur les côtés tout en criant "Satisfait ?! C'est bon ?! Fou moi cette putain d'eau chaude, maintenant !!". Quelle scène...
Sans attendre quoi que ce soit, j'ouvrais un peu plus la porte de cette cabine de douche, m'avançant vers Quentin. Posant ma main sur la sienne, celle qui était sur le mitigeur, je le forçais à le tourner vers l'eau chaude, enfin. Tout en la gardant ainsi, l'empêchant de dégager sa main, je sentit petit à petit l'eau se tiédir ; Si je n'avais pas été si fâché, j'aurais très certainement lâché un soupir de soulagement mais je me contentais de rester de marbre, fini la rigolade, je n'étais, d'un seul coup, plus aussi saoul que tout à l'heure.
Lâchant la main de mon interlocuteur, d'un geste brusque, je pouvais enfin commencer mon petit cinéma, ou plutôt je pouvais enfin redevenir qui je me forçais à être. Pour le narguer et lui montrer que je n'étais pas du genre à être pudique ou même à me soumettre à ce genre de comportement, je passais mes mains dans mes cheveux afin de les rabattre en arrière. L'eau ruisselait sur tout mon corps et je le fixais désormais, le voyant plus distinctement qu'au début de cette mascarade. Levant un sourcil, d'un air hautain et détestable, je lui dis non sans sarcasmes "Arrête de lorgner, veux-tu". Attrapant une bouteille de gel douche se trouvant à mes côtés, toujours en le fixant, j'en fis couler une noisette dans ma paume droite. Reposant la bouteille, je commençais à me frictionner le torse, sans aucune gêne, devant Quentin. Il m'était impossible de sourire à nouveau ou même de lui montrer un semblant de gentillesse ou de reconnaissance, même en étant toujours un peu ivre, quoi que beaucoup moins, d'un seul coup... Cela dit, je ne m'étais pas encore bien rendu compte de toute cette situation, d'où j'étais, avec qui j'étais, ce qu'il c'était passé avant, bref ; Ce n'était pas plus mal car le "réveil" s'annonçait plutôt brutal, pour le coup. Ma tête était douloureuse, toujours, mais ne tournait plus vraiment. Au fur et à mesure que l'eau coulait sur moi, je me sentais comme vidé de toute impuretés, agréable sensation d'ailleurs.. Je restais là, furieux, droit devant Quentin, lui accordant quelques regards pendant que je me lavais.
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