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Before I blow my head off
23h00
Je venais de rependre le travail. Récemment, le directeur m'avait fait comprendre qu'il était temps que je prenne une pause. A vrai dire, il est vrai que j'en avais besoin ; Ces rencontres, ces mauvaises nouvelles, ma santé et le reste, oui, le reste... Tout ça avait un effet dévastateur sur ma personne. Bon sang, moi, Gary, dévasté ? Quelle mauvaise blague. J'avais tellement l'habitude de garder la tête haute face aux événements indésirables, vous savez, faire semblant, ma spécialité. Personne ne se souciait de ce qu'il pouvait bien y avoir dans ma tête, et vous savez quoi ? C'est mieux comme ça. Oui, bien mieux. Même moi, je ne me comprenais pas. Je n'arrivais pas à élucider la manière dont je fonctionnais. J'étais forcément obligé d'y penser, surtout en ce moment, et cela me faisait perdre la raison. Pourquoi toujours devoir mettre un masque ? Pourquoi vouloir sans cesse maîtriser chaque situations ? Garder le..
"Contrôle..."
Une énième gorgée de whisky coulant dans ma gorge. C'est vrai, pourquoi toujours devoir garder tout au fond de moi ? Mes nerfs étaient réellement en train de lâcher, à mon grand désespoir. Je ne voulais pas faire un autre faux pas car il me serait fatal. Je le savais. Mais le problème étant que je ne savais pas comment agir autrement. Je ne savais pas comment montrer mes émotions, comment les gérer. J'avais toujours fonctionné par rapport aux autres, les analysant, voulant déceler tout ce qu'il pouvait y avoir dans leur tête, remplissant la mienne. Bousillant mon esprit..
" Ha ha...! Fait chier...."
Les yeux rivés sur mon verre que je tenais dans ma main gauche, assis au comptoir du bar. Il n'y avait pas grand monde ce soir, tant mieux. J'étais là depuis que j'étais sorti de cours, depuis 18h00. Autant dire que je ne savais plus combien de verre j'avais bu. Noyant mon embarras et mes problèmes dans l'alcool ; La facilité. Ma première journée depuis deux semaines d'arrêt ne c'était pas bien passée ; Un élève posant des questions, trop de questions... Il ne comprenait donc pas que j'avais raison ? Que j'avais tout le temps raison et qu'il était inutile de me contredire, surtout dans mon domaine : La comédie ? Quoi qu'il en soit je m'étais énervé, pour la première fois. Tous mes élèves, je les voyais, apeurés et cloués sur leur siège ; Leur professeur, Monsieur Lewis, d'habitude si charmant et charmeur, intelligent et cultivé s'était transformé en fou furieux, n'acceptant pas la moindre contradiction. J'avais quitté la classe, heureusement qu'il ne me restait qu'une demi heure de cours. Mais il ne c'était jamais produit une telle chose dans toute ma carrière d'enseignant. Je ne voulais pas salir ma réputation à Harvard, je ne voulais pas que ma vie bascule une deuxième fois, merde...
Je piquais du nez sur le comptoir quand, soudain, le barman voulant me réveiller en me secouant me fit basculer et tomber en arrière. Le verre s'explosant par terre, ma tête cognant contre le sol, les effets de l'alcool étant à leur comble. Aucune douleur mais une terrible impression de brouillard. Quelques personnes autour de moi voulant m'aider, bon sang, foutez-moi la paix...
"Bordel..." Dis-je d'une voix grave mais sourde, une main sur la tête tout en me redressant. J'étais là, assis par terre comme un con, regardant ces gens en train de me parler. Que disaient-ils ? Je n'en n'avais pas la moindre idée. Oui, j'étais saoul. Complètement. Je repris, énervé et déboussolé.. " Fichez l'camp... Merde ! J'suis pas un gosse... Vous voyez ?" Me relevant, tout en titubant... "J'mesure presque deux mètres merde ! Poussez-vous.... " M'avançant vers une banquette un peu plus loin, je me retournais vers ces même personnes et continuais.. " Je m'appelle Gary Adam Lewis, vous savez qui j'suis ? Nan ? Bah renseignez-vous... !! J'vaut mieux que n'importe qui ici ! Fait chier..."
Je ne savais absolument plus ce que je disais. Mon subconscient prenant le contrôle. Je ne me préoccupais pas de ce que pensais les autres, ce qu'ils étaient sûrement en train de dire sur moi. Je les emmerde. Tous. Haletant, m'asseyant brutalement, je pris ma tête entre mes mains. Qu'étais-je en train de devenir ? Camille... Il obsédait mes pensées. Ce viol, mon père... Ma défunte mère.... Ma maladie.... Je perdais le file de ma vie et n'avais aucune foutue idée de comment j'allais faire pour reprendre le dessus. Aucune.
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