Urban legend + Wessy

Je n'appréciais pas plus que ça la trilogie du Seigneur des anneaux, ou celle du Hobbit. Je les avais vu, comme tout le monde, mais j'avais trouvé les films vraiment longs. Pourtant j'avais été enthousiaste à l'idée de visiter Hobbiton, et de voir pour de vrai les lieux de tournage. Parce qu'après tout, c'était ce que je voulais faire plus tard, décider des décors, m'occuper des mises en scène, et tout ça. C'était plutôt joli, fallait l'avouer. J'écoutais le guide avec intention, tentant d'ignorer les jérémiades de mon meilleur ami, qui ne cessait de me répéter qu'il s'ennuyait et qu'il voulait que l'on parte de notre côté parce qu'il trouvait les explications du guide inutiles. Je ne pouvais pas lui en vouloir, il avait déjà visité cet endroit. Et puis bon, j'avais l'habitude de l'entendre se plaindre sans arrêt. Ça faisait trois ans que j'endurais ça presque chaque jours, et franchement je crois que j'ai le droit à une médaille parce qu'il peut être vraiment chiant par moment. Mais bon, je l'aime, que voulez-vous ? C'est mon meilleur ami ! On avait suivi la troupe d'étudiants pendant au moins une trentaine de minutes, et j'avais l'impression que plus la visite poursuivait, plus ça devenait inintéressant. Ouais parce que n'étant pas une grande fan des films, je me fichais pas mal des anecdotes et tout. Et je voyais bien que Wolf était sur le point de craquer. D'ailleurs j'étais assez étonnait qu'il ne l'ai pas déjà fait. Franchement, il avait été patient aujourd'hui. Mais maintenant il me suppliait presque d'aller autre part, visiter de notre côté. Je soupirais bruyamment pour lui montrer mon désarroi. C'était un vrai gosse ! Puis je regardais les autres qui avançait beaucoup plus rapidement que nous, avant de me retourner vers le tatoué qui me servait de meilleur ami. Ok, t'as gagné ! On peut aller visiter de notre côté, mais je te préviens, on ne s'éloigne pas trop d'ici. J'ai pas envie qu'on se perde. Ça ne risquait pas d'arriver puisque Wolf n'arrêtait pas de clamer qu'il connaissait l'endroit comme sa poche, mais bon, on sait jamais. Je le prenais par le bras et je marchais vers une direction différente que celle que notre guide empruntait.

Je ne savais pas ce qui m'avait pris de quitter le groupe et d'avoir suivi Wolf. Je savais pourtant très bien qu'il avait toujours des idées farfelues, et que la plupart des fois, ça ne finissait pas très bien. Je dois peut-être rappeler la fois où il était rentré dans le vestiaire des filles pour piquer les vêtements d'une cheerleader parce qu'elle m'avait pris la tête lors de notre première année ? Oui, ça avait été drôle au début, jusqu'à ce qu'il se fasse chopper. Ou encore cette fois où il m'avait emmené à une soirée en me disant "ça sera trop génial, Tess, tu verras !", et qu'au final j'avais dû passer la soirée à regarder des strip-teaseuses. Ou quand il s'était fait faire un énième tatouage et que j'avais failli faire un malaise en voyant l'aiguille s'enfoncer dans sa chaire. J'avais eu l'air vraiment conne ce jour là. Franchement, je ne sais même pas pourquoi Wolf et moi sommes devenus amis, et encore mieux que ça : meilleurs amis. Ça me dépassait. On était de parfaits opposés, le jour et la nuit, l'enfant sage et l'enfant rebelle. Pourtant je ne me voyais pas vivre sans lui parce qu'il m'était devenu indispensable. Et c'est peut-être bizarre à admettre, mais j'ai en lui une confiance aveugle. Ouais voilà, c'est pour ça que je l'avais suivi. Et puis aussi je pensais qu'il avait quelque chose de plus intéressant à me montrer que des maisons pour Hobbit. Quand je lui demande où il veut qu'on aille, il me sort une réplique du roi lion. Attendez, il se fout de moi là ? Je croise les bras en lui faisant les gros yeux, et il répond plus sérieusement qu'il y a une cabane un peu plus loin derrière le lac. Ça me va. Mais c'est pas trop loin ? Parce que j'ai pas envie de trop m'éloigner quand même. Je pouvais paraître chiante, mais je n'ai vraiment pas envie de me perdre dans un pays que je ne connais pas. Et puis je ne voulais pas qu'on ait des problèmes. Wolf me lançait un défi : le premier en bas de cette satanée colline. Avant que j'ai eu le temps de répondre quoi que ce soit, il dévalait déjà la pente, et je m'attendais presque à le voir tomber et rouler jusqu'en bas. Doucement, tu vas tomber Wolf ! Je ne pouvais pas m'empêcher de l'avertir comme le ferait une maman. Je descendais à mon tour, plus lentement, mais en essayant de me dépêcher quand même. Une fois en bas, j'avais bien évidemment perdu. Je regardais mon meilleur ami, qui souriais comme un gosse fier de sa connerie. Franchement, parfois je me demande quel âge tu as. Même mon neveu se conduirait mieux que toi. Ouais, sauf que Charles a même pas un an, alors c'est évident qu'il en descendrait pas une coline en courant comme ça. Mais j'attends de voir dans quelques années.

Spoiler:

Je ne savais pas ce qui m'avait pris de quitter le groupe et d'avoir suivi Wolf. Je savais pourtant très bien qu'il avait toujours des idées farfelues, et que la plupart des fois, ça ne finissait pas très bien. Je dois peut-être rappeler la fois où il était rentré dans le vestiaire des filles pour piquer les vêtements d'une cheerleader parce qu'elle m'avait pris la tête lors de notre première année ? Oui, ça avait été drôle au début, jusqu'à ce qu'il se fasse chopper. Ou encore cette fois où il m'avait emmené à une soirée en me disant "ça sera trop génial, Tess, tu verras !", et qu'au final j'avais dû passer la soirée à regarder des strip-teaseuses. Ou quand il s'était fait faire un énième tatouage et que j'avais failli faire un malaise en voyant l'aiguille s'enfoncer dans sa chaire. J'avais eu l'air vraiment conne ce jour là. Franchement, je ne sais même pas pourquoi Wolf et moi sommes devenus amis, et encore mieux que ça : meilleurs amis. Ça me dépassait. On était de parfaits opposés, le jour et la nuit, l'enfant sage et l'enfant rebelle. Pourtant je ne me voyais pas vivre sans lui parce qu'il m'était devenu indispensable. Et c'est peut-être bizarre à admettre, mais j'ai en lui une confiance aveugle. Ouais voilà, c'est pour ça que je l'avais suivi. Et puis aussi je pensais qu'il avait quelque chose de plus intéressant à me montrer que des maisons pour Hobbit. Quand je lui demande où il veut qu'on aille, il me sort une réplique du roi lion. Attendez, il se fout de moi là ? Je croise les bras en lui faisant les gros yeux, et il répond plus sérieusement qu'il y a une cabane un peu plus loin derrière le lac. Ça me va. Mais c'est pas trop loin ? Parce que j'ai pas envie de trop m'éloigner quand même. Je pouvais paraître chiante, mais je n'ai vraiment pas envie de me perdre dans un pays que je ne connais pas. Et puis je ne voulais pas qu'on ait des problèmes. Wolf me lançait un défi : le premier en bas de cette satanée colline. Avant que j'ai eu le temps de répondre quoi que ce soit, il dévalait déjà la pente, et je m'attendais presque à le voir tomber et rouler jusqu'en bas. Doucement, tu vas tomber Wolf ! Je ne pouvais pas m'empêcher de l'avertir comme le ferait une maman. Je descendais à mon tour, plus lentement, mais en essayant de me dépêcher quand même. Une fois en bas, j'avais bien évidemment perdu. Je regardais mon meilleur ami, qui souriais comme un gosse fier de sa connerie. Franchement, parfois je me demande quel âge tu as. Même mon neveu se conduirait mieux que toi. Ouais, sauf que Charles a même pas un an, alors c'est évident qu'il en descendrait pas une coline en courant comme ça. Mais j'attends de voir dans quelques années.

Spoiler:

Urban legend

Tessy avait toujours cette salle manie de s'inquiéter, mais pour tout. Parfois j'avais l'impression d'avoir ma mère collée à mes baskets alors que j'étais avec elle, et ça avait le don d'me faire mourir de rire. Elle avait à peine vingt-deux ans et à l'entendre parler de moi on aurait dit qu'elle m'avait accouché. Après en trois ans on en avait vécu des choses plus ou moins glorieuses. Enfin d'mon côté j'avais toujours eu l'impression de faire ce qui me paraissait juste et surtout, ce qui m'plaisait. J'entraîne souvent les autres avec moi dans les galères soit parce que ça m'amuse sincèrement, ou alors sans le vouloir et c'est totalement un hasard. Tessy j'avais toujours fait l'effort de lui éviter ça, j'arrivais presque à chaque fois à la convaincre de me suivre dans mes aventures, mais j'faisais en sorte qu'elle échappe aux punitions si il risquait d'y en avoir. La plupart des filles que j'côtoie sont un petit peu allumées, elles ont ce côté totalement déjanté et et sans limite alors elles savent faire face aux problèmes. Mais Tessy elle est beaucoup plus calme, et j'veux pas lui attirer des ennuis parce que l'air de rien, j'la protège autant qu'elle le fait avec moi. Entre nous ça avait été instantané, enfin pour moi au début. On était deux perdus devant cette université alors j'lui avais sauté dessus pour pas être seul, et le soir même j'lavais retrouvé, depuis ce jour là, inséparables ! Personne ne comprenait comment une fille aussi paisible qu'elle parvenait à me supporter, ni pourquoi un garçon aussi décalé que moi passait son temps coller à elle. On s'pose parfois la question, mais moi la réponse j'men fou, tout ce qui est important à mes yeux c'est de savoir que j'aurai toujours Tessy auprès de moi. Parfois elle joue à la réticente, comme là, mais au final elle fini par craquer et le suivre en faisant ses gros yeux de mère indignée. « Après ça reste une île, on pourra jamais partir bien loin ! » Une île de près de 300 000 kilomètres carrés, m'enfin bon. Je sais pas jusqu'où ça va nous mener tout ça, mais je sens que ça va finir par me plaire. Déjà juste cette petite course pour atteindre le bas ça m'a fait plaisir, encore plus quand j'entends Tessy me hurler de faire attention parce que je vais tomber. J'aurai pas trop assumé si ça avait été l'cas, mais heureusement j'tiens bien la descente grâce aux entrainements de football, alors l'équilibre est nickel. Comme j'my attendais Tessy descend à son rythme, comme une petite princesse suivant son ami de paysan, et ça m'fait encore plus marrer de l'écouter me comparer à son neveu qui est plus à l'état de larve que d'un véritable être humain courant comme ça. « C'est qu'un chiffre l'âge ! Mais si on m'demande, j'dirai que toi tu as ... La quarantaine à peu près ! » J'lui adresse un petit sourire coupable avant de jeter un coup d’œil vers la cabane se situant à une centaine de mètres. « On va voir alors ? P'têtre qu'on va tomber sur un chaudron d'or ! » J'passe mon bras autour des épaules de Tessy pour me faire pardonner tout en prenant la direction d'la petite bâtisse, j'espère juste qu'on trouvera quelque chose d'intéressant à faire autrement j'plonge dans l'étang pour faire passer l'temps.

charney

Oui, j'avoue, j'avais mis longtemps à me décider de suivre mon meilleur ami. Mais bon, fallait aussi savoir qu'à chaque fois que j'acceptais de le suivre, il se passait quelque chose d'amusant, ou non. Je crois qu'à deux on est un sacré aimant à emmerdes. Mais bon, avec lui je me sentais en sécurité, et encore plus en sachant qu'il connaissait bien les lieux. De toute façon, même si ce n'était pas le cas, Wolf était prêt à tout pour me protéger s'il nous arrivait quelque chose. Alors de quoi avoir peur ? Le truc, c'est que je n'avais pas peur pour moi. Non, j'avais plutôt peur pour lui. Parce que dans sa tête, Wolf était un gosse d'environs sept ans d'âge mental. Il était d'une immaturité impressionnante, et parfois si naïf que ça me faisait rire. Comme quand il me répondait que ce n'était qu'une île et qu'on ne pourra jamais aller bien loin. Sauf que l'île en question, la Nouvelle-Zélande, ça faisait plusieurs centaines de milliers de km². Sans parler des étendus immenses de végétations non habitées dans lesquelles il était si facile de se perdre, même avec quelqu'un qui s'y connaissait un peu. Mais bon, de toute façon on était pas là pour aller faire une promenade dans les bois, alors je ne craignais rien, je crois. Je en savais pas trop où on allait d'ailleurs, mais on y allait ! Je regardais mon meilleur ami descendre la colline en courant, et j'avais peur qu'il tombe et qu'il se casse quelque chose. Heureusement il arrivait sain et sauf en bas. Moi je prenais mon temps, parce que je n'étais pas sûre de pouvoir faire comme lui. Ouais, je mettais ma main à couper que si je me mettais à courir j'allai me casser la figure, et me taper l'affiche, et ainsi avoir la honte de ma vie. Très peu pour moi ! J'arrivais en bas en disant à Wolf que même Charles se comporterait mieux que lui, et de là il me répondait que l'âge n'est qu'un chiffre, et blahblahblah, et que si on demandait il dirait que 'javais la quarantaine. Je pris un air faussement choqué avant de lui tirer la langue en croisant mes bras contre ma poitrine, comme une gamine en train de bouder. C'est vraiment pas drôle ! J'suis pas vieille, je suis juste prévoyante, et plus mature que toi. Oui et puis je me comportais comme sa mère la plus part du temps aussi, mais bon je ne pouvais pas m'en empêcher. Wolf passait son bras autour de mes épaules, comme pour s'excuser -sauf qu'il ne le ferait jamais verbalement- puis il me demandait si on allait vraiment voir cette cabane au loin. Je hochais la tête positivement avant de répondre. Ouais, allons y ! De toute façon on a rien à y perdre. J'étais pas trop sûre qu'on trouverait quelconque chaudron magique rempli de pièces d'or, mais bon, au moins ça nous fera passer le temps. On se dirigeait donc vers la cabane, et il ne nous fallut pas plus qu'une petite dizaine de minutes pour y arriver, à pas modérément lents. On aurait dit une cabane de pêche, comme on en trouvait souvent au bord des lacs en Hongrie. D'ailleurs c'en était sans nul doute une.