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✪ Minnie-Love&Otto« Je ne sais pas il dit qu’il tient à son fils. De toute façon, Royce a toujours était con avec moi… Mais il changera peut être... » J'étais pas sûr que les gens puissent vraiment changer, en fait. A notre âge, nous étions désormais des adultes, nous ne nous comportions vraiment pas comme eux vingt-quatre sur vingt-quatre, mais n'empêche que nous étions arrivés au bout du chemin consistant à nous découvrir. Les découvertes se poursuivraient sur les années, mais le fond était là, j'en avais l'intime conviction. Néanmoins, je ne voulais pas pomper le mince espoir de Minnie avec mon avis la question. « Peut-être, j'imagine que devenir papa ça vous change un garçon » oui, c'était forcément le cas. Soudain, on ne vit plus que pour soit mais aussi pour un autre tout petit être qui n'est autre que notre chair, notre sang. C'est le genre de bouleversement qui vous bouleverse, justement. Le genre qui vous fait grandir. Je l'espérais pour Minnie. J'espérais qu'elle allait trouver un peu de soutien en ce type qui ne semblait vraiment pas apte à lui en apporter. Enfin bref, le récit conté par Minnie n'avait vraiment rien de joyeux et je ne pu m'empêcher de le relever. « Andrea disait cela aussi, qu’il était différent mais tu vois, la preuve en ai que non…Même infidèle je lui aurais pardonné mais il a préféré m’abandonner, moi et surtout Charles… » Je me mordis la lèvre. C'était une réaction qui semblait un peu incohérente, à en voir le ressentit qu'avait Minnie mais je n'étais pas apte à comprendre ce qui pouvait se passer dans la tête du gars en question. J'avais moi-même du mal à comprendre parfois ce qu'il se passait dans la mienne, alors bon... « Je suis désolé » dis-je simplement et en le pensant vraiment. Je ne savais pas vraiment quoi ajouter. C'était pas comme si il y avait des mots magiques à prononcer, de toute façon. C'était pas comme si nous étions proches non plus, fallait pas l'oublier. Minnie se mit soudain à rigoler et j'arqua un sourcil, surpris, redoutant qu'elle soit en train de craquer. Enfin, mieux valait en rire qu'en pleurer. La discussion tendit ensuite vers notre situation calamiteuse à tous les deux et ma mâchoire se serra dans la seconde. Ca me filait sérieusement le bourdon, c'était situation absurde en tout points à mes yeux. Je n'avais jamais voulu de ça et je me sentais comme une poupée, manipulable à souhait. Je ne m'étais jamais senti aussi étriqué, aussi opprimé, aussi manipulable. J'en avais presque la nausée. « J’aurais rêvé d’autre chose et sûrement que toi aussi…Peut être qu’un jour ma grand-mère acceptera l’idée que je sois seule et que tu trouveras une princesse que tu aimeras à épouser comme ça tes parents te lâcheront aussi… » J'eut un petit rire sec, car elle était partie naturellement du principe que j'aspirais à épouser une princesse. Hum, non. J'aspirais à épouser une fille de laquelle je serais amoureux, c'était pas plus compliqué que cela. Cela ne devrait pas l'être. « Tout cela c’est parce que j’ai enfanté de Charles, j’aurais voulu que Charles soit le fils d’un prince, nous n’aurions pas eu besoin de tout cela… » Elle avait presque l'air résignée et je ne put m'empêcher de la dévisager, me sentant seul tout à coup. Je n'avais considéré que nous formions une équipe, n'empêche que je nous considérais comme étant tout deux dans la même merde et apte à nous entraider pour nous en sortir. Tout à coup, j'avais l'impression d'être le seul à être bien incapable d'envisager que ce mariage se produise. « Je trouverais un moyen d'arrêter tout ça. Mes parents ne peuvent pas me forcer à quoi que ce soit, pas plus que ta grand-mère. Je suis encore maître de moi, je ne suis pas un pantin » dis-je avant d'étouffer un bâillement. J'étais fatigué et un peu déboussolé et c'était pas franchement le meilleur des mélanges, là, tout de suite.
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