to happily ever after ➸ w/ anya

✪ Anya&Otto

Après une journée et demi passée à Hobbiton, nous étions de retour à Wellington. Un peu fatigué, j'avais été me reposer pour une mini-sieste (à croire que je me faisais vieux *pan*) dans ma chambre, histoire d'avoir la pèche le soir bien que je n'ai rien de prévu. Peu importe, j'allais forcément trouver, je finissais toujours par trouver. Je dormis donc un peu, mais pas trop et fila sous la douche avant de redescendre, histoire de me débarrasser des senteurs du voyage. J'enfila ensuite un bermuda, des chaussures légères et faciles à enlever ainsi qu'un tee-shirt, avant de redescendre, plus réveillé et apte à profiter de cette nouvelle soirée en Nouvelle Zélande. Je rejoignis en deux-deux l'espèce de bar extérieur de l'hôtel, ne comptant pas rester à l'intérieur alors que le temps était aussi parfait à mon goût. Ca aurait été un véritable gâchis. Je commanda un verre, rien d'alcoolisé juste un truc rafraichissant étant donné le temps plutôt lourd. C'était vraiment bon d'être si loin de Cambridge, il était évident que nous avions tous besoin de nous vider la tête et même s'il n'y avait pas de recette miracle pour cela, malheureusement, c'était tout de même relaxant et apte à nous changer un peu les idées. Alors que je portais mon verre à mes lèvres, je laissa mon regard embrasser les alentours et il finit par se poser sur un visage familier. C'était peu dire en fait vu qu'il s'agissait de celui d'Anya, Anya avec laquelle j'étais sorti, Anya avec qui laquelle j'avais rompu et la dernière fois que je l'avais vu, en présence de Bretzel, ça n'avait guère été franchement la tête. Ok, c'était sensé être bizarre comme retrouvailles : je l'avais quitté, sans me répandre franchement en explications, alors elle allait sûrement pas me sauter dans les bras, mais n'empêche que je l'avais trouvé hyper froide. Je devrais peut-être la laisser, n'empêche que ça me perturbait un peu qu'on soit à ce point brouillés et je ne pu donc pas m'empêcher de la rejoindre en deux-deux, mon verre à la main. Une fois à sa hauteur, près de la table où elle s'était installée, je me risqua à l'aborder. « Je peux me joindre à toi ? » Lui demandais-je en lui adressant mon joli sourire, en mode pacifiste. J'espérais qu'elle allait pas me répondre sèchement d'aller voir ailleurs.

✪ Anya&Otto

J'avais eut un coup de chance monstre d'avoir eut un peu la chambre pour moi tout seul. Je n'avais nullement prévu de la partager, mais voilà que je me retrouvais coincé avec Minnie. Elle était juste venue en vitesse en rentrant, pour prendre une douche et préparer son bébé avant de repartir, me laissant en homme heureux. J'en pouvais franchement plus et ça me donnait limite envie de rentrer à Harvard juste pour ne plus la voir aussi souvent, même si ça allait sûrement pas aller en s'arrangeant. Enfin, la situation faisait que je me disputais pas mal depuis le début du Spring Break, alors que dieu sait que j'étais connu pour être assez pacifiste. J'avais pour habitude d'essayer de satisfaire les autres, mais j'avais l'impression que tout le monde s'évertuait à me pousser à la crise de nerfs. J'étais un peu à fleur de peau, même si je faisais des efforts pour me relaxer et profiter du séjour, j'allais le regretter sinon. Et je ne trouvais rien de mieux qu'aller faire la discussion à mon ex, histoire de bien me détendre. Crétin, c'est le mot. Lorsque nous nous étions revus, avec l'adorable Bretzel au milieu histoire de limiter tant bien que mal la casse, elle avait été carrément glaciale avec moi et cette nouvelle occasion ne fut nullement différente. « Non, mais j'imagine que tu ne vas pas m'écouter. » Dans les dents, m'enfin, ça avait au moins le mérite d'être honnête. Je me mordis la lèvre avant d'acquiescer de la tête. « Tu me connais bien » dis-je en m'asseyant, après une légère hésitation. Clairement, elle ne voulait pas me parler, elle ne faisait aucun effort pour me laisser penser le contraire, mais j'étais un peu frustré qu'elle soit aussi sèche, d'où le fait que je sois venu lui parler tout court. Ok, on est pas sensé rester hyper proches de ses exs, mais quand même... J'avais pas l'envie d'être en guerre avec une personne de plus, je m'engueulais déjà suffisamment avec Minnie-Love. « Pourquoi t'es aussi froide avec moi ? » Car tu l'as plaquée, bouffon siffla une voix venimeuse à souhait dans ma tête tandis que j'attendais une réponse.

✪ Anya&Otto

« Tu sais pourquoi. » Être plus glaciale encore qu'Anya l'était avec moi en ce moment, c'était franchement difficile à faire, pour ne pas dire impossible et ça me mettait franchement mal-à-l'aise. C'était nouveau, moi j'étais du genre à savoir me mettre à mon aise et Anya ne m'avait jamais fait ressentir ça. Elle n'avait jamais été aussi dure à moi. Non, elle avait l'habitude d'être beaucoup plus tendre. Elle avait toujours eu ce regard pour moi, plein de douceur et d'amour et voilà que maintenant, je ne trouvais plus rien dans ses yeux. C'était un peu déconcertant, bouleversant. Même si oui, je savais pourquoi elle était comme ça. Ok, je l'avais quitté, j'avais rompu, mais à l'entendre, j'avais limite l'impression d'être l'auteur d'un crime et j'estimais que c'était vraiment pas le cas. Non. J'avais dut lui faire de la peine, car on ne pouvait juste pas y couper dans une rupture, mais je n'avais pas été impitoyable, non. J'avais été plus ou moins correct, alors j'aimais pas être ainsi traité, comme une sorte de criminel, un type de la pire espèce. Le regard d'Anya sur moi avait basculé dans l'extrême inverse de ce qu'il avait l'habitude d'être et moi j'en étais sincèrement désolé, qu'elle veuille bien le croire ou non. « Qu'est-ce que tu me veux Otto? » Je laissais les secondes s'écouler, histoire d'avoir bien le temps de réfléchir et de ne pas me risquer à envenimer la situation (enfin, en admettant que cela puisse être possible). Je me mordis la lèvre, ne sachant pas trop ce que je voulais au juste. Enfin si. J'avais pas envie qu'elle me regarde comme ça, je voulais pas qu'elle me parle comme ça, je voulais pas qu'elle me déteste. « Je veux te parler et je veux savoir quoi te dire, car là j'en sais rien. Je sais pas quoi te dire pour t'expliquer pourquoi j'ai rompu, car tu as visiblement pas dépassé ça » et ça me faisais de la peine, vraiment. Ouais, je me sentais franchement merdeux, là, tout de suite. Je me massa la nuque d'une main, signe caractéristique de gêne chez moi. « Je pouvais pas gérer cette relation longue distance, c'est pas mon truc alors j'ai pas voulu qu'on perde de temps, toi comme moi. » J'essayais de m'exprimer, de me justifier, mais j'étais clairement maladroit. Est-ce que j'avais seulement une chance d'arranger les choses ? Est-ce qu'une fille pouvait pardonner à son premier amour de lui avoir brisé le coeur sans même vraiment y songer ?  Rien n'était moins sûr.

✪ Anya&Otto

Les disputes, le conflit en général, ce n'était vraiment pas mon truc et ça se voyait comme le nez au milieu de la figure. J'étais celui qui passe son temps à éviter que la colère éclate. Mes soeurs ainées avaient prit l'habitude de me qualifier de pacificateur et c'est vrai que c'était moi, ça. Je savais prendre sur moi et apporter un peu douceur, mais quand toute la colère était dirigée sur moi, c'était clairement une toute autre histoire. J'étais maladroit dans ma façon de parler, ne sachant pas exactement où je comptais aller. Anya était si irritable, si bouffée par la rancune qu'il me paraissait impossible de l'adoucir, de la rendre moins froide à mon égard. Je ne pouvais pas faire plus de mal que je ne lui en avais de toute évidence déjà fait, non...? Je ne sais pas à quoi je m'étais attendu. Elle avait dut vivre la rupture bien plus mal que moi, sûrement car elle m'avait aimé plus que je ne l'avais aimé... J'en savais trop rien, mais j'avais pas de bonne réponse à lui livrer. Le fait de m'excuser ? Ca ne me venait pas tellement à l'esprit, car je n'avais pas assez de recul pour concevoir d'avoir mal agit. Les sentiments ne se contrôlent pas et les complications qu'infligent la distance, non plus, c'était un fait. Elle pouvait pas le comprendre, ça ? Enfin, pour sa défense, je le lui expliquais comme un pied. « C'est tout? Tu n'arrivais pas à gérer alors t'es parti? Tu trouvais que notre relation était une PERTE DE TEMPS?! » Whoo whooo. Finalement si, c'était possible de l'énerver encore davantage. Je me mordis la lèvre, me tâtant à partir, mais de toute évidence, maintenant que j'étais devant elle, c'était pas une bonne idée, d'autant plus qu'elle me reprochait déjà d'être parti. « Arrête, j'ai pas dis ça » tentais-je de me défendre en voyant ses yeux se remplir de larmes. Du moins je le pensais pas ainsi, mais manque de chance pour moi, elle n'était pas capable de lire dans mes pensées. « Ca marchais plus, j'étais plus heureux comme ça et je sais que c'est horrible à dire, mais c'est la vérité et j'allais pas prendre un avion pour te le dire. Rien de ce que j'aurais put te dire, rien de ce que je pourrais ajouter maintenant, ne t'aideras à te sentir mieux » c'était ce que je pensais. Elle s'était forgée une nouvelle image de moi et ça n'allait pas changer. Nous étions passés en deux-deux de l'amour à la haine et j'étais sensé être celui qui allait devoir porter le poids de la culpabilité pour ça, sauf que j'étais pas sûr que ce soit le cas. J'étais triste de lui faire de la peine, de la faire pleurer, mais pour moi, le passé se devait d'être enterré au bout d'un moment. Comprenez là que j'allais pas la supplier de me pardonner.

✪ Anya&Otto

Je crois que je n'avais jamais été vraiment très doué pour les ruptures. J'étais aussi bien capable d'en noter une qui m'ai véritablement imprégné d'une douleur qui aurait perduré un moment. Non pas que je sois un insensible, car c'était pas le cas, mais je crois que j'avais tendance à prendre l'amour en général à la légère. Peut-être que je n'aimais pas assez fort ou que je n'avais pas encore dépassé le stade des béguins adolescents. Peut-être que j'étais de ceux qui aiment être en couple, sans que ça signifie vraiment quelque chose de fort. Peut-être que j'étais une sorte d'handicapé sentimental, mi-homme mi-robot. C'était l'impression que j'avais de ma personne en voyant Anya si tourmentée, si blessée par une rupture qui n'avait pas fait naître ce genre de sensations en moi. « J'veux juste savoir une chose. Est-ce que c'était de ma faute? » Je secoua rapidement la tête, lui répondant par la négative. Je n'étais pas sûr de des masses de choses, mais si j'étais sûr d'un truc c'est qu'Anya m'avait vraiment aimé, peut-être parfois carrément pour deux. J'avais pas sut être à la hauteur, mais dieu sait que je ne rejetais aucune responsabilité sur ses épaules. Être trop aimante, cela n'avait jamais été un défaut. « Pas du tout, c'est vraiment moi en fait. Je sais que c'est un cliché le c'est pas toi, c'est moi et désolé de te servir ça, mais c'est la vérité. Je suis pas bien formé sur le plan sentimental et toi, crois moi, tu vaux mieux que ça » dis-je. C'était vraiment bateau comme discours, mais c'était là la façon dont je ressentais les choses. Je pensais vraiment qu'Anya avait besoin d'un type qui l'aimerait de tout son être et moi... J'avais besoin de poursuivre mon chemin en murissant sur le plan sentimental, le tout une fois que j'aurais évité un mariage arrangé. Ouais, j'aurais préféré être Anya, sur ce coup-là.