Valentin + sorry i'm drunk.

Je fais les cent pas dans mon appartement, Peluche vient de se prendre une soufflante en faisant ses griffes sur mon canapé. Leandro vient de claquer la porte en m'embrassant. Il a passé la nuit ici, encore. Je n'ai rien fait pour une fois. Je ramasse mes vêtements qui traînent ici et je regarde par la fenêtre, il fait beau. Trop beau. Je ne peux pas rester enfermée. Je suis en état de crise de nerf, pourquoi est-ce qu'à chaque fois qu'il est près de moi, je ne peux pas m'empêcher de tromper mon mari ? POURQUOI ? Je soupire, et remonte les escaliers quatre à quatre. Je passe sous la douche, et je me met à pleurer. Ma vie est un bazar monstre et tant que Chuck ne sera pas rentré, tout ne sera pas remis sur les rails. Me séchant les cheveux, j'envoie un texto à une amie pour sortir et je lui donne rendez-vous au Lord Hobo. Allons nous saouler la gueule jusqu'à oublier. J'enfile une robe légère et une petite veste avant d'enfiler mes louboutins avant de les retirer pour ôter pour des bottines plates, je ne prend pas la voiture ce soir. Je vais prendre le bus. C'est bien le bus. Même si je ne suis pas à même de supporter les gens aujourd'hui. Je ne voulais pas quitter ses bras, mais maintenant qu'il est parti je regrette. Pauvre fille.

Après une bonne vingtaine de minutes de bus, je sors et regarde autour de moi, elle n'est pas la. Je jette un coup d'oeil à mon téléphone, elle est en panne de voiture, elle sera en retard. Je rentre alors et m'installe au bar, je salue le barman qui commence à me connaître, il me sert d'ailleurs un Cosmopolitain et le dose de façon à ce que je sente bien l'alcool. Je le remercie et sirote mon Cosmo. Puis après un verre de vide, deux, je commence à sentir l'alcool qui me monte à la tête. Bon sang. Un jeune homme s'installe à mes côtés et quand je tourne la tête j'ai l'impression de voir Leandro. N'importe quoi. « Bonjour ! Solveig enchantée ! » Solveig, tais-toi. Tu commences à être saoûle. Je lui souris bêtement et commande un jus d'ananas au barman. Il faut que j'éponge. Rapidement.

Avec le retour de Amy dans ma vie et la nouvelle venue de ma fille, tout s'effondre. Je croyais pouvoir un jour m'en sortir, de nouveau être amoureux d'une autre, je croyais qu'avec Sienna ça allait être possible, mais rien à faire. Elle m'en veut bien trop. J'ai tellement tout foirer qu'elle ne voudra plus jamais me voir. Tant pis pour elle ! J'en ai marre de me mettre en quatre pour une femme, si elle est pas contente c'est pareil et ça ne sert plus à rien de se revoir. Mais elle me manque ça m'énerve ... J'ai même du mal à penser à Amy avec l'appel que j'avais eu avec Sienna qui avait presque tout aussi sanglant que lorsqu'on s'était vu juste avant. Je voulais un peu oublier ce soir alors j'étais allé boire quelques verres avec des potes mais au final j'étais resté le dernier ici, au bar, tel un vrai pochtron, bien trop perdu dans mes pensées pour songer à partir. Mon portable est éteint et personne ne me fera chier. Mais apparemment je n'allais pas rester tranquille bien longtemps. La jeune femme à côté de moi décida de me taper la causette. Elle avait un peu trop bu elle aussi. Je la regardais un instant bizarrement pour finalement lui répondre Heu ... Enchanté oui moi c'est Val. Un peu trop forcé sur la boisson toi aussi ? Qu'est-ce que je pouvais être las ce soir !

L'alcool c'est bien quand tu es un peu timide, tu parles à tout le monde, même au pire personne. Enfin dans mon cas, ça craint puisque je dis tout ce que je pense et il vaudrait mieux que je me taise dans ces moments la. J'adore qu'on me mette des vents ou qu'on arrive en retard. Je ne supporte pas les gens qui ne sont pas ponctuels. Mais bon, tant pis je vais commencer à boire toute seule. L'homme installait au bar semble tout seul aussi, alors je vais chercher un peu de compagnie. Quoiqu'il n'a pas envie d'être dérangé d'après ce que je vois. Je n'ose pas l'aborder, mais une fois mes trois premiers cocktails avalés j'ose lui parler. Enfin, je ne veux pas l'importuner. Alors si je vois qu'il ne souhaite pas engager de conversation j'arrêterais. Il me demande si j'ai un peu forcé sur la boisson, à ce tarif, ce n'est pas forcé sur la boisson, c'est être enchainée à la bouteille. J'ai l'alcool facile en ce moment et je me fais pitié. « Oui, un peu ... Si on ne peut pas dire beaucoup. » Je vide mon jus d'ananas et commande un nouveau Cosmo au barman qui me demande si c'est une bonne idée. Quand il voit ma tête de renfrognée, il me le sert tout de même. « Tu as des bonnes raisons de boire toi ? La vie est nulle tu ne trouve pas ? »

La jeune femme à mes côtés, arriverait peut-être à me faire oublier un temps soit peu mes problèmes, a arrêté de me morfondre, même si je sais qu'après une bonne nuit de sommeil j'aurais repris du poil de la bête. Mais là j'en avais pas spécialement envie. Seulement je me voyais mal envoyé chier la jolie rouquine. Autant taper la causette, elle pourrait me faire rire vu qu'elle semble avoir vraiment trop bu. Elle me le confirma d'ailleurs et un léger sourire fit son apparition alors que j'en retournais à mon breuvage. Elle continua alors la conversation en me demandant si j'avais une bonne raison de boire pour ensuite rajouter que la vie était nulle. J'eus alors un petit rire nerveux qui voulait tout dire mais je lui répondais On ne peut plus d'accord. Parce que oui j'ai une petite raison de boire, même si ça ne sert à rien, ça fait toujours du bien, d'essayer d'oublier quelques heures ses problèmes qui va bien falloir affronter si on veut s'en débarrasser. Lui répondais-je perdu dans mes pensées au fond de mon verre qui était presque vide.

Ce n'est vraiment pas mon genre de parler à des inconnus, enfin à part quand je suis émerchée, et il faut croire que c'est désormais le cas. Le pauvre jeune homme à côté de moi va certainement en avoir marre, parce que quand je suis saoûle il paraît que je suis chiante. On va bien voir. J'ai besoin de boire, et personne ne m'en empêchera. J'ai l'impression que je l'amuse quand je vois son sourire, et tant mieux. J'aime bien amuser les gens, au moins, ils ne me trouvent pas rasoir. « Mais c'est pas grave si ça sert à rien ! D'habitude, je bois pas, enfin un verre mais la, je sais pas. J'ai besoin de boire. Beaucooooooup. » Je ris comme une imbécile avant de froncer les sourcils. Arrête de penser Solveig. Et bois, ou parle. Mais ne pense pas. J'ai envie de dire à ma conscience de se taire, mais il risque de me prendre pour une folle si je me met à parler toute seule. « Et c'est quoi ta raison ? Si c'est pas indiscret ? Mais de toutes façons, je m'en souviendrais pas demain ! » Ca c'est sûr, tout ce que je vais avoir demain, c'est un mal de crâne impossible et une envie de me jeter par la fenêtre pour avoir bu autant.

Non c'est sûr ce n'est pas grave si boire ne sert à rien, ça fait tout de même du bien quand on commence à planer et à se sentir vraiment bien, tellement qu'on a l'impression d'avoir des ailes et que tout est possible. En attendant, dans ces moments c'est toujours mieux d'être accompagné, parce que ce sont nos pensées qui nous flinguent tout. La rousse à côté de moi me faisait déjà sourire, même si elle me demanda ce qui me tracassait. Mon sourire disparut un peu et lui répondais Juste une histoire de coming out. Enfin, pas le mien, mais celui de mon ex. De quoi se flinguer à vrai dire rien qu'en y penser. Mais le pire dans tout ça c'est que je n'ai toujours pas réussi à oublier la mère de ma fille. J'aimerais tellement qu'entre nous tout soit simple, et depuis le début, mais c'est du passé et je ne peux plus rien faire pour changer et modifier mes conneries. Tout ce qu'il me reste à faire c'est d'accepter le fait qu'elle aime les femmes maintenant.

Je ne sais pas ce qu'il me prend à sortir dans les bars pour oublier, fût un temps où je peignais pour oublier, mais je n'y arrive plus. Mes tableaux ne ressemblent plus à rien et je n'ai pas la tête à me plonger dans un livre, alors je sors. Je fuis cette maison qui est hantée de souvenirs, qui sent le mensonge et la trahison. Quand l'alcool est présent dans mon sang, j'oublie. J'arrête de penser et le lendemain je ne pense pas non plus, vu que j'ai mal à la tête. Le jeune homme à côté de moi semble boire pour oublier aussi, nous allons bien nous entendre finalement. Lorsque je lui demande ce qui le tracasse, je vois son sourire qui s'évanouit. Oups, j'ai peut-être fait une boulette, mais lorsqu'il me répond je me sens soulagée, il a donc envie de se confier. « Oh... Je suis désolée, Ca doit faire un sale effet... » Bien sûr que ca fait un sale effet imbécile, sinon il ne se saoulerait pas dans les bars. « Je suis bête, si ça ne faisait pas un sale effet tu ne serais pas la. » Je ris bêtement avant de commander un mojito. « tu veux un truc ? C'est ma tournée ! » Allons nous saoûler jusqu'à oublier.