J3 - Quand mon verre est plein, je le vide. Quand mon verre est vide, je me plains (Lomée)

Je vis l’espace d’un instant l’espoir surgir dans ses yeux, parce que c’était vrai Jasp’ n’avait jamais parlé avec moi de sa maitresse, ou bien prétendue meilleure amie, enfin bref pas un mot sur cette nana là. Mais c’était Jasper, et avec les lui les non dits étaient monnaie courante. Il était pas le genre à déballer tout ce qu’il avait sur le cœur si facilement, même avec moi qui était pourtant son coloc depuis plusieurs années. Et donc très vite, Salomée montra à nouveau ses griffes. « J’suis désolé… Pour cette fille t’es sûre de toi ? Elle s’intéresse à Jasper ? Elle a pas un mec ou quelqu’un d’autre en vue ? » N’importe qui qui pourrait l’éloigner de Jasper ? Parce que parfois, la jalousie nous faisait nous monter des films. Mais peut être que je ne devrais pas pousser Lomée à trop de confiance à l’égard de Jasper. L’expérience m’avait prouvé qu’il fallait parfois mieux se fier à son instinct puisque dans mon cas, c’était ma trop grande confiance en Talya qui m’avait conduit là où j’en étais : c’est à dire à enchainer les verres de rhum. Mon interlocutrice était désolée. J’hochais les épaules simplement, elle n’y était pour rien. Puis tout le monde était désolé pour moi, les regards chargés de pitié commençaient à me lasser, ne faisant que me rappeler la trahison de ma désormais ex petite amie. Sa réponse néanmoins m’arracha un petit sourire : « Donc en gros, aucun regret à avoir. Dans tous les cas, j’aurais fini ici à me bourrer la gueule avec toi c’est ça ? C’était notre destin de fraterniser autour d’une bouteille de rhum c’est ce que tu es en train de me dire ? » plaisantai-je alors en avalant une nouvelle gorgée du liquide ambré. Ca piquait presque plus la gorge maintenant, preuve que l’alcool avait commencé à avoir son petit effet. Bientôt j’allais pouvoir rire complètement. D’ailleurs, ça ne tarda pas à arriver lorsque Salomée éternua : « A tes souhaits ! J’aurais bien dit à tes amours mais ça aurait été malvenu. » fis-je en pouffant un peu. Puis finalement, la brune se ressaisit : marre d’être pitoyables comme ça, à se lamenter ! Elle avait raison. J’attrapai mon verre et le bus d’un cul sec avant de le reposer brusquement devant moi. « Non mais c’est clair ! Il faut qu’on agisse ! On peut pas simplement restés assis là à pleurnicher ! » D’ailleurs, joignant le geste à la parole, je me levai. Pour aller où, pour faire quoi, je n’en avais aucune idée encore…