« C'est ça, et prend-moi pour un con aussi. » Tout de suite, je me figeais. Quelle conne, bien sûr qu’il n’allait pas me croire, je ne savais pas mentir, même pas à moi-même. Je ne le regardais pas, mes yeux s’étaient refermés, ma tête posée sur mes bras, regardant par la fenêtre. La nuit était étoilée, quelques flocons de neige tombaient du ciel pour venir s’écraser sur le sol et disparaître. « Je vais me coucher, si je continue à essayer d'avoir un semblant de résultat avec toi, je vais finir par m'énerver et je vais pas fermer l'œil de la nuit. » Quel dommage… Au moins, si je continue, il ne pourra faire rien d’autre que de penser à moi cette nuit. Ça l’énerverait au plus au point, mais à moi, un sentiment de satisfaction s’insinuerait tout simplement dans mon être. Je l’insupportais ? Et bien, je n’en avais que faire, je ressentais exactement la même chose à son égard. Mais je ne pouvais quand même pas mentir cette petite pointe de tristesse. Je ne l’aimais pas, mais je m’étais tout simplement faite à cette idée : nous deux, ce serait pour toujours, pour ou contre notre gré, et rien ne pourra changer ce fait. J’aimerais pourtant, essayer de convaincre mes parents, mais jamais encore, je ne me suis dressée contre une de leurs idées. Ce serait un début, n’est-ce pas ? Mais encore une fois, le courage me manquait. Il m’en fallait.
Ce soir, grâce à cette conversation avec Andy, j’ai appris une chose… Je devais changer, c’était le seul moyen pour moi, de vivre comme je le devrais, par moi-même, et non plus dans l’ombre de ma sœur. Franchement, et il fallait que ce soit lui qui me le fasse comprendre. Ce bruit d’eau résonnait dans la cuisine, me parvenant même jusqu’à mes oreilles. Je n’avais pas bougé, je ne comptais même pas bouger. À quoi bon ? Je savais que de toute façon, même si je retournais dans ma chambre, je n’arriverais plus à fermer l’œil. Alors autant rester ici, à réfléchir…