Dit moi que c'est une blague - Prilia

J'avais passée une bonne soirée la veille, entre Leyla puis voir Amy alors que j'allais au lit, ça avait été sympa. Je m'étais couchée un peu tard mais bizarrement je ne trouvais déjà plus le sommeil vers 6 h du matin. C'était pas de moi, mais c'était probablement la sortie de la journée qui me rendait ainsi et le fait qu'on soit en spring break. Je devais profiter et non dormir jusque tard le soir. Ca j'avais le temps de dormir à gogo à Cambridge parfois. Je m'étais donc préparée pour la journée, enfilant un maillot blanc, j'avais mis un simple short en jean sur moi et une petite veste que j'avais laissé ouverte. Descendant pour prendre mon petit déjeuner, j'emportais deux croissants avec moi pour manger sur le chemin. Je voulais profiter du calme qui devait régner à cette heure ci sur la plage et du levé du soleil pour me faire une promenade en tête à tête avec moi. Marchant les cheveux au vent tout en mangeant mon premier croissant, je m'attendais pas à tomber sur mon meilleur ami. Il était endormi sur le sable. Il avait du faire une sacrée soirée hier soir et ça ne m'inquiétait pas au premier abord. Ce séjour était fait pour ça, pour s'amuser, faire la fête et décompresser. & vu ses études il en avait beaucoup besoin. Arrivant à sa hauteur, je me mis accroupis et déposa une main sur son épaule pour le secouer doucement. Priape, Priape dis je plusieurs fois de suite d'une petite voix douce pour le réveiller en douceur. Le voyant ouvrir les yeux je le trouvais extrêmement fatigué. Ca va ? demandais je un peu inquiète pour le coup.

Des shoots, des shoots, des shoots, le bar bondé, de nouvelles têtes, de nouveaux shooteurs, de la vodka, encore plus de vodka, de la musique… Et puis le trou noir, jusqu’à ce moment, des mains qui se posèrent sur mes épaules et me secouèrent. Et une voix familière se fit entendre prononçant mon prénom et m’extirpant du sommeil comateux dans lequel j’étais plongé. Et dès que mes paupières s’ouvrirent, la lumière du jour sembla me bruler les rétines. Je plissais les yeux naturellement et posais instinctivement ma main en visière sur mon front pour le protéger de cette clarté et essayais de reconnaître qui était la jeune femme qui était à côté de moi. « Elia ? » demandai-je en reconnaissant ma meilleure amie. « Qu’est-ce que tu fais dans ma chambre ? » J’étais complètement perdu, me croyant dans ma chambre d’hôtel. Je savais plus grand chose de la soirée de la veille, black out total. « Me dis pas qu’on a encore couché ensemble ou ton ex va vouloir me tuer… » ricanai-je alors. Je crois que j’avais pas encore complètement dessaoulé.

Il ouvrit les yeux rempli de fatigue si bien que ça m'inquiétait. Je l'avais rarement vu comme ça alors mon côté maman poule prenait le dessus. « Elia ? » « Qu’est-ce que tu fais dans ma chambre ? » Je me mis à rire. Il avait du vraiment bien faire la fête hier soir pour croire qu'il était dans sa chambre. C'était que le sable semblait aussi confortable qu'un lit douillet pour le dunster. Au moins il avait peut être dormi comme un bébé. « Me dis pas qu’on a encore couché ensemble ou ton ex va vouloir me tuer… » Je rigolais à nouveau et cette fois ci en coeur avec lui. Je lui tendais mon bras pour qu'il puisse se relever, au moins s'asseoir dans le sable en tout cas car c'est ce que je fis pour ma part en posant mes fesses au sol. Mais non idiot. On n'a ni couché ensemble ni on est dans ta chambre mais sur la plage dis je en rigolant encore un peu. Sa chambre était immense sinon et assez bruyante. Puis si tu risquerais de te faire tuer par mon ex moi je me ferais tuer par ta copine. Je suppose que t'as du faire la fête bien comme il faut hier non ? Je me doutais absolument pas de ce qui allait arriver et ni de la boulette que j'avais fait en parlant de Talya. Tu le veux ?Je lui tendis mon croissant avec un sourire. Il avait du passer sa soirée à boire et rien avoir dans le ventre, ce qui était pas l'une des meilleures choses à faire.

J’émergeais difficilement, découvrant ma meilleure amie à côté de moi, et j’avais du mal à comprendre où j’étais, ce que je faisais ici et pourquoi la cabot était avec moi. Mes questions eurent le mérite de faire rire la jeune femme et son rire ainsi que les restes d’alcool circulant dans mon sang, me firent également éclater de rire. Mon amie me répondit ensuite : rien ne s’était passé entre nous, de toute façon on était pas dans ma chambre mais sur la plage. Je me redressais alors et tournais la tête pour parcourir les environs comme pour vérifier ses dires de mes propres yeux. Las vagues étaient un peu floues au loin mais j’étais clairement pas à l’hôtel. « Ha oui t’as raison en fait. » fis-je avant de poser mes mains sur le sable sur lequel j’étais assis et d’en prendre une poignée. « Pourquoi on s’embête à louer des pioles d’hôtel, on dort super bien là dessus. » Puis la suite des paroles d’Elia et l’évocation de –ma petite amie- firent disparaître mon sourire enjoué d’imbécile heureux. Cela me rappela aussitôt pourquoi je m’étais bourré la gueule la veille au soir. « EX petite amie aussi en fait. » corrigeai-je sur un air ronchon. « Et oui, on a bien profité hier. J’ai rencontré des gens sympas, on a fêté mon célibat. » confiai-je avec un petit sourire amer. « Toi, tu étais où ? » demandai-je curieux avant d’accepter le croissant qu’elle me tentait. « Oh merci, je me rappelle pas avoir manger quoi que ce soit depuis… Hier matin. » Le midi, j’avais eu la gorge trop nouée par ma rupture et le soir j’avais été trop occupé à me saouler alors ce croissant était plus que bienvenue dans mon estomac.

Mon meilleur ami semblait totalement perché et ça me faisait rire. C'était toujours drôle de voir quelqu'un sortir de sa cuite et être dans les vapes. Surtout quelqu'un qu'on a pas forcément l'habitude de voir ainsi. « Pourquoi on s’embête à louer des pioles d’hôtel, on dort super bien là dessus. » J'étais pas certaine, mais vu son état il avait du s'endormir si vite et dormir si profondément que même dormir sur des cailloux aurait pu lui sembler le meilleur des lits. « EX petite amie aussi en fait. » Ma bouche s'ouvrit en grande, scotché par ce que je venais d'apprendre. Avais je loupé une étape ? « Et oui, on a bien profité hier. J’ai rencontré des gens sympas, on a fêté mon célibat. » Je savais combien il aimait la jeune femme, il ne pouvait pas en être à la rupture, ça ne provenait pas de lui, impossible. Qu'est ce qu'il s'est passé ? Je comprenais vraiment pas ce qui avait pu se passer. Moi qui misait sur leur couple et qui espérait trouver bientôt mon Talya au masculin pour être aussi heureuse que mon meilleur ami, je crois que j'allais réfléchir à deux fois maintenant. « Toi, tu étais où ? » Moi j'avais passé une bien meilleure soirée que lui, un peu étrange surtout ce que j'avais apprit de mon amie Amy, mais une bien meilleure. J'ai passé la soirée avec une inconnue au bar, soirée bière et puis j'ai croisé une amie avant d'aller au lit donc rebelote, mais osef de ma soirée, c'est la tienne qui compte. Surtout pourquoi il avait tant tenu à se saouler à cause de son célibat. Je lui offrais mon croisant quand il accepta. « Oh merci, je me rappelle pas avoir manger quoi que ce soit depuis… Hier matin. » Je lui lança une tape sur le bras, vraiment pas fier de ce qu'il me disait là. C'était dangereux de boire autant en ayant le ventre si vide. Si tu l'avais pas mangé, je te l'aurais mis de force dans la bouche. J'aurais dû en prendre plus si j'avais su que je tomberais sur toi. Un croissant c'était quoi face à sa carrure ? C'était comme lui donner une petite crevette a manger. C'était rien pour son estomac de mâle. Tu veux qu'on aille déjeuner ? Parce que dans quelques heures on part tous à la sortie tu sais pour aller se baigner.

Je m’étirais, malgré ma blagues sur les chambres d’hôtel j’avais un peu le dos en vrac ce matin. Mais les paroles d’Elia ramenèrent sur le tapis le sujet de tous mes maux, et mes lombalgies disparurent aussitôt remplacées par un serrement déchirant dans la poitrine. « Ce qu’il s’est passé… Et bah c'est tout simple : tu vois finalement j’ai pas tant de veine que ça en amour… Ou alors si, mais une chance de cocu ! » Blague qui me fit rire jaune. J’avais ensuite demandé à Elia où elle était, mais elle remis très vite ma propre soirée sur le tapis. « Elia, j’aurais du venir avec toi hier soir… Je me souviens même plus ce que j’ai fait. » Je fouillais mes poches et n’y retrouvis même pas les clés de ma chambre. « Enfin je crois savoir pourquoi j’ai élu domicile sur cette plage, j’crois que j’ai paumé le pass de l’hôtel… » ricanai-je. « Une chance que tu m’aies retrouvé ! » En plus, elle m’offrit un croissant. Je me mis debout, tanguant un peu un instant, puis je retrouvais finalement mon équilibre. Manger un peu, oui bonne idée, ça allait me faire du bien et surement me dessaouler un peu. « Oh Elia que ferais-je sans toi ! » fis-je en la serrant dans mes bras en mode bourré pot de colle. La cabot proposa ensuite d'aller déjeuner.« Bonne idée je t'invite ! » Je refouillais mes poches. « Je crois que j’ai perdu ma carte bleue aussi. » Je ricanais à nouveau. Surement qu’une fois sobre, j’allais trouver cela beaucoup moins drôle. Quant elle parla de la sortie, je retrouvais mon sérieux : « Elia, j’vais pas partir en excursion. J’ai pas envie de tomber sur elle ou sur lui. » expliquai-je. « Je préfère rester à l’hôtel. » Et plus précisément au bar de celui-ci.

« Ce qu’il s’est passé… Et bah c'est tout simple : tu vois finalement j’ai pas tant de veine que ça en amour… Ou alors si, mais une chance de cocu ! » Ca aurait pu me faire rire dans un autre cas, dans une autre situation. Mais là je trouvais pas ça drôle, c'était mon meilleur ami qu'on avait berné, qu'on avait fait du mal. Ca me faisait surement pas rire. Je te demande pardon ? T'es en train de me dire qu'elle t'a trompé ? J'avais à nouveau la bouche en grand. Comment avait-elle pu faire ça ? Ne comprenait-elle pas la chance qu'elle avait d'être avec un homme comme Priape ? Elle aurait eu tout pour être heureuse mais non elle avait tout gâché. « Elia, j’aurais du venir avec toi hier soir… Je me souviens même plus ce que j’ai fait. » « Enfin je crois savoir pourquoi j’ai élu domicile sur cette plage, j’crois que j’ai paumé le pass de l’hôtel… » « Une chance que tu m’aies retrouvé ! » Je me mis à rire. Déjà bourré c'était compliqué de remonter jusqu'à la bonne chambre alors si en plus il avait perdu son pass c'était comme mission impossible. La prochaine fois tu m'invites alors, comment tu fais la fête avec des inconnus au lieu de ta meilleure amie le taquinais je pour tenter de lui remonter un peu le moral. Non je ne me réjouissais pas de sa rupture mais j'aurais préféré être là pour lui hier soir. Je le regardais se lever et j'eus une frayeur en le voyant tanguer mais il se reprit dieu merci. « Oh Elia que ferais-je sans toi ! » Je me mis à rire et le serra dans mes bras en retour. Ca me faisait de la peine de le voir comme ça, il semblait euphorique et joyeux mais je savais qu'au fond ça cachait un coeur blessé et meurtrie. J'aimais pas le voir comme ça. Il m'annonça qu'il avait plus sa carte bleue aussi et je riais de la façon dont il le dit. Bon sang c'était un vrai enfant quand il s'y mettait. T'es sérieux ? Il va falloir vite la bloquer avant qu'on te vide ton compte. Tu peux pas le faire de ton tél ? T'as pas une application pour gérer ton compte bancaire ? Si tu veux je te le fais quand on sera devant une table. Je me levais donc et essuya mes mains plein de sable sur mon short avant de les lui tendre pour qu'il puisse se mettre debout à son tour. « Elia, j’vais pas partir en excursion. J’ai pas envie de tomber sur elle ou sur lui. » « Je préfère rester à l’hôtel. » J'étais pas de son avis. Le bateau est très grand, t'as cas rester avec moi si tu veux et on les évitera, vaut mieux sinon je crois que je la noie. J'étais sérieuse en plus. Je pouvais être très méchante si on s'en prend à mes proches et c'était bien trop frais pour que mes nerfs se calment si je la voyais bientôt. Je serai ton ange gardien et vient on va remplir ce ventre. Mettant un de mes bras autour de sa taille, je l'entrainais avec moi vers l'hôtel pour qu'on prenne un bon déjeuner. Rare serait les étudiants debout vu l'heure, impossible de croiser la dunster.

« Trompé, cocufié, trahi… C’est ça ouais, c’est ce que je suis en train de dire… » J’essayais de parler sur un ton détaché, mais là plus aucun rire ne s’échappa de ma bouche, j’avais la gorge trop nouée. Ca faisait mal bordel, un mal de chien ! Même avec le grammage impressionnant qu’il devait me rester dans le sang. Heureusement, d’autres questions se posèrent : ce que je faisais là et le déroulement de ma soirée et lorsque je réalisais que j’avais paumé mes clés, l’hilarité me gagna à nouveau. « C’est toi qui étais pas là je te ferais dire... J’ai du me rabattre sur d’autres joyeux compagnons… Mais on aura d’autres occasions, c’est le spring break hein ? On va se laisser démoraliser par une blonde aussi sexy soit elle… » Je comptais bien célébrer mon célibat tous les soirs, et par célébrer mon célibat j’entendais en fait me cramer les neurones au gin, rhum et vodka pour essayer de faire taire ce profond sentiment de tristesse qui m’avait envahi depuis ma séparation d’avec Talya. Et puis un nouveau fou rire me gagna en découvrant que j’avais également égaré ma carte bleue, fou rire contagieux qui gagna également mon amie, qui reprit néanmoins son sérieux pour me prodiguer des conseils avisés. Bien sûr j’avais une appli qui gérait mon compte, mais dans l’état où j’étais, je pouvais surement pas me rappeler de mon code. « Bah laisse tomber, ça sert à rien de la bloquer. Je crois que je dois plus avoir grand chose sur mon compte. » Vu mon black out, j’avais du enchainer les tournées la veille, la carte bleue avait du chauffée. « D’ailleurs, peut être que j’ai pas perdu ma carte, peut être qu’elle a juste fondue à force de m’en servir… » expliquai-je à mon amie avec le plus grand sérieux. Elle tenta ensuite de me convaincre d’embarquer pour l’excursion, sa remarque sur Talya et le fait qu’elle allait la noyer si elle la croisait me fit ricaner. « Tu peux pas la noyer, c’est une sirène ! » Ouais, l’alcool me faisait dire n’importe quoi, et tous les cocktails du monde n’arrivaient pas à étouffer complètement mes sentiments encore trop présents pour mon ex petite amie. Je finis par m’aider des mains de ma cabot préférée et me laisser guider par elle, ses bras sur ma taille pour me faire marcher droit, direction l’hôtel. « T’es sûr que c’est le bon chemin ? » Comme si mon sens de l’orientation était plus fiable que celui de ma meilleure amie.

« Trompé, cocufié, trahi… C’est ça ouais, c’est ce que je suis en train de dire… » Oh la connasse pensais je et me retenais je de dire. Je pense que même s'il devait être en colère contre elle, il pouvait pas effacer ses sentiments comme ça, il pouvait pas ne plus l'aimer du jour au lendemain et il allait pas vouloir que je l'insulte devant lui. Même si elle méritait cette insulte. « C’est toi qui étais pas là je te ferais dire... J’ai du me rabattre sur d’autres joyeux compagnons… Mais on aura d’autres occasions, c’est le spring break hein ? On va se laisser démoraliser par une blonde aussi sexy soit elle… » Oui aussi, mais comment aurais je pu deviner que mon meilleur ami offrait à boire à vla des inconnus pour fêter son célibat ? Comment aurais je pu deviner qu'il serait célibataire d'ailleurs ? J'en revenais toujours pas. Valait mieux pas que je tombe sur la Talya, elle allait passer un mauvais moment si elle me voyait. Mais comment ça ? Je sais que tu veux pas en parler mais j'ai besoin de comprendre toute l'histoire. Elle a fait ça quand et avec qui ? Puis pourquoi ? J'allais pas lui donner raison, peut importe ce qu'il me dit elle avait déconné durement et rien ne lui permettait d'être excusé, mais je tenais à comprendre et savoir qui était le con pour qui elle avait brisé mon meilleur ami. En tout cas la prochaine fois tu me comptes parmi tes convives d'accord ? Pas pour fêter ça mais pour picoler ensemble. Même si au final il perdait rien si elle avait osé le tromper, hors de question de fêter le coeur brisé du dunster. J'aurais du mieux me méfier de la jeune femme et mener mon enquête sur elle, ses fréquentations, son passé etc. La prochaine allait passer au crible. Elle allait avoir droit à la tonne de questions comme si elle passait un entretien et qu'elle devait tout faire pour me plaire et que je l'embauche. Je n'allais plus autoriser une femme à rentrer dans sa vie et lui faire du mal, pas tant que moi Elia Kovalevski serait dans la vie de Priape. « Bah laisse tomber, ça sert à rien de la bloquer. Je crois que je dois plus avoir grand chose sur mon compte. » « D’ailleurs, peut être que j’ai pas perdu ma carte, peut être qu’elle a juste fondue à force de m’en servir… » C'était malin ça, elle lui détruisait le coeur, elle le rendait comme une épave et elle lui faisait vider son compte en banque. Elle perdait rien pour attendre celle là. Je t'invite, te gêne pas, prend tout ce que tu veux mais fait attention à pas perdre ton téléphone et plus la prochaine fois. Sa carte bleue c'était déjà beaucoup. Comment allait-il faire pour payer ou retirer de l'argent ? J'espérais qu'il en avait en espèces dans sa chambre mais j'allais pas lui miner le moral avec ce genre de questions. On parla de la sortie de cette après midi, des forces qu'il devait prendre pour ça et que j'envisageais de noyer son ex si je tombais sur elle. « Tu peux pas la noyer, c’est une sirène ! » Ok il l'idéalisait un peu trop là, j'allais avoir du boulot pour qu'il l'oublie et passe à autre chose. Eh bien dans certaine mythologie ou film tel que pirates des caraibes, les sirènes sont des monstres qui séduisent les hommes pour les emporter avec elles au fond de l'eau afin de les noyer et les dévorer. Je regardais peut être trop des films moi, mais Jack est si sexy en pirate. T'as raison c'est une sirène rajoutais je par la suite. Elle avait séduit mon ami pour mieux le noyer et le dévorer sans scrupule. Je l'aidais alors à tenir debout pour qu'on puisse aller manger, surtout lui en tout cas, il en avait besoin. « T’es sûr que c’est le bon chemin ? » J'éclatais de rire alors qu'on arrivait à l'hôtel. Tu veux quoi ? Installe toi sur la terrasse si tu veux et je vais chercher tout ce que tu veux : croissants, pains au chocolat, biscottes et confitures, bacon, oeufs, cérales, jus d'orange, lait, café, chocolat, fait ta liste je te fais les courses. Il allait pas tenir debout tout seul et je pouvais pas tenir le plateau rempli + mon meilleur ami. Hélas j'avais pas trois bras ni quatre. J'allais faire la serveuse avec joie, j'en avais l'habitude après tout.

Même encore bien éméché de ma soirée de la veille, c’était dur d’en parler… Mais Elia voulait comprendre, et elle me demanda donc ce qu’il s’était passé. « Tu sais qu’on s’était pris la tête elle et moi après les révélations de Théo… » Elle était au courant puisque je lui avais parlé par texto. « Bah pendant je culpabilisais de m’être emporté, que je me creusais la tête pour trouver une manière originale de m’excuser, elle, elle s’envoyait en l’air avec son meilleur ami. » expliquai-je avec une grimace de dégoût. « En plus, c’est même pas elle qui me l’a dit la première c’est lui. Matthéo Silver, un mather j’sais pas si tu le connais… » Elia était l’ancienne présidente cabot, elle connaissait beaucoup de monde sur le campus mais j’espérais qu’elle comptait pas Matthéo parmi ses proches parce que je ne comptais pas lui dresser un portrait élogieux du jeune homme. « Et tu sais quoi ? Ce connard a joué copain-copain avec moi le premier soir, et quand il m’a finalement avoué avoir couché avec ma copine, je l’ai même pas cru. Je me suis énervé et je lui ai tenu un discours naïf sur la confiance que je portais à Talya… Il a du bien se foutre de la gueule ! » J’enfonçais un instant mon visage dans mes mains un instant puis relevais la tête au moment où ma meilleure amie évoquait nos futures soirées ensemble. « LA prochaine fois ? Tu veux dire LES prochaines fois non ? Parce que j’ai bien l’intention de remettre ça tous les soirs ma belle. C’est le spring break faut en profiter » J’affichais un sourire essayant de faire abstraction de la boule qui s’était formée au creux de mon ventre en racontant la trahison de ma copine. Heureusement, la découverte de la perte de la carte bleue me fit bien marrer. Elia me répondit qu’elle m’invitait avant de me conseiller de faire attention à mon téléphone : « Merci… Oh c’est pas con pour le téléphone faudrait que je trouve un système pour le coudre dans ma poche ou un truc comme ça… » Saoul mais pas complètement abruti le bonhomme. Je buvais les paroles de ma meilleure amie sur la mythologie et les sirènes, comme un élève passionné par le discours de sa maîtresse « Comment tu fais pour savoir tant de choses Elia ? T’aurais du être dunster… » fis-je en la regardant avec un sourire béat d’admiration. Sa conclusion me fit ensuite exploser de rire. « Tu crois qu’il faut que je me méfie si elle tente de m’approcher avec une fourchette ? » demandai-je ensuite en prenant un air faussement apeuré. « Du jambon de Pripri dans une marinade de rhum, de vodka et de whisky… Elle va se régaler Talya ! » continuai-je en pouffant. On se dirigea ensuite non sans mal vers l’hôtel. Pauvre Elia qui se trainait un vrai boulet comme moi. Mais on réussit finalement à arriver à destination et ma cabot préférée me demanda ce que je voulais, et, toujours pas dessaoulé malgré le croissant que je m’étais morfalé, je répondis : « Je veux une vodka orange. » Puis devant l’air réprobateur de mon amie, je repris : « Nan te fâche pas, je plaisante ! Prends moi ce que tu veux, je te fais confiance ma belle… » Puis je me laissais tomber sur l’une des chaises en terrasse, ressentant d’un coup tout le poids de la fatigue accumulée après cette nuit de folie.