Boire ou ne pas le faire ? • JASPER & TALYA

« C'était une connerie. On est clair là dessus maintenant. » Bien de préciser qu'on était clair là dessus à l'heure d'aujourd'hui parce qu'avant même la coucherie cette ambiguïté avait toujours été présente entre nous et il avait été impossible de la nier. Mais maintenant notre relation était ruinée, même au niveau amical alors il n'y avait plus de souci à se faire de ce côté là. « On se parle plus alors qu'est ce que tu veux que Priape croit qu'il y a plus que de l'amitié entre lui et moi alors qu'il n'y a même plus ça ? » Aveuglé par la colère et la tristesse il pouvait bien le croire mais ce serait faux et il finirait par se rendre compte qu'il se faisait des films lui même. « Merci... » Ce mot est le seul qui parvient à sortir de ma bouche dans un premier temps parce que oui il me faut le temps de réaliser ce que Jasper est en train de faire : ne pas spécialement prendre parti alors qu'il connait Priape depuis bien plus longtemps que moi. « Merci d'être là à m'écouter sans me juger... Même si demain tu ne te souviendras surement pas de grand chose avec la dose d'alcool que tu as ingurgité ! »

Maintenant. Ce qui supposait qu'avant, ça ne l'était pas. Jasper grimace légèrement à cette réflexion, n'aimant guère que Priape ai été avec quelqu'un qui n'était pas sûr de ses sentiments. Enfin, le principal étant que maintenant, tout paraissait clair. Et puis, le garçon ne se sentait pas de la critiquer la dessus, lui qui lui-même entretient une relation plus qu'étrange avec sa meilleure amie. Alors il se tait, même si quelques paroles se bousculent derrière ses lèvres. « C'est.. peut-être mieux comme ça. Pour l'instant. » T'imagines, Priape qui tombe sur Talya et Matthéo entrain de faire du shopping ? Ouais, pas du tout bizarre. Mais l'amitié est souvent plus forte que tout, alors il ne doutait pas qu'elle rejaillirait à un moment donné. Puis, elle le remercie. Et Jasper ne comprend même pas pourquoi dans un premier temps. Il n'a rien dit à Priape encore, et la demoiselle est tout aussi mal qu'au début de leur conversation. Continue, s'explicite. « Tu sous-estimes complètement ma capacité à intégrer l'alcool dans mon corps d'intello ! » Qu'il lance pour détendre un peu l'atmosphère. « Et.. plus sérieusement, c'est rien. Enfin j'veux dire, te juger ne servirait à rien. Je vois bien que t'es assez mal comme ça. T'es intelligente, t'as pas besoin de moi pour t'enfoncer. » Tu le fais surement assez bien toute seule. « Mais bon, si tu trouves que j'ai été d'une super aide, t'as le droit de me récompenser en l'appelant Jasper si c'est un petit mec. » Incapable de rester sérieux deux minutes, oui.

Mon verre d'alcool plus que tentant avec été remplacé par un jus de fruit qui était très rafraichissant et parfait dans mon état. Que demander de plus que de le boire en compagnie de mon cher président ? Notre discussion était des plus privées de mon côté mais même si j'avais un peu de rancune envers lui, elle s'évaporait grâce au temps qu'il passait avec moi, au temps qu'il passait à m'écouter. C'était vraiment un type bien même si j'avais pu en douter. « Peut être que tu as raison... Mais malgré tout ce qu'il s'est passé, j'ai besoin de lui, c'est un pilier dans ma vie... Je n'ai pas besoin de lui dans mon lit mais dans ma vie il est essentiel.» Le jeune homme ne tarda pas ensuite à me faire rire. Jasper si c'était un petit mec était il sérieux ? Vraiment ce n'était pas permis de nos jours de donner un nom pareil à son enfant ! « Je te remercie en payant ce que t'as bu, parce que si je te promets de l'appeler Jasper je vais devoir prier pour avoir une fille ! » Je cherchais dans mes poches un moyen de paiement : ma carte bancaire. Impossible de la trouver. Enfin si ah ah mais j'avais décidé de faire une petite blague au président, avoir perdu ma carte pour qu'il paye la seule boisson qu'il m'avait autorisée à boire, ma reconnaissance serait autrement plus important qu'un simple coup à boire. Alors que ma carte était bien installée dans une poche de mon jean je lui dis donc : « J'ai perdu ma carte Jaja je crois que je devrais te payer un coup à boire une prochaine fois et que tu vas même devoir payer mon jus de fraises ! »

Alcool pour lui, jus de fruits pour elle, voilà qui est plus logique. Jasper finissait d'ailleurs son verre d'un traite, son corps doucement bercé par ce breuvage qui endormissait ses préoccupations. Que celui qui dit que l'alcool est inutile dans les maux, n'a rien comprit. Ca l'avait sûrement aidé aussi à ne pas s'énerver quand sa compatriote dunster l'accusait, prenant même ses reproches avec un certain détachement. La conseillant alors qu'elle heurtait l'un de ses plus proches amis. La sagesse on dira. « Je sais. » Je sais ce que c'est d'avoir une personne à qui l'on tient autant, mais de qui on doit se tenir éloigné pour sauvegarder les autres. « Peut-être que cette erreur vous a permit de vraiment savoir ce que vous vouliez, et où s'arrêtait votre relation. » Peut-être que cette erreur a cet avantage. Par contre, Jasper, ce n'était pas une erreur. Et il est carrément vexé de voir qu'elle n'aime pas son prénom. Quoi, c'est classe non ? « J'vais le retenir ça. Et j'vais me venger, un jour. » Qu'il la menace de son index, un sourire amusé aux lèvres. Enfin, au moins elle l'invite et décide de payer ses consommations. Affichant une mine satisfaite, Jasper la regardait chercher dans ses poches le moyen de payer, visiblement sans réussite. « Ah bah j'me rappellerais de plus jamais boire un verre avec toi ! » Poussant un soupire qu'il exagère, le garçon sort de sa poche quelques billets, les posant sur le bar, leur laissant un bon pourboire. « Ca va tu me coutes pas trop cher. » Même si c'était le cas, après tout, c'est le spring break. Posant pieds au sol, il entoure les épaules féminines de son bras. « Allez j'te ramène jusqu'à ta chambre, je veux que tu te reposes ! » Oui, c'est un ordre !

Jasper passait du petit sourire au grand soupir, c'était drôle. Il n'avait pas les hormones qui le travaillaient lui mais il passait d'une extrême à une autre et c'était plutôt drôle. Enfin j'avais réussi mon petit coup à me faire inviter et c'était impeccable, dernière petite vengeance. Je me levais du tabouret lorsqu'il proposa de me raccompagner à ma chambre et passait un bras autour de sa taille pour déposer ma tête sur son épaule. « T'es un amour de président quand tu veux. J'aime bien quand tu me coucounes, je devrais être enceinte plus souvent... » Je lui souris puis il me laissa devant la porte de ma chambre avec un beau sourire pour me souhaiter bonne nuit.