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Lorsque j'étais plus petite, Ruben avait l'habitude de me comparer à l'océan. Au début, je dois avouer que ça me laissait perplexe, mais avec les années j'ai fini par comprendre à quel point cette comparaison était juste. Je suis capable de changer du tout au tout en une fraction de seconde, exactement comme cette vaste étendue d'eau que j'ai sous les yeux. Je peux paraître calme et me déchaîner en une minute. J'ai toujours été imprévisible, exactement comme l'océan. Comme quoi, je ne m'appelle pas Arielle pour rien. Je m'attends à ce qu'il me laisse, qu'il se détache et qu'il s'efface du paysage, qu'il m'abandonne complètement, mais il n'en fait rien. Il ramène ma main à son visage et y dépose un baisé. Je ne détourne pas le regard de l'eau, faire face à ce que je provoque chez lui me ferait bien trop de mal. C'est égoiste, mais je n'en ai pas la force. Puis, il ouvre la bouche pour me donner un coup puissant avant de rompre le faible lien qui nous unissait. Il ne me connait pas. C'est drôle tu vois, parce que t'es probablement la personne qui en sait le plus sur moi. lâchais-je en soufflant, les larmes au bord des yeux. Je ramène mes genoux à mon menton et enroule mes mains autour, comme pour me protéger de tout ce qui va arriver. Je m'en veux d'être si stupide et blessante. J'ai essayé et une nouvelle fois, j'ai échoué. Sa voix se fait de nouveau entendre et vient me soulever le coeur. Le détester, moi ? J'aurais préféré, cela aurait rendu les choses tellement plus simple. Je ne te déteste pas. Je ne sais pas aimer, nuance. dis-je avec une sincérité désarmante. La culpabilité me retourne l'estomac. J'ai mal. J'ai tellement mal.
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