let me love you (happy)

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let me love you.

Le temps semblait passer bien trop lentement, à une allure si lente, que les choses ne me paraissaient plus du tout clair. Je me posais des questions, et après avoir longtemps réfléchi, je me demandais, pourquoi il était revenu, pourquoi aujourd’hui en particulier, pourquoi pas avant où après ? Ses lèvres effleurent mon front, et je le laisse faire, savourant même cet instant, en fermant à mon tour les yeux. Non aujourd’hui il y avait cette distance. Je savais que plus rien ne serait pareil entre nous désormais, qu’il n’y avait plus à espérer quoi que ce soit, parce qu’il avait changé et que j’avais changé aussi. C’était comme ça et rien ne pourrait changer les tournants qu’avaient prit nos vies. Il se recule de moi, se tient maintenant droit et m’observe alors qu’il me demande comment va ma jambe. Je pince les lèvres, alors que je fronce les sourcils en penchant légèrement la tête sur le côté. On aurait dit qu’il venait de me poser une question banale, sans importance. Je détournais le regard, l’air pensive alors que j’entre-ouvrais la bouche, demandant froidement. Comment t’es au courant ? Mon humeur avait changé bien rapidement, et même si quelques secondes plus tôt, j’étais contente de le sentir prêt de moi, maintenant je me braquais et j’avais juste envie de fuir une nouvelle fois. Je m’éloigne de lui sur le banc, alors que je fini simplement par me redresser en inspirant profondément. Si tu veux tout savoir. Elle va mieux. Après m’être pris une balle dans la jambe. Phoenix était là. Et voilà, les choses commençaient à s’envenimer, et je commençais à lui reprocher son absence.

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Let me love you.

Le temps avait passé et de l’eau avait coulé sous les ponts et pourtant je suis là, à la regarder, à vouloir l’avoir auprès de moi espérant redevenir proche comme nous avions pu l’être à l’époque, flirter, rire de tout, ne pas se prendre la tête. Cette époque emplie de gaminerie insouciante me manque terriblement… Et pourtant je sais que l’on ne pourra pas revenir en arrière car tout ce qui a été inscrit dans le marbre y restera. Je me redresse et contemple sa jambe avec un rictus, elle a souffert le martyre et la voir à nouveau dans un lit d’hôpital m’avait fendu le cœur, cela m’avait rappelé Paris. Prendre une balle n’est pas quelque chose d’anodin. Une cicatrice me rappelle sans cesse le chaud que cela produit à travers tout notre corps jusqu’à ce que cette sensation disparaisse laissant uniquement le froid et la douleur qui voudrait qu’on s’arrache le membre touché. « Je… on me l’a dit. » Je décide de ne pas me vendre, comment réagirait-elle si elle savait que j’étais à Harvard depuis que j’avais appris pour la fusillade ? Mal sûrement… Je reporte à nouveau mon regard sur les hauts vitraux qui nous entoure avant de me rendre compte que leurs couleurs flamboyantes envoutent cette pièce pourtant au premier abord si froide. Un sourire se dessine alors sur le coin de ma bouche, j’avais presque oublié à quel point elle peut changer d’attitude quoique… non je mens, cela ne s’oublie pas étant donné qu’elle m’a fait souffrir tant de fois en faisant ça. « Tant mieux… » J’entrelace alors mes deux mains et me recule un peu sur le banc venant alors caler mes avants bras sur mes cuisses. Je dis la vérité, j’ai beau détester Phoenix pour sa personne à proprement parler, je suis heureux qu’il ait pris soin d’elle sur le moment…

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Le revoir ici m’avait procuré un plaisir immense. Et en réalité, je ne réalisais pas exactement le fait de le savoir si proche de moi. Haytam et Poppy. C’était une grande histoire, remplie d’embuche, et si j’avais eu des sentiments plus qu’amicaux à son égard, alors que nous avions échangé un baisé au bal, je me doutais qu’aujourd’hui les choses avaient changés. Je ne pensais pas qu’il éprouvait d’autres sentiments à mon égard, que celui de protecteur, et ça m’avait fait mal. Mal quand je m’en étais rendu compte, et puis il s’était éloigné et j’avais essayé de me faire une raison. J’avais rencontré Phoenix, et d’une manière inexplicable, il avait commencé à me faire vivre, me faire sentir vivante, une sensation que je n’avais connu qu’avec Haytam. Mais c’était différent. Et au final, lui aussi avait disparu. J’avais l’impression d’être abandonnée par toutes les personnes qui me sont chers, et ça ne me faisait que me sentir mal. On te l’a dit ? Qui ? Je voulais le croire, mais son regard mentait, et je le connaissais trop pour ne pas m’en rendre compte. J’avais changé de caractère, emprunt d’un lunatisme que je détestais, et je commençais à le blâmer pour son absence, m’avoir abandonné comme ça. Il me disait tant mieux, et je l’observais alors que je me demandais ce qu’il pouvait bien penser. Je secouais négativement la tête, lâchant dans un souffle. Tu n’étais pas là… Je posais mes prunelles sur lui, alors que j’essayais de résoudre un problème, dont je n’avais décidément pas la réponse.

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Je pose mon regard sur sa douce tignasse et qu’est-ce que je vois ? Une fille écorchée par tout ce qu’elle a vécu et pourtant une fille tellement douce. Je baisse la tête et examine mes mains calleuses un moment. Ses mains ont fait tellement de mal et tellement de bien en même temps, elles sont les maitresses de ma destinée après tout, n’est-ce pas le rôle d’un chirurgien de jouer avec la vie des gens uniquement grâce à ses mains ? Une boule s’installe dans ma gorge, j’ai dû lui mentir, encore une fois, alors que je sais pertinemment qu’elle ne me connaît que trop bien. Je ferme un instant les yeux, je ne dois plus mentir, c’est ce que je m’étais promis, c’est ce que je lui avais dit. Je relève les yeux vers elle alors qu’elle me questionne sur la personne m’ayant soi-disant transmis le message. Un choix colossal me fait alors face, mentir derechef ou dire la vérité quitte à la blesser beaucoup plus ? Mon envie de la protéger, mes sentiments envers elle, tout cela désaxe mes pensées et ma raison. « Personne je n'ai vu la prise d’otages aux infos et j’ai pris le premier vol pour revenir à Harvard. À mon arrivée tu étais à l’hôpital et… » Je ne dis plus rien, que dire d’autre en même temps ? Je viens de tout avouer, qu’est-ce que je peux faire d’autre ? L’avoir vu dans un tel état me perturbe encore aujourd’hui, j’ai l’impression que son visage me hante au plus profond de mon être. Elle remet une couche sur le fait que j’étais absent et c’est le coup de poignard en trop que je m’inflige. Je me lève d’un bond, elle a raison de m’en vouloir mais si elle savait que je m’en veux suffisamment pour deux voire même beaucoup plus « Je sais… »

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let me love you.

Cette roue infernale dans laquelle je perdais mon oxygène avait le don de me faire paniquer, et je détestais ça. J’ai sans cesse cette impression d’être une victime dans des histoires bien trop grandes pour moi, et tout le monde déteste être une victime non ? Je voulais me relever, être forte, aller de l’avant sans me préoccuper de tous ces problèmes que j’ai l’impression d’avoir crée à mon encontre. Je savais que j’avais besoin du soutient de mes proches et pourtant je n’arrivais pas à m’ouvrir, à parler de ce qui me tracassait mais surtout de redevenir moi-même. Et je ne voulais pas leurs infliger cette image de fille détruite par la vie, qui n’arrive même pas à faire un sourire sincère. Pourquoi ? Pourquoi tu n’as rien dis ? Haytam était là quand j’étais à l’hôpital et je n’avais même pas été mise au courant. C’est vrai, après tout on s’était éloignés, nous étions quasiment devenus des étrangers l’un pour l’autre, peut-être étais-ce mieux comme ça ? Je ne savais plus quoi penser, mon esprit est rempli de questions qui n’auraient jamais de réponses. Je m’étais redressé alors que je le fixais de mes yeux, cherchant à déchiffrer son regard comme je l’avais toujours fais, sauf que je ne comprenais plus rien. Plus rien n’avait de sens, j’étais totalement perdue. On dirait des étrangers… Je l’observe un instant, le regard beaucoup trop triste pour une personne de mon âge, puis je détourne le regard, inspirant profondément, replaçant une mèche de cheveux rebelle derrière mon oreille.

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Je vois Poppy comme une fleur légère et unique depuis des années, une fleur plantée au plein milieu d’un champ aride et vide de toute beauté. Et je vois cette fleur se faire piétiner par les gens qui passent dans ce champ, ils pourraient la contourner après tout elle est seule au milieu de rien, mais non, ils se contentent d’essuyer leurs semelles sur sa douce beauté. C’est dingue comme vision okay mais c’est l’hypothèse la plus probable. Elle est douce, fraîche, pétillante et le monde autour d’elle essaye de l’enfoncer, essaye de révéler sa part sombre et de la faire chuter. Je l’ai toujours admirée pour sa capacité à se relever et à se battre avec un certain espoir, mais au fond je me dis que depuis qu’elle me connaît, elle n’a eu que des emmerdes. Je dois être réalisé, je suis un aimant à merde et j’ai l’impression de la contaminer dès que je m’approche d’un peu trop près. « Je n'étais peut-être pas prêt… enfin surtout je ne voulais pas à nouveau m’immiscer dans ta vie alors que tu avais déjà d’autres soucis à gérer. » Je croise mes mains et serre discrètement tout en fixant le sol. Qu’est-ce que je peux dire d’autre ? Forcément que j’étais là, je m’inquiétais terriblement pour elle, je croyais l’avoir perdu. Mais je ne peux pas avouer ce que j’ai ressenti sur le coup et puis à quoi ça servirait ? « Je sais… » Des étrangers alors que nous étions si proches avant. Je ne comprends décidément pas ce qui nous a éloignés, certainement toutes ces conneries. C’est insoutenable, je suis nocif. Je me lève d’un bond après avoir posé mes yeux sur elle. « Je devrais peut-être te laisser. »

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La relation que j’avais avec Haytam avait tellement changé, que je ne nous reconnaissais plus vraiment. Peut-être que nous n’étions plus compatibles, et qu’au final, ça ne servait à rien de s’acharner, sur une relation quelconque vouée à l’échec. Je l’observais, le regard quasiment perdu dans le vide, alors que je me posais de nombreuses questions. Pourquoi ne m’avait-il pas contacter, ni même pris contact avec moi ? J’avais juste l’amère impression que plus jamais nous ne pourrons nous comprendre, et que la fin d’Happy était arrivée. Je me redressais, l’observant d’un regard interrogateur, incompréhensible, le genre de regard confus, qui vous dit que vous ne pourrez jamais comprendre ce qu’essaye de dire l’autre. Tu n’étais pas prêt… Je répétais ça, plus pour essayer de comprendre ce que ça voulait réellement dire. C’était décisif, je ne le comprenais pas, je ne comprenais pas en quoi il n’était pas prêt, ni même pas pourquoi il n’avait pas essayé de renouer contact. C’est gentil de penser à moi. Mais ça ne sert à rien, je suis assez grande pour faire la part des choses. J’arquais un sourcil, alors que je détournais le regard, mordant anxieusement ma lèvre inférieure. De parfaits étrangers, oui il valait peut-être mieux qu’il me laisse. Non, ne te tracasse pas. C’est moi qui vais y aller. J’avais éprouvé tellement de sentiments pour Haytam, et je savais que je m’étais beaucoup trop attaché à lui, tombant quasiment amoureuse de sa personnalité, lui montrant cette attraction au bal. Un baisé ? Il n’avait probablement voulu rien dire pour lui, maintenant je le comprenais. Et je n’avais plus envie de me battre pour une histoire qui ne verrait jamais le jour. Je tournais alors les talons, m’arrêtant en fronçant les sourcils. Prends soin de toi. Je souriais vaguement alors je repris ma route, je voulais m’échapper d’ici, partir pour ne plus jamais revenir.

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« Combien de fois tu as répété ça… » Un léger sourire s’immobilise sur mon visage. Ce n’est pas un reproche c’est juste que cette phrase je la connais si bien. Combien de fois elle m’a rejeté en disant qu’elle était assez grande et qu’elle pouvait se débrouiller et combien de fois j’avais mouillé ma chemise pour la sauver d’on ne sait quoi. Mais pour rien au monde je regretterais chacun de mes gestes, ils étaient réfléchis, bon d’accord peut-être pas tous, mais qu’importe, Poppy compte à mes yeux et comptera toujours, c’est tout ce qui compte. Je me lève, fais mine de partir car même si elle est indispensable à l’air que je respire, je ne veux pas étouffer le sien. J’avale ma salive alors que, d’un retournement de situation c’est elle qui prend la poudre d’escampette, me laissant face à ces vitraux se reflétant sur mon visage. « Attends Poppy… » Je décide d’agir, de la rattraper. Je lui attrape la main et l’oblige à basculer pour me faire face, sans lui faire le moindre mal, mais je suis toutefois étonné de la facilité que j’ai eu à faire ce geste, certainement à cause de mes changements physiques. « Écoute-je suis désolé d’être un con, d’être parti, de vouloir à nouveau partir et de te laisser fuir… » Je lâche alors sa main pour ne pas trop la brusquer. Je ne sais pas quoi faire, ni quoi dire, je sais juste que j’ai envie de passer du temps avec elle parce qu’elle m’a terriblement manqué et que si je ne tente rien, je m’en mordrai les doigts pour chacun des jours qu’il me reste à vivre. « J’aimerais… qu’on passe l’après-midi ensemble si tu veux bien, j’aimerais t’offrir un café, un thé ou n’importe quoi d'autres et que tu me parles de tout ce qui te passe par la tête. J’aimerais qu’on marche rien que tous les deux et entendre ton rire, j’aimerais juste… » Je la regarde, fixant son regard si attendrissant et je décide de lui tendre ma main, à elle de choisir. « Tu veux bien rester avec moi ? »

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Je fronçais les sourcils alors qu’il me demandait de manière indirecte combien de fois j’avais pu répéter ça. Je ne sais pas ce qui lui passait par l’esprit. Est-ce qu’il croyait que je le faisais ramer, que je voulais le voir courir après moi, où qu’il faisait tout pour moi, alors que de mon côté, je ne faisais aucun effort ? Je me posais de nombreuses questions, alors que je détournais mon regard, perplexe. S’il pensait ce genre de choses, je me demandais encore ce qu’on faisait proche de l’autre, alors qu’au final, nous n’étions tout simplement plus sur la même longueur d’onde. Du coup, je préférais tourner les talons, alors que mordant ma lèvre inférieure, je voulais m’enfuir d’ici, partir loin sans me préoccuper de quoi que ce soit. Mais j’entendis la voix d’Haytam s’élever dans les airs. Je m’arrêtais alors que je baissais légèrement la tête, observant le sol. Il m’attrape la main alors qu’il m’oblige littéralement à me retourner, je plonge alors mes prunelles dans les siennes, alors que je grimaçais légèrement de l’emprise de sa main autour de mon poignet. Je détournais alors le regard, écoutant néanmoins ce qu’il avait à me dire. Pourquoi tu fais tout ça… ? Pourquoi il me disait ce genre de choses ? Pourquoi voulait-il partir à nouveau ? Pourquoi, malgré moi je continuais encore de m’attacher à lui, alors que je sentais que ce n’était pas la bonne idée. Qu’est-ce qu’on est ? Dit moi Haytam. Qu’est-ce qu’on est toi et moi ? Je plongeais alors mon regard dans le sien, soutenant le sien, avide de savoir ce qu’il pensait réellement de ce qu’on pouvait représenter l’un pour l’autre. Il m’avoua finalement qu’il voulait passer du temps avec moi, et moi je l’observais perplexe, arquant un sourcil perturbé alors que mordant ma lèvre inférieure anxieuse, je détournais le regard, sans réellement savoir quoi répondre. Si tu veux… Je redressais finalement mon regard vers lui, alors que j’hochais légèrement la tête, comme pour affirmer mes dires.

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Let me love you.

Tout se bouscule dans ma tête à une vitesse folle, j’ai l’impression de perdre le contrôle, de la perdre à nouveau, mais désormais je connais par cœur cette sensation, ce sentiment et je sais comment le combattre, du moins je crois. Alors que je pose mon regard sur elle, je vois toute notre relation défiler. Nos hauts mais surtout nos bas, je nous revois assis dans le couloir à rire, ivres en train de nous battre, dans la douche totalement pétrifiés, mais bordel c’est quoi tout ça ? Pourquoi je reste loin d’elle et elle loin de moi après tout ce qu’on a pu vivre ensemble ? Il faut que je sauve la mise, il faut que je nous sauve de tout ça, il faut que je retente une dernière fois. « Parce que je tiens à toi Poppy, parce que j’ai toujours tenu à toi… » Je plante mon regard dans le sien alors que ma main lâche la sienne pour ne pas la brusquer. Notre relation a l’air d’être une pure énigme dans un monde de chaos et pourtant je ne peux me défaire de cette petite brune. Nous ne serons peut-être jamais des amants, des amoureux ou même des amis mais je la veux dans ma vie et ce depuis le début. « J’en sais foutrement rien, je ne suis pas devin Pope… je sais juste qu’ensemble on est quelque chose de fort. » Je lui adresse un semblant de sourire, je fais mon maximum pour lui montrer mon intérêt et mes incertitudes mais je doute que ça suffise, pourtant elle accepte. Je souffle en lui tendant ma main rugueuse et lui adresse alors un sourire plus franc. « Merci… Aller viens, je t’offre un truc. »

Tu remarqueras que tu as quand même changé trois fois de tête pendant ce sujet Bon ok c'est parce que je suis lent mais tout de même