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Honnêtement, j'étais étonnée. Leo Halberstam savait se montrer raisonnable et ça, c'était une première. Monsieur se limitait aux filles célibataires, c'était déjà un bon début. Ce n'était pas vraiment l'image qu'il essayait de se donner, tel un petit boute-en-train qui aimait butiner par-ci, par là. Mais ce qui me surprenait le plus, c'était l'espèce de compliment implicite qu'il faisait dans sa phrase. Je levais un sourcil, prête à rétorquer quelque chose de sanglant afin de lui renvoyer son compliment dans sa petite tête, pour lui montrer que c'était toujours moi qui contrôlais la situation et à quel point il était ridicule. Mais non, je me ravisais, il n'était pas ridicule, et il m'arrachait même un sourire. J'étais pitoyable, je perdais de mon répondant pour un sourire, pitoyable, c'était le mot. Je sais pas... dis-je en me mordant la lèvre. Moi par exemple, ça ne m'aurait pas dérangé que tu aies une petite amie... enfin bon, c'est que je dois être plus tenace que toi dis-je avec un clin d'oeil. Evidemment, je ne le pensais pas. Enfin si, j'étais plus tenace que lui, ça, je le savais. Pas de doute. En revanche, je n'étais du genre à fréquenter des hommes en couple, du moins pas intentionnellement. Il faut toujours éviter de provoquer la colère des hyènes en chaleur, toujours, sinon vous risquez de passer une bien mauvaise journée. De vraies vipères qui préfèrent haïr la maîtresse pour fermer les yeux sur leur salopard de mec. L'amour rend aveugle, certes, mais surtout fou, fort heureusement je n'étais pas amoureuse. Dieu merci. Mais bon, j'ai de la chance, tu n'as pas de copine... dis-je. Je n’étais pas certaine, il n’y avait personne dans sa vie d’après ce que j’observais et ce qu’il laissait sous-entendre, et je ne voulais pas demander. J’avais trop d’amour propre et je ne voulais pas être ridicule, surtout pas après les accusations qu’il venait de me faire. Je lui demandais de me faire confiance, lui confiant que de mon côté, j’étais prête à essayer. Attention, je disais bien « essayer » pas « y arriver ». Très bien. Puis je l’embrassais une nouvelle fois, mêlant ma langue à la sienne, répondant dans un baiser, comme si je ne pouvais m’en passer. Je vais commencer à croire que tu m’aimes bien, attention. Je souriais avant de m’écarter légèrement. Puis, je bloquais sur dernières ses paroles. Je crois ? Pardon monsieur Halberstam ? Je me levais, un sourire espiègle aux lèvres. Il n’y a pas de je crois si vous me voulez une nouvelle fois dans votre lit… enfin pour une première fois du coup. Je veux des certitudes ! Je venais m’asseoir avec une assurance surprenante, à califourchon sur lui. Compris ? Plus de je crois. J’suis pas le genre de personne à faire attendre. Je prenais son visage entre mes mains avant de l’embrasser.
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