suis-moi je te fuis, fuis-moi je te suis w/ jules

Il devait être aux alentours de seize heures, et sortais tout juste d'un de mes cours. Cours complètement inintéressant, soit dit en passant. Il ne faisait pas si froid que ça dehors, j'arrivais encore à bouger mes doigts et je ne claquais pas des dents. Dans le genre fille ultra frileuse : Petry-Vessel. Je resserrais un peu mon écharpe autour de mon cou quand même et fis face au vent, me dirigeant tout droit vers le parking de l'université, ayant terminé ma journée de cours. J'en avais pour au moins dix minutes à pieds vu que le parking se situait à l'opposé de ma position initiale. Super. C'est donc le pas rapide que je me dépêchais de rejoindre le parking, tapotant sur mon téléphone, et me retrouvant à passer juste devant le Starbucks sans y faire vraiment attention. C'est lorsque je relevais le visage de l'écran de mon portable que je vis un charmant minois sortir du Starbucks, une boisson dans la main. Tout de suite, un petit sourire étira mes lèvres. A peine cinq secondes plus tard, je me retrouvais devant lui, faisant une pause dans ma marche jusqu'à ce foutu parking. Besoin d'un remontant ? Je rangeais furtivement mon téléphone dans ma poche, portant toute mon attention sur Jules qui venait de croiser mon chemin.  

L'après midi avait été longue, interminable même que lorsque le cours fut terminé, mes affaires étaient déjà dans mon sac pour rejoindre la sortie, adressant un signe à mes potes pour leur annoncer que j'avais pas trop de temps. Oui je n'avais qu'une idée à cet instant, rejoindre le Starbuck pour prendre un café bien corsé, c'était dix minutes plus tard que je me présentais au comptoir pour passer commande. Mais pas le temps de rester bien longtemps, ce soir je devais me préparer pour une soirée à la MH prenant un peu de temps sur mes cours pour refaire vivre mon côté fêtard. Sortant alors pour rejoindre ma voiture, j'entendis une petite voix familière, levant alors les yeux au ciel un instant avant de finir par regarder Georgia, ou Gia pour les intimes, pour notre intimité du moins. Pour le coup pas sûr que ça suffise ! En tout cas tu es ravissante, comme quoi l'argent peut servir à rendre une belle une jeune femme insupportablement insupportable !

Jules, malgré les tensions qui régnaient entre nous, était un homme séduisant en toutes circonstances. C'était une des multiples raisons qui m'avait poussée dans ses bras, il y a maintenant quelques temps. A ce que j'avais pu comprendre, Jules regrettait. Lui qui me trouvait tellement ... pourrie gâtée, tellement moi finalement. Non, pour le coup, t'aurais dû en prendre un d'plus. Il pouvait dire tout ce qu'il voulait, au fond, j'savais qu'il était un minimum content d'me voir. Ne serait-ce que pour le plaisir des yeux. J'aime être insupportable, tu devrais l'avoir compris, depuis le temps. J'haussais une épaule, toujours avec ce même petit sourire. Mais je prends tes compliments. Preuve que finalement, j'suis pas si insupportable que ça, si tu vois c'que j'veux dire. Ouais, c'est pas comme si j'étais pas agréable voir "insupportable" à regarder. La provocation était encore de mise entre nous, comme d'hab.

Il y avait plusieurs sortes de personnes, ceux qui te donnent envie de les revoir pour la bonté d'âme qu'ils ont et ceux qui ont ce petit quelque chose en plus pour t'intriguer et te faire sauter le pas. Georgia était de ces dernières, un caractère de gosse de riche, insupportable mais tellement belle, séduisante et attirante, les raisons pour lesquelles nous avions été un "couple", et en y repensant j'avais encore du mal à m'y faire. J'ai surtout compris que toi et moi étions totalement incompatible ... l'argent te rend pourri, attention une fois le temps passé tu finiras par disparaître totalement rassie. Rien que son sourire me donnait envie de lui couper les jambes, de la faire redescendre sur terre et enfin qu'elle se prenne pour une jeune femme comme les autres, hors elle planait au dessus de tout le monde avec un égo démesuré. Mais désolé je ne suis plus de ceux qui ne paries que sur le physique ... dis je en affichant un grand sourire avant de m'approcher d'elle un instant pour lui murmurer à l'oreille. Sinon je te sauterais dessus en seulement deux secondes ... oups ! dis je en versant totalement innocemment mon café sur sa robe.

Lui aussi, commençait à être insupportable. J'le montrais pas, mais il commençait à m'taper sur l'système. Seulement je préférais sourire, d'un sourire malicieux, auquel j'ignorais si Jules était sensible ou non. Wahou arrêtes, tu m'fous la frousse, j'ai trop peur de disparaître dans de telles circonstances, vraiment, dis-je, ironique, en faisant une moue exagérée. Je me remis ensuite à sourire, tout en restant sérieuse. J'en ai que faire de c'que tu peux m'raconter Jules sérieux. Gardes tes morales pour la prochaine fille pleine aux as qu'tu rencontreras. Quand on était ensemble, jamais il ne sortait ses belles paroles et ses morales à propos d'argent. Et encore heureuse. Avec lui, j'exagérais la chose. Je n'me vantais pas autant qu'il le pensait, j'profitais simplement de mon argent comme j'le souhaitais. Et puis, si vraiment j'aurais voulu m'la raconter avec mon compte en banque, j'serais retournée chez les Eliot. C'est terriblement dommage. Jules s'approchait rapidement de mon oreille et alors que je l'écoutais, je sentis tout d'un coup un liquide chaud imbiber le tissu de ma robe. Je n'pris même pas le temps de lui répondre que je m'écartais et lui collais ce qui s'appelle plus communément une gifle. C'QUE TU PEUX ÊTRE CON MCDOWN ! Je baissais les yeux, très énervée sur ma robe, trempée de café ou j'sais pas trop quoi. Il avait agit volontairement, c'était sur. Puis même si c'était pas le cas, je m'en foutais royalement.

C'était étrange car j'avais ce don de m'enticher des jeunes femmes qui ne fallait pas pour moi, même si pour le moment je ne savais pas trop ce qui allait me ravir au plus haut point. Et Georgia était certainement l'archétype de la jeune femme que je voulais faire redescendre, et pourtant elle avait ce côté attirant, à l'écoute, elle était différente selon les circonstances, je ne savais jamais trop sur quel pied danser en sa compagnie, même si depuis certains mois déjà l'attaque était la plus grande de mes défenses pour l'éloigner de moi. Tu m'as vacciné pour le coup ... pas certain que je retente l'aventure avec une gosse de riche, et puis ce ne serait certainement qu'une pâle copie de toi même ! Je n'étais pas trop du genre à fréquenter les héritiers même si à Harvard ils étaient nombreux, je préférais la vie cool et normal de monsieur et madame tout le monde, pourtant je ne saurais expliquer pourquoi il y avait ce petit quelque chose qui m'empêchait de m'éloigner définitivement de Gia.
La robe était tâchée, c'était le moins que l'on puisse dire, oups, mettant ma main sur ma bouche comme un gosse, content de sa connerie, jusqu'à ce que la main de Gia se retrouve sur ma joue d'un claquement féroce. C'était une invitation à venir te changer chez moi en fait ... Autant rendre l'utile à l'agréable comme on dit, même si le jeu qui se trouvait entre nous était beaucoup plus risqué que prévu.

Pas certain que je retente l'aventure avec une gosse de riche, et bla bla bla. Que de parlote pour pas grand chose. Au lieu de l'écouter déblatérer des conneries, je préférais largement porter mon attention sur son joli minois. S'il y avait bien une chose appréciable chez Jules, c'était bel et bien son physique. En plus d'avoir du pognon, j'pouvais m'vanter d'être sortie avec un homme à l'expression charmeuse et au physique tout à fait séduisant. Si tu l'dis, répondis-je simplement. Et quelques courtes secondes après que Jules se soit approché de moi, il renversait son café sur ma robe - que j'adorais et que j'avais payé une petite fortune - intentionnellement, selon moi. C'était même certain, le connaissant. Par ce geste, il venait de m'énerver pour de bon, la preuve en était la gifle que je venais de lui coller. C'était parti tout seul. Je relevais les yeux vers lui, et Jules pouvait certainement voir sur mon visage que je n'étais pas la plus heureuse des femmes à ce moment précis. Ton invitation, va t'la mettre où j'pense. J'me sentais mal à l'aise maintenant. J'allais devoir me trimbaler sur l'campus habillée d'une robe tachée de café, rien qu'ça. Heureusement que j'comptais rentrer chez moi. Je m'approchais de Jules, réduisant la distance entre nos deux visage et plantant mes yeux dans les siens. Tu sais que j'suis rancunière. Tu veux faire le malin mais crois-moi, tu le feras pas longtemps. Tu m'le paieras. Il était tombée sur la mauvaise personne. Là, tout de suite, maintenant, j'avais pas les moyens d'me venger, malheureusement. Mais ça n'allait pas tarder à arriver.

Une femme fatale enragée était des plus attirantes et séduisantes et Geogia en était la preuve absolue, je venais de la faire sortir de ses gonds parce que je pouvais être un parfait connard en sa compagnie, c'était fou comme elle me donnait envi de donner le meilleur de moi même pour lui rendre la vie impossible, mais pour le coup j'y avais été peut être un peu fort. Alors qu'elle se trouvait à présent sur la défensive, mon sourire s'élargissait comme un chieur né, puis elle parcourut quelques millimètres pour se rapprocher de moi, des menaces. Je tremble de tout mon corps Gia ! Mais tu sais que je n'attends que cela .... Mais pas totalement sans coeur il fallait que je trouve une solution pour ne pas qu'elle se pavane de la sorte dans tout le campus. Otant alors ma veste, je la déposais sur ses épaules pour que cela cache un minimum la big tâche présente sur le haut de sa robe. Je te vois venir tu vas me la pourrir ...mais comme on dit on récolte ce que l'on sème !

Jules aimait maîtriser une situation, ça se voyait comme le nez au milieu du visage. J'étais pareille. J'aimais maîtriser parfaitement situation et être en position supérieure par rapport à mon ennemi. Enfin ennemi, c'était encore un bien grand mot pour décrire Jules, j'en étais pas encore arrivée à le haïr de tout mon être. Et au fond, j'espérais ne jamais le haïr de cette façon. Je croisais les bras sur ma poitrine, et ne pu m'empêcher de sourire. C'était plus fort que moi. J'serais toi, j'serais pas aussi ... impatient. Je penchais légèrement le visage sur le côté, comme pour le regarder d'un autre angle. Et j'serais pas si sûre de moi. Pourtant c'est dommage, t'es encore plus séduisant quand t'as l'air sûr de toi. Ah ouais, carrément. Sur ces mots, Jules eu l'attention toute particulière d'enlever sa veste afin de la poser sur mes épaules. Je le regardais faire, essayant de comprendre à quoi il jouait. Pas fastoche. Hm, non, dis-je en resserrant doucement la veste contre ma poitrine, ce serait trop facile, et pas original. Cependant, tu devrais garder un oeil sur ta voiture. J'haussais les sourcils et lui offrit un joli petit sourire malicieux. J'comptais pas lui faire un truc de ouf, juste une petite connerie, histoire de lui rendre la monnaie d'sa pièce. A moins qu'tu trouves un moyen d'te faire pardonner de c'que tu viens d'faire. Dans c'cas-là, la vengeance est négociable. Faut toujours négocier dans la vie, toujours.  

Georgia avait trois ans de moins que moi, ce qui expliquait pourquoi elle était aussi immature quelques fois -même si je n'étais pas un modèle irréprochable dans le domaine-, elle était directe, une enfant gâtée mais après tout cela allait avec son jeune âge, quelques fois il fallait admettre que tout n'était pas forcément de sa faute. Tu me connais, tu sais que je fonde dans le tas tel un gosse, et que je suis toujours fier de mes conneries et fier de moi, mais pour le coup je pensais pas que cela ferait de tels dégâts, u devrais acheter des robes anti tâches la prochaines fois, un petit sac poubelle devrait faire la fête, une nouvelle mode à la Gia ! JE ne pouvais m'empêcher de vouloir finalement la faire sourire avec des conneries dignes des bacs à sable, mais peu importe, elle me trouvait séduisant c"'était déjà à moitié gagné. Ma voiture, tout sauf ça, mais c'était bien pour cela qu'elle allait le faire, pas folle la fille, elle savait taper là où ça fait mal, surtout que comme tous les mecs j'étais gaga devant ma porsche. Négocier ? Je m'approchais alors vers elle en posant ma main au niveau de ses hanches, tout en lui murmurant à l'oreille un brin sensuellement. Je te propose un dîner aux chandelles comme au bon vieux temps ! Je savais jouer à la perfection, sans que rien ne soit visible mais pour ma voiture je serais prêt à beaucoup de chose -ou pas- .