On voyage pour changer, non de lieu, mais d'idées feat Leanne

Ce n'était pas vraiment ce qu'il avait eu en tête en s'imaginant faire le tour du monde après ses études, mais ce serait finalement bien plus utile d'y aller en tant qu'humanitaire. Il se demandait s'il allait finir avec une blouse blanche et des gants de protection comme dans les reportages qu'il avait eu l'occasion de voir à la TV.
- Les deux sont importants. Sans le terrain, on ne peut pas faire circuler les médicaments et étudier les maladies in vitro et...sans laboratoire, il est plutôt difficile de mettre au point des traitements ! Le chacun pour soi n'existait pas en médecin, comme en neuro' d'ailleurs.
"Arizona" lui répondit l'étudiante, Thomas n'avait jamais mis les pieds là-bas, le nom le faisait d'ailleurs penser à une réplique de film dans laquelle le truand précisait aux flics son pays d'origine. L'Arizona avait, à ses yeux, un côté rebelle qu'il ne pouvait s'expliquer.
- Arizona hein...ça sonne bien ! Tu gardes un bon souvenir de ton premier voyage ? "Bon" n'était pas le terme le plus approprié pour un voyage humanitaire, mais elle comprendrait le sens de sa question.

La médecine a toujours été un domaine qui m'a toujours beaucoup passionnée car on peut autant travailler en hôpital que voyager dans le monde pour aider des collègues avec la population locale et c'est bon de se sentir utile ailleurs que dans son pays natal parfois. Parce que changer d'air fait toujours du bien et que la différence de culture enrichit, du moins c'est ce que je peux en retenir de mes voyages humanitaires que j'ai pu faire par le passé. Alors je venais de dire au jeune homme qui se tenait à mes côtés dans la salle de réunion pour le prochain voyage humanitaire que le terrain et la recherche étaient autant importants tous les deux et enrichissants aussi. Visiblement, il pense comme moi puisqu'il me confirme ce que je venais de lui dire. Alors je ne pus qu'acquiescer ses dires par un signe de tête. Puis il vint me demander d'où je suis originaire et je lui dis alors que je suis de l'Arizona. Il me dit en plaisantant que cela sonnait bien Arizona. Avant de venir me demander si je gardais un bon souvenir de mon premier voyage. Alors je vins lui répondre.

Oui cela sonne bien et c'est une belle région, tu es d'où toi ? J'en garde un excellent souvenir, j'ai même des photos si tu veux qui sont dans mon appareil photo chez moi. Si tu veux, je pourrais ramener mon appareil au boulot et te les montrer ?

Alors je vins lui adresser un sourire, attendant sa réponse et continuant d'écouter en parallèle ce que le responsable pouvait dire au loin sur l'estrade.

Dans quelques jours, il se réveillerait probablement dans un logement de fortune, peut-être sous une tente accueillant plus de personnes que la normale. Il se lèverait sous un nouveau soleil, à des milliers de kilomètres de la fac' et des cours théoriques. La réalité, c'était ce à quoi il allait être confronté. Vivre sans téléphone, ni même électricité - à la dure - ne lui faisait pas particulièrement peur, il avait juste hâte de savoir où ils allaient se rendre. Pour le moment, l'estrade était occupé par un des organisateurs de ce voyage ; Thomas captait des bribes qu'il jugeait plus ou moins utiles "Bonjour à tous, merci d'être présents ce soir...", "comme vous le savez, nous organisons, plusieurs fois par an, des missions humanitaires aux quatre coins du globe".... Il baissa le ton pour répondre à l'étudiante en médecine qui était à ses côtés :
- Philadelphie, dit-il en décochant un sourire à la jeune femme. Il était plutôt fier de ses origines même s'il aurait été ravi de naître en dehors des frontières de ce pays. Si ça ne te dérange pas, j'y jetterai bien un coup d'oeil. ça l'intriguait de ne pas savoir exactement à quoi s'attendre, s'il pouvait capter un minimum d'informations en regardant les photos de sa camarade...

Et dire que dans quelques temps, je pourrais de nouveau partir à l'autre bout du monde, me réveiller au milieu de la brousse et soigner des enfants atteints de maladies qu'on ne voit que dans les pays du Tiers monde car il manque de tout là bas. Que ce soit de bons médecins que de médicaments, ils n'ont rien de ce qu'on peut avoir ici. Mais pour l'heure, je discutais pendant la réunion avec un jeune homme étudiant les neurosciences, une matière intéressante soit dit en passant. Il venait de me demander d'où j'étais originaire alors je lui répondit tout en lui retournant la question. Puis il me demande si j'avais des photos de mes précédents voyages humanitaires, ce qui était le cas car je prends toujours un maximum de photos pour ne rien oublier, j'ai même fait des vidéos. Il voulait les voir alors je vins lui répondre.

Ah Philadelphie, je ne connais pas trop cette ville, je connais plus le Texas ou bien ma région natale. Avec plaisir pour ramener mon appareil mais j'avais fait aussi une ou deux vidéos d'un ancien voyage donc si tu veux, tu peux passer à la maison pour venir visionner non ?

Je ne connaissais Thomas que depuis quelques minutes et pourtant je vins lui proposer en toute amitié évidemment alors je vins lui adresser un sourire, tout en attendant sa réponse et espérant ne pas l'avoir froisser.

C'était plutôt rassurant d'avoir croisé le chemin de l'étudiante avant de rentrer dans le vif du sujet. ça allait certainement parler d'avion, de maladies infectieuses, d'insalubrité...Thomas n'était pas si attaché que ça à son confort, à vrai dire, il se fichait pas mal de laisser son ordinateur et son téléphone pendant plusieurs jours. Mais manquer d'eau ou d'électricité, c'était une autre paire de manche.
- C'est joli, surtout le port. Lorsqu'il était gosse, Thomas y passait un temps fou en période scolaire. Au lieu de rentrer directement chez lui après les cours, il avait pris l'habitude de faire un saut au port de la ville. Il y restait parfois jusqu'à temps que la nuit tombe, c'était mieux que de voir son père enfermé dans son bureau.
- Pourquoi pas, j'ai un peu de temps après les cours mercredi. En fait, c'était assez rare qu'il ait deux minutes à lui. Entre les cours, le sport et les clients qui lui laissaient leur voiture pour la semaine, il sortait assez peu en ce moment. Thomas se concentra sur la fin du discours "Je vous remercie de nouveau pour votre participation et vous invite à venir remplir un formulaire pour formaliser votre venue en Afrique subsaharienne : numéro de protection sociale, âge, adresse, vaccins à jour...Notre partenaire, AMREF flying doctors accueillera tous les missionnaires pendant la période du séjour."

Pouvoir faire part de mon expérience dans les voyages humanitaires à quelqu'un qui tente l'aventure pour la première fois me faisait me sentir utile comme lorsque je suis à l'autre bout du monde. Alors on était en train de parler de nos villes natales respectives et il me fit savoir que le port de Philadelphie était agréable et joli à voir. Puis il voulait voir les photos que j'avais pu prendre et je vins me souvenir que j'avais aussi des vidéos alors je venais de lui proposer de venir un jour où on serait disponible à la maison pour regarder tout cela. Il fut d'accord pour mercredi après midi. Enfin, le responsable nous fit savoir qu'un formulaire se tenait à la disposition pour ceux qui voulaient s'inscrire. Alors je vins lui répondre.

Ah d'accord, et bien j'irai peut-être y faire un tour en vacances alors, enfin quand je pourrais évidemment. Je crois que la réunion va se finir et qu'on va pouvoir aller remplir notre inscription. Tu dois retourner au travail après ? Parce que j'ai fini mon service depuis le début de la réunion donc on pourrait même aller voir les photos chez moi maintenant ? Enfin c'est comme tu veux.

Je ne voulais pas forcer, je ne faisais que proposer car après tout, je suis disponible en cette fin de journée et ma sœur doit récupérer ma fille à la fin de ses cours. Alors je vins lui adresser un sourire, un peu gênée de ma proposition qui est pourtant strictement amicale.

Partir en voyage humanitaire demandait une sacrée volonté ; laisser tomber les cours pendant une semaine en sachant qu'il faudrait les rattraper tôt ou tard, dire adieu à la technologie pendant plusieurs jours d'affilée, faire face aux craintes de sa mère persuadée que le voyage tournera mal, sans parler de la paperasse qu'un simple aller-retour en avion engendrerait ! Pourtant, il avait foncé tête baissé, plutôt fier de faire partie de ce projet. Dans quelques mois, il pourra dire "J'y étais". Afrique subsaharienne, il s'en serait douté ; le déséquilibre entre les besoins et le nombre de médecins sur place était effrayant.
- Si tu y mets les pieds un jour, pense à goûter la spécialité du coin ! Le cheesesteack était un mélange de fromage et de viande comme il n'en existait pas ailleurs. On ferait bien d'y aller avant que tout le monde se lève...dit-il en détaillant de loin les formulaires, mis à disposition sur le bureau. J'ai la voiture d'un client qui m'attend dans le garage, précisa t-il en souriant, c'était toujours un plaisir de bosser sur des petits bijoux qui avaient vu du pays avant d'arriver chez lui. Il avait encore un peu de boulot dessus et avait en tête de tout terminer ce soir. Un autre jour dans la semaine ? dit-il en souriant.

Les voyages humanitaires formaient une personne comme on m'a souvent répété et dès le premier, j'ai été conquise par l'idée d'aller aider des populations en grande difficulté dans le monde. Et puis se couper du monde capitaliste dans lequel on vit n'est pas mal parfois, surtout qu'à part ma sœur je n'ai personne qui tient à moi. Aucun petit ami, aucun engagement et tant mieux comme cela. Alors qu'on était en train de parler de sa ville natale, il me fit savoir que si j'ai l'occasion d'aller visiter, il fallait que je pense à goûter la spécialité du coin. Puis le responsable mit à la disposition de tous des formulaires à remplir mais avant cela, on parlait de se retrouver un jour pour que je lui montrer mes photos et vidéos de mes précédents voyages. Il me fit savoir qu'il n'était pas disponible pour ce soir. Alors je vins lui répondre.

Ah je n'y manquerai pas alors d'y goûter si j'ai l'occasion d'y aller évidemment. Oui on devrait peut-être y aller sinon on aura plus de formulaires. Et pas de souci, je peux te laisser mon numéro et on se recontacte dès qu'on a un moment de libre ?

Je vins lui sourire, tout en commençant à partir chercher un formulaire et attendant sa réponse.

Thomas n'était pas le plus calé lorsqu'il s'agissait de géo, mais assez pour savoir qu'il allait prochainement être catapulté en Afrique du Sud. Sur un continent aride, en manque cruel de médecins et de médicaments. La plupart des pays voisins s'étaient détournées des problèmes qui s'accumulaient en Afrique ; quelques équipes étaient envoyées sur place par des associations, mais c'était trop peu. Trop peu pour empêcher des enfants de mourir faute de repas corrects et réguliers. Trop peu pour résoudre les inégalités. Il se sentait presque investi d'une mission, celle d'apporter une minuscule étincelle d'espoir à un peuple dont tout le monde se fichait clairement. Thomas sortit son téléphone et entra dans le répertoire pour ajouter le numéro de la jeune femme. Il faudrait qu'il fasse le tri dans ses contacts un jour.
- ça marche, on se rappelle pour se caler ça avant le départ lança t-il, presque fébrile. Il était aussi impatient qu'angoissé à l'idée de quitter sa terre natale.

HS:

J'aime me sentir utile et si je dois faire des milliers de kilomètres pour aller aider des enfants en manque de nourriture et de soins dans des pays où tout manque et en guerre, je n'hésite pas une seule seconde. Alors après cette réunion, on partit s'inscrire pour la mission en Afrique et mon nouvel ami me fit savoir qu'on se cale un moment avant de partir. Alors je vins lui répondre.

Ce sera avec plaisir ou sinon je te les montrerai sur place si on a pas le temps avant. J'ai été ravie de te rencontrer Thomas, Bon courage pour la réparation de la voiture alors.

Je vins lui adresser un sourire, je remplis le formulaire et me mis en route pour la garderie afin de récupérer ma fille. Cette journée avait été enrichissante et remplie de rencontres.