On voyage pour changer, non de lieu, mais d'idées feat Leanne

Lorsque Thomas avait inscrit son nom sur cette feuille de papier placardée dans le couloir de la fac, il se doutait bien qu'il s'embarquait dans une aventure incroyable. Lui qui s'était juré de partir en voyage avant de poser ses valises pour exercer un métier stable allait être servi. Partir une semaine en voyage humanitaire, sur une période scolaire qui plus est, n'était pas du tout prévu dans son planning. Il allait passer un petit coup de fil à tout le monde avant de partir, histoire de les rassurer. Thomas possédait un diplôme de secouriste et suivait des études en neurosciences depuis plusieurs années, ça lui paraissait presque logique de proposer sa participation. Le descriptif du voyage était très succinct, mis à part la date du séjour et les éventuels profils recherchés, il n'y avait aucune précision sur la destination. Afrique, Asie...il aurait la surprise ce soir lors de la réunion d'informations pour laquelle il était déjà en chemin.

Il y a 3 ans, en 6e année ...

Dans mon cursus en médecine et à ce moment de mes études, j'ai la possibilité de partir faire de l'humanitaire pour voir quelle spécialité on veut se prédestiner sans doute. Je sais déjà quelle voie je veux prendre en médecine, ce sera la pédiatrie, je l'ai toujours su depuis mon arrivée à Harvard. Mais faisant partie du club humanitaire, j'aime partir aider des personnes qui manquent de tout ou presque dans leur pays et dont les enfants n'atteignent bien souvent jamais la majorité. Et puis qu'est ce qu'une semaine de voyage dans une année ? Je suis célibataire et sans enfant, autant en profiter non ? Surtout si cela peut aider pour mon avenir en médecine. Alors j'avais entendu parler d'une réunion d'information qui avait lieu pour donner plus de détails que l'affiche affichée au service pédiatrie et sans doute dans tous les services de l'hôpital. Je décide donc de m'y rendre et tombe sur un jeune homme qui arrivait en même temps. Alors je le salue.

Bonjour, vous êtes là aussi pour le voyage ?

Question bête, pensais je sur le coup car cela paraissait logique qu'il était présent pour le voyage mais tant pis la question était déjà posée. Alors je vins lui adresser un sourire malgré tout, attendant sa réponse.

S'il y avait bien un point sur lequel Thomas avait du mal à se caler, c'était l'horaire ! Après deux ans passés sur les bancs de la fac', il avait cumulé les retards comme les points de fidélité de certaines femmes dans les boutiques de fringues. Une fois n'étant pas coutume, il risquait donc d'arriver un poil en retard pour la réunion d'informations, il fallait dire que proposer ce meeting juste après une après-midi de cours, c'était un peu risqué ! Il ne serait peut-être pas le seul étudiant en retard...
Ses pas l'avaient conduit à une grande salle de la fac', servant à accueillir les assemblées générales ou autres rassemblements. D'abord hésitant devant la porte, il fut rapidement interpellé par une voix féminine.
- Bonjour, vous êtes là aussi pour le voyage ?
Il détailla une jeune femme brune, certainement une étudiante, qui lui souriait à quelques mètres de là.
- Oui, dit-il en souriant. C'était plutôt rassurant de voir qu'il n'était pas le seul à se poser des questions sur ce voyage. Toi aussi, je suppose ? Il l'avait tutoyé sans vraiment se poser de questions, ils devaient à peu près avoir le même âge.

Ah la médecine et ses nombreuses spécialités mais aussi ses nombreux cours et options que l'on peut prendre ou qui est conseillé de prendre comme de partir faire de l'humanitaire. En effet, l'humanitaire est souvent bien vu par les médecins et par les étudiants de médecine car cela regroupe toutes les spécialités. Ainsi tu peux mieux apprendre qu'en cours théorique. Cela ressemble un peu à l'internat mais à l'étranger en fait. Alors après ma journée à l'hôpital à soigner des enfants, je décide d'aller à la réunion d'information concernant un prochain voyage humanitaire. Alors dans la salle, je remarque un jeune homme qui devait avoir mon âge alors je le salue en lui demandant s'il était là pour la réunion. Alors il vint me répondre en me tutoyant qu'il était en effet là pour cela tout en me retournant la question. Alors je vins lui répondre.

Ah d'accord et en effet, je suis ici pour la même chose que toi. Tu es en médecine aussi ?

Alors je vins lui adresser à nouveau un sourire, attendant sa réponse et écoutant la personne qui se mit à parler.

Il s'attendait à tout : partir dans un orphelinat en manque de médecin au Mexique, accompagner de jeunes mères en attente de soins au Cambodge, gérer une épidémie au Sénégal...Malheureusement, certaines zones du monde vivaient un danger permanent : le manque de nourriture, le peu d'accès à l'eau potable et plus important encore, à la médecine occidentale. Thomas n'en revenait toujours pas, le sida par exemple, était l'une des causes principales de décès dans certains coins reculés de l'Afrique. Etait-ce humainement possible de les laisser à leur sort sans rien tenter ?
- On sera au moins deux alors, dit-il en riant. En fait, ça le tracassait un peu, il ne reconnaissait personne dans la salle. A croire qu'il était le seul postulant de sa formation. Neurosciences en fait, répondit-il. Tu es en quelle année ? Il laissa passer plusieurs étudiants , certainement là pour le même motif que lui.

Partir de nouveau en voyage humanitaire me plaisait totalement car j'étais déjà partie en Afrique et j'y avais vu des enfants en très mauvaise santé qui manquait de tout, que ce soit d'amour ou de médicaments. Alors j'imaginais le prochain voyage dans un pays du Tiers monde comme par exemple aller aider les enfants qui errent en Inde et qui peuvent choper toutes sortes de maladies ou bien encore aller soutenir des médecins en Asie car il y a une épidémie. Autant de pistes qui me donnent très envie de partir de nouveau et puis je suis célibataire et sans enfant alors je peux me le permettre. Une fois arrivée à cette réunion, je remarque un jeune homme que je ne connaissais pas et qui était là aussi pour la réunion. Alors je venais de lui demander s'il était en médecine aussi et il me fit savoir qu'il était en neurosciences avant de me demander à son tour en quelle année j'étais. Alors je vins lui répondre.

Ah la neuroscience, un domaine intéressant en tout cas. Je suis en sixième année de médecine pour ma part et je compte me spécialiser en pédiatrie. Et toi, tu voudrais faire quoi comme spécialité ?

Je vins lui adresser un sourire, tout en laissant passer d'autres étudiants présents pour la même chose que nous. J'étais assez curieuse de savoir ce que voulait faire plus tard ce jeune homme car la neuroscience est quelque chose de spécifique.

Tout plaquer pendant une semaine, ce serait une première. Bien sûr, il allait devoir prévenir ses parents, sa mère surtout ; elle s’inquiétait pour un rien depuis qu'il avait déménagé du cocon familial. Elle profitait de la moindre excuse pour lui passer un coup de fil : un avis de tempête, des nouvelles de ses cousins, la santé de son père...Tant et si bien que Thomas se demandait si elle appelait réellement pour avoir de ses nouvelles ou juste pour lui en donner. Il était le fils unique de la famille Robinson.
- Comme tu dis ! Déjà 6 ans de médecine, tu prépares un doctorat à terme ? Finalement, les deux filières n'étaient pas si éloignées l'une de l'autre, même si Thomas avait du mal à s'imaginer debout devant un patient qui venait de se faire percuter par une voiture. Même avec un diplôme de secouriste, il n'en reste pas moins un magicien de pacotille. Tu as déjà des idées d'hôpitaux où tu souhaiterais exercer ? Bon choix, dit-il en haussant les sourcils. Pédiatrie, pas facile comme spécialité. Je t'avoue que non, je découvre encore pour le moment. Il y avait tellement de possibilités dans son domaine : étudier les addictions de certains patients, suivre de près les maladies du cerveau, mettre en évidence le lien toujours plus ténu entre les connexions du cerveau et les réponses associées, du corps...

Tout quitter pour une semaine ne serait pas une première pour moi puisque je suis déjà partie en voyage humanitaire une fois. C'était en Afrique, j'ai aidé des médecins à soigner des enfants atteints de maladies comme le SIDA entre autres. Et si c'était à refaire, je repartirai sans hésiter. Après tout, je n'ai que ma sœur à Harvard et je ne parle plus trop à mon père donc je n'ai de comptes à rendre à personne. Alors je venais de rencontrer un jeune homme qui étudie la neurosciences et dont la réunion pour le voyage humanitaire semblait intéressé aussi. Je vins me présenter, il en fit de même puis quand je lui dis mes études, il me demande si je veux aller jusqu'au doctorat et en effet, c'est mon objectif avant de me demander si j'avais des pistes d'hôpitaux où je voulais travailler et qu'il n'avait pas encore choisi de spécialité pour le moment. Alors je vins lui répondre.

Tout à fait, je compte bien aller jusqu'au doctorat et devenir médecin, c'est mon objectif. Et toi, tu voudrais faire quel métier à la fin de tes études ? A vrai dire, pour le moment celui de Cambridge me convient totalement et puis je ne vois pas retourner dans ma ville natale, il y a comment dire des frictions entre moi et mon père depuis quelques temps. C'est bien de découvrir, choisis la voie qui te plait le plus, c'est tout ce que je peux te conseiller en tout cas. Sinon ce sera ton premier voyage ?

Je lui adresse un sourire, attendant sa réponse et parce que Thomas me semblait être vraiment sympathique et consciencieux dans ce qu'il entreprenait. C'est ce genre de qualités qui est demandé quand on veut être médecin et il pourrait en faire un bon du peu que je le connais.

Il avait encore du mal à se rendre compte qu'il allait quitter Cambridge, et plus largement ses habitudes de bon américain, pour se rendre dans un pays en difficulté. Ce n'était pas tant la médecine ou ce qu'on allait lui demander, c'était le choc culturel qui risquait de le marquer au fer rouge. Constater les différences flagrantes entre son mode de vie luxueux et le quotidien de ces hommes et femmes, qui devaient se battre pour rester en vie. Il ne savait pas exactement en quoi il pourrait se révéler utile pour ce voyage, mais s'il y avait la moindre chance pour qu'il puisse sauver des vies ou au moins mettre du baume au coeur de certains peuples défavorisés, il aurait tout gagné. Thomas ne se voyait pas encore continuer ses études jusqu'au doctorat et passer presque une décennie dans les amphi'. Il avait besoin de connaître la réalité du terrain, pas de rester assis sur un banc pendant plusieurs heures à écouter des cours théoriques rédigés à la craie.
- Il y a tellement de possibilités que c'est difficile de choisir. Pour le moment, je penche plutôt pour un boulot de laboratoire. Pour de la recherche, jugea t-il bon de préciser. Il n'y avait pas pensé, mais ça devait être un sacré atout pour l'hôpital de Cambridge...Il leur suffisait de choisir leurs prochaines recrues sur les bancs de la fac d'Harvard ! Tu es originaire de quel coin ? la questionna t-il. Oui, premier voyage humanitaire. Et toi, c'est le premier ?

La médecine est un domaine qui offre pas mal de possibilités car on peut partir à l'autre bout du monde pour aider des populations en difficulté comme rester dans un hôpital à soigner des patients lambdas. J'aime faire les deux, voilà la raison pour laquelle je me suis mise dans le club des voyages humanitaires. Me sentir utile, voilà ce qui m'a poussé vers la médecine humanitaire en parallèle de mes études. Évidemment la première personne qui m'a poussée vers ce domaine a été mon père mais aujourd'hui je suis en froid avec lui. Je venais de demander à Thomas ce qu'il voulait faire comme spécialité et il vint me répondre plus de la recherche avant de venir me demander de quel coin je venais et si c'était mon premier voyage. Alors je vins lui répondre.

Ah la recherche, c'est bien aussi, il en faut des gens dans les laboratoires, même si je me sens plus utile sur le terrain pour ma part. Je suis de Phoenix en Arizona et toi ? Ah non ce n'est pas mon premier, je crois que la première fois que je suis allée en voyage humanitaire, c'était en Afrique pour aider des enfants malades.

Je lui adresse un sourire, attendant sa réponse et continuant d'écouter ce que la personne responsable disait.