Back where it all started ♡ ROMAVINA

Je savais que Romane disait ça à cause de ce qui c’était passé. Je savais qu’il s’en voulait de m’avoir pousser à utiliser une arme, à devoir me défendre et pire, à tuer un homme. J’avais encore moi-même bien du mal à le réaliser, à le digérer. Mais ce n’était rien d’insurmontable si seulement il voulait bien être à mes côtés… "En partie oui, mais aussi parce que ta famille n'a plus rien à faire avec la mienne tu l'as bien vu." Je secouai la tête, refusant d’écouter cet argument qui, selon moi, était invalide. « Ce n’est pas parce que tu ne t’entends plus avec mon père que ça doit nous affecter Romane! » Je fis un pas dans sa direction, déterminer à lui faire comprendre mon point de vue, à le convaincre de nous laisser une chance. « Regarde moi j’t’en prie… Les règles, ce n’est pas lui qui les fait. C’est nous qui les faisons. Je refuse de baisser les bras Romane…»  Mon regard était suppliant et mon ton aussi d’ailleurs. Si j’en avais eu le courage, je l’aurais pris par le col de son manteau juste pour qu’il se tourne vers moi. Mais je n’osais pas le toucher, pas encore.

C'était dure de lutter avec elle, du moins contre elle. J'aimais pas ça, la voir mal, les larmes au bord des yeux. Parce que... Je tenais encore à elle et ce malgré ces derniers mois loin d'elle. Elle secouait encore la tête, pas d'accord avec moi « Ce n’est pas parce que tu ne t’entends plus avec mon père que ça doit nous affecter Romane! » faisant un pas vers moi alors que je soufflais frustré. Détournant le regard alors qu'elle enchainait « Regarde moi j’t’en prie… Les règles, ce n’est pas lui qui les fait. C’est nous qui les faisons. Je refuse de baisser les bras Romane…», fronçant les sourcils, je tournais de nouveau la tête vers elle "Il ne décide aucunement à ma place, ces règles je les applique parce que je le veux bien Dav'." me tournant bien face à elle je continuais "Qu'est ce que tu crois que ça va donner? Si on se remet ensemble. Tu l'auras sur le dos et moi aussi et j'ai vraiment pas envie de ça, j'ai déjà bien assez à faire avec les mexicains et la montagne d'autres merdes que j'ai a régler." il ne fallait pas que je cède à la tentation. Je me jetais trop souvent dans la gueule du loup par coup de pression, parce que j'écoutais mes sentiments plutôt que ma tête. Il ne fallait pas que je recommence encore une fois, surtout que là, c'était de passer d'un froid à possiblement un conflit avec les Russes et j'avais déjà bien assez à faire.

"Il ne décide aucunement à ma place, ces règles je les applique parce que je le veux bien Dav'." Je secouai à nouveau la tête. Il m’énervait à être aussi entêté. Impossible pour moi de croire qu’il en avait réellement terminé avec moi. Il se tourna pour me faire face et je soutins son regard, le miens empli de tristesse et de détermination à la fois. "Qu'est-ce que tu crois que ça va donner? Si on se remet ensemble. Tu l'auras sur le dos et moi aussi et j'ai vraiment pas envie de ça, j'ai déjà bien assez à faire avec les mexicains et la montagne d'autres merdes que j'ai à régler." J’avalai ma salive aussi subtilement que possible alors que j’avais l’impression d’essayer d’avaler un truc carré qui ne passait pas. « Alors c’est ça? C’est pour ça que tu refuses de voir la vérité en face? » je serai les poings à mes côtés et inspirai profondément avant de poursuivre. « C’est de la lâcheté Romane! Tu ne veux pas l’avoir sur le dos ou que moi je l’ai sur le dos… qui es-tu pour choisir pour moi?! » Je secouai la tête, tentant de me calmer en vain. « Tu ne comprends donc pas qu’il n’a plus aucun pouvoir sur moi Romane? Il a compris que je n’étais plus l’enfant douce et malléable que j’étais autrefois. Il ne peut plus me dicter ma conduite et il sait très bien qu’il ne te dira pas quoi faire non plus. Surtout pas par rapport à nous deux. » Je fis un pas vers lui, attrapant son col cette fois sans ménagement. « Il n’y a que nous pour décider de nos vies maintenant. Plus que toi et moi… » Je relâchai doucement le tissu, laissant ma main glisser sur son torse alors que mon cœur se serrait dans ma poitrine face à cet effort désespérer de retrouver celui que j’aimais.

Elle secouait nettement la tête, ferme, me prouvant mon tord, avalant sa salive durement « Alors c’est ça? C’est pour ça que tu refuses de voir la vérité en face? » , voir la vérité? Je ne la suivais pas "Mais de quelle vérité tu parle là?" ouais elle ne parle pas de vérité mais de volonté. Elle serrait les poings « C’est de la lâcheté Romane! Tu ne veux pas l’avoir sur le dos ou que moi je l’ai sur le dos… qui es-tu pour choisir pour moi?! », je fronçais les yeux "Tu fais ce que tu veux Dav' je ne t'oblige à rien! Moi j'ai pas envie de ça c'est tout!" ouais je commençais à m'énerver, la tension montait. La frustration surtout... Elle continuait « Tu ne comprends donc pas qu’il n’a plus aucun pouvoir sur moi Romane? Il a compris que je n’étais plus l’enfant douce et malléable que j’étais autrefois. Il ne peut plus me dicter ma conduite et il sait très bien qu’il ne te dira pas quoi faire non plus. Surtout pas par rapport à nous deux. », je serrais les dents un instant quand elle s'approchait de moi, attrapant mon col « Il n’y a que nous pour décider de nos vies maintenant. Plus que toi et moi… » pour le relâcher doucement, glissant ses mains sur mon torse. Je tâchais de me calmer, respirant fort pour prendre sur moi "Et je décide de ma vie Davina... Il faut d'ailleurs que tu le sache..." j'inspirais fort, laissant une seconde passer avant de reprendre "Je vais partir à la fin de l'année." et voilà, la bombe était lâchée... À voir sa réaction now.

Je savais qu’en agissant ainsi, en lui parlant sur ce ton et surtout en l’attrapant par le col j’allais le faire réagir. Il avait du mal à ce contenir et c’était ce que je voulais. Parce que le voir complètement froid et passif, je détestais ça. Pourtant, je ne m’attendais pas du tout à la suite. "Et je décide de ma vie Davina... Il faut d'ailleurs que tu le sache..." Que je sache quoi? Ne me dites pas qu’il avait trouvé une autre meuf, j’allais pété un câble. Ou la tuer, au choix. "Je vais partir à la fin de l'année." Je sentis mes yeux qui voulaient sortir de leur orbite alors que je faisais un pas vers l’arrière. C’était tout comme s’il m’avait donné une bonne grande gifle en plein visage. J’avalai difficilement ma salive, certaine que j’avais mal compris. Il allait partir à la fin de l’année..? « Alors je viens avec toi. » les mots sortirent avant que mon cerveau ne fasse le lien et je regrettai aussitôt. S’il me le disait comme ça, c’était qu’il comptait partir sans moi. Pas me prendre avec lui…. Romane avait tourné la page et moi j’étais encore à la préface.

Elle me cherchait, voulait me faire bouger. Ça se voyait à son ton, sa façon de m'attaquer, de me piquer pour que je l'ouvre. Mais ce qu'elle allait obtenir, elle n'allait pas aimer, je le savais d'avance... Je ne me voyais pas lui annoncer comme ça, ici, de cette façon. En fait, je pensais avoir le temps pour le dire, que se soit à elle ou aux autres. C'était quelque chose que j'avais envie de garder encore un peu pour moi car je savais que ça aurait l'effet d'une bombe dans mon entourage. Et ça n'avait pas manqué dans son cas. Ses yeux devinrent ronds comme des billes, elle me fixait de longues secondes avant d'avaler difficilement sa salive pour me répondre sans même réfléchir « Alors je viens avec toi. », je baissais les yeux, les détournant même un peu en secouant négativement la tête doucement, répondant bien plus calme que tout à l'heure "Non Dav'... Tu ne viendras pas." et j'en étais désolé. À mes yeux? C'était mieux ainsi, qu'enfin je face la part des choses. Tout allait mal et de travers parce que je faisais qu'à moitié les choses. Je n'arrivais pas à tracer un trait sur ma vie normal, d'étudiant, hors c'est ce qui m'avait attiré tant d'ennui jusqu'ici et je l'avais enfin compris... Il était temps pour moi de soit abandonner ma vie de mafia soit... Abandonner celle d'homme, d'étudiant, d'ami, de petit ami...

Romane baissa la tête, la secouant lentement de gauche à droite alors que je savais d’ors et déjà que j’allais me mettre à pleurer. "Non Dav'... Tu ne viendras pas." Je savais qu’il allait dire ça et pourtant, je savais aussi que ça allait faire mal…. Mais pas autant. Ses mots étaient comme autant de lames fines qui me transperçait alors que la réalité se frayait un chemin jusqu’à mon cerveau, mais pire encore, jusqu’à mon cœur. J’hochai la tête, sachant qu’il avait raison et que je devais me résigner, mais c’était largement plus facile à dire qu’à faire. « Je sais.. » réussi-je à articuler à travers les larmes qui me coulaient sur le visage, voulant lui montrer que j’avais enfin compris. Non pas accepté, mais que je respectais au moins sa décision. C’était sa vie après tout et je ne pouvais plus le retenir. Je relevai la tête vers lui, soulevant doucement son menton pour qu’il me regarde et n’attendit pas sa permission pour poser doucement mes lèvres sur les siennes, l’embrassant à travers l’humidité salé de mes larmes.

Honnêtement? Ça me brisait le cœur... Cette scène, mes paroles, son expression. Elle avait mal, je venais de tout détruire et surtout, je la blessais comme jamais je ne l'avais fait auparavant. Pourtant elle avait l'air de comprendre ou du moins de l'accepter. Comme ci elle savait que c'était fait, que je n'allais pas changer d'avis, qu'il n'y avait pas de retour possible. Un simple « Je sais.. » et elle pleurait. Je penchais légèrement la tête lorsqu'elle glissait ses doigts sous mon menton pour relever mon regard dans le sien. J'exprimais clairement ma peine avec cette façon que j'avais de la regarder en cet instant et là, elle vint poser ses lèvres sur les miennes et je ne dis pas non. Je la laissais faire, répondant même à celui ci comme... Un baiser d'adieu, le dernier. J'en fermais les yeux le temps de quelques secondes avant de glisser mes doigts le long de sa joue. Non, je ne pouvais plus reculer, plus maintenant. Je savourais ce dernier instant avant de relâcher sa bouche, rouvrant les yeux pour plonger mon regard dans le sien de longues secondes "Tu iras loin Davina Romanova et je pense qu'on se recroisera un jour ou l'autre." lui offrant un petit sourire en coin. Oui, nos familles même si elles étaient désormais en conflits, restaient liées. La mafia, nos liens endormis et ça, je savais que ça nous amènerais à nous revoir un jour, même si je savais que d'ici là, elle aurait changée. "Il faut y aller maintenant... Tu dois rentrer." oui je pense qu'il n'était plus la peine d'insister. Je glissais mon pouce sur sa joue pour balayer en douceur l'une de ses larmes.

Cette scène était digne d’un film. À la différence près que les films se termine bien et qu’il y aurait donc un dénouement heureux pour nous, ça ne pourrait pas être la fin. Pourtant ce l’était et je ne pouvais que l’admettre au risque de vivre dans le déni le reste de mes jours sinon. Alors je fis la seule chose dont j’étais encore capable et posai mes lèvres sur les siennes, l’embrassant au risque de me faire rejeter, ce qu’il ne fit pas. Il répondit au baiser, prolongeant même ce dernier en caressant ma joue et j’enregistrai chaque détail de notre échange. La saveur de ses lèvres, leur douceur et la tendresse dans son geste. Romane m’aimait toujours, il n’avait jamais arrêté. Mais c’était justement parce qu’il m’aimait qu’il avait fait ce choix en décembre et qu’il faisait ce choix maintenant. Lorsque ses lèvres quittèrent les miennes, j’avais l’impression d’avoir entendu mon cœur se briser comme du verre qu’on échappe au sol. Je l’ignorai, continuant mon enregistrement mental de ces derniers moments avec lui, le bleu de ses yeux, la carrure de sa mâchoire… "Tu iras loin Davina Romanova et je pense qu'on se recroisera un jour ou l'autre." Son regard était empreint de peine et de respect, je le savais sincère et je savais aussi que c’était vrai. Mais ce jour ne viendrait pas assez vite. "Il faut y aller maintenant... Tu dois rentrer." Son pouce caressa à nouveau ma joue, capturant une larme qui coulait par là et je posai ma main sur la sienne, fermant les yeux un moment en me blottissant un peu contre lui. Il fallait partir, mais je n’en avais pas la force. Son odeur, sa présence à elle seule était suffisante à m’envouter. J’ouvris les yeux pour le regarder, me maudissant pour ma faiblesse. « Laisse-moi être tienne pour une dernière nuit… » demandais-je à mi-voix, sachant très bien que c’était une mauvaise idée, mais j’en avais besoin. Je ne pouvais pas me contenter d’un baiser d’adieux, c’était trop difficile, surtout après ce que nous avions traversé. Je voulais avoir droit à la chaleur de ses bras une dernière fois aussi. Était-ce égoïste?