Well, this is awkward (+ Priape)

Il me faisait une remarque lorsque je lui disais de se retourner, bon j’avais conscience qu’il allait bien voir ma petite fleur au cours de l’examen mais c’était une manière de retarder le moment, et franchement, me déshabiller devant lui comme lorsqu’on était en couple, je n’étais pas capable. Après heureusement que je n’étais pas complètement toute nue, genre pour une radio ou je ne sais quoi, parce que là je n’aurais pas supporté. Quoique, je n’aurais pas eu le choix… Je rigolais avant de lui répondre. Je sais je sais, mais… c’est quand même bizarre Priape, j’suis mal à l’aise. J’avouais clairement mon malaise, de toute manière il devait être dans une situation similaire. Je m’excusais pour lui faire subir ça, on avait enfin tourné la page et je revenais comme une fleur… avec une maladie, super. C’est la vie… qu’est-ce que tu veux, ça va me servir de leçon au moins. Les préservatifs allaient devenir mes meilleurs amis, c’était terminé de vouloir jouer l’exploratrice. Fini, nada. J’étais à présent sur la table d’examen, ma culotte toujours en place, je n’avais pas envie de l’enlever… je me sentais si honteuse en fait. Priape sans terminer sa phrase me faisait comprendre qu’il était temps de la retirer, je penchais légèrement ma tête en arrière, soupirant un bon coup et je me lançais. De toute manière, je devais le faire, impossible de retourner en arrière. Heureusement que ça ne parlait pas ces trucs-là, imaginez que ma petite fleur décide de lui faire un clin d’oeil en mode nostalgie. Non vraiment, j’étais en train de perdre la tête. Bon d’accord dis-je en me relevant légèrement, j’attrapais les élastiques de ma culotte de chaque côté et je la retirais délicatement. Je décidais de la poser à côté de moi, voilà, juste à côté comme ça hop une fois terminé je pouvais la remettre. Tu ne te moques pas hein, promis ! dis-je parce que non, mon gros bouton n’avait malheureusement pas disparu. Je prenais de nouveau place sur la table avant d’écarter les jambes, relevant les genoux.

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Il fallait que Caly me fasse drôlement confiance pour être là, les pieds dans les étriers, dénudés, prête à m’exposer son anatomie. Et malgré la proximité qu’il y avait eu entre nous, malgré cette confiance qu’il demeurait toujours, c’était tout à fait normal que l’un comme l’autre, nous soyons mal à l’aise. « Promis ! » assurai-je de ne pas me moquer, histoire de pas rajouter une couche à la tension ambiante qui régnait dans la pièce. Après qu’elle ait retiré le dernier morceau de tissu qui recouvrait son intimité, je finis par me rapprocher doucement de la jeune femme, me plaçant entre ses jambes, essayant de me concentrer sur sa vulve comme si j’étais un gynéco avec une patiente lambda, évitant de croiser son regard. Gants aux mains, écouvillon de prélèvements entre les doigts, je me plaçais entre ses jambes pour scruter la zone : une ulcération rosée, légèrement indurée, apparemment indolore puisque lorsque je l’effleurais avec mes gants la jeune femme ne sembla pas avoir mal, bref il s’agissait d’une lésion assez caractéristique et au vue du contexte je ne pensais qu’à une seule chose : un chancre. « Caly je suis désolé, c’est pas un simple bouton. C’est le premier stade de…» Je marquais une pause. Merde, ça me faisait trop chier de devoir annoncer ça à mon ex, voilà qui risquait de rajouter à son malaise. Mais bon elle devait savoir... Si je choppais le con qui lui avait refilé ça, je risquais de lui faire regretter de s'être approché de Caly. « ...de la syphilis. » finis-je finalement par dire sur un ton grave après avoir quand même réalisé un prélèvement histoire de confirmer ce que j’avançais.  

Il faisait la promesse de ne pas se moquer, je me doutais bien évidemment de la réponse en avance mais ça me faisait plaisir de l'entendre. Enfin j'espérais aussi qu'intérieurement il n'allait pas se moquer mais ça, je ne pouvais pas le vérifier malheureusement. Je venais d'enlever ma petite culotte, je me sentais si... si faible. Complètement nue pour le coup alors que je ne l'étais pas. Mais c'était un sentiment très étrange que d'être dans cette situation. Priape commençait à jouer le docteur et je restais silencieuse, regardant le plafond. Je me mordais la lèvre inférieure, anxieuse, j'étais en train de me poser mille et une questions sur ce qu'il pouvait bien voir. Enfin non, ça je le savais, mais sur ce qu'il voyait avec son oeil de médecin. Et aussi ce qu'il pouvait penser. Je sentais qu'il touchait mon bouton, je ne disais rien. Étrangement, je n'avais pas mal, rien. Le jeune homme rompait le silence, il s'excusait avant de commencer à me dire ce que c'était. Seulement il s'arrêtait. Quoi, c'était aussi grave que ça ? Je flippais sur le coup et je me relevais délicatement, le regardant d'un regard effrayé. Quoi, premier stade de quoi ? Priape ! dis-je. Puis, il m'annonçait que j'avais la syphilis. Merde. Ça devait être mauvais ça non ? En fait, je ne savais pas vraiment ce que c'était moi, la syphilis. Je connaissais de nom, mais après, rien de plus. Il faut dire que je n'avais jamais eu l'occasion de l'avoir, dieu merci, alors me documenter sur le sujet ne me semblait pas une urgence avant ce jour. D'accord dis-je histoire de digérer la nouvelle. J'avais honte de lui demander plus d'informations, il allait penser que j'étais complètement inconsciente... ou stupide, les deux en fait. Et... ça fait quoi exactement ? Enfin j'veux dire, ça va passer hein ? Je vais pas garder ça toute ma vie ? Ça va faire mal ? Je posais trop de questions mais quand même, j'avais un gros bouton, j'avais la syphilis, moi, Calypso. Oh non.

En médecine, quand une mauvaise nouvelle se profilait, notre façon de parler à nous, professionnel de santé, changeait un peu. Souvent on parlait de –ton d’annonce-. Oui, on annonçait pas une mycose vulvaire de la même façon qu’on cancer de l’ovaire stade terminal c’était certain. Seulement là, c’était complètement différent vu que la patiente face à moi n’était justement pas une simple patiente mais mon ex petite amie. Pas de ton d’annonce donc, juste une annonce tout court. Caly avait contracté une MST et je ne savais pas comment le lui balancer cela. Je ne choisis finalement pas la bonne manière vu qu’elle paniqua carrément, enchainant les questions. « Calme-toi Caly, je voulais pas te faire peur… » fis-je en prenant un ton que j’espérais rassurant. « La syphilis c’est assez sérieux tu sais, mais le bon point c’est que tu as consulté rapidement, tu n’es qu’au premier stade de l’infection alors on va te traiter très vite et tout devrait bien se passer… » Après tout, il y avait bien pire comme MST, au moins la syphilis pouvait se soigner au moins. « Le traitement c’est des antibiotiques, une petite injection en intra musculaire… » Ou plutôt une grosse piqure dans les fesses, mais j’aimais mieux ma façon de présenter les choses. « ..et hop ça sera fini. Plus de chancre. T’auras juste à refaire une prise de sang dans quelques mois pour vérifier que tu as bien répondu aux antibiotiques. » expliquai-je.

En fait je flippais pour le coup, j’me demandais si c’était grave et j’avais presque honte de réagir comme ça devant Priape, mais je n’étais pas du genre - surtout dans cette situation - à ne pas exprimer ce que je pensais. Néanmoins, je voyais bien qu’il essayait de me rassurer et je l’écoutais d’une oreille attentive, il était certes mon ex mais également un futur médecin, donc il savait de quoi il parlait, enfin je l’espérais, mais il était très crédible en tout cas. Mais je faisais les yeux ronds lorsque j’entendais « une petite injection », comment ça une injection, une piqûre quoi ! Super, franchement pour le coup j’avais tout gagné, le gros lot. Je soupirais avant de répondre au jeune homme. D’accord, d’accord… et la piqûre c’est quand ? On peut pas l’éviter ? En plus intra musculaire, c’est dans les fesses ! dis-je, horrifiée. Je me souvenais que lorsque j’étais petite j’avais eu ce genre de piqure pour une allergie. Impossible de me piquer au bras donc ils avaient décidé de passer autre part. T’es sûr hein ? Ça va pas partir cette horrible chose ? demandai-je encore une fois pour avoir confirmation. Je peux me rhabiller ? demandai-je, parce que j’avais pas oublié que j’étais complètement découverte quand même.

Depuis ce matin je n'arrêtais à l'hôpital, Talya par ci Talya par là, c'était un bordel sans nom et j'en avais déjà assez. Alors que j'étais dans un couloir, j'espérais avoir enfin un moment pour souffler mais non je vis arriver l'interne qui s'occupait de moi en face. J'entrais alors dans la première pièce qui se trouvait là espérant qu'elle serait vide pour me reprendre cinq minutes. Au lieu du calme et du silence je trouvais mon petit ami la tête entre les jambes de son ex... J'écarquillais les yeux pour finalement ne dire que quelques mots : « Dites moi que c'est une blague ? » Je m'étais déjà engueulée avec Priape alors je n'avais pas du tout envie d'en remettre une couche. Pour le coup j'avais plutôt envie de retourner galérer à mes études de médecine que de les voir tous les deux aussi intimes... Qu'est ce qu'ils foutaient bordel ? Je détestais l'image que j'avais devant les yeux c'est pourquoi je détournais le regard en attendant ma réponse, qui ne viendrait peut être jamais en fait.

J’avais tenté de minimiser un peu le traitement qui attendait la jeune femme, mais elle comprit très vite qu’elle ne ferait pas l’impasse sur l’aiguille. « Caly calme toi… C’est une seule injection, vu que tu as consulté tôt et que tu n’es qu’au premier stade de la maladie. » J’insistais sur le une seule, parce que si elle était venue plus tard, elle en aurait eu trois. Il fallait essayer de voir les choses du bon côté. « Et oui en IM c’est dans le muscle fessier… » acquiesçai-je alors en me concentrant pour ne pas grimacer parce que ce genre d’injection avait toujours l’air de faire horriblement mal aux patients. Précision que je gardais bien pour moi pour éviter de faire paniquer davantage mon ex petite amie. « Ca va partir, si tu te traites bien… » J’insistais bien là dessus, je ne voulais pas que Caly prenne à la légère ce traitement, aussi désagréable soit-il, et qu’elle se retrouve ensuite plus tard avec des lésions neuro. « Si tu n’es pas très à l’aise, que tu ne sais pas qui consulter pour l’injection, je peux te la faire. » proposai-je alors. De toute façon au point où en était en terme d’embarras et de malaise, ça ne pouvait pas être pire… Mais je regrettais bien vite cette pensée. Si, finalement, ça pouvait être pire et ça venait de le devenir lorsque la porte s’ouvrit avant même que Caly n’ait pu se rhabiller. J’attrapais instinctivement une alèse en tissu que je plaçais rapidement sur les jambes de ma patiente particulière avant de tourner la tête vers l’intruse : il s’agissait de Talya. Je me relevais aussitôt, en m’approchant de ma petite amie tout en tâchant de m’expliquer : « C’est pas ce que tu crois… J’étais juste en train de… Caly avait besoin de… » Je bredouillais, trouvant aucune justification valable à la situation en fait…