Ce sont souvent nos démons passés qui font apparaitre nos démons présents. Il faut toujours un élément déclencheur, quelque chose qui nous pousse à trouver du réconfort là où on ne l’aurait jamais cherché. L’humanité est sombre. Chaque être possède sa part d’ombre. Personne n’est jamais tout blanc, ni tout noir. Ce sont nos actes qui définissent la couleur de notre âme. Des actes que nous ne maitrisons pas toujours. Parfois jamais. Le libre arbitre n’est qu’illusions, faux-semblant qui nous empoisonne. On vous laisse croire que vous pouvez faire des choix qui influencerons les choses, mais, ces choses en question de dépendent pas de vous. Ce qui cause des remords, des regrets. Peut-être que tout est déjà écrit, comme lorsque l’on lit un livre, on lit une page qui représente le présent, les pages suivantes sont déjà écrites, pages qui représentes le futur, l’avenir. Alors, peut-être que nous venons au monde avec une vie toute tracée. Penser que les gens peuvent changés est illusoire. Je n’ai jamais vu personne changer. Enfin si. Disons plutôt que les gens évoluent, toujours en suivant leurs route déjà tracée, qui les mènera où ils doivent aller. Accomplir leur destin. Et toutes les choses qui arrivent en court de route, que l’on pense ne pas maitriser, qu’on nomme bien trop souvent hasard, n’en sont pas. Au final, nous n’avons aucune emprise sur nos vies. Ça fait peur, un peu. Ou peut-être pas, au fond. Qui sait ? Peut-être qu’on se pose trop de questions. Peut-être que je me pose trop de questions. Peut-être que je suis responsable, peut-être que non. Au final, à quoi ça rime tout ça ? Rien, absolument rien. Je suis perdue. Je ne sais plus quoi faire, quoi dire, quoi penser. C’est si compliquer la vie. Je suis trop défoncée pour philosophée sur la vie, nos actes, nos démons, la raison de notre présence sur terre. De ma présence sur terre. Parce qu’au fond, c’est ça la vraie question. Je ne sais pas ce que je fais ici. On m’a souvent dit que je finirais par trouver un sens à ma vie, ça fait dix-neuf ans maintenant que je le chercher. Un peu partout. Vraiment partout. Surement pas dans les bon endroits, ni avec les bonnes personnes d’ailleurs. Mais au fond, qui sont les bonnes personnes ? Ça aussi, c’est une vraie question. On m’a toujours dit que beaucoup de choses étaient mal, mais, pourquoi les choses qui sont mal font-elle tant de bien ? Pourquoi je me sens mieux après avoir fumé un joint plutôt qu’après avoir prié et m’être repentis de mes mauvaises actions ? Ca tu vois, ils me l’ont pas expliqué, personne ne me l’a expliqué. Peut-être que parfois, ça fait du bien de sortir du droit chemin, de faire de mauvaises choses. Peut-être ouais. Mais, que ce passe-t-il quand on sort trop longtemps de ce que l’on nomme le droit chemin ? Nos âmes deviennent noires ? Et si, la mienne l’était déjà, depuis le tout début ? Puis, une âme, en ai-je une ? Tout ça ne repose que sur des croyances quand on y réfléchit. Pourquoi on croit en des choses que l’on ne voit pas, qui ne sont pas concrètes ? Ca aussi, je me le demande. Pour se rassurer peut-être. Pour se donner bonne conscience, ou avoir une raisons de faire les choses. Si je ne crois pas, ce que je fais n’est alors plus mal, si ? Peut-être que la perception des choses dépendant juste de notre ouverture d’esprits, de notre parcours dans la vie. Peut-être que toi tu trouverais ça mal que je me drogue, que je boive, mais les autres, ces gens avec un passer différent du tiens, tu crois qu’ils le verraient de la même façon ? Je ne pense pas. C’est dingue quand même, l’importance d’un passé. Dès la naissance, on est en quelque sorte prédestiné. Je n’ai pas dû naitre au bon endroit. Je ne me suis jamais réellement sentie à l’aise avec « les miens ». Bien sûr, j’aime les plaisirs qu’offre la richesse, comme un peu tout le monde je pense. Mais.. ma famille.. j’en suis très détachée. Je suis très différente d’eux. D’ailleurs, ils me nomment tous très gentiment la déception familiale. Il n’y a que quand je joue du piano à mes heures perdues qu’ils semblent m’apprécier, c’est dingue. Comme quoi, les actes que l’on effectue change la perceptions des gens. Nous sommes souvent jugés sur un rien. Ici, je suis jugée pour mon addictions aux soirées, mais, est-ce qu’on s’intéresse aux raisons de mon changement, de mon passage de fille modèle à ça ? Non, jamais. C’est peut-être ça mon problème. On ne s’intéresse pas à moi. A l’être que je suis vraiment et aux tourments que je connais, que j’ai subis. Et, Dieu, s’il existe, sait combien ils sont nombreux. La vie de personne riche n’est pas toujours un long fleuve tranquille. Je me suis peut-être laisser piéger facilement. Seulement, lorsque l’on est seule, malheureux et anéantie, on est prêt à tout. Du moins, j’étais prête à tout. J’ai goûte aux plaisirs de la vie. Plaisirs parfois dangereux, certes, mais tellement délivrant sur le moment. Je n’aurais sûrement pas dû. J’ai été faible. Néanmoins, aujourd’hui, je ne sais pas si je regrette d’avoir noircie mon âme. Je suis lucide, je sais différencier les bons et les mauvais actes grâces aux valeurs que l’on m’a inculqué étant gosses, mais.. le mal fait tellement de bien. C’est paradoxal. La vie elle-même est un paradoxe. Je suis un paradoxe. On m’a dit de vivre pour être heureuse, peut-être que je le suis comme ça. Après tout, c’est quoi le bonheur ? Un état de plénitude, de satisfaction d’où la souffrance, le stress et l’inquiétude sont absent. Suite à ça, chacun trouve sa définition du bonheur. Pour certains, c’est une vie bien rangée, une femme, des enfants, un travail stable. Pour moi, c’est cette petite herbe, une feuille et un briquet tu vois, parce que quand je fume, j’oublie tout. Je ne pense plus à mon passer, au mal que je lui ai fait. Je n’entends plus ses hurlements, sa voix, elle me laisse tranquille. Elle ne me hante plus. J'oublie tout ça. Je me libère de cette histoire. Je sais que je n'oublierais jamais totalement ça. Que quoi que je prenne, ça restera dans ma mémoire. Mais ça s’efface un peu. Ça parait lointain. Là je suis heureuse. Là je me sens bien. Peut-être qu’un jour ça changera. Peut-être que je changerais. Je ne sais pas. Personne ne sait. Peut-être que quelqu’un me sortira de là. Peut-être que je finirais un joint dans la main. Je n’en sais rien. Je n’ai pas de libre arbitre. Je laisse la vie battre son plein.
+ Septembre 2005, 10 ans.
« Azura, où es-tu ? » je retins mon souffre, il était près, si près, mais sa voix sembler lointaine. J'étais angoissée. La veille, j'avais terminée mes cartons, nos cartons. Toutes mes affaires et mes biens les plus précieux avait été mis dans des boites. Déménagement. Je déteste ce mot. Je déteste être obligée de suivre mes parents. De leur obéir aux doigts et à l'oeil parce qu'ils sont responsables de moi. Je dois laisser mes amis, mon école, mes habitudes, mais surtout, ma grand-mère. Je ne voulais pas. Je n'avais rien fait de mal, nous n'avions jamais rien fait de mal, alors, pourquoi partir ? Maman dit toujours qu'elle est heureuse ici, papa également. Je ne comprends pas. « Azu, je sais que tu es là, montre toi ma chérie. » Ruben. Mon frère, le plus grand, l'amour de ma vie. Je sortie immédiatement de la cabane. C'était notre endroit, à nous, juste nous. Nous avions passé des nuits et des journées entières ici, tous les deux. Il a toujours été là pour moi et je sais qu'il le sera toujours, il l'a promis dans toutes les langues que nous parlons tous les deux, c'était drôle d'ailleurs. « Je sais ce que tu ressens, mais nous n'avons pas le choix, tu verras, c'est beau Cambridge. » Il me serrait très fort dans ses bras. Personne n'était capable de me rassurer comme lui, pas même mes parents. « Et, nous reviendrons à Palerme pour voir grand-mère souvent. Donne-moi la main, ils nous attendent Alex. » Il me fit un bisous sur le front, prit ma main et voilà que nous étions partis. Mes parents furent très énervés du contre temps que j'avais fait naître, depuis une demi-heure déjà nous aurions dû être partis. Le trajet fut silencieux et stressant. Plus les kilomètres défilés, plus mon angoisse se faisait ressentir. J'avais tellement peur. Lors de notre arrivée à l'aéroport, Ruben me prit la main et ne me lâcha plus. Il savait à que point j'avais peur de l'avion. « Tu es prêtes Azu ? On embarque » je baissa la tête non. Adieu Moscou, bonjour Cambridge.
+ Août 2011, 16 ans.
« Arielle ? » je reconnue immédiatement cette voix, Ruby. Un sourire s'inscrit sur mon visage. Cette fille je lui dois un peu tout. Dès mon arrivée à Cambridge elle a été là pour moi. J'pense que sans elle, j'y serais jamais arrivée. S'adapter c'est vraiment quelque chose de difficile, du moins pour moi. Ce fut un peu la seule à me tendre la main, à ne pas me laisser dans mon coin et je lui suis sincèrement reconnaissante pour ça. « Ma chériiiiiiiiiiiiiie! Je suis heureuse de te voir enfin, Léo ne me supporte déjà plus, ahah! » Un large sourire se dessina sur son visage et elle me prit dans ses bras. Cette soirée promettait d'être mémorable. Elle devait l'être puisque c'était la dernière de Iann ici. Un déménagement. Des adieux. J'avais l'impression de voir mon départ. Je déteste les départs. Je me détacha de Ruby et partie chercher un verre. « Je.. Oh.. Je suis vraiment désolée, je regardais ailleurs je.. » et merde, t'es pas fichu de ramener un verre sans tremper quelqu'un, boulet!« Il n'y a pas de mal quand c'est une jolie fille comme toi. » Je leva la tête et pu découvrir Gabriel. Gabriel Handerson. Merde. Putain. Merde. Ses yeux, ses lèvres, ses traits si doux.. « Arielle, c'est ça ? » Ses yeux.. waoh. J'étais comme hypnotisée, incapable de détourner le regard. J'ouvris légèrement les lèvres pour essayer de répondre, mais aucun sons ne pu sortir, je me contenta donc de hochet la tête doucement en guise de oui. « Moi, c'est Gabriel » je sais, tout le monde le sais. « Je suis vraiment désolée.. » mes joues avaient viré au pourpre. Ah oui, cette soirée, je ne suis pas prête de l'oublier. Je baissa le regard, totalement confuse. « Ma chérie, qu'est-ce que tu fais ? Viens ! » Ruby. Merci mon dieu, merci ! « Je suis attendue, encore désolée, bonne soirée. » Elle me tendit un verre, afficha un léger rictus. Connasse, te moque pas! Un verre, deux verres, trois verres, quatre, cinq, six, sept.. Je perdais le compte. J'étais dans un état second, je le savais, comme à peu près tout le monde ici. Le réveil fut.. délicat. J'étais nue, dans les bras de Ruby, tout aussi dévêtue. Quoi ? J'avais mal à la tête. Des bribes de souvenir, des flash d'hier soir me revenait. J'avais bu, énormément même, mais ce n'était pas tout, j'avais fumé un joint. Du moins, j'avais essayé, avec Gabriel. Gabriel, mon dieu ! L'alcool a dû me donner du courage.. J'avais la tête entre les mains, je sentais que j'allais avoir beaucoup de regret.. Un autre Flash. Merde. Je. J'avais embrassé Ruby, nous sommes montées et.. super expérience, faut l'admettre. Je regrette, un peu, enfin, je ne sais pas. C'est.. chaud.
+ Septembre 2013, 18ans.
« Azura ? » mais putain, fou moi la paix! « Pour toi, c'est Arielle.» Pourquoi moi ? Pourquoi ? Je ne comprends pas. Je ne sais pas ce qu'il me veut, ni pourquoi il insiste autant. Ce n'est tellement pas le moment. « Qu'est-ce qu'il t'arrive ma belle ? » Grand-mère est morte. Morte. Elle est partie putain. Mes parents me traitent comme.. il n'y a même pas de mots. Ruben a disparu de la surface de la terre. MON FRÈRE A DISPARU DE LA SURFACE DE LA TERRE ALORS QUE J'AI BESOIN DE LUI, voilà ce qu'il m'arrive. Mes yeux s'emplirent de larmes à ses pensées et des perles salées roulèrent sur mes joues rosie. Merde. Il écarta ses bras « vient là, calme toi, ça va aller ». Comment ça pourrait aller hein ? Il ne connaissait pas la solitude, la douleur de la perte, du moins pas que je sache. « Comment ça pourrait aller ? Tu as un remède miracle pour me faire oublier mes peines et sécher mes larmes ? Je ne pense pas non, alors ne me dit pas que ça ira. » Je le repoussa doucement, pourquoi d'un coup devenait-il compréhensif, compatissant ? « Mes lèvres ma chérie, mes lèvres.. Mes bras aussi.. Puis, une nuit dans mon lit ne te ferais pas de mal, je t'assure ! » rétorqua-t-il en riant doucement, l'air fier de lui. Quel connard mon dieu. Quel putain de connard. Ce n'était tellement pas le moment pour ses blagues douteuses. « T'es mignon toi, mais, je n'ai pas envie de me chopper une mst, n'y voit rien de personnel surtout. » Je soupira. Comment je pouvais me retrouver à discuter avec lui ? Comment j'avais pu me retrouver à pleurer dans ses bras, même si ça n'avait été que l'espace d'un instant ? Et comment ma vie avait pu dériver comme ça ? Quand le sort s'acharne, il ne le fait pas à moitié. J'ai fait quoi pour mériter ça, sincèrement ? Je n'ai jamais rien fait de mal. J'ai toujours été modèle, sauf lors de cette soirée chez Iann où j'ai couché avec Ruby.. « Oh, ne t'en fais pas pour ça.. Mais sérieusement, je peux t'aider. » Il sortit un joint de sa poche. Ruben m'avait démoli quand je lui avais raconter que j'en avais fumé un. Enfin, que j'avais essayé, parce que quand on a jamais fumé c'est un peu.. compliqué. Ca m'avait brûlé la gorge plus qu'autre chose. Néanmoins, il n'est plus là. Il est parti sans rien dire alors.. « Je ne sais pas fumer. » il fit un pas vers moi, l'alluma et commença à fumer le premier, comme pour me montrer comment faire. Il se mit à côté de moi, me tenant le joint. J'eus du mal, beaucoup. J'aurais peut-être dû y voir un signe, m'arrêter là, mais aller savoir pourquoi, j'ai continué. « Alors Arielle, t'es mieux non ? » Je leva la tête et le fixa. Ses yeux.. Sans que je ne m'en rende vraiment compte, mes lèvres s'étaient déposées contre les siennes. Merde. « Je suis désolée, je ne sais pas ce que.. » ; « Pourquoi tu compliques les choses Ari ? Pourquoi tu essayes de prendre la fuite ? Tu sais qu'on se reverra. » Peut-être.
Finalement, il avait raison. Il ne m'a jamais quitté, il ne le fera jamais.