ISAAMEN + I'm falling to pieces.

Je n'ai jamais compris Rome lorsqu'il disait que rien n'était plus douloureux que l'amour, jusqu'à aujourd'hui. S'il était toujours parmi nous je sais qu'il me dirait que l'amour une belle catastrophe et que si j'ai développé des sentiments pour Isaac, c'est que c'est comme cela que ça devait se produire. Il aurait surement raison. Il avait toujours raison. Peut-être que finalement vivre c'est ça, aimer, souffrir. Alors que je viens de frotter mes larmes, d'autre prennent le relais et parcourent mes joues pour mourir sur mes lèvres. Avouer des sentiments dans ce cadre n'est certainement pas la meilleure idée que j'ai eu, mais je crois qu'il était nécessaire que cela sorte. Il me dit qu'il est désolé, que je mérite mieux. Ça me retourne l'estomac. J'ai presque envie de vomir à ses paroles. Je ne réponds pas, me retrouvant muette face à lui, la vu toujours brouillé. Mieux. C'est quoi mieux au juste ? C'est vraiment une phrase préconçue à la con. Je cherche mes mots quand je le vois s'approcher et me prendre dans ses bras. J'ai envie de le repousser, mais cette proximité et ses paroles me font du bien. Je ferme les yeux et place ma tête dans le creux de son cou. Même son odeur m'a manqué. J'aimerais arrêter le temps, ne serait-ce que quelques minutes pour profiter du moment, après tout c'est probablement le dernier comme ça. Notre amitié, ouais. dis-je d'une voix étouffée en me détachant de lui. Mes yeux dans les siens, je me rends compte que nos corps sont trop proches, bien trop proche. L'irrésistible envie de déposer mes lèvres sur les siennes et de laisser courir ma main dans ses cheveux me prends, je baisse alors la tête. Tu ne devrais pas rester si près, Isaac. Je n'ai pas envie de foiré une seconde fois. dis-je douloureusement. Je dois me contrôler, renier se désir, cette attirance qui torture de l'intérieur. Pourquoi est-ce si difficile ?

Je ne pleure plus. J'ai ravaler mes larmes. Je me contrôle comme je peux. Je crois que pour le moment, nous en sommes à un point de non-retour avec le français. Il a beau s'excuser et j'ai beau me répéter toutes les deux minutes que nous n'étions pas ensemble, que nous ne nous étions rien promis, que chacun était libre et par conséquent il n'a rien fait de mal, la douleur est toujours aussi vive. C'est comme une plaie ouverte sur laquelle on appuie vigoureusement. Le voir se confondre en excuses et mal-à-l'aise vis-à-vis de moi m'énerve profondément. J'aimerais briser cette barrière qui s'est construite entre nous pour nous séparer à la manière du mur de Berlin qui avait séparé l'Allemagne en deux. Avec un peu de chance, nous aurons le même destin. Le mur se brisera, cette distance inconfortable sera réduite à néant et notre si belle amitié reprendra son cours. Je l'espère. Je l'espère vraiment. La meilleure solution est probablement de prendre du recule pour le moment. Je pense que d'ici quelques semaines je ne me sentirais plus si mal et je pourrais le serrer dans mes bras sans avoir envie d'aller plus loin, sans ambiguïté aucune. Tu ne devrais probablement pas autant t'excuser, quand on y réfléchi, et ça me coute de le dire, tu n'as rien fait de mal. Tu ne m'avais rien promis. dis-je en soufflant légèrement. J'aurais préféré qu'il me promette des choses, il me serait alors plus simple de le détester et cette dualité de sentiments ne subsisteraient pas en moi. Juste, laisse moi du temps. J'ai pas envie que tu sortes définitivement de ma vie, parce que j'crois sincèrement que nos longues discussions littéraires et tes câlins me manqueraient. J'veux juste.. oublier ça et je crois que je vais avoir besoin de quelques semaines. dis-je avec un doux sourire. J'ai mal, mais je suis étrangement heureuse que notre discussion ait eu lieu. J'ai envie qu'il parte maintenant, mais j'aimerais qu'il reste aussi. J'en ai marre de cette dualité. Je ne me comprends plus. J'aimerais que tout soit bien plus simple.

C'est fou comme j'ai pu espérer de cette nuit passée au Canada. Je crois qu'en parler avec Alaska et Maxime qui me répétaient que, peut-être, il pourrait y avoir quelques choses entre lui et moi ne m'a pas aidés, mais je sais que s'ils me l'ont dit ce n'est pas pour me faire du mal, ils y croyaient, c'est tout. Et j'ai fini par y croire pour au final être déçu. J'essaie de voir le bon côté des choses depuis que je l'ai appris. J'essaie de ne plus lui en vouloir, ni de m'en vouloir, mais il est difficile de se remettre d'une déception. Pour le moment, face à lui je parviens à me reprendre. Je n'ai plus envie de pleurer, ni même de le frapper. J'ai juste envie de ne plus parler de toute cette histoire qui me mine le morale depuis quelques jours. Je l'entends me dire que même s'il n'avait rien promis, il sait qu'il me fait du mal et qu'il s'en veut. Mon sourire se fait plus grand sur mon visage. Je ne suis pas heureuse du fait qu'il s'en veuille, mais bien du fait qu'il soit capable de voir que je vais mal et de ne pas y être indifférent. Finalement, peut-être avec quelques messages de temps à autre et un peu d'espace tout pourrait reprendre normalement. Bon, je pense qu'on ne devrait plus en parler. J'veux dire, je n'ai absolument plus rien à dire à ce sujet et je pense que toi non plus. dis-je d'une voix calme avant de me lever, me dirigeant vers la cuisine. J'attrape un verre avant de lever la tête vers lui. J'sais franchement pas comment agir là. J'me sens gênée un peu, j'aime pas vraiment ça. Du coup, tu veux un truc à boire ou.. ? dis-je, lâchant un léger rire. Je ne peux pas le mettre dehors, d'ailleurs, je ne sais pas vraiment si j'ai envie qu'il parte comme ça après cette minable scène, mais je ne sais pas comment me comporter. Tout a pourtant toujours été si simple et naturel avec lui.

Me servant mon verre d'eau, je me rends compte de la stupidité de ma demande. Il est clair que tout est devenu plutôt étrange, bizarre, tendue et que lui demander s'il voulait quelques choses était bête. Cela dit, je ne pouvais pas me permettre de le mettre dehors après l'avoir insulté et lui avoir claqué la porte au nez une fois déjà. Je lâche un rire nerveux à ses paroles lorsqu'il me demande si je pense que c'est réellement une bonne idée. Bien sûr que non, ça ne l'est pas, pas du tout. Non, je ne pense pas que ce soit une très bonne idée. C'est juste que je suis un peu retournée. dis-je en me frottant le visage. Un flux d'émotions complètement mélangées, si bien que je ne peux pas toutes les distinguer, me traverse le corps. Cette fois si, c'est moins douloureux. C'est comme une vague de satisfaction, d'euphorie qui me prend le corps. Probablement l'amplification du soulagement que je ressens après cette discussion. C'est étrange, presque comme si j'étais ivre. Décidément, le français m'en aura fait découvrir des sentiments. Je souffle un coup, comme pour calmer cette vague qui m'emporte, me submerge de toute part. Ouais, c'est le mieux à faire. Et, si tu reviens, j'te promets de ne pas te claquer la porte au nez cette fois. dis-je d'une voix légère accompagné d'un sourire. Prendre un peu de temps nous fera du bien à tous les deux. J'attrape mon verre et en bois plusieurs gorgées avant de m'avancer de nouveau vers lui, revenant dans le salon. Je lui ouvrirais bien la porte, mais je crains que ce ne soit pas très.. poli.