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TKINKING OUT LOUD - ED SHEERAN
Mes poumons me brûlaient. Ma tête tourbillonnait. Mon coeur était en train de s'enflammer. Tel un chiffon imbibé d'alcool qui prendrait soudainement feu, causant des dommages irréparables. Mes yeux étaient devenus traitres, me faisant voir des choses irréelles, des choses qui n'existaient pas. Mon cerveau, chamboulé, perverti, me faisait ressentir des choses qui ne m'entouraient pas. Il me faisait ressentir des émotions, des craintes, des troubles qui sommeillaient depuis tellement longtemps en moi, tellement longtemps que je n'y prêtais plus attention, jusqu'à maintenant. Mes pieds, jonchaient difficilement le sol, à la quête d'une sûreté qui n'existait pas. J'avais chaud, des gouttes de sueur affrontaient mon visage pâle comme la mort, comme un voile blanc que je portais depuis quelques temps maintenant. Jamais je n'avais ressenti ça. J'avais du mal à marcher dans cette rue pavée, je ne marchait pas droit ni correctement. Ma main vint se poser sur le mur de brique qui encadrait cette route, déserte à cette heure aussi tôt. L'aube dormait encore, mon corps hurlait de folie, de douleur et moi, de peur. Je me stoppais un instant, posant mon front brûlant sur ces briques humides et froides par la nuit fraîche de ce mois de février. Cela me fit du bien. Je me répétais sans cesse « Je suis dans une rue de Cambridge » « Je reviens d'une soirée » « Je suis en train de rentrer chez moi » « Ca ira mieux une fois rentré » pour me persuader que j'étais bel et bien dans la réalité. Il fallait que je me souvienne de ça à tout prix, pour ne pas sombrer dans cette folie qui s'emparait de mon corps, peu à peu. Comme une allumette que l'on craque, ma cîme s'était enflammée, explosait, pétillait dans tous les sens, laissant mon corps se consumer lentement à sa suite. Je ne me sentais pas bien. L'alcool, la weed, la coke, l'exta... Ce soir, j'avais été bien plus loin que je n'avais jamais été. J'avais franchi cette ligne, cette frontière, cette barrière que je m'étais toujours refusé. Je n'avais jamais eu de tels comportements, de faire des choses aussi stupides, d'être aussi con et irresponsable. J'avais toujours été un garçon intelligent, responsable, qui faisait attention à ce qu'il faisait, à ne jamais aller trop loin. Je n'avais jamais été aussi loin et ce soir, j'étais sûr que je venais de franchir ce pas de non retour. Je me sentais honteux d'en être arrivé là, à ne même pas pouvoir rentrer chez moi, à être complètement perdu dans ma propre tête, où les signes, les symboles, les histoires fantastiques venaient me perturber, me guetter, pour que je tombe dans ces illusions créées par la drogue et ses dérivés. Depuis quelques jours, je fumais régulièrement, plus d'un pétard par jour. Je me rendais compte que je ne sortais plus avec mes amis, que je m'intéressais moins à mes cours, mon avenir, mes proches. Je ne parlais plus à personne ou très peu. Je dormais tout le temps, je ne mangeais presque rien. La weed creusait en moi des gouffres qui avaient toujours été là, mais auxquels j'avais toujours su faire face jusqu'à présent. Mais ce soir, j'étais parti en soirée avec "mes nouveaux amis" et une chose en entraînant une autre, je me retrouvais à présent dans cet état. Une envie de pisser me prit soudainement et ne contrôlant plus mon corps, je me laissais aller dans mon pantalon. Je laissais des jurons s'échapper faiblement d'entre mes lèvres serrées. Je fini par tomber par terre, les genoux en premier. Mon ventre se tordait de douleur, alors que ma tête me brûlait vivement. Je senti le besoin de vomir et j'eu juste le temps de tourner la tête pour laisser s'échapper tous les restes alcoolisés de ma soirée. Ma main vint se poser tout près, manquant de peu que je prenne appui sur ma galette. Je touchais le fond, littéralement parlant. Au sol, sans aucune force, sans aucun contrôle, moi qui contrôlait toujours tout. Je me souvins des paroles d'Antwan à mon sujet, un mec trop propre, trop lisse. Plus maintenant. J'étais devenu tout ce que j'avais toujours refusé d'être ou d'approcher. Un pauvre type. Je me mis à pleurer. Pensant à ma mère, à ce besoin terrifiant tel un petit garçon apeuré qui aurait besoin de sa maman en cet instant. Pour le rassurer, le calmer et prendre soin de lui. Mais non, j'étais seul et ma mère, fort heureusement, ne verrait jamais ça. Je repensais aussi à Eléo et je ne pu m'empêcher de me dire que tout était de sa faute. C'était tellement plus facile de tout lui mettre sur le dos, mais je savais mes erreurs, je savais qu'au fond, c'était de ma faute. J'avais fait les mauvais choix, je n'avais pas été à la hauteur, j'en étais persuadé et c'était ce manque de confiance qui me tuait à petit feu. Eléo... elle m'avait quitté et heureusement, je n'aurai jamais permit qu'elle me voit comme ça. C'était un tel tableau minable, pitoyable et triste. Finalement, je me relevais, difficilement. Un vent frais vient me frapper le visage, me faisant le plus grand bien. Je fis un pas avant que finalement, tout finisse par s'éteindre. Comme si quelqu'un venait d'appuyer sur le bouton de la lumière, tout devint noir et tout cessa alors de fonctionner.
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