dites moi pas que c'est pas vrai (Théo)

Un après midi comme un autre à l’hôpital, l’endroit où je passais énormément de temps surtout depuis que j'étais dans ma sixième année. J’avais de plus en plus de responsabilités ici, en tant qu’interne en pédiatrie, on m’avait confié une plage de consultations en solo, mais j’avais toujours des gardes aux urgences à assurer… C’est d’ailleurs là bas que je me dirigeais, les bras chargés de dossiers. Je marchais dans l’un des couloirs éclairé par ces horribles néons blancs et j’avais mille choses en tête : j’avais plusieurs courriers à faire, des comptes rendus d’hospit à rédiger, et je n’avais toujours pas avancé dans mon étude sur l’utilisation des antibiotiques en pédiatrie. Je ne regardais pas où j’allais, trop occupé à ressasser tout ça quand soudain, j’heurtais quelqu’un. Mes dossiers s’envolèrent. « C’est pas possible ! » grognai-je, autant après moi même qu’après l’individu sur lequel je venais de foncer. Je m’accroupissais et commençais à entasser les feuilles qui s’étalaient sur le carrelage, puis soudain réalisant mon impolitesse, je relevai les yeux vers celui sur qui j’avais foncé : « Déso… » Je me coupai dans mon excuse, stoppant aussitôt mon ramassage de dossier. Je me relevai, oubliant d’un coup tout ce que j’avais en tête, dévisageant le type qui me faisait face avec une hargne à peine masquée : Théophyl Cameron en personne était devant moi ! « C’est pas vrai ! Dites-moi que je rêve ! » m’exclamai-je dans un premier temps. « Ou plutôt que je cauchemarde. » me corrigeai-je ensuite. Si il était là, dans les couloirs du Cambridge hospital, cela voulait dire qu’il étudiait de nouveau ici, à Harvard, du moins c'est ce que je supposais. « Me dis pas que t’as repris tes études ici ? »

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Parfois il m'arrivait de songer que jamais je n'aurais du rentrer sur le campus. Mais il fallait quand même que je termine mes études et comprendre que fuir n'était pas la solution ultime à tous les problèmes. Bref, je me retrouvais de nouveau à l'hôpital avec le même sentiment qui m'avait habité les mois derniers avant que je ne parte pour l'Angleterre et l'Australie et qui était un sentiment mélangeant l'angoisse et la fatigue. Je n'avais presque aucune vie sociale ni amoureuse d'ailleurs et ma vie se résumait à un désastre complet qui n'évoluait jamais, c'était donc pourquoi je pouvais me permettre d’enchaîner autant de garde que je voulais afin de rattraper le retard monstre que j'avais acquis avec les cours. Pour faire court, alors que je sortais de la section urgence de l'hôpital après y avoir passé plus de cinq heures d'affilés et avoir rempli mon quota d'hémoglobine pour la journée, que quelque chose me rentra littéralement dedans. Bon, comment dire que pile à cet instant je me passais une main sur le visage tout en étouffant un bâillement, étant encore bien sujet à des insomnies chroniques, et que donc je n'avais pas regardé où je marchais. « C’est pas possible ! » Plaît-il ? Reculant d'un pas face au choc, je constatais qu'il neigeait...des papiers. « Déso… » Une voix masculine s'était coupée dans son élan, ce qui me força à relever mon visage vers ''l'interlocuteur'' et une grimace se forma sur mon visage lorsque je pus reconnaître Priape Zacharias. Zarma, c'était ce qu'il me manquait. Le Dunster s'était alors stoppé dans son ramassage de papiers et tandis que j'avais envisagé de l'aider, je terminais par saluer l'idée de la main. « C’est pas vrai ! Dites-moi que je rêve ! Ou plutôt que je cauchemarde. » me disait-il avec hargne tandis qu'un sourire se formait sur mes lèvres. « Bonjour à toi aussi. » répliquai-je sans plus. Ce type avait couché avec Elia et je ne pouvais ni le voir en peinture. « Me dis pas que t’as repris tes études ici ? » Cette fois-ci je fronçais les sourcils. « Non, non je suis juste de passage...Pour faire un tennis tu vois, j'ai la tenue adéquate. » Oui une blouse blanche, tout à fait normale. « Tu m'as pas manqué toi, j'suis déçu de te revoir par-ici. » Et ça devait être bien réciproque. « J'suppose qu'Elia a accouru pour te saluer ? »

Ma façon peu courtoise de la saluer ne sembla pas le déstabiliser. Théo me regardait de haut avec un petit sourire provoquant aux lèvres. Il répondit alors avec sarcasme à ma question. Je lui lançais un regard noir. Alors j’allais vraiment devoir me coltiner à nouveau ce type ! « Désolé de te décevoir, mais je suis pas du genre à fuir à la moindre difficulté moi. » rétorquai-je avec dédain, ne laissant pas ses paroles m’atteindre. Puis je m’agenouillais à nouveau, regroupant mes dossiers tombés en espérant que le winthrop allait continuer son chemin et m’oublier. Mais ce fut son tour de m’interroger, et lorsqu’il évoqua Elia, il réveilla aussitôt ma rancœur à son égard. Je me relevais, dossiers en main et lui répondis : « Et bien sûr qu’Elia est venu me saluer, on lui a même organisé une fête pour son retour sur le campus si tu veux tout savoir. J’imagine que c’est pas le genre de trucs qui pourrait t’arriver, vu que ton come back ne doit pas réjouir grand monde ! » Ca m’agaçait de l’entendre parler de ma meilleure amie, après tout ce qu’il lui avait fait vivre. D’ailleurs, le retour de Théo coïncidait bien trop bizarrement avec celui de ma cabot préférée. Je ne pus m’empêcher de le questionner à ce sujet : « Alors elle revient à Harvard et comme de par hasard toi aussi. T’es quoi en fait ? Un genre de psychopathe fétichiste d’Elia et incapable de l’oublier ? »

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Trois cent mille deux cent douze six cent quatre vingt médecins sur terre et je devais tomber sur Priape Zacharias. Le chiffre est inexistant, je sais, mais ce type était tout comme son président, à croire que j'avais pas de veines avec la maison jaune et ses occupants. Il m'était rentré dedans pour commencer alors que je n'avais rien demandé à personne et que j'aurais limite préféré me prendre un mur plutôt que ses répliques hargneuses. « Désolé de te décevoir, mais je suis pas du genre à fuir à la moindre difficulté moi. » Je tournais alors mon visage comme s'il m'avait giflé juste pour essayer de lui montrer qu'il m'avait blessé. Hors je m'en fichais, il pouvait penser ce qu'il voulait, il ne connaissait que le un quart de ce que je permettais aux autres de savoir sur ma vie. « C'est vrai que tu es sans aucun doute un modèle de courage et de loyauté. » répondis-je alors en le fixant de nouveau avec un haussement de sourcils. Et dire que Valentin était meilleur ami avec lui, qu'est-ce qui pouvait bien lui trouver ? Néanmoins, j'eus subitement le sentiment de m'enfoncer sur un sentier dangereux lorsque je prononçais le prénom de mon ex-femme. « Et bien sûr qu’Elia est venu me saluer, on lui a même organisé une fête pour son retour sur le campus si tu veux tout savoir. J’imagine que c’est pas le genre de trucs qui pourrait t’arriver, vu que ton come back ne doit pas réjouir grand monde ! » Un sourire se dessina sur mes lèvres. « Ah ouais ? Sûrement que tu t'es dis que tu pourrais peut-être à nouveau la pécho rien qu'en écrivant son prénom sur une banderole c'est ça ? » Bon c'était du n'importe quoi mais je m'en fichais. Là, je tapais dans la provocation ayant une idée qui germait dans mon esprit. « Alors elle revient à Harvard et comme de par hasard toi aussi. T’es quoi en fait ? Un genre de psychopathe fétichiste d’Elia et incapable de l’oublier ? » Cette fois-ci je gardais un calme olympien. Il voulait jouer ? On allait jouer. « De un ce ne sont pas tes affaires et oui, j'crois que t'as raison. Je suis un grand psychopathe. S'tu savais le nombre de sous-vêtements que je garde d'elle. Je lui dédie un totem et un culte domestique. » J'avais parlé avec le plus grand sérieux croisant mes bras sur ma poitrine. « Tu compte me refaire le portrait pour ça peut-être ? »

Quand je le vis mimer celui qui venait de se recevoir une gifle après mes paroles, je laissais échapper un soupir exaspéré. Alors ça l’amusait tout ça. Il avait même pas honte de ses conneries ! Je n’étais peut être pas tout blanc de mon côté, on faisait tous des erreurs après tout, mais lui il les accumulait. « En tout cas je manipule pas les autres moi ! » J’avais toujours son faux mariage avec Elia en travers de la gorge, et je n’étais pas non plus prêt d’oublier les mois d’amnésie où il avait fait vivre à la cabot un véritable enfer ni sa réaction envers elle lorsqu’il avait enfin retrouvé la mémoire. Et très vite le prénom de la jolie brune fit irruption dans notre discussion. C’était inévitable. Si il n’avait pas fait toutes ses bourdes envers elle, nous ne serions peut être pas là à nous aboyer dessus dans ce couloir… Au final, c’était précisément son comportement avec Elia qui m’avait fait le détester. Lors du précédent bal de fin d’année j’avais encore une opinion assez neutre de lui puisqu’il restait assez proche et complice de mon propre meilleur ami. Peut être donc, que dans d’autres circonstances nous aurions pu être potes… La question ne se posait pas aujourd’hui, je ne pouvais pas le voir en pâture. Et ce ne furent pas ses paroles suivantes qui le firent remonter dans mon estime : « T’as vu comment tu parles d’elle ?!? » m’énervai-je le ton de ma voix se durcissant encore un peu plus. « Tu pourrais lui montrer un peu de respect ! » Théo s’imaginait qu’il se passait quelque chose avec son ex ? Très bien qu’il continue de le penser, je n’allais pas démentir, si cela pouvait éloigner ce salop de ma meilleure amie tant mieux ! « Et peut être que cette soirée nous a effectivement rapprochés… » répondis-je avec un petit sourire satisfait et sur un ton chargé de sous entendus. Qu’il s’imagine ce qu’il veut après ça. Lorsque je l’avais interrogé sur le pourquoi de son retour qui coïncidait bien trop avec le retour de la danseuse, sa réponse me sidéra. Lorsqu’il me provoqua ouvertement, évoquant les sous vêtements de la jeune femme qu’il collectionnait, je ne pus me contenir, surtout quand il me demanda si j’avais l’intention de le cogner. « C’est exactement ce que je compte faire… » Je lâchai mes dossiers et fondis sur lui, l’attrapant par le col de sa blouse pour le plaquer sans ménagement contre le mur, incapable de me contenir davantage.

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« En tout cas je manipule pas les autres moi ! » Pardon ? Qu'est-ce qu'il osait raconter celui-là ? D'où je manipulais les autres. « De quoi tu parles toi ? » Ouais d'abord qu'est-ce qu'il en savait si je manipulais ou quoi. Puis c'était quoi que ces conneries ? Abusé. « T’as vu comment tu parles d’elle ?!? » s'énerva-t-il d'un coup, me forçant à opter pour une expression plutôt comique. Mais c'était qu'il pouvait presque faire peur le Priape. Je n 'étais pas très fier de parler d'Elia comme je le faisais mais fallait comprendre l'intention. Je cherchais uniquement à le faire sortir de ses gonds pour avoir oser me dire de telles paroles et apparemment ça marchait bien. « Tu pourrais lui montrer un peu de respect ! » Je secouais la tête de façon négative. « Pourquoi faire ? Tu sais très bien défendre sa vertu pour nous deux. » répliquai-je alors avec une expression neutre. La situation commençait à sérieusement m'agacer et encore plus lorsqu'il osa me dire une phrase que je redoutais par-dessus tout. « Et peut être que cette soirée nous a effectivement rapprochés… » Pour le coup, je n'avais qu'une envie : lui faire ravaler son petit sourire narquois. Mais contre toute attente je gardais un calme olympien. Je vins même à faire de sales sous-entendus, lui mentant ouvertement tout ça pour l’énerver encore plus. Bien que je devais probablement avoir encore quelques strings d'Elia dans un de mes tiroirs de mon appartement. Mais personne n'avait besoin de le savoir, surtout pas lui qui avait osé poser ses sales pattes sur elle. Puis en fin de compte, lui demander s'il allait me refaire le portrait n'avait pas été une si bonne idée que ça. « C’est exactement ce que je compte faire… » répliqua-t-il alors en lâchant ses dossiers et en se huant vers moi avant de m'attraper par le col de ma blouse et de me plaquer contre le mur de derrière. Je me laissais totalement faire, accusant le coup. « Arrêtes-toi, je tremble. » disais-je d'une voix moqueuse. Ce qu'il ne savait pas était que cette absence de trois mois m'avait totalement changé. Avant j'aurais lancé direct un uppercut du tonnerre. Maintenant j'y allais par réflexion. « Je ne compte pas te frapper, Priape. » Prononcer son prénom m'arracha une grimace de dégoût. « Mais saches que ces locaux sont probablement filmés, que tu risques gros et que...Oh merde, que dirait notre chère Elia si elle apprenait que tu m'as gentiment démonté le portrait ? Hum ce serait mauvais pour ta réputation ça coco. » Grosse blague, je n'en pensais pas un mot. Subitement la situation ne m'amuse plus du tout et je posais une main ferme sur la main qui retenait ma blouse. « Mais ta proximité me gène donc tu vas quand même me lâcher tout de suite où je te pète littéralement ce qui te sers de bras. » terminai-je d'une voix très sérieuse.

Il faisait celui qui ne comprenait pas, ne faisant qu’accentuer mon agacement. « Je parle de ton mariage avec Elia ! » Il l’avait prise par les sentiments, utilisant l’état de santé de sa mère pour obtenir un oui de la part de la cabot. Pour moi, ce mariage n’avait été que manipulation de la part du winthrop. Sa façon de parler d’elle me mis hors de moi. « Bien sur que je la défends, je vais pas te laisser la déshonorer en parlant d’elle comme ça parce que moi, je tiens à elle. » lui répondis-je avec colère. « Vous êtes peut être plus ensemble à l’heure actuelle mais tu pourrais lui montrer un peu plus d’estime. » Je sais pas ce qui m’énervait le plus : son petit numéro ou le fait que de son côté, ma meilleure amie, elle, ne s’était jamais abaissée à ce genre de chose. Elle aurait pu passer son temps à le critiquer, le traiter de salop ou de tout autre nom d’oiseaux, surtout que ça aurait justifié après ce qu'elle avait enduré avec lui, mais non, Elia avait toujours eu un comportement plus que correct lorsqu’elle parlait de son ex et de leur ancienne histoire. « Je devrais surement pas te le dire mais elle, elle t’a jamais manqué de respect de la sorte ! » Peut être que maintenant qu’il le savait, il arrêterait d’être aussi insolent. J’avais eu du mal à ne pas lui coller mon poing dans la figure, mais lorsqu’il me provoqua avec ses révélations sur les sous vêtements de la jeune femme qu’il conservait comme des reliques en grand psychopathe qu'il était, cela me fit perdre mon sang froid. La vision de ce sale type reniflant les petites culottes d’Elia entraina chez moi une pulsion de violence. Là, plaqué contre le mur, Théo restait impassible. Je me serais attendu à ce qu’il riposte, ou au moins qu’il cherche à se défaire de mon emprise. Il préféra m’informer qu’il ne comptait pas me frapper avant d’évoquer les caméras qui devaient surement enregistrer tout ce qui se passait dans ces couloirs puis de parler d'Elia et sa réaction si elle avait vent de cette altercation. Il lança alors une menace qui me passa au dessus de la tête. Je relâchais la blouse du jeune homme dans un geste brusque, non pas parce qu'il m'effrayait, mais parce qu'il y avait du vrai dans ses paroles. De plus, j’étais peut être exacerbé par ses propos et son attitude, mais j’allais pas non plus cogner un type qui refuser la confrontation. « Tu sais quoi ? T’as raison, tu vaux pas la peine que je me salisse les mains en te cognant, tu vaux pas non plus la peine que je compromette ma réputation ici… En fait, tu ne vaux rien. Je sais vraiment pas ce qu’Elia a pu te trouver. Alors renifle bien ses petites culottes parce que c’est tout ce qui va te rester d’elle à présent ! » répondis-je avec dédain.

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« Je parle de ton mariage avec Elia ! » Pardon ? Je restais littéralement sur le cul, le regardant de travers. « Tu oses dire que j'ai manipulé Elia pour qu'elle se marie avec moi ? C'est elle qui t'a raconté ça ?! » Là j'étais on ne plus choqué. Elle n'avait pas pu lui dire une telle chose non ? Sachant que dans l'histoire c'était limite elle qui avait insisté pour qu'on le fasse, qui m'avait convaincu pour faire plaisir à ma mère. Jamais je ne l'avais manipulé. « On t'as jamais appris à ne pas l'ouvrir quand on ne connaît ni le un quart d'une histoire ?! » Non mais pour qui se prenait-il ? C'était quoi que cette réputation qu'il essayait de me coller sur le dos sérieux. Mes nerfs commençaient à virer au rouge cramoisi avec lui et il allait pas faire long feu avec moi, je pouvais bien lui garantir. « Bien sur que je la défends, je vais pas te laisser la déshonorer en parlant d’elle comme ça parce que moi, je tiens à elle. Vous êtes peut être plus ensemble à l’heure actuelle mais tu pourrais lui montrer un peu plus d’estime. » Bon sur ce point il n'avait pas tord, mais hors de question que je le lui avoue. Je n'aurais plus qu'à aller raconter à Elia comment j'avais osé parler d'elle avant qu'il n'aille le colporter en multipliant la chose. « Je me fous de ta façon de penser si tu savais. Je parle de qui je veux comme je veux vu que les autres ne se gênent pas pour en faire de même sur moi. » Je secouais la tête, me sentant littéralement énervé par la situation. « Je devrais surement pas te le dire mais elle, elle t’a jamais manqué de respect de la sorte ! » Elle était une bonne personne, moi pas, fin de l'histoire. Je ne répondis pas, me contentant de chercher à énerver encore plus le Dunster jusqu'à ce qu'il ne m’attrape par le col de ma blouse avant de me coller contre un mur. Je ne le menaçais pas, restant impassible mais je prenais bien soin de lui dire deux-trois vérités bien placées. Bien que l'envie de ne pas lui péter la gueule ne se faisait pas ressentir. « Tu sais quoi ? T’as raison, tu vaux pas la peine que je me salisse les mains en te cognant, tu vaux pas non plus la peine que je compromette ma réputation ici… En fait, tu ne vaux rien. Je sais vraiment pas ce qu’Elia a pu te trouver. Alors renifle bien ses petites culottes parce que c’est tout ce qui va te rester d’elle à présent ! » Je ne sus si ce que je lui avais dis avait marché ou pas, mais le jaune me relâcha aussitôt. Puis bizarrement, ses paroles glissèrent contre mon corps. « Pour qui tu te prends très franchement ? Tu t'sens populaire ? Tu t'sens plus pisser ? » Je le regardais alors avec un air de dégoût. « Qu'est-ce que tu crois Qu'Elia va cesser de me parler du jour au lendemain parce que tu lui diras mille et unes saloperies sur mon compte ? Parce que tu le lui demanderas ? Tu n'es même pas un véritable ami vu que t'as osé la sauter comme bon te semblait ! » Sur ce point, la colère me gagna fortement et je me rapprochais de lui. « Tu n'es personne à mes yeux. Et je n'ai ni compte à te rendre, ni commentaires ni menaces à recevoir de ta part, suis-je clair ? »

« Elle n’a pas eu besoin de me raconter quoi que ce soit, je me suis fait mon idée tout seul. » J’aurais du ressentir de la pitié pour ce type qui avait perdu sa mère. J’étais pas quelqu’un qui se délectait du malheure des autres, je faisais plutôt preuve de compassion habituellement. Là je n’y arrivais pas. On avait tous nos épreuves dans la vie, j’avais moi même perdu des êtres chers et en aucun cas je n’avais utilisé ce chagrin pour justifier une fuite ou des blessures que j’avais infligé aux autres. « Ce n’est parce que tu n’es pas heureux que tu devais lui faire endurer tout ça. Tu te rends pas compte dans quel état elle était quand tu l’as laissée. Tu crois qu’elle est partie en tournée juste pour l’éclate ? » Non elle avait eu besoin de fuir Harvard pour l’oublier lui, parce que son image, ses souvenirs, leurs souvenirs, étaient partout sur le campus. Théo se moqua de mes remontrances sur sa façon de s’exprimer à propos d’Elia, attitude qui ne m’aida pas à changer d’avis à son propos. Qu’est-ce qu’Elia avait bien pu trouver à cet idiot ? Elle méritait mille fois mieux. D’ailleurs, j’avais fini par céder à une pulsion violente, plaquant l’interne contre un mur, me contenant néanmoins pour ne pas aussitôt lui enfoncer mon poing en pleine figure. Puis je me raisonnais : pas ici, pas maintenant. Je le relâchais, mais mon petit élan de colère ne l’avait nullement calmé. « Ca n’a rien à voir avec ça, avec ma cote de popularité ou quelque chose comme ça. J’ai pas envie de décevoir les gens à qui je tiens, contrairement à toi. » Je voulais pas qu’Elia m’en veuille, ou que ma petite amie soit déçue par mon attitude. Et puis j’étais en pédiatrie, je m’occupais d’enfants, quelle serait la réaction de mes chefs si il apprenait que j’avais cogné quelqu’un au sein même de cet hôpital. Pourtant, la suite de ses paroles me mit à nouveau hors de moi et je dus faire appel à tout mon sang froid pour ne pas lui flanquer une raclée. « J’ai pas l’intention de raconter quoi que ce soit à Elia, je me mêle de vos histoires. De toute façon, elle cessera de te parler toute seule, quand elle se rentra compte de combien tu es néfaste pour elle. Oh et pas de leçon sur l’amitié hein… Ce qui s’est passé entre Elia et moi était un accident. Par contre je peux te rafraichir sur ce qu’il y a eu entre Caly et toi. Là c’était de la manigance, de la pure vengeance et tout ça motivé par une réelle envie de nous blesser. » Oui, je n’étais plus avec Caly, j’étais heureux en couple désormais, et quand Théo avait couché avec mon ex nous n’étions déjà plus un couple. Mais à l’époque, j’aimais toujours Caly et de savoir ce qu’ils avaient fait m’avait touché, je l’avais d’ailleurs toujours en travers de la gorge.

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« Elle n’a pas eu besoin de me raconter quoi que ce soit, je me suis fait mon idée tout seul. » Ah ben tiens ! D'un côté, ça me confortait qu'Elia ne soit pas à l'origine de telles calomnies à mon encontre mais d'un autre côté, il confirmait juste l'opinion que j'avais de lui. « T'es aussi con que j'le pensais. » sifflai-je alors avec dégoût. « Tu ne sais rien de ce qu'il s'est passé et ce ne sont surtout pas tes affaires. » Qu'est-ce que je pouvais avoir envie de le cogner bon sang ! « Ce n’est parce que tu n’es pas heureux que tu devais lui faire endurer tout ça. Tu te rends pas compte dans quel état elle était quand tu l’as laissée. Tu crois qu’elle est partie en tournée juste pour l’éclate ? » Je fronçais les sourcils, sentant une grande vague de colère monter de mes entrailles sachant qu'il avait du passer de longues heures à la consoler, ce qui avait pu renforcer leur proximité et autre chose. « Oui est la vaillante personne que tu es à du bien sécher ses larmes, non ? » Je soupirais, reprenant d'un ton plus dur. « Tu savais que c'était elle qui avait insisté pour qu'on se marie alors que j'étais tout à fait contre ? Que si je suis parti c'est surtout pour lui rendre sa liberté ? Je t'ai déjà dis, tu ne sais rien ni ne connaît rien. » Malgré son ignorance, monsieur préférait se faire sa propre opinion quitte à me foutre dans la cage des horreurs. Heureusement qu'il lui restait quand même une petite pointe de bon sens et qu'il décida de me relâcher au lieu de me refaire la face. « Ca n’a rien à voir avec ça, avec ma cote de popularité ou quelque chose comme ça. J’ai pas envie de décevoir les gens à qui je tiens, contrairement à toi. » Ben voyons ! Je levais les yeux au ciel. Il se prenait vraiment comme le vaillant justicier. « Évidemment, t'es un modèle de perfection toi, hein ? Tu déçois jamais personne. » Croisant mes bras sur mon torse, je l'écoutais débiter la suite tout en secouant doucement la tête. Pourquoi je perdais mon temps moi ? « J’ai pas l’intention de raconter quoi que ce soit à Elia, je me mêle de vos histoires. De toute façon, elle cessera de te parler toute seule, quand elle se rentra compte de combien tu es néfaste pour elle. Oh et pas de leçon sur l’amitié hein… Ce qui s’est passé entre Elia et moi était un accident. Par contre je peux te rafraichir sur ce qu’il y a eu entre Caly et toi. Là c’était de la manigance, de la pure vengeance et tout ça motivé par une réelle envie de nous blesser. » Je ne pu m'empêcher de lui exploser littéralement de rire en face. « Œil pour œil, dent pour dent. » me contentai-je de lui répondre méchamment. « C'est Caly qui est venue me chercher, qui m'a séduit, je n'ai fait que me laisser faire. » Je ne mentais pas c'était ce qu'il c'était passé. « Et quand on a un peu de jugeote, de bon sens et de maturité, on sait parfaitement que rien n'est jamais un accident, surtout dans ce domaine-là.» Un accident qu'ils aient couchés ensemble ? Et l'derrière du Pape, il l'avait vu ? Mais ça prouvait juste qu'il ne savait pas se contrôler. « Un accident d'avoir couché avec sa meilleure amie...La grosse blague. » Je repris mon sérieux une nouvelle fois, gardant un calme olympien. « Et après un an et demi, Elia me parle toujours donc c'est pas du jour au lendemain qu'elle cessera, du gland. »

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