où est charlie et winny l'ourson dans le salon, acte I (charline)

Je faisais souvent des blagues de merde, à dire des conneries juste pour déconner avec mes potes. Sauf que là, face à Charline, j'étais genre carrément sérieuse et alors que je criais comme un primate et qu'elle me répondait comme un primate, je lui répondais une nouvelle fois comme un primate -oui parce que jamais deux sans trois- AAAAANNNNN ! Ouais alors là j'allais carrément me consumer, j'avais l'impression que j'allais mourir. J'étais entrain de tomber amoureuse, qu'elle affreuse vie, j'étais terrifiée. Il s'appelle Isaac, depuis le 26 janvier, je sais pas pourquoi c'est tombé comme-ça. C'est parce que je suis allée lui parler dans cette boite et tu me connais quand j'aborde un garçon, il était tout coincé, tout mignon, il me faisait de la peine tu comprends ? Je posais mes mains sur mes joues et ouvrait grand la bouche. Oh mon dieu. Tu crois qu'on meurt quand on a des.... Je déglutit difficilement. Senti... Senti... Sentim... Je posais ma main sur ma bouche, trop choquée de la vie quoi.

T'avais l'impression d'être complètement hystérique dans ta tête. Comme si des petites voix intérieure étaient en train de se battre à l'intérieur de ton crâne et putain, c'était le chaos. Encore pire qu'un lendemain de soirée. Non mais parce que quand tu prenais une affreuse cuite, t'avais juste l'impression qu'une compagnie de singe jouait de la cymbale dans ta tronche mais là, c'était carrément un banquet de pipelette. Et puis si on rajoutait la façon primate de s'exprimer c'était carrément du nawak tout ça. Ouais, enfait c'était du n'importe quoi comme à chaque fois que t'étais avec Carrie. Et.. Whut ? Isaac ? Genre coincé et mignon ? Isaac. Non mais non. Devais y avoir des tonnes d'Isaac avec des balais dans le cul, impossible que vous pensiez au même. « T'as pitié de lui ou tes amoureuse ? Parce que c'est techniquement pas la même chose. » Tu plissais le nez te plongeants dans une réflexion intense alors qu'elle tentait à nouveau de s'expliquer et paf, t'explosais de rire. « Mais non, tu vas pas mourir. Disons juste que tu vas devenir complètement niaise, rire pour rien quand il sera là et transpirer de dingue en sa présence. Rien de bien glamour, c'tout. Mais tu connais déjà cette sensation. » Et bien sûr, tu parlais du fait de ne pas être glamour.

Et là je me demandais ce qu’il pouvait bien se passer dans la tête de Charline, elle était genre carrément stoïque et ça me perturbait. J’étais malade, j’allais mourir, j’étais amoureuse. Merde alors ça ne m’était jamais arrivée, et pourquoi ça devait m’arriver aujourd’hui ? Le créateur de j’sais pas quoi, voulait me punir encore plus ? Je n’en avais pas assez avec ma maladie ? Ouais parce que déjà qu’en temps normal, j’étais totalement hystérique, ben genre là je l’étais encore plus, et ce n’était sacrément pas rassurant du tout. J’avais toujours le pétard que Charlie m’avait mit dans la bouche, je tirais alors une longue taffe dessus, comme-ci c’était la solution à mon « problème ».  Mais non j’avais pitié de lui quand je l’ai rencontré au bar. Il était tout mignon, tout gentil et tout timide, il me faisait de la peine ! J’inspirais alors profondément, repensant à cette soirée où je l’avais giflé, mordu puis frappé, le pauvre avec moi il était pas sortit de l’auberge. Mais j’suis jamais tombé amoureuse, j’sais pas comment ça marche. Y’a genre un bouton on/off ou on peut stopper tout ça ? Dit moi quoi faire Piggy, j’suis perdue et en plus ça fait peur ! Ouais je venais carrément de péter un plomb, en vrai j’étais terrifiée.

Non mais parce qu'il fallait quand même avouer que Carrie, c'était pas le top du sexy han ? Rien à voir avec Chrissy que t'avais eu l'occasion de voir une ou deux fois. Elle, elle était bonne, elle avait de beau cheveux et tout ça. Carrie.. C'était Carrie le flan quoi. Mais elle était belle quand elle dormait. Quoi que t'avais pas vraiment eu l'occasion de la voir dormir. D'ailleurs, t'avais toujours en vision la fois ou elle s'était vomit dessus en rigolant. Bref, c'était pas le moment de parler de ça de toute façon. Là, t'essayais de savoir si c'était le même Isaac que celui avec qui tu t'étais envoyée en l'air dans un placard à balais mais pour le moment, elle semblait trop paniquée pour que tu oses vraiment poser cette question. Puis ça pouvait attendre non ? « Donc tu tombes amoureuse d'un mec qui te fais de la peine ? » Triste, elle risquait de vachement tomber amoureuse si elle fonctionnait comme ça en fait. Mais au pire, c'était pas tes histoires han. « Malheureusement, non. Tu peux pas stopper ce genre de truc et.. » Pourquoi est ce qu'Aaron venait de s'imposer dans ton cerveau comme ça d'un coup ? Non, non. T'étais pas en train de tomber amoureuse de lui, impossible. « Tu sais, si tu veux vraiment que ça marche, ça peut être beau. Bon, ça fais mal aussi mais y a un peu de positif quand même. »

Je trouvais vraiment pas que je ressemblais à un flan, et puis avec Carrie on était jumelles identiques alors que y’avais pas de différence à voir, c’est juste que j’avais carrément plus de personnalité quoi, ben ouais dans le fond, j’étais parfaite, drôle, charmante, attachante, bref, j’étais moi quoi et ça c’était la plus belle chose au monde. C’est comme ça que je repensais au moment où Charline s’était foutue à poil sur le balcon, en criant « Je suis la pute de Jack ! Titanic prends moi. » Ouais fallait avouer que cette nui j’avais bien ris avec elle, enfin plutôt j’avais bien ris sur elle. Je suis tombé amoureuse d’un garçon que j’essayais de dévergonder. Pourquoi on disait « tomber » ? Tout simplement parce qu’on savait quand devenant amoureux, la chute pouvait être difficile, et c’est surtout de ça dont j’étais terrifiée. J’ai vraiment peur, ça ne m’est jamais arrivé, et là il débarque dans ma vie comme ça. J’ai peur de le faire souffrir… Je mordis ma lèvre inférieure puis je tirais une nouvelle taffe sur mon joint, le finissant par la même occasion. Je recrachais la fumée, les yeux perdus dans le vide.

Mais alors juste un peu. Parce que en fait, y avait pas mal de point négatif dans l'amour. Déjà, on ne pouvait plus coucher avec tout le monde sous peine de déclencher une guerre mondiale. Ensuite, les mecs c'était hyper chiant. Ils jouaient aux flics voulant tout contrôler et privait leurs copine de liberté. Puis ça faisait hyper mal quand ça partait en conflit et avec deux filles comme vous, ça partait forcément en conflit. C'était obligatoire avec vos deux caractères de merde. Parce que ouais, vous étiez vraiment des connes quand vous vous y mettez. « Ah ben bravo, tu t'es foutu dans un sacré merdier. » Tu secouais la tête dépitée alors que tu prenais le sachet de coke vidant un peu de poudre sur la table. Ouais, fallait vraiment que tu prennes une dose et alors ? Tu tassais le tout avant de sniffer le rail alors que Carrie reprenait la parole. « Je crois qu'on est les même.. Tu devrais.. J'sais pas.. C'est réciproque au moins ? » Parce que sinon, ça serait totalement la lose et.. Au final, tu pouvais même pas lui donner de conseil ou quoi que ce soit puisque t'étais totalement nulle dans ce domaine. Toi, Charline Kovalevski n'était certainement pas la mieux placé pour tenter de l'aider en quoi que ce soit concernant ce sujet.

Les conversations avec Charline, elles étaient toujours mouvementés, mais j’aimais ça, autant dire que je m’ennuyais jamais avec elle. Et c’était probablement pour ça que nous étions devenues meilleures amies, pas vrai ? Quoi qu’il en soit, je venais enfin de lui dire que je m’étais mise dans une merde pas possible. Moi, amoureuse ? Bon sang, ça promettait sérieusement d’être comique. Et puis, dans un sens je me demandais comment marchait le concept du « couple ». Est-ce qu’on faisait des trucs du genre tâches et gnian-gnian comme tout ces films à la télé ? Je grimaçais à cette idée Mais je sais ! Bon sang… Pourquoi ça tombe sur moi… Je mordis ma lèvre inférieure alors que je posais mon regard sur la poudre qu’elle venait de mettre sur la table. J’en attrapais un peu de mon côté, puis je sniffer à mon tour mon rail. Penchant la tête en arrière, j’inspirais profondément. Je pense… Oui je crois… En tout cas je sais qu’il tient à moi. Mais d’ailleurs comment c’est possible hein ? J’suis un boulet, on s’attache pas à un boulet, si ? Je baissais brutalement ma tête alors que j’observais ma meilleure amie avec de gros yeux, bon sang que je n’aimais pas cette situation. Et puis j’y connaissais rien, et j’étais terrifiée, j’avais vraiment l’impression d’avoir chopé une maladie incurable et c’était super désagréable là tout de suite, comme situation.

Fallait être réaliste mais te demander des conseils sur l'amour c'était comme vouloir confier sa vie à un tueur en série. Suffisait de voir les ravages que tu avais pu faire. Premièrement avec Joshua, tu l'aimais tellement et pourtant, tu l'avais trompée. Tu l'avais trompée et t'avais jamais autant souffert que lorsqu'il était partit. Puis Demyan, que tu avais trompée lui aussi alors que putain, c'était beau ce que vous partagiez. Suivait Nate, Phoenix et Aaron qui semblait être ta dernière victime. Tu savais que t'allais lui faire du mal à lui aussi, tu le faisais toujours. « C'est ça le problème, ça nous tombe dessus et on ne peut rien éviter. » Tu fermais les yeux faisant surgir dans tes pensées tes propres problèmes avant de reporter ton attention sur Carrie. Aujourd'hui, il s'agissait d'elle et pas de toi. Et fallait que tu la soutiennes même si t'avais aucune idée de quoi dire ou faire pour tenter de la réconforter. De toute manière, c'était trop tard. Elle avait des sentiments pour ce type et partant de là, tu ne pouvais rien effacer, c'était comme ça. « Faut croire que si.. J'pense que les hommes aiment s'attacher à ce qui est pas commun, compliqué. T'es totalement ce genre de personne Carrie. » Alors non, ce n'était pas étonnant au final. C'était presque logique.

J’avais l’impression d’être totalement perdue, j’avais besoin des conseils d’une amie. De ma meilleure amie. Je lui parlais d’Isaac, j’essayais de réaliser moi-même et pourtant plus j’y pensé et plus je pensais que c’était insensé. J’étais du genre à être une tornade et ça ne pouvait jamais être trop positif dans mon cas. On ne peut rien éviter… Je me fis un deuxième rail de coke, avant de l’inspirer profondément avec ma narine. Je fermais les yeux en inspirant profondément. Tout ça, n’avait aucun sens, vous ne trouvais pas ? Et Charline connaissait-elle l’amour ? T’es déjà tombé amoureuse toi pas vrai ? Je mordais ma lèvre inférieure, est-ce que j’étais entrain d’essayer de me rassurer ou un truc dans le genre ? Les hommes n’aiment pas ce qui est commun, et sur ce point, j’étais d’accord avec elle. Isaac n’avait cessé de me montrer à quel point je comptais pour lui, et pourtant j’étais une tarée, j’avais de sérieux problèmes psychologiques. N’en parlons plus ! J’ai envie de faire la fête, pas toi ? Je souriais grandement, voulant éviter de parler de ce sentiment que je ne connaissais pas encore.

Est ce que tu avais déjà précisée à quel point tu étais nulle pour réconforter les gens ? Parce que tu l'étais clairement. Et même si Carrie était ta meilleure amie, tu n'avais absolument aucune idée de quoi lui dire pour qu'elle se sente mieux. Peut être parce que toi aussi t'étais complètement nulle dans ce domaine et que t'y comprenais rien ? Ouais, ça devais pas mal jouer sur tout ça tiens. « A qui le dis tu.. » Tu savais très bien que rien ne pouvait être évité. Sinon, t'aurais tout fait pour ne pas avoir Nate, ni Aaron, ni rien de tout ça. Et malheureusement, ça t'étais tombée dessus et tu ne pouvais rien faire contre. T'arrivais pas à te battre contre tout ça parce que fallait croire que l'amour, c'était pas évitable. « Ouais.. J'suis même.. Amoureuse là. » Gosh, c'était dur à dire. Ça rendait les choses encore plus réelles et t'aimais pas du tout ça mais c'était la réalité de toute façon. « Ouais, j'pense que c'est carrément une bonne idée tiens.» Et puis vous en aviez toutes les deux drôlement besoin. Histoire de ne plus penser à rien et d'évacuer un peu le trop plein de sentiment qui pouvait être présent.