(flashback) Je croyais t'avoir perdu à jamais

Thélia ღ

Presque deux mois que ma vie avait changé du tout au tout. En fait, ça remonte à bien avant que tout a changé. Depuis la demande de la mère de Théo, ma vie avait prit un tournant incroyable. En quelques semaines j'étais passée de célibataire à mariée avec mon ex fiancé, uniquement pour faire plaisir à sa mère qui allait nous quitter sous peu. Je me rends compte combien c'était fou de faire ça mais j'y avais tenu et on était allé jusqu'au bout. Ma nouvelle vie n'était pas des plus simple, parce que vivre avec son ex avec qui on est marié, c'est très étrange. Mais surtout j'avais reçu une folle proposition, l'occasion de ma vie. Une offre qui ne se refuse pas et qui ne se représenterait surement pas à nouveau. On m'avait contacté pour intégrer une troupe de danse, c'était juste parfait pour me faire reconnaitre et devenir une danseuse pro, celle que j'avais toujours souhaité être. Bien que des contre m'avaient fait réfléchir à dire oui ou non, un pour avait fait pencher toute la balance.. Des mois que lui et moi nous étions plus ensemble. Des mois que notre amour n'était plus ce qu'il était et encore moins notre couple. Le temps n'avait rien su réparer, malgré mes espoirs. Même pas ce mariage avait su changer quelque chose, puisque j'avais simplement eut droit a recevoir des papiers de divorce, lors d'un beau matin. Sans même m'en informer qu'il faisait la démarche, il était passé à l'acte. Cette boule que j'avais eu dans la gorge et dans le ventre était inexplicable. Il avait osé mais comme si c'était pas suffisant il avait osé déserter sans dire un au revoir, sans prévenir. Une fois de plus il s'apprêtait a foutre le camp sans se retourner et cette fois j'étais pas là pour le retenir n'ayant eu personne pour m'en informer, mais je ne l'aurais peut être pas retenu si j'en avais été au courant. Après tout, s'il recommençait c'est qu'il souhaitait me sortir de sa vie pour de bon. Voilà donc pourquoi j'avais dit oui pour cette tournée. Je voyais ceci comme l'opportunité de réaliser mon rêve mais aussi d'oublier cet homme, cet homme que j'avais aimé fougueusement, bien que je savais que ce n'était pas une simple tournée qui arriverait à me le faire oublier, mais au moins je serai bien assez occupé et loin de tous les lieux et personnes qui me le rappellent constamment. Les au revoir avait été compliqué, surtout avec mon fils que j'avais laissé à mon frère, mais je me débrouillais pour venir le voir aussi souvent que possible et ne pas trop m'éloigner du Massachusetts même si je n'avais pas toujours le choix. Voilà donc quelques temps que je bougeais de ville en ville et depuis un jour je me trouvais à Hartford dans le Connecticut. Je m'étais déjà renseignée sur la distance avec Cambridge et c'était à seulement 1 h 30 de voiture, ce qui reste très correct. J'avais prévu de m'y rendre pas demain mais le lendemain, étant quelques jours à Hartford. Pour le moment, je sortais d'un énième entrainement et me dirigea vers l'hôtel où je logeais avec le reste de la troupe. Prenant une bonne douche, je sortis pour profiter un peu de la ville et avoir des tas de chose a raconter à mon fils. Je me baladais dans les rues, regardant les boutiques par ci par là, entrant dans certaine, puis d'autres. Achetant un petit souvenir à Matys puis des petits cadeaux à mes proches dont j'avais pas perdu le contact. Deux sacs dans les mains, je continuais mon chemin jusqu'à voir un visage très familier que je reconnus parmi la foule. M'arrêtant tout d'abord, je clignais des yeux en secouant la tête. Tu rêves Elia, voilà ce que je me disais intérieurement. J'avais l'impression de voir mon ex à quelques mètres de moi, en chair et en os. Mais je devais halluciner, mon subconscient devait prendre le dessus, pourtant non. Je décidais de continuer mon chemin, prêtant plus attention à cet homme que je devais prendre pour l'ex winthrop. Mais passant devant lui, je ne pus m'empêcher de le regarder pour avoir confirmation et alors que mes jambes poursuivaient leur chemin, ma tête restait figé sur le visage du jeune homme qui se trouvait être en effet Théophyl. & sans m'y attendre, bien trop perdu dans mes pensées, mes souvenirs et l'homme qui faisait battre l'organe qui me fait vivre, je ne fis pas attention à ce qui se trouvait devant moi, soit cette poubelle dans laquelle je rentrais dedans de plein fouet. Putain dis je en regardant l'objet qui était sur mon chemin. Putain car je venais de me faire assez mal mais aussi car putain qu'est ce qu'il foutait là. Pourquoi devait-il se trouver sur ma route alors que l'on était plus à Cambridge. C'est pas comme si le Connecticut n'est pas assez grand, pas comme si les Etats Unis ne possèdent pas assez d'Etat pour qu'on puisse continuer nos chemins sans tomber sur l'autre. Mais a croire que seules les montagnes ne se croisent jamais..

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Elle était là... À seulement quelques pas de moi et inexplicablement comme si le temps ne s'était jamais écoulé, mon cœur s'était mit à battre follement. Je pouvais l'observer au loin, toujours aussi belle qu'avant, déambuler entre les personnes tout en savourant ce moment qu'elle s'appropriait seule dans des boutiques. Je me sentais alors indigne de cette place, comme si je n'avais pas le droit d'être là en train de la regarder, surtout pas avec tout ce que je j'avais lui fait subir... Mais pour le pourquoi du comment je m'étais retrouvé à endosser le rôle d'un voyeur ou même d'un espion, était une tout autre histoire. J'étais fou. J'étais le pire des fous et à mon humble avis je l'avais toujours été. Toujours été et ne l'avait jamais avoué. Du moins, ceux qui me côtoyait et qui l'avait fait, le savait. J'étais assez fou pour demander la main d'une fille au bout de six mois, fou pour en avoir épouser une autre à Vegas lors d'une voyage, fou pour m'être battu dans un ascenseur, fou pour m'être perdu dans des égouts et assez fou pour essayer de me souvenir de mon ancienne vie. Des mois après quitté Harvard, je me retrouvais encore plus démuni et perdu que jamais. Après le décès de ma mère et le faux mariage que j'avais arrangé avec Elia, les choses étaient parties en catimini. Je m'explique : Il avait fallu que ma mère tombe malade pour que je sois enfin réuni avec la femme que j'avais toujours aimé dans des conditions des plus ou moins favorables. La jeune femme quand à elle, avait accepté de m'épouser mais plus pour accéder à la dernière requête de ma mère que pour me satisfaire moi. Et j'avais toujours su et compris qu'elle s'était forcée, mais n'en avait jamais pipé mot. Total, après un mariage arrangé et de nombreuses péripéties passées entre nous -entre autre nos ruptures et ma perte de mémoire- et surtout après avoir brièvement vécu ensemble, le coup fatal était tombé et ma mère s'en était allée. Si jamais je m'étais mentalement préparé pour ce choc, je n'avais fait que me voiler la face. Et comme Elia n'avait plus à respecter ses engagements, j'avais alors décidé de lui rendre sa liberté et j'avais un matin prit quelque affaires et je lui avais juste laissé une lettre en guise d'adieux. Une semaine plus tard, elle avait du recevoir une autre lettre lui disant que le mariage était annulé. Comment l'avait-elle prit ? Je n'en avais aucune idée. Tout ce que je savais, c'est que j'avais fui. Sans un dernier au revoir pour personne, j'avais quitté mon cursus à Harvard et ma vie à Cambridge, pour prendre le grand large. J'avais tout délaissé. Études, appartement, amis et femme. J'étais alors parti à l'aventure sans jamais demander mon reste à personne, ne pensant jamais au lendemain, vivant au jour le jour. Le problème était, que j'avais plus vécu dans une spirale qui me rappelait mon ancien moi, que je peinais à vivre mon présent. Je revivais alors inlassablement cette époque durant laquelle tout allait pour le mieux pour moi. Mais après avoir prit un vol direct pour Londres et y être resté un mois afin de liquider les biens de ma défunte mère, j'avais prit un autre vol direct en direction de Sydney ou j'y avais passé un autre mois à travailler dans un hôpital comme bénévole. Mais j'avais beau essayer de refaire une nouvelle vie et d'enterrer ce passé qui me retenait de force, je savais que j'avais encore une tâche que je ne pouvais fuir toute ma vie. Celle-ci était de revoir la jeune femme que j'avais aimé de tout mon cœur afin de lui donner des explications car je savais que je les lui devais. Dites que je n'avais pas la conscience tranquille, que je ne le démentirais pas. Dans tous les cas, un matin après avoir passé une nuit de plus à me retourner dans mon lit, en sueur et parfois submergé par des cauchemar dont le sens m'échappait, je su que mon devoir était de rentrer à Harvard afin de la retrouver, surtout après avoir donner des nouvelles à personne et avoir limite fait croire à ma propre mort ou mon kidnapping. Plus les jours passaient et plus je ne cessais de me demander comment continuait la vie là-bas, surtout comment se portaient les amis que j'avais eut mais encore plus, la femme qui m'avait retourné la tête à maintes reprises. Ce fut un lundi vers quatorze heure que je reprenais un troisième avion afin de rentrer aux Etats-Unis après plusieurs mois sans y avoir mis les pieds. Pour faire court, une fois que je m'étais retrouvé à Harvard, je m'étais rendu compte que bien des choses avaient changés. Mon appartement, bien que poussiéreux, était désormais désert et peu accueillant, surtout après y avoir connu la vie avec la jeune femme en tant que mon épouse et son fils. Et une fois sur le campus avec un manque de sommeil de vingt-quatre, les quelques proches que nous avions eut en commun et qui avaient presque frôlé la crise cardiaque en me reconnaissant, m'avaient apprit qu'Elia n'était plus là. Peu après mon départ, elle avait aussi décidé de prendre le sien et de faire je ne sais quelle tournée je ne sais où. Ni plus ni moins, j'avais réussi à retrouvé sa trace en pistant sa carte de crédit et j'avais ainsi découvert son emplacement actuel. Hartford dans le Connecticut. Cela se trouvait qu'à une heure trente de route et retrouvant mon imposant 4x4 laissé à l'abandon pendant des mois dans le parking de ma résidence, je pris la route sans plus y réfléchir. Alors oui j'étais fou. Fou et bien trop impulsif. J'avais découvert en quelques clics l'adresse de son hôtel et le nom de sa troupe. J'avais alors prit soin de me garer près de celui-ci et ce fut avec une joie immense que j'avais pu apercevoir sa silhouette à travers le par-brise de ma voiture. Je m'étais presque recroquevillé sur moi-même lorsqu'elle était passée à côté de moi sans se rendre compte de rien et j'étais ensuite précipitamment sortie de ma voiture afin de la suivre dans les rues commerçantes. La fatigue et les heures de conduites ne se faisaient plus ressentir, tellement l'excitation avait prit le dessus sur mon corps et lorsque son visage reconnu le mien, je me passais la langue sur les lèvres nerveux, ayant prit position contre un muret, les bras croisés sur la poitrine, tel un prédateur qui observait sa proie, bougeant au moindre de ses gestes pour être sur que je ne perdrais pas sa trace. Avais-je le droit de débarquer à nouveau dans sa vie comme si de rien n'était ? Absolument pas. Mais si je voulais survivre et arrêter de vivre dans le passé c'était probablement quelque chose que je devais faire. Lorsque la jeune femme s'était alors arrêté afin de m'observer, mon regard n'avait pas quitté sa personne même si mon cœur s'était arrêté dans ma cage thoracique. Et lorsque celle-ci passa à quelque centimètres de là où je me trouvais, suivant avec mon regard et ma tête son passage devant moi, mon souffle se fit plus court et mes pensées se précipitèrent dans ma tête. Puis, finalement, son regard revint à se poser sur mon visage cerné et mon corps plus musclé qu'autrefois et un petit sourire se dessina malgré moi sur celui-ci. « Putain » Reprenant mes esprits, je constatais que la jeune femme venait littéralement de rentrer dans une poubelle, sacs en main, et je fronçais les sourcils devant l'ironie de la scène. Je m'attendais à l'observer faire encore plus de boutiques, non la voir rentrer dans une poubelle. Fin bref, je n'avais pu m'empêcher de me décoller du muret afin de faire un pas dans sa direction juste pour vérifier de loin qu'elle allait bien. « Si je ne m'abuse, cette poubelle ne t'avais rien fait. » dis-je d'une voix claire et puissante, tandis que je songeais que moi j'avais fait tout le contraire. Je l'observais alors tout en la dévisageant plus, ne faisant pas attention aux personnes qui déambulaient autour de nous. « Bonjour Elia, ça fait...longtemps. » Oui, tel était le mot. Elle devait sans doute se poser des questions et encore plus m'en vouloir, mais peut-être que dans le fond, elle serait contente de me revoir...

Thélia ღ

Six mois ce sont écoulés depuis l'accident de Théo et sa perte de mémoire, six mois durant lesquels on était séparé mais pourtant j'avais toujours eut des sentiments pour lui. Six mois où j'avais essayé de lui faire retrouver la mémoire, puis de le reconquérir même sans ses souvenirs et après qu'il retrouve tout, j'avais encore eut espoir que cet amour soit à nouveau là. Cet espoir de ne plus le partager avec toutes les filles de Harvard et de Cambridge. Mais tout était anéanti après son départ et malgré ça, trois mois ce sont écoulés et même si je n'espérais plus rien du tout désormais, j'avais rien oublié de lui, de nos souvenirs, notre histoire ni mes sentiments. Alors ça me semblait évident que ça ne pouvait pas être lui en face de moi, juste une hallucination. Une envie forte que je ressentais au fond de moi. Pourtant non, je ne rêvais même pas, puisqu'en passant devant lui, je constatais que je ne l'avais pas confondu avec un autre. Et le pire dans tout ça c'est qu'il me regardait lui aussi, il ne bougeait pas et me fixait simplement. Merde alors, m'avait-il reconnu ? Etait-il aussi surprit de me voir, que je l'étais de le voir ? Aucune idée et la poubelle dans laquelle je rentrais, vint enlever toutes mes questions. Si j'avais voulu la jouer en douceur et passer incognito, c'était foiré. Ne le voyant pas venir vers moi, ce fut sa voix que je reconnus si bien. « Si je ne m'abuse, cette poubelle ne t'avais rien fait. » Cette voix que je n'oublierais jamais. Cette voix que je connaissais par coeur et que je n'avais plus entendu pendant si longtemps que ça me paraissait une éternité. Mon coeur se serra dans ma poitrine avant de battre à une allure gigantesque. Lui aussi il avait reconnu cette voix. Mais la colère restait présente et je ne pus m'empêcher de me tourner vers lui d'un air totalement pas contente. « Bonjour Elia, ça fait...longtemps. » enchaina t-il alors que je fis un sourire rempli d'ironie. Théophyl, un revenant lançais je avec un autre sourire des plus faux. Même si une part de moi était super heureuse de le revoir, de le savoir toujours en vie et que j'avais mille et une question à lui poser et que je voulais également me jeter à son cou pour le serrer fort contre moi et sentir son odeur une nouvelle fois. Tout comme me blottir à nouveau contre lui, cependant, ce qui ressortait au premier abord n'était pas du tout ça. Non puisque son départ précipité, son annonce du divorce ainsi que son absence de nouvelles avaient déclenché une colère et frustration immense en moi. J'avais accepté plein de choses par amour et pour lui, mais là je pouvais pas l'accueillir comme si de rien n'était. Trois mois a m'ignorer, pourquoi aujourd'hui ça change ? D'ailleurs comment est ce possible qu'on retombe l'un sur l'autre alors qu'on a tous les deux quittés Cambridge finis je de dire comme si je me parlais à moi même et à voix haute. Blessée de le voir ici et venir vers moi comme si rien n'était, j'essayais de ne rien montrer, c'est pourquoi je repris chemin, tout en jetant un regard en arrière, de façon discrète pour voir ce qu'il allait faire.

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Je l'avais suivit. Je n'avais fait que ça et à l'heure actuelle je me devais bien de lui avouer. Mais pas tout de suite. Préalablement j'essayais de faire passer mon arrivée comme une lettre à la poste, sachant pertinemment qu'elle ne devait pas être très heureuse de me revoir surtout après ce que je lui avais fait. Dire que je n’espérais pas le contraire ne serait que mentir, mais au moment ou je m'étais rapproché d'elle, j'eus comme une espèce de boule qui se formait dans le creux de ma gorge. Et même si je tentais de prendre une voix pleine d'assurance afin de lui reparler après trois mois sans avoir donner de nouvelles à personne, je savais que je me sentais que comme un lâche finalement. Je n'avais même pas ri lorsque la jeune femme avait littéralement foncé contre une poubelle et au contraire, je n'avais eut un sourire que pour le moment où elle avait croisé son regard avec le mien, prétextant durant de longues minutes qu'elle ne me reconnaissait pas. Peut-être avait-elle pensé sur le coup qu'elle voyait un revenant ou qu'elle avait une hallucination mais pourtant non, j'étais bel et bien là face à elle. Une partie de mon être ne souhaitait que partir en courant, l'autre -peut-être plus réfléchi et ambitieuse- ressentait ce besoin de tout expliquer de mettre un temps posé sur ma vie. Ce ne fut alors qu'après m'être rapproché de la jeune femme pour lui adressé quelques mots que celle-ci ne prit la parole. « Théophyl, un revenant » répondit-elle du tac-o-tac avec un sourire ironique. Je voyais jaune alors qu'elle venait d'employer mon prénom en entier, chose qu'elle n'avait fait que très rarement et qui signifiait carrément et clairement qu'une chose : qu'elle m'en voulait. Et je ne pouvais pas moi lui en vouloir pour cela, car elle en avait bien toutes les raisons. J'haussais les épaules avec un sourire en coin, avec une expression qui disait ''ben ouais c'est bien moi.'' Mais je m'abstenais de répliquer à voix haute ce genre de phrase, assez effrayé par la tournure que pouvait prendre les choses et par les battements affolés de mon cœur. Elle n'avait pas changé. Et je pouvais bien constater que l'emprise qu'elle avait sur moi, non plus. « Trois mois a m'ignorer, pourquoi aujourd'hui ça change ? D'ailleurs comment est ce possible qu'on retombe l'un sur l'autre alors qu'on a tous les deux quittés Cambridge » Je papillonnais alors des yeux, cherchant un sens à ses paroles tandis que mon regard s'était perdu sur ses lèvres qui avaient bougé au rythme de sa voix. Je sais, je savais me laisser distraire facilement avec cette bombe atomique. Mais je n'eus pas le temps de répondre que la jeune femme s'en allait déjà. Levant les yeux au ciel, je me mis à la suivre, mais tout en gardant un certain espace entre nous deux, me situant un peu loin derrière elle. « Quoi, ça ne te fait pas plaisir de me revoir ? » demandais-je en levant un peu les bras avant de les laisser retomber le long de mon corps tout en tentant la taquinerie comme si de rien n'était. « Et techniquement parlant, ce n'est pas un hasard si l'on retombe l'un sur l'autre...Non, comment dire...Je t'ai cherché. Puis retrouvé. » Comment ? Je n'allais certainement pas lui avouer, Néanmoins, tout en disant ce genre de phrase, je m'étais arrêté, l'observant continuer sa marche, me demandant si elle allait suivre son chemin ou s'arrêter car j'avais attisé sa curiosité.

Thélia ღ

J'avais trop de fois céder à la tentation face à sa gueule d'ange et a chaque atouts qu'il possède. Il lui suffisait de poser son regard sur moi pour me faire fondre. Alors quand c'était ses lèvres ou bien ses mains, c'était juste pire. A chaque fois je retombais dans ses filets, encore et encore. Mais cette fois je devais dire stop. J'avais pas le droit de recommencer encore. Au final, je pouvais m'en prendre qu'à moi même qu'il s'amuse a partir de ma vie, puisque je le laissais y revenir sans conséquence, toujours prête a retomber a ses pieds. Il fallait que je lui tienne un peu plus tête et c'est ce que je faisais en ce moment même, mais fallait être forte, vraiment forte pour ne pas craquer face a lui. « Quoi, ça ne te fait pas plaisir de me revoir ? » entendis je derrière moi alors que j'avançais après lui avoir lancer un petit pique. Là n'est pas la question répondis je sèchement et tout en marchant. Contente de le voir, oui je l'étais, mais de là a lui donner cette satisfaction non, pas tout de suite du moins. « Et techniquement parlant, ce n'est pas un hasard si l'on retombe l'un sur l'autre...Non, comment dire...Je t'ai cherché. Puis retrouvé. » Je marchais encore tout en pensant et me posant des tas de questions et imaginant des tas de choses. C'est alors que l'info arriva jusqu'à mon cerveau et que je m'arrêta aussitôt de marcher, restant d'abord dos à lui un moment. Me tournant peu après, je le vis a quelques pas de moi, lui aussi figé. Je m'avançais alors d'un pas déterminé vers lui, telle une bombe. Pardon ? Comment ça c'est pas un hasard ? Pourquoi m'as tu cherché ? Oui j'étais de nature curieuse et là il en avait trop dit, il devait finir de vendre la mèche. Il me devait au moins ça non ? Arquant un sourcil, les mains sur les hanches je le regardais en attente d'une réponse alors que je me demandais pour quelle raison il avait voulu me chercher. Pourquoi il se faisait passer pour mort pendant plus de trois mois pour ensuite venir me retrouver ? Qu'est ce qui ne tournait pas rond chez lui ? J'allais décidément jamais pouvoir tourner la page sur sa personne, sur notre histoire. Il s'éloignait a chaque fois, me faisait comprendre que je devais me mettre en tête que nous deux c'est fini, qu'on ne peut plus vraiment être dans la vie de l'autre, pour revenir à la charge au moment ou je commence a me faire une raison. Le faisait-il exprès ? J'en doute mais c'est ce qui se passait encore une fois. Vaudrait peut être mieux se rendre dans un café ou un parc pour discuter non ? lui demandais je sans vraiment attendre une réponse. On allait pas rester immobile en plein milieu de la rue a discuter. Un endroit posé ou à l'air libre c'était bien. Soit pour m'empêcher de lui crier dessus soit au contraire pour m'y pousser.

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Je ne faisais que la suivre, une fois de plus, pour ne pas changer la chose. En même temps, j'aurai pu paraître bien sot si jamais je m'étais attendu à ce que la jeune femme reste auprès de moi afin de me faire un grand sourire et m’accueillir à bras ouverts. Non, je m'attendais plutôt à ce qu'elle ne sorte son calibre 45 ainsi que la pelle qui allait avec afin de m'achever. C'est donc sans aucun étonnement que je me rendis compte que la jeune femme que je n'avais vu ni parler pendant des mois reprit son chemin en m'ignorant presque. « Là n'est pas la question » Je venais tout simplement de lui demander si elle n'était pas heureuse de me revoir alors que je la suivais pas vraiment à la trace, mais pas trop loin d'elle non plus. Comment expliquer qu'un sentiment presque vainqueur s'emparait de mon être. Elle n'était pas non plus si mécontente que ça de me revoir. Bon d'accord, elle ne devait pas péter la joie non plus et les envies de meurtre à mon égard ne devait pas manquer, mais au moins, elle ne me l'avait pas dit de voix haute. Un sourire limite satisfait s'était installé sur mes lèvres alors que je la suivais toujours, avant de me stopper à mon tour. Il était vrai que j'étais assez nerveux par la tournure de la situation, mais au point ou j'en étais je ne pouvais plus reculer. Je devais aller au bout des choses. « Comment ça c'est pas un hasard ? Pourquoi m'as tu cherché ? » Un homme doté de bon sens aurait immédiatement reculer en voyant une telle bombe sexuelle se ramener aussi vite vers soi. Mais pas moi. Je ne bougeais guère, guettant ses réactions, l'observant me toiser limite furax alors que je venais de lui avouer que je l'avais suivi. « Non ce n'est pas un hasard. Et je t'ai cherché pour...te revoir évidemment mais aussi...Te donner des explications. » Je fixais alors son regard que j'avais tant de fois contempler et mon cœur s’accéléra, si vite que j'en fus déstabilisé et je repris aussitôt. « Si tu ne veux pas d'explications, je comprendrais et je repartirais d'où je viens...Mais après tout ce temps, j'estime que tu as le droit de savoir ce qui m'a prit par la tête de tout abandonner d'un coup. » Je baissais mon regard tout en me passant une main dans les cheveux avant de relever la tête pour la contempler à nouveau. Je m'attendais alors avec appréhension à ce qu'elle me dise de rebrousser le chemin mais elle me surprit pour la première fois depuis qu'elle avait accepter de m'épouser. « Vaudrait peut être mieux se rendre dans un café ou un parc pour discuter non ? » Elle n'avait pas eut une mauvaise idée. En même temps, nous étions plantés au milieu d'une rue. « Je te suis. » Je ponctuais mes paroles d'un petit sourire avant de la suivre, marchant à sa hauteur cette fois-ci. « C'est peut-être déplacé de ma part que de te demander comment tu vas ? Ou..pourquoi tu es aussi partie d'Harvard.. ? » disais-je en tentant de faire une conversation d'une manière assez maladroite. « Celui-là semble correct ? » proposai-je ensuite en montrant d'un signe de tête un petit café offrait ses portes aux touristes et qui ne semblait pas vraiment bondé vu l'heure.

Thélia ღ

« Non ce n'est pas un hasard. Et je t'ai cherché pour...te revoir évidemment mais aussi...Te donner des explications. » Je l'écoutais et je ne pipais mot pour pouvoir écouter la suite, parce que y devait y avoir une suite, si c'était pas le cas, j'étais prête a bondir pour la lui demander tout de suite, maintenant. Hors de question que j'attende plus s'il se proposait à répondre à chaque question que je m'étais posée et a enlever tous ces doutes qui pavaient parcouru sans cesse dans ma tête et qui continuait encore. « Si tu ne veux pas d'explications, je comprendrais et je repartirais d'où je viens...Mais après tout ce temps, j'estime que tu as le droit de savoir ce qui m'a prit par la tête de tout abandonner d'un coup. » Pour une fois il estimait bien. Je suis d'accord dis je en lui proposant par la suite d'aller en parler dans un parc ou un café. C'était comme il le souhaité, mais rester ici comme des poteaux n'était pas une bonne idée. Je sentais les regards se poser sur nous, chaque passant se demandant à quoi on jouer ou faisant les curieux a savoir si on se dispute ou non. « Je te suis. » Je vis aussitôt le sourire qui se dessina sur ses lèvres, un sourire que je connaissais si bien et que j'avais eu si souvent eut le droit. Un sourire qui faisait facilement chavirer des coeurs et qui avait fait tomber le mien. Un sourire qui en disait long et qui donnait juste envie de me jeter sur ses lèvres. Pourtant je ne pouvais pas et c'est bien pour ça que je tournais aussitôt le regard pour me mettre en marche vers un café ou parc. « C'est peut-être déplacé de ma part que de te demander comment tu vas ? Ou..pourquoi tu es aussi partie d'Harvard.. ? » Aux côtés du jeune homme, j'avançais à la recherche d'un lieu où on pourrait se poser, quand j'eus droit à sa question, qui me fit automatiquement tourner le visage en sa direction. Oui je le trouvais déplacé de me poser cette question, j'avais envie de réponses avant de devoir m'expliquer moi sur mon départ et compagnie. J'ai eu une proposition pour faire une tournée dans un spectacle de danse. Le genre de proposition qu'on a pas deux fois dans une vie, surtout sans audition répondis je en restant assez vague. Parce que si ceci était bien l'une des raisons de mon départ, celle qui m'avait encore plus poussé était de pouvoir m'éloigner d'Harvard et de Cambridge dans l'unique but de ne pas devoir continuer à vivre dans chaque lieux où j'avais passé mon temps avec lui. C'était surement pas facile de passer tout son temps dans les endroits où on allait avec son ex, alors qu'on tente de l'oublier et de tourner la page. Alors même si vivre loin de mes proches étaient douloureux, ça me permettait de revivre et de respirer à nouveau, dans des villes différentes. Des villes dans lesquelles je ne suis jamais allée et surtout pas avec Théo. « Celui-là semble correct ? » Je portais mon regard vers le café qu'il m'indiquait et hocha la tête pour approuver. Peut importe le lieu j'aurais dit oui. Je voulais en finir avec mes questions et trouver des réponses. De plus, je risquais pas de croiser quelqu'un qui viendrait nous interrompre, pas comme à Harvard où l'un comme l'autre on connaissait des centaines de gens. J'entrais ainsi la première, tenant la porte pour qu'il puisse lui aussi pénétrer à l'intérieur du café. Celui ci sentait délicieusement bon. L'odeur du café, des pâtisseries et de tout ce qui allait avec, venait à moi alors que mon estomac exprimait dans un silence absolu que tout ceci lui donnait bien envie. Cherchant une table du coin de l'oeil, je me dirigeais vers une qui était au fond de la pièce, bien éclairé mais pas trop et où l'on était peu entouré. M'installant sur une des deux banquettes, je me glissais contre la vitre, laissant ainsi le jeune homme s'installer. Je craignais alors qu'il fasse comme la dernière fois où nous avions été dans un café ensemble, soit la cafétéria d'Harvard. Cette fois où je m'étais retrouvée à vomir dans les toilettes, lui me tenant les cheveux. Tu veux boire un truc peut être ? lui demandais je tout en faisant signe a un serveur de venir vers nous. Car moi je comptais bien me boire un petit quelque chose. Histoire d'avoir quelque chose a trifouiller durant notre discussion. Je commandais donc un cappuccino pour ma part. Eh bien je t'écoute.. dis je sans perdre de temps. Valait mieux en finir une bonne fois pour ensuite se séparer à nouveau ou peut être repartir sur de bonnes bases non ?

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Chercher à la revoir pour lui expliquer ce qui m'était passé par la tête après notre mariage c'était quand même l'une des idées les plus farfelues qui avait jamais germé dans mon esprit. Évidemment, celle de l'abandonner avait été la pire de toute mais fallait bien commettre des erreurs dans la vie pour pouvoir avancer. « Je suis d'accord » Au moins elle ne me repoussait pas et semblait apte à écouter les explications que j'avais à lui fournir. Ensuite, suite à ça je me rendis compte soudainement que je ne savais pas vraiment quoi lui donner comme explication et ça c'était comment dire... ? Dérangeant. Penser à ces explications c'était simple, mettre des mots dessus et les exprimer à voix haute c 'était largement plus délicat. Surtout si mon interlocutrice n'était autre qu'Elia. Je ne pu alors m’empêcher de lui demander pourquoi elle avait décidé de quitter Harvard surtout aussi peu de temps après mon départ. Avais-je été un élément déclencheur dans sa quête à partir super loin de tout ceux qu'elle connaissait ? Sans vraiment trop savoir pourquoi je me sentis immédiatement coupable. J'avais comme qui dirait limite ruiné sa vie en y apparaissant dedans. « J'ai eu une proposition pour faire une tournée dans un spectacle de danse. Le genre de proposition qu'on a pas deux fois dans une vie, surtout sans audition » Je lui lançais un petit regard en biais assez impressionné par ce qu'elle me racontait. « Tu as eu raison d'accepter... Et ça se passe bien ? Je constate que t'es quand même à une heure et plus de route d'Harvard... Ta famille ne te manque pas trop ? » Contre toute attente, je ne pus me demander quelle aurait été sa décision si jamais on lui aurait proposé ce genre d'offre alors que j’étais encore marié à ses côtés. Peu après quelques minutes de marche, on dégota un petit café dans lequel j'entrais à sa suite, la suivant, je m'installais avec elle sur une banquette face à la sienne, jetant un rapide coup d’œil à nos alentours mais surtout gardant un bon contact visuel sur sa personne. J'aurai du être en mode timide, la fuyant un peu, mais je n'avais pas parcouru tous ces kilomètres pour garder la tête baissé face à elle et juste fixer mes cuisses. « T'as changé. » lâchais-je finalement de but en blanc avant qu'elle n'appelle un serveur pour qu'il vienne nous prendre notre commande. « Tu veux boire un truc peut être ? » Elle se commanda un cappuccino tandis que je me tournais vers le serveur qui relookais littéralement mon ex-copine. Instinctivement, un de mes poings se serra alors qu'il était posé sur la table et je me passais la langue sur les lèvres. Toutes mes erreurs avec la jeune femme me revenaient en pleine poire. « La même chose. » disais-je finalement de façon sèche. « Eh bien je t'écoute.. » Le serveur venait à peine de partir et je le fixais encore du regard tandis que la jeune femme avait reprit la parole m'obligeant à la regarder de nouveau. « J'ai flippé. » Je marquais une pause, laissant ces mots résonner comme ci ils étaient la réponse à tout. « J'ai flippé, je me suis barré et j'ai encore tout gâché. » J'haussais alors les sourcils d'une façon blasé. Le décor de noël suite à l'approche des fêtes semblait subitement plus attrayant que la conversation. Je me défilais et je le savais. « Un habitué des boulettes dans mon genre ne perds jamais ses bonnes habitudes...Je voulais juste que tu saches que si je suis parti ce n'est certainement pas à cause de toi mais parce que j'ai flippé...Et que je me doutais que tu ne pourrais pas vivre éternellement comme ça. » Je me stoppais, m’arrêtant juste sur ces mots mystérieux d'une voix triste.

Thélia ღ

Il n'avait pas besoin de connaitre toutes les raisons qui m'ont poussé à partir, surtout pas quand ça le concernait et que ça pouvait être flatteur. Flatteur dans le sens où si j'étais restée à Cambridge j'aurais eu du mal a avancer sans lui et avec tous nos souvenirs qui me hantaient. Bien que parfois ils reviennent au galop, c'était bien plus simple dans des villes où nous avions pas été ensemble. « Tu as eu raison d'accepter... Et ça se passe bien ? Je constate que t'es quand même à une heure et plus de route d'Harvard... Ta famille ne te manque pas trop ? » Il devait se douter que oui. Il savait combien la famille signifie beaucoup pour moi, combien c'est important d'avoir un bon rapport avec eux, d'en être proche, de les voir souvent et combien je les aimes. Alors oui ils me manquaient mais un peu de changement ne faisait pas de mal. J'avais toujours grandit avec mon frère à mes côtés et tous mes cousins. Pour une fois j'étais seule et livré à moi même. Bien sur que si, surtout mon frère et Matys. Mes parents également mais j'allais pas faire ma vie avec eux et je les voyais pas si souvent quand j'étais à Cambridge. Tandis que Sacha, je vivais avec lui et Matys ben c'est mon fils alors ce sont les deux qui me manquent le plus. Vraiment beaucoup. Puis on entra dans un café, s'installant tranquillement. « T'as changé. » lança t-il alors que je faisais signe à un serveur de venir vers nous. Celui ci arrivant aussitôt, je n'eus pas le temps de lui demander pourquoi cette remarque, mais seulement s'il avait envie de boire quelque chose, alors que je commandais un cappuccino et qu'il prit la même chose. Qu'entends tu par j'ai changé ? demandais je une fois que le serveur s'éloigna de notre table. Curieuse de savoir ce qu'il pensait et pourquoi il trouvait que j'avais changé. Savoir surtout si c'était en bon ou en mauvais selon lui, bien que je ne voyais pas comment il pouvait juger que j'avais changé en mal en seulement dix minutes. Je repris la parole en lui disant que je l'écoutais et que j'attendais ainsi les explications qu'il me devait et qu'il voulait me donner. « J'ai flippé. » « J'ai flippé, je me suis barré et j'ai encore tout gâché. » « Un habitué des boulettes dans mon genre ne perds jamais ses bonnes habitudes...Je voulais juste que tu saches que si je suis parti ce n'est certainement pas à cause de toi mais parce que j'ai flippé...Et que je me doutais que tu ne pourrais pas vivre éternellement comme ça. » Je ne comprenais pas vraiment où il voulait en venir, surtout pour le fait qu'il est tout gâché. J'aurais dit qu'il avait déconné de partir comme ça à nouveau, de donner aucunes nouvelles et de disparaitre mais de là à dire qu'il a tout gâché je ne comprenais pas. Je veux dire on était pas ensemble, c'était pas comme si on était vraiment marié, par choix, et qu'il avait fuit sans raison, juste comme ça. Qu'est ce que tu as gâché ? Et de quoi je n'aurais pas pu vivre éternellement comme ça ? On aurait du divorcé tôt ou tard je te l'accorde mais surement pas dans ces conditions là. Surement pas sans en être averti, recevant juste des papiers de ton avocat et me laissant bouche bée face à ces documents. Me prévenir aurait été la moindre des choses je pense, même un simple texto pour m'en informer que le recevoir de but en blanc si soudainement.Le serveur arriva à nouveau avec nos deux cappuccinos et je le remercia avec un petit sourire tout en baissant légèrement la tête. Reportant mon visage vers Théo, j'attendais les nouvelles réponses à mes questions. En attendant je pris une gorgée de mon café.

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« Bien sur que si, surtout mon frère et Matys. » Évidemment, je m'étais attendu à ce genre de réponse de la jeune femme, sachant pertinemment qu'elle affectionnait tout particulièrement sa famille et je me doutais bien que travailler assez loin d'eux devait bien la peser. J’acquiesçais juste d'un mouvement de tête avant d'entrer en sa compagnie dans un petit café et d'avoir à peine le temps de lui dire que je trouvais qu'elle avait changé alors qu'un serveur était venu vers nous afin de prendre notre commande. A mon goût, il l'avait un peu trop regarder, mais à l'heure qu'il était, je n'avais plus aucun droit de veto sur la jeune femme et je savais parfaitement qu'elle le savait aussi. Grosso modo je devais juste fermer ma gueule et laisser les autres la mater à leur guise. Ce détail me dérangeait fortement et j'avais beau me dire que je ne l'aimais pas juste parce que c'était mon ex-petite amie , il y avait comme une petite voix dans mon fort intérieur qui me disait qu'en vérité c’était bien plus que ça. Secouant la tête, je reportais mon attention sur la femme qui me faisait face alors qu'elle reprenait mes mots. « Qu'entends tu par j'ai changé ? » Je fixais alors son regard me demandant comment elle pouvait me poser une telle question alors que pour moi ça semblait tout à fait évidemment. « Parce que tu as l'air d'avoir une plus grosse poitrine. » dis-je d'une façon totalement sérieuse. Puis après avoir créer un certain blanc, je laissais un sourire flotter sur mon visage, me retenant d'exploser de rire. « Parce que ça fait trois mois que je ne t'ai pas vu et que ça fait du bien. Et que tu le veuille ou pas, je te trouve changé. » Ouais il y avait bien ce petit quelque chose qui me turlupinait. Pour ma part, elle ne pouvait pas dire que j’étais rester le même. Je possédais toujours cette même expression fatiguée, les mêmes cernes mais mes cheveux étaient un peu plus longs et j'avais largement prit en poids à cause de mes nouveaux muscles et les heures passées dans les salles de sports pour faire ressortir ma frustration. J'avais pas envie de lui demander si jamais elle me trouvait changé à mon tour mais ce n'était pas qu'une apparence, c'était une certitude. Vint finalement le tour des explications. Je tentais du mieux que je pouvais d'expliquer ce qu'il m'était passé par la tête mais je ne faisais que dire des bafouillages et autre confusions. « Qu'est ce que tu as gâché ? Et de quoi je n'aurais pas pu vivre éternellement comme ça ? On aurait du divorcé tôt ou tard je te l'accorde mais surement pas dans ces conditions là. Surement pas sans en être averti, recevant juste des papiers de ton avocat et me laissant bouche bée face à ces documents. Me prévenir aurait été la moindre des choses je pense, même un simple texto pour m'en informer que le recevoir de but en blanc si soudainement. » Je baissais alors la tête, confus. Elle avait raison et je le savais surtout lorsqu'elle me parlait de divorce et qu'elle y assimilait l'expression tôt ou tard. Le serveur arriva alors avec nos commandes et j'attendais à ce qu'il soit parti pour prendre le temps de répondre. « Partir comme je l'ai fait c'était tout gâcher. Accepter que tu m'épouses pour ma mère c 'était tout gâcher... » Je marquais une pause avant de me pencher un peu par-dessus la table. « Bien que je ne te cache pas que j'en avais envie... » Je repris ma position initiale comme si je n'avais rien avouer avant de continuer. « Je suis qu'une grosse tâche sur ton parcours Elia. Nous n'aurions jamais du laisser les choses déraper si loin. J'ai préféré disparaître. Un divorce silencieux sans soucis. Tu n'avais qu'à signer ces papiers, moi disparaître et tu aurais pu faire ce que tu voulais et continuer comme si de rien était. Tu avais déjà bien souffert à cause de ma parte de mémoire. J'en avais déjà bien souffert....Crois-moi ou pas, attendre plus longtemps pour au final divorcer ça m'aurait achevé. » Je marquais une pause faisais tourner le café entre mes mains avant d'en prendre une gorgée. Je le trouvais dégueulasse mais bon, je n'allais pas le dire pour autant. « Je suppose que tu m'en veux et que tu ne penses pas comme moi et que tu en as tous les droits. Si tu veux aussi me frapper pour être parti comme un voleur tu peux. »

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