Nice to see you again | NATE & DELILAH

Priape, Isaac ? Quelle aller être la prochaine rencontre du passé que j'allais faire ? Je n'en savais rien mais je n'étais pas pressée de le savoir. En effet, en quittant la ville je n'avais pas laissé derrière moi que de bons souvenirs, en fait j'avais laissé plus de mauvaises personnes derrière moi que de bonnes, en même temps, si cela avait été le contraire je ne serais pas partie. J'allais donc à cette sortie avec plusieurs mathers avec une légère peur de l'inconnu, de ne pas savoir qui j'allais recroiser. Très vite, l'ambiance de la soirée et l'alcool coulant à flot me firent oublier on appréhension. J'étais vraiment bien dans cette confrérie pas prise de tête et fêtarde, cela me permettait de me divertir et de continuer de penser à autre chose que le décès de ma sœur. Plus la soirée avançait et plus l'alcool coulait dans mes veines et dans celles des hommes présents. Des lourdeaux, il y en avait partout et ce soir j'étais visiblement celle qui avait hérité du pire. Alors qu'il me collait sur la piste de danse j'avais tenté une excursion aux toilettes mais rien n'y avait fait, il m'attendait à la porte et une fois au comptoir pour prendre un nouveau verre il ne me décolla pas devenant même de plus en plus entreprenant alors que je commençais à rechigner assez haut et fort pour qu'une âme charitable vienne me sortir de se merdier. Oui j'avais plutôt un sale caractère qui me permettait de me sortir de pas mal de situation mais face à sa force, j'étais plutôt impuissante.

La décadence. Ouais, je crois que j'étais vraiment entrain de couler là. J'en ai clairement marre de ma situation en ce moment, et j'ai juste envie de me changer les idées sinon je risque de péter un câble chez moi. Je n'arrête pas de penser à ma dernière entrevue avec Charline, qui s'est très mal passée d'ailleurs. En y repensant, je me dis que j'ai pris la bonne décision, je ne pouvais pas rester avec une fille qui m'a pris pour un con du début à la fin. J'ai toujours la fâcheuse tendance à tomber sur des connasses, et la Mather n'a pas fait exception. Je me suis dit qu'aller boire un ou plusieurs verres en boîte ne pourrait pas me faire de mal, car en ce moment, je n'arrive à faire que ça. Réviser ? Même pas la peine d'essayer, j'y arrive juste pas. Du coup, j'arrive au People's Republik vers une heure du matin, y'a déjà pas mal de monde mais je n'y prête pas attention. Je me dirige directement vers le bar pour me commander un whisky. Et là, je commence à entendre une fille qui se plaint d'un gars. Encore un gros relou à mon avis. Du coup, mon sang ne fait qu'un tour et je me lève instinctivement de mon tabouret pour aller le remettre à sa place. Je l'attrape par le haut de son col, plantant mon regard dans le sien. « Soit tu te casses tout de suite, soit j'te fracasse la gueule, t'as le choix. » Sur ces mots, je lâche le type et attends qu'il se barre. Heureusement, il prend la bonne décision et rebrousse chemin vers la sortie. Je me tourne donc vers la jeune femme, et là, c'est le choc. Delilah. Mais qu'est-ce qu'elle fait là ? J'essaie de cacher ma surprise un maximum, même s'il faut avouer que ce n'est pas facile. « Ça va ? » Ouais, c'est un peu une question banale, mais je suis tellement sur le cul que je ne sais pas quoi dire d'autre.

Je désespérais qu'un homme censé vienne à mon secours, pour une fois que j'en avais besoin il n'y avait personne. Même le barman qui aurait pu appeler un mec de la sécurité ne le fit pas. Et finalement, joie bonheur dans ma vie un mec non loin de moi vint se mettre entre nous deux choppant le gars par le col et lui faisant peur. Lorsqu'il le relâcha je n'eus pas le temps de me demander si son intimidation avait été efficace qu'il avait déjà filé. J'allais le remercier lorsqu'il se tourna pour me faire face et que je ne pus que le reconnaitre : Nate. Mon dieu mais qu'est ce qu'il faisait là ? La dernière fois, enfin la seule fois aussi, que je l'avais vu, c'était en France alors que je m'étais exilée pour pouvoir passer outre mon chagrin. J'avais eu un vrai coup de cœur pour ce type mais il avait dû repartir je ne sais où et à priori ici et je ne l'avais plus vu. C'était un véritable choc de le voir là devant moi maintenant mais je ne pouvais pas prendre mes jambes à mon cou pour m'enfuir afin de ne pas prendre le risque de tomber sous son charme une nouvelle fois, surtout si il était en ville et moi aussi maintenant... A moins que le destin nous ait réuni à nouveau dans la même ville par pur hasard, ce à quoi je ne croyais pas. " Nate ! Qu'est ce que... " J'aurais aimé savoir cacher un peu plus ma surprise, un peu comme lui quoi, mais c'était impossible. " Qu'est ce que tu fais là ? " Je n'avas jamais eu de nouvelles de sa part, et je n'avais pas cherché à lui en donner il fallait bien le reconnaitre, et maintenant il revenait comme ça d'un coup ? C'était assez bizarre je n'avais pas imaginé me retrouver face à lui.

Je suis déjà de mauvaise humeur, alors quand je vois un espèce de connard entrain de chercher des noises à une fille, je ne peux que répondre. Et puis quand je vois qu'il s'agit de Delilah, ça ne peut qu’accroître mon énervement. Ça fait une éternité qu'on ne s'est pas vus, et autant dire que ça me fait vraiment bizarre. J'arrive pas à croire qu'elle soit là, devant moi, c'est étrange. On ne s'est pas revus depuis Paris, et même si elle m'avait manqué quand j'étais parti aux États-Unis, je ne l'avais pas rappelé. Manque de temps ? Peut-être. Surtout qu'à cette époque là, je n'étais pas vraiment dans mon assiette, avec ma sortie de prison, ma rééducation et tout le bordel. Apparemment, Delilah est surprise de me voir ici, bien que j'habite à Cambridge depuis un petit moment maintenant. « Et ben.. J'habite là. » J'peux répondre quoi d'autre ? En fait je suis légèrement pris de cours, et je constate d'ailleurs qu'elle n'a pas changé, elle est peut-être même encore plus jolie qu'avant. « Et toi alors ? » demandais-je ensuite, essayant de me détendre un peu face aux derniers événements de ma vie. Je m'assieds donc sur le tabouret à côté d'elle, buvant une gorgée de ma boisson alcoolisée préférée.

Il vivait ici, enchantée de le savoir je ne m'en serais pas doutée, en même temps, à Paris nous n'avions bizarrement pas parlé trop de nos vies et surtout pas de l'endroit où nous vivions à longueur de temps. " Tu vis ici depuis longtemps ? " J'étais assez surprise que nous ne nous soyons pas rencontrés avant si il était là depuis un petit moment mais c'était la vie et c'était parfois assez bizarre. " J'habite ici aussi depuis septembre, enfin je suis revenue en septembre... " Mes yeux croisèrent les siens et se baladèrent de haut en bas. Il n'avait pas changé, il était toujours aussi beau, peut être même un peu plus. Je secouais finalement la tête sortant de ma rêverie et retombant sur terre pour le remercier d'avoir virer le gros lourd qui me gonflait depuis un petit moment. Oui je préférais changer un peu de sujet parce que c'était vraiment bizarre de le retrouver comme ça d'un coup, je ne m'y attendais pas. " Au fait, merci pour le mec, je n'arrivais pas à m'en défaire mais tu n'étais pas obligé ! "

C'est quand même weird de la revoir, mais j'essaie de ne pas rester planté comme un con, la bouche ouverte. Le petit échange de banalités me fait doucement sourire, j'ai l'impression qu'on est des étrangers. Peut-être que nous le sommes devenus en tout cas, car au final, on ne connaît pas grand chose l'un de l'autre. « Ça fait environ deux ans que je vis à Cambridge oui. » Un peu après la terrible bombe qui avait eu lieu à Harvard en fait. Et puis, j'ai fait pas mal de rééducation avant d'attaquer les cours. Delilah m'apprend à son tour qu'elle n'est là que depuis le début de l'année scolaire. Je me demande pourquoi je ne l'ai pas revu avant d'ailleurs.. Certes, Harvard est une grande université mais on arrive toujours à croiser des gens qu'on connaît en général. « T'étais sur Paris tout ce temps ? » Reparler de la ville dans laquelle on s’était rencontrés, et de cette ville dans laquelle on s'était plu surtout.. c'est bizarre. Mais bon, je suis célibataire maintenant, je m'en fous. J'esquisse un petit sourire en coin quand elle remercie pour mon geste. A vrai dire, je suis juste très à fleur de peau en ce moment, et il ne faut pas que je croise trop de gens que je n'aime pas ou qui font chier leur monde, sinon je risque de pas être très gentil. J'avale d'une traite le whisky que j'avais commandé. « Je t'en prie, j'allais pas te laisser dans la merde comme ça. »

Deux ans qu'il vivait ici ce qui remontait à peu de chose près à la bombe ou quelque temps après. Il était arrivé quand j'étais partie et pourtant c'était bien en France, lors de l'un de ses voyages que nous nous étions rencontrés et que nous avions eu une brève histoire. L'histoire avait été courte mais je l'avais vraiment appréciée et surtout cela n'avait pas été comme avec la plupart des hommes, une nuit et plus rien... " Oui j'étais à Paris tout ce temps d'ailleurs c'est bien dommage que tu n'y sois pas revenue, j'aurais aimé te revoir. " Me faire draguer et draguer faisaient parti de mon quotidien au vu de la vie que j'avais décidé de mener mais là, avec Nate, c'était différent, presque gênant. Je lui souris lorsqu'il m'indiqua qu'il n'avait pas pu me laisser dans la merde avec le type, toujours aussi gentleman. " J'insiste quand même... Enfin parlons de toi, tu n'as pas l'air d'être au meilleur de ta forme je me trompe ? " Même si notre histoire avait été plus que courte et que nous ne connaissions rien ou presque l'un de l'autre, je sentais qu'il n'était pas dans son assiette, surement ce petit truc qui passait si bien entre lui et moi.

Delilah était donc à Paris pendant toutes ces années.. En fait, je le savais dans un sens, et pourtant je ne suis jamais retourné en France pour la voir. Peut-être que ça aurait pu mené à quelque chose, on sait jamais. Et apparemment, elle aussi avait envie de me revoir. J'esquisse un petit sourire -plus blasé qu'autre chose compte tenu de ma situation actuelle- mais je souris quand même. J'ai un peu de mal à croire à ce que me disent les femmes en ce moment, mauvaise expérience quand tu nous tiens. « Ah oui ? Pourquoi ? » demandais-je alors, plongeant mes prunelles dans les siennes. Dans d'autres circonstances, cela m'aurait sûrement plus intéressé, mais j'essaie tout de même d'y porter un peu d'intérêt. Delilah n'y est pour rien dans les problèmes que je traverse, et je n'ai pas envie de lui faire payer ma mauvaise humeur. D'ailleurs, elle devine que ce n'est pas la joie chez moi. C'est bien, je suis pas trop difficile à déchiffrer apparemment. Je bois mon whisky d'une traite, en recommandant un au passage, et hausse les épaules. « Pas vraiment non. Rien de bien intéressant, t'en fais pas. » Menteur Nate, mais faut bien des fois.

" Pourquoi quoi ? Pourquoi est ce que j'aurais aimé te revoir ? A toi de le deviner ... " Je n'avais pas perdu l'âme de séductrice avec laquelle il m'avait connu pendant ces deux ans alors qu'il fasse attention à lui où il pourrait bien retomber dans le panneau... Mais il n'avait pas l'air totalement en bonne forme pour le forme enchainant les verres et affichant une petite mine légèrement triste. Lorsqu'il tenta d'évacuer le sujet en le qualifiant de non intéressant je dirigeais sa tête en face de la mienne avec l'une de mes mains pour pouvoir le regarder bien droit dans les yeux, des yeux toujours aussi beau d'ailleurs, je pourrais croiser cet homme cent fois, cent fois il me ferait craquer. " Ca a été bref entre nous, mais je t'ai cerné assez rapidement et je sais que ce qui n'a pas d'importance et n'est pas intéressant ne te mettrait pas dans cet état. Passe à la casserole ou je te fais boire jusqu'à ce que je puisse te faire dire tout ce que je veux... " Et lui faire faire tout ce que je voulais aussi au passage cela ne serait pas mal.

Alors comme ça, elle veut jouer ? En temps normal, ce genre de choses m'aurait plu, et j'aurai moi-même continuer à la taquiner. Mais là, je n'y arrive pas, et je ne sais pas comment agir face à elle. Bien entendu, elle me plaît toujours, et je ne peux pas non plus la laisser filer comme ça. J'esquisse donc un petit sourire en coin, espérant être assez convaincant. « Tu pouvais pas te passer de moi j'imagine.. » dis-je tout de même, ne désirant pas être désagréable ou faux envers Delilah. Je vois qu'elle se rend compte que je ne suis pas au top de ma forme, et malheureusement, elle ne laisse rien passer. J'avais oublié qu'elle avait un fort caractère. Je me retrouve donc face à son visage - un visage de poupée - et écoute d'une oreille distraite ce qu'elle me dit. On dirait qu'elle se soucie de moi à sa manière, c'est mignon je trouve. « Haha il va t'en falloir du temps pour me voir dans un état second. Bon, là j'suis pas trop mal parti tu m'diras.. » Ses dernières paroles me laissent pensif, et je ne me recule pas pour autant, toujours en regardant la jeune femme. « Et qu'est-ce que tu veux me faire ? » Allez Nate, ça sert à rien de te morfondre de toute manière.