SUZIEL ∝ If I Never See Your Face Again

A la base elle arrivait à me comprendre. C'est fou, je suis si prévisible que ça que les gens arrivent à lire en moi comme dans un livre ouvert ? Je me sens con de me montrer gentil. Trop bon, trop con comme on dit, c'est bien ça non ? C'est peut être ça le soucis avec Suzy. Maintenant qu'elle ne me cerne plus, elle agit différemment. J'ai l'impression d'être un pauvre con, celui qu'on utilise quand bon lui semble puis qu'on jette quand on en a plus besoin, pourquoi s'encombrer d'un mouchoir usagé quand on a un paquet neuf - merde j'ai l'impression de partir en cacahuète , c'est à cause de l'heure - Donc quoi ? T'es en train de me dire que tu calculais chacun de tes gestes ? Chacune de tes paroles pour coller à ma personnalité ? demandais-je en fronçant les sourcils.Non, je peux pas croire que c'est ce genre de fille. Je peux pas croire que je me sois attardé sur elle comme ça pour découvrir que c'est l'archétype de ce que je déteste. Mais arrêtes de vouloir contrôler, tu laisses un peu de place à l'imprévu à la spontanéité, je suis même pas sûre que tu connaisses, merde, je me suis trompé sur toi, de A à Z mes nerfs étaient en train de lâcher, finalement c'est ça ? On est entouré que d'hypocrite dans la vie ? De fausses personnes ? Je m'éloigne après avoir jeté ma canette plus loin. Cette fille, finalement, je la connais pas et je sais pas si j'ai envie de la connaître. J'ai pas envie de jouer au rumicube quand je suis avec une personne, j'ai envie qu'on soit vrai avec moi dis-je en la regardant Tu serais capable de l'être ?

J'avais peur. J'appréhendais. C'était horrible comme sensation, horrible comme situation. C'était si rude, si insoutenable, si.. imprévu. Lorsqu'il reprit la parole, je sentis cet horrible goût de sang dans ma bouche; j'avais mordu un peu trop fort. Non, personne ne pouvait s'imaginer ce genre de choses. J'étais correcte, non? Je faisais tout pour simplement aller bien, être heureuse, je voulais juste pas que les choses se passent mal. « N-non.. c'est pas ça, pas exactement ça, c'est pas.. » Je savais vraiment plus quoi dire, je me sentais tellement mal. Lorsqu'il reprit la parole, je pris un sévère coup dans mon coeur. Si, je me connaissais. C'était ça le problème. Si je ne me connaissais pas si bien je ne serais peut-être pas comme ça, tout irait peut-être bien, mais ce n'était pas le cas. Je sentais les larmes me monter aux yeux; quoi, j'dois encore être forte, maintenant? J'en ai marre, j'en peux plus, j'ai plus envie de jouer comme ça. « Tu peux pas comprendre pourquoi j'ai besoin d'avoir le contrôle, de tout calculer, tu peux pas comprendre, puisque tu sais rien, strictement rien de moi! Dis-moi ce que tu sais, hein? Dis le moi! A part où je suis née, qu'est ce que t'en sais des raisons qui font que je suis devenue comme ça? » gueulai-je littéralement, n'ayant rien à faire des gens autour, de ceux qui pourraient m'entendre. Il s'était trompé sur moi. Cela me tira un rire nerveux. Tout le monde se trompait sur moi. Lui, Anastasiya, Teddy, Adriel, tous, tous sans putain d'exception, ils n'étaient rien que des ignorants à mon sujet après tout. « C'est comme ça que je suis véritable, Gabriel. Je peux pas, je pourrais jamais changer, c'est comme ça que je vis, que je survis, que je peux être heureuse. » Me pinçant les lèvres, je repris alors. « Mais j'ai jamais été fausse quand je disais que ça me faisait plaisir de te voir, que je t'appréciais, tout ça, même pour moi, c'est réel. » terminai-je avant de serrer la lanière de mon sac dans ma main, regardant ailleurs; quoi que, je voyais pas grand chose.

Je tombe de haut avec Suzy, je pensais la connaître, mais à vrai dire non, elle avait joué depuis le début avec moi, comme avec tous le monde en l'entendant. Je n'en revenais pas. Je n'avais même pas envie d'y croire. Elle se met à crier, comme si nous étions dans spectacle. Drama queen bonjour. La discrétion elle connait ? Non ta raison je te connais pas et je suis pas certain de vouloir te connaître dis-je en haussant une épaule. Qui me dis que ça sera pas encore un de tes jeux ? Qui me dis que tu tenteras pas de m'amadouer et être la fille qui me convient ? dis-je calmement alors qu'elle devenait hystérique. Mon regard se tournait vers la pizza. J'avais faim. Si je prenais une part maintenant, je passerais surement pour un pauvre con qui n'en a rien à faire si ? Sauf que mon idée s'envolait bien rapidement lorsqu'elle me disait ne pouvoir être heureuse comme ça. Je me relevais, pour m'approcher d'elle, la consoler ? Non, ça serait un euphémisme. J'en ai marre qu'on me mente, qu'on me cache des choses. Y'a que comme ça que tu peux être heureuse Suzy ? T'es heureuse de savoir que toutes les personnes qui t'entoure, n'apprécient que la partie que tu leur montre ? Que des mensonges, au fond, qui t'apprécie réellement si tu ne montres pas qui est là vraie Suzy ? lui demandais-je en la regardant droit dans les yeux, mes mots étaient surement blessant, mais me dire qu'elle n'a fait que jouer un rôle avec moi l'était tout autant. J'ai l'impression qu'on vit pas dans la même réalité. dis-je en secouant la tête, puis finalement, je me lançais, j'attrapais son menton pour écraser mes lèvres contre les siennes, une de mes mains se plaquer contre l'arrière de sa tête, exigeante, je ne la laissais pas partir. L'autre passais sous sa veste pour caresser le bas de son dos. J'en avais eu envie, mais ce dont j'avais envie, c'était peut être avec l'autre Suzy, je suis pas sûre que ses autres facettes me plaises. Mes lèvres se mouvaient contre les siennes pour finalement la lâcher. Je posais mon front contre le sien, petit rictus sur les lèvres, pour finalement avoir un petit rire sarcastique. Tu vois, ça, c'était la mienne de réalité, mais je viens d'apprendre qu'elle était fausse finalement, un peu pathétique tu ne trouves pas ? J'suis pas fait pour vivre des drames, j'en ai assez eu dans ma vie, alors soit tu me dis qui est la vraie Suzy soit .... ce moment je le garderais comme un jolie souvenir et toi ... toi t'en feras ce que tu veux avec toutes tes personnalités dis-je en me reculant un peu, attendant qu'elle me dise que oui, elle allait me montrer la vraie Suzy, qu'elle allait me dire qui elle était, parce que là, j'ai juste l'impression d'avoir été projeté dans Inception

Et c'était ainsi que tout le monde que je m'étais construis commençait à s'émietter. Techniquement, si personne ne savait rien de moi, c'était ma faute; je me refusais à parler de quoi que ce soit de personnel, simplement parce que je n'avais pas envie de m'attacher à quelqu'un qui ne pourrait jamais comprendre l'immense part d'obscurité dans mon coeur. Les psychologues et les thérapies vous aide à aller mieux; mais ne vous dise pas comment aller mieux toute votre vie, et j'avais du trouver cela moi-même, toute seule. « De toute manière, je ne l'aurais jamais dit. » murmurai-je alors. Non, je ne pouvais pas tout conter, tout raconter. « C'est pas un jeu. Ca n'a rien d'un jeu, je n'ai rien à y gagner. Mon but n'est pas d'amadouer les gens, juste de faire en sorte qu'ils ne me détestent pas, même si c'est horriblement superficiel dit comme ça. » continuais-je plus bas. J'avais lacéré l'intérieur de ma lèvre, tellement que la douleur était presque plus présente que l'infâme goût du sang mêlé au goût salé des larmes. Tout ça n'allait vraiment pas. « Je suis heureuse de pouvoir passer des moments comme ceux que je vis avec ces personnes-là. Je sais que personne ne peut m'apprécier entièrement, je ne suis pas capable d'aimer pourquoi les autres pourrait le faire? » dis-je avec un léger rire nerveux avant de reprendre. « Mais personne n'aimerait celle que appelle la "vraie". Au final, je suis presque plus naturelle quand je peux m'adapter, parce qu'au moins, je n'ai pas constamment peur de faire des erreurs. » Non, je n'avais pas de regret à vivre comme je le faisais, non, ce serait trop injuste que je ne doive tout regretter quand je tentais juste d'être heureuse. Déjà, rien que le fait d'ainsi perdre le contrôle ressemblait aisément à celle que j'étais avant de me fabriquer cette combine. Effectivement, sûrement ne vivions nous pas dans la même réalité. Dans le lot des choses improbables, les secondes suivantes avaient une place dans un classement. Je ne savais pas comment réagir, mais je ne pouvais le repousser non plus. J'étais complètement en proie au désarroi, je ne savais vraiment plus quoi faire. Lorsqu'il reprit la parole ensuite, je restais un instant plongée dans son regard, cherchant des réponses au fond de moi même. Je ne pouvais pas, je ne pouvais rien faire de plus. Il était temps d'abandonner. « Tu.. Sache que je ne t'ai jamais menti, cependant. Même si je tentais de m'adapter, je ne me forçais jamais à quoi que ce soit, je t'appréciais vraiment, réellement. J'ai toujours été mauvaise, et j'ai toujours cru que ça se lisait sur mon visage, mais j'ai toujours su faire en sorte de le cacher. Alors je ne vais pas te demander de me pardonner ou de m'apprécier, si tu ne peux pas accepter que je sois ainsi, alors.. il vaut mieux tout laisser tomber. Je ne peux pas, je ne pourrais jamais te dire, te montrer, te laisser entrevoir qui je suis, parce que je suis bien trop faite pour l'ombre et que tu mérites bien mieux que de rester avec une personne comme moi. » Ca me faisait mal au coeur, vraiment. Car c'était là qu'il fallait mettre un point final; je ne suis pas capable de briser ma carapace maintenant, et maintenant que cette partie de moi est découverte, c'est effectivement impossible de penser à un happy ending. « Alors, merci pour tout, Gabriel. » fis-je avec un léger sourire triste avant de tourner les talons.

Ce n'est pas un jeu ? Elle se fou de moi ? Pourquoi ne pas se montrer tel que l'on est avec les gens qu'on apprécie ? Parce que d'après ce qu'elle m'avait dit, c'était le cas non ? Ah moins que ça ne soit qu'un mensonge. Je sais pas, je sais plus. Cette fille n'est décidément pas celle que je croyais. J'avais envie de rire à ce qu'elle me disait, d'ailleurs, je le faisais Mais c'est ça la vie Suzy. C'est pas soit noir, soit blanc, y'a des nuances, 50 nuances de gris dis-je avec un sourire ironique. - Sisi j'ai pu placé cette phrase, je suis fière - Tu ne peux pas plaire à tous le monde c'est comme ça et définitivement, j'avais dans l'idée qu'elle me plaisait de moins en moins. En effet, ce qu'elle venait de me dire était superficielle, mais au fil de notre discussion, c'était l'impression qu'elle me donnait, d'être superficielle. Ca t'arrive souvent de penser pour les autres ? C'est pas parce que toi, t'es pas capable de le faire, que nous n'en somme pas capable. Tous le monde n'est pas superficiel dis-je plus calmement, en la regardant droit dans les yeux, parce que oui, maintenant, je le pensais. tu veux que je te dise quelque chose, les erreurs sont là pour nous faire grandir, pour nous faire apprendre certaine chose, tu te trompe, tu fais une erreur et alors ? C'est là que tu dois la surmonter et ne pas mettre un genoux à terre. T'as peur de quoi ? Qu'on te juge ? Y'aura toujours des cons pour le faire Quitte à ne plus la voir, j'avais envie de faire quelque chose dont j'avais envie depuis un certain moment, poser mes lèvres contre les siennes, lui montrer que ça, c'est vrai, du moins, ce que je pensais être vrai, parce que j'avais apprit à apprécier une de ses facettes. C'est comme je l'avais imaginé, avant. Je fermais les yeux un instant, profitant de sa délicieuse odeur une dernière fois pour finalement me reculer et continuer à lui dire ce que j'avais sur le coeur. Sa réponse, encore une fois, ne fut pas celle que j'espérais, je lui laissé la possibilité de me montrer qui elle était mais elle prenait la tangente, la fuite. Elle est trop faite pour l'ombre ? Je rêve ! Elle se croit dans Star wars ou bien ? Fais comme tu veux Suzy, reste dans l'ombre, reste du côté obscur la force ou une connerie dans ce genre , si c'est ce que tu veux, c'est pas moi qui vais te forcer à changer, après tout, je suis face à une inconnue dis-je en haussant une épaule et c'est sur un ton mélodramatique qu'elle tourne ses talons en me disant merci. J'arque un sourcil avant de la héler Désolé de te couper dans ta sortie mélodramatique, mais mon sac est toujours dans le coffre de ta voiture et tiens, tu m'as coupé l'appétit dis-je en lui fourrant la pizza dans les bras après être arrivé à son niveau pour rapidement, d'un pas pressé, allez contre sa voiture, attendre qu'elle m'ouvre pour que je récupère mon sac

Nous n'avions pas du tout la même façon de voir les choses; c'était comme ça que ça se finissait, finalement, c'était pour cela que j'étais devenue celle que j'étais. Si j'étais détestable à cause de cela, tant pis, simplement, tant pis; personne n'était censé le savoir. « Et bien moi, je ne veux pas de cette vie, on ne peut pas être aimé par tout le monde mais on peut être détestés par le moins de personnes possibles, aussi. » répondis-je plus sèchement. De toute manière, personne ne pouvait comprendre, c'était me blâmer sans me connaître que de parler avec tant d'affirmation que c'était juste ça, la vie. « Mais j'ai pas envie que les gens s'attachent à moi, à ton avis pourquoi est-ce que je ne cherches jamais plus loin que ce que je connais, pourquoi je m'intéresse pas tant aux autres? S'attacher c'est prendre le risque de perdre et je me rends compte que même quand je m'étais promise de ne pas le faire, j'ai fini par manquer à cela. » continuais-je avant de reprendre. « Tu as ta notion de la vie et j'ai la mienne, peut-être que selon les erreurs que tu as faites et celles que j'ai faite, il y a une énorme différence sur la portée que ça a aujourd'hui, d'accord? Je ne dis pas avoir vécu pire que toi, je parle de l'effet que ça a pu avoir sur la façon de vivre maintenant. Alors peut-être que j'en ai marre de me relever constamment, justement, et que je voudrais pouvoir vivre plus paisiblement, en arrêtant d'être constamment jugée pour ça. » Et puis la seconde d'après, il m'embrassait. Je n'étais vraiment pas à l'aise avec ça parce que je n'arrivais pas à comprendre pourquoi, comment on en était arrivé là, et tout lié ensemble semblait n'avoir aucun sens lorsque pourtant il y en avait un bien précis: c'était simplement les dernières révélations que je pouvais faire, parce que je sais qu'il ne m'accepterait pas comme ça et que ce serait la fin. « Je parle pas de côté obscur de la force quand je parle d'ombre, je parle plutôt du fait que non, j'ai pas la même façon de penser que toi, je suis terriblement négative en réalité et de toute manière, puisque je ne suis plus qu'une inconnue, je ne vois même pas pourquoi est-ce qu'on continue d'en parler. » J'étais triste. J'étais triste, énervée, j'avais mal, je me sentais mal, j'avais l'impression que tout mon monde s'effondrait et que je perdais quelque chose de cher à mes yeux. Je voulais juste que tout ça s'arrête. « J'essaie pas d'être mélodramatique mais de mettre un terme à tout ça, j'en peux plus et je veux juste rentrer chez moi! » répondis-je plus sèchement tout en tentant de sécher mes larmes. La pizza dans les bras, je n'avais même pas la force de retourner jusqu'à la voiture. « Tiens, récupère le, ton sac. » dis-je en lui lançant les clés puisque je n'étais pas si loin de lui. Oh, j'en avais plus rien à foutre qu'il ait les clés de ma voiture ou quoi que ce soit, j'avais juste envie de rentrer, de me foutre sous la couette et de dormir jusqu'à un jour meilleur.