Jaspée ☼ je veux, mais je ne peux plus...

je veux, mais...

Lasse. Elle était calme, disons qu'elle avait eu le temps d'y penser. RDV au parc. Tard. Dans la nuit. Heure des soupirs. Heure des regrets. Brune prit un grand souffle profond avant de se lancer, le coeur ralenti, elle cherche un endroit où se poser avec son grand sac en papier. Elle stresse, tourmente..prête puis change d'avis, mais se résigne. Elle prend son téléphone. Décide de l'appeler pendant qu'il est sur le trajet, le temps qu'il la rejoigne...elle aura ainsi dit tout ce qu'elle pense. Un premier bip, puis un second..il décroche. Grand silence avant de dire...Je ne devais... Je... Elle pose une main sur son front bouillant, cela fait plus d'une minute que les mots ne sortent pas. La. Assise sur ce banc de la misère, le banc de la fin. Depuis que je suis ici,... Non,  depuis ma première,  je... T'ai aimé et je t'ai beaucoup admiré. son regard est vide, mais elle sourit. Oui. Avant de poser une main gênée sur son sourire illuminé, je-je.. Je tenais à toi, tu m'as un jour brisé le coeur et aujourd'hui nous en sommes.... La... Elle respire... Ce que je veux dire c'est que... Ça fait des mois qu'on fait peut être semblant..ça fait des mois que je la déteste que je me fais de la peine et que je tourne en rond. Que je me repose sur toi, que je pleure en cachette. Que je vous envie, que je me sens à l'écart bousillée par une histoire passée dont je n'étais même pas au courant, bousillée par une histoire qui revient à la charge à cause d'une amitié sacralisée. Elle observe le noir du ciel, la même obscurité qui déteint sur son coeur malade. La petite étoile qui tombe au fur et à mesure dans cet amas tout aussi noir que ses pensées. Et aujourd'hui, elle ne pleure pas...elle est simplement usée...je t'ai amené ici...elle tremble, elle claque des dents, peut-être a-t-elle froid ?... pour te parler d'... d'mon coeur et te dire à quel point je souffre. Tu ne le sais même pas, coincé dans ta propre vérité...coincé dans ton propre bonheur idyllique. A quel point, je ne t'imagine plus me toucher, plus pour l'instant tellement que j'en pleurais...tellement que je supportes ma haine...elle a du mal à recracher le mot...d'elle. Elle regarde un point invisible...je me fiche de ce que tu me diras, je veux juste que tu viennes...

je veux, mais...

En fait, ils ne se sont jamais vraiment comprit. Quand l'une aimait, l'autre fuyait, quand l'autre se rapprochait, l'une s'en écartait. Ils avaient finit par se retrouver du même côté de la route, à force d'acharnement. Et depuis, ils essayaient de se maintenir debout. Sauf que c'est toujours pareil. Dans l'esprit masculin, tout va bien. Ils ont réussit. Il ne cherche pas plus loin que le bonheur qu'il imagine devant ses yeux, en oubliant le regard parfois triste de Salomée. C'est plus simple comme ça. Le téléphone sonne, son prénom s'affiche, un sourire s'affiche aussi sur ses lèvres. Automatique. ..Je ne devais... Je... Tout de suite, il cesse d'étirer sa bouche dans cette grimace stupide de mec heureux. Il sait déjà qu'il n'a plus à l'être. Un silence, long silence. Ecoute son souffle, la laisse continuer. Depuis que je suis ici,... Non,  depuis ma première,  je... T'ai aimé et je t'ai beaucoup admiré.  je-je.. Je tenais à toi, tu m'as un jour brisé le coeur et aujourd'hui nous en sommes.... La... Oui, ils en sont là. En couple, toussa. C'est bien comme fin non ? Jasper s'est arrêté de marcher, se serait arrêté de respirer s'il pouvait. Ce que je veux dire c'est que...  Allez crache, on a l'habitude d'être sincère entre nous. On s'envoie les trucs à la face, sans faire gaffe. ...je t'ai amené ici...pour te parler d'.....d'elle. Il a ce rictus agacé, habituel quand on aborde Elle. Toujours la même chose. Elle va râler, il va la rassurer, et voilà, dans une heure c'est repartit comme avant. Pauvre Jasper, qui ne prend pas la mesure des choses. Tu dis coincé ? Oui, coincé, enfermé dans son délire où elles peuvent se combiner. Où il peut avoir tout ce qu'il désire. ...je me fiche de ce que tu me diras, je veux juste que tu viennes... Secoue la tête, et presse le pas. Le souffle saccadé, il glisse juste un : « J'arrive. » sans se faire prier. Il sait lire dans son timbre et ses soupirs. Rapidement, le naif arrive sur place. Elle est là, assise sur un banc. La silhouette trahissant son état. Il pose sa main sur le bois, pose son regard bienveillant sur l'être aimé. « Tu veux qu'on en parle encore ? Lomée, combien de fois je dois te.. » Il soupire, un peu. Ne se laisse pas embarquer dans un plaidoyer inutile. S'assoit à ses côtés, veut passer ses doigts dans sa chevelure sombre. « Tu me fais flipper quand t'es comme ça. » Oh, il essaye de plaisanter, s'avance même pour l'embrasser. Ca ira mieux quand elle aura ses lèvres contre les siennes. Parce qu'elle est trop grave, et ça lui serre le cœur, ça lui fait peur.

je veux, mais...

J'arrive. Il pose sa main sur le dosier du banc. Son regard amoureux qui tente de l'attendrir... Tu veux qu'on en parle encore ?...elle secoue la tête avant de diriger son regard vers un point imaginaire. Son coeur bat la chamade, c'est impossible de dire quoi que ce soit...Lomée, combien de fois je dois te.. ce n'est pas LE bon moment dégaine-t-elle avec une certaine froideur à son encontre.Il soupire, elle tremble. Il s'assit à côté d'elle et tente d'approcher une main de sa chevelure. Elle recule nerveusement, mais tente de garder son calme. Tu me fais flipper quand t'es comme ça...j'espère bien murmure-t-elle parce qu'elle flippe encore plus que lui. Il s'approche d'elle. Elle est au bord du banc...non, arrête ! elle se lève, avance vers le point qu'elle s'est imaginée et respire profondément. Déterminée, elle l'est... parce que s'il la touche, elle changera d'avis. Elle couchera avec lui et elle se remettra à pleurer...incertaine de leur futur et luttant contre les mauvaises langues. Lomée ravale sa salive et serre ses mains autour de son ventre. Une affreuse douleur l'envahie et ce n'est pas que psychologique. ..Nous ne sommes peut être pas faits l'un pour l'autre...Mensonge vis à vis d'elle. Lui, elle ne sait pas. J'ai l'impression d'être un poids dans ta relation avec elle... Elle a une crampe...c'est ce qu'elle voulait après tout , sa voix éprouve de la souffrance, elle ferme les yeux...  elle te voulait pour elle..elle se retourne vers lui,...elle t'aime toujours..en tout cas, il y a quelque chose...et je ne suis que le reflet de ce que vous étiez et qu'elle ne peut obtenir.

je veux, mais...

ce n'est pas LE bon moment Visiblement. Jasper, un peu électrocuté par la fraicheur, n'en perd pas son objectif. Ca ira mieux après. Un baiser et ça repart. Baiser qu'elle refuse. ...j'espère bien....non, arrête !  Elle le fuit, se dérobe sous ses doigts. Il ne comprend pas et ça se voit sur ses traits. Dans ses yeux qui la découvre comme pour la première fois. Quitte son trône, marche vers un but qu'il ne connait pas. Mais loin de lui. ..Nous ne sommes peut être pas faits l'un pour l'autre... C'est elle, l'Idéaliste qui lui sonne ça ? Non, elle c'est celle qui rêve d'eux, qui les montent vers le haut pendant que lui reste le terre-à-terre. J'ai l'impression d'être un poids dans ta relation avec elle... Et il reprend, secoue la tête. Comme si tout ceci n'était qu'une banale, et énième conversation autour de l'Ennemie. ...c'est ce qu'elle voulait après tout  « Arrête.. » Qu'il supplie, assit sur ce banc stupide.  elle te voulait pour elle.. « Non Salomée dit pas ça.. » Parle juste lui répondre quelque-chose. Il la sent qui lui échappe, ou plutôt qu'elle lui a échappé. Que c'est juste lui qui l'a pas vu partir. Elle a déjà prit sa valise, prit sa décision, lui il a rien vu. Elle se confronte à son regard. ...elle t'aime toujours..en tout cas, il y a quelque chose...et je ne suis que le reflet de ce que vous étiez et qu'elle ne peut obtenir. Il veut lui dire qu'ils se sont engueulés, qu'ils ont été odieux. Qu'elle a rien à craindre, qu'il ne veut même plus lui parler pour l'instant. Mais elle demanderait pourquoi. Et il ne pourrait pas répondre. Pas répondre sans se trahir un peu. Parce que l'espace d'un infime instant, d'une seconde, il s'est demandé sur son passé. Que pendant un moment, ils étaient eux avant. Et ça, il ne peut pas lui dire. Elle comprendrait pas qu'il l'aime elle, Salomée, véritablement. « Tu dis n'importe quoi.. faut plus que tu penses à elle, faut que tu penses à nous. » Se lève à son tour, essaye de diminuer la distance entre eux. « On est tous les deux très heureux en couple. » Et c'est censé tout expliquer. Ses doigts caressent son bras, ses billes tentent d'harponner les siennes. « T'es heureuse, non ? » Peut-être qu'il aurait dû commencer par ça. Sous son regard bleuté, c'est tout sauf le tableau d'une femme heureuse qui se peint.

je veux, mais...

Arrête..Il supplie. Non Salomée dit pas ça...si si et si ! elle se laisse emporter, pourquoi tu ne veux jamais qu'on en parle ? je...elle fronce les sourcils continue ses explications, hypothèses en tout genre. Oui. Tout ce qui lui vient en tête. Tout ce qu'il n'a pas prit la peine d'écouter. Tu dis n'importe quoi.. elle s'éloigne de lui, encore un peu plus...faut plus que tu penses à elle,...la douleur s'amplifie... faut que tu penses à nous. Que reste-t-il de nous depuis qu'elle s'impose dans nos vies ?...Ses prunelles ne demandent qu'une réponse sincère parce qu'elle sent qu'il lui cache quelque chose, qu'il ne lui dit pas tout. Il se lève s'approche d'elle et tente de combler la distance...On est tous les deux très heureux en couple. Elle baisse les yeux. Les doigts masculins caressent son bras, il cherche à tout prix une réponse dans son regard, une traduction de son bonheur à elle. T'es heureuse, non ? C'est le silence total, le néant...elle aimerait détacher la main qui frôle la sienne, et l'autre qui touche son bras...j'étais heu-reuse articule-t-elle avant de...me rendre compte que...tout nous séparait réellement...mais, j'étais heureuse Jasper, vraiment...ne la touche plus Jasper. Elle t'aime parce qu'elle est capable de mentir encore longtemps, faire passer ton bonheur avant le sien, de tout arrêter et de continuer la route avec toi...mais, elle est fatiguée de faire semblant. Salomée n'est pas prête, elle a l'impression que quelque chose bouge dans son ventre et si c'est le cas...ils ne peuvent pas assumer. Surtout lui. Elle recule légèrement et revient au banc, là ou se trouve un sac...sac de souvenir qu'elle prend doucement...avant d'appuyer ses bras sur le dossier du banc...ah, laisse-t-elle échapper avant de se reprendre, elle a des nausées.Mais, il n'a pas à se rendre compte de son état. Tiens...ce sont tous les cadeaux que tu m'as offerts...Tu devrais les donner à celle à qui tu les destinais vraiment...elle s'approche de lui en posant une main sur sa joue...je ne suis pas prête pour l'instant... Faible , oui ! Mais, prêtes tu l'es plus que tu ne l'imagines...je ne l'ai jamais été, elle avait raison...je suis celle qui allait te briser le coeur, un jour.

je veux, mais...

 ..si si et si ! pourquoi tu ne veux jamais qu'on en parle ? je...  Parce que Lomée ne comprend pas, et que Jasper aura toujours les mêmes arguments. Ces arguments qui ne l'atteignent pas. Alors plutôt que de se battre, il préfère qu'ils se taisent sur le sujet. A force, il a cru qu'elle avait oublié, que leur bonheur était prioritaire sur ces préoccupations. Que reste-t-il de nous depuis qu'elle s'impose dans nos vies ?... Fronce les sourcils, comme elle. Chacun sur un côté de la rive. « Elle s'impose pas, elle.. elle était déjà là. » Ouais, dit comme ça ça sonne mal. Il s'en rend compte en le disant. Leur relation était déjà là quand ils se sont rapprochés, quand il est tombé amoureux de Lomée. Mais son plaidoyer sonne dans le vide. ...j'étais heu-reuse, avant de...me rendre compte que...tout nous séparait réellement...mais, j'étais heureuse Jasper, vraiment.. Dans l'esprit masculin, elle remet tout en cause pour une histoire stupide. Comment peut-on basculer d'une sensation de bonheur à la froideur dont elle fait preuve, lui envoyant au visage sans la moindre pitié. Quand ça s'accumule Jasper, et que tu restes aveugle aux signes. Même à ces signes là, qu'elle présente sans que tu ne t'y attardes vraiment. Toi, tout ce que tu veux savoir c'est ce qu'il en est de vous. Visiblement, plus grand chose. Un truc qui tient dans un pauvre sac en papier. Tiens...ce sont tous les cadeaux que tu m'as offerts...Tu devrais les donner à celle à qui tu les destinais vraiment...je ne suis pas prête pour l'instant....je ne l'ai jamais été, elle avait raison...je suis celle qui allait te briser le coeur, un jour. Même ses doigts sur la joue paraissent froid. Peut-être qu'ils le sont. Refermant sa main sur le sac, un sourire amer prend place au même instant sur ses traits. Il secoue la tête, baissée, essayant de trouver un sens à tout ceci. « Alors.. t'as déjà réfléchi, pris ta décision. Tu romps là, je comprends bien ? » Sa voix se brise un peu, malgré lui, la tristesse comblée par la colère qui le gagne. Il relève le regard pour le confronter à celui féminin. « Prête pour quoi ? On parle de quoi la ? Pas prête à aimer un mec qui n'a pas qu'elle dans sa vie ? » Jasper le prend comme ça. De la mauvaise façon, comme toujours. Tire d'un coup sec le sac, pour l'arracher des mains de la confectionneuse. « Tu t'imagines des trucs Salomée, et là tu fous tout en l'air. » Ouais, « tu », lui il n'a rien fait. Mais non, jamais. Blanc comme neige l'Ellington. Y a juste tout qui se brise à l'intérieur, et le mode auto-protection est enclenché, pour éviter qu'il ne s’effondre.

je veux, mais...

Elle s'impose pas, elle.. elle était déjà là. Salomée se rétracte, sa peau est froide...elle tremble. Mais continue dans sa lancée, vaut mieux tout lui dire. Il semble dépassé lui-même par les événements ne cherchant qu'un peu de vous dans tout ça. Il a un sourire amer, quelque chose s'est éteint en lui. Elle est méchante parce qu'elle sait que c'est la seule manière d'avoir la force de le quitter. Elle enlève sa main de sa joue, Jasper secoue la tête,... Alors..sa voix est douloureuse, les yeux de Salomée se mouille... t'as déjà réfléchi, pris ta décision...Tu romps là,...son coeur se brise... je comprends bien ?.. Les larmes sont au bord, Lomée se retient de respirer..Une pause, je ..elle ravale sa salive...nous avons besoin de réfléchir à 'ce' que nous sommes... vraiment...à ce que tu veux réellement avec elle. Un avenir ? A combien elle pourrait te manquer quand elle n'est pas là. Tu ne toucheras plus ses boucles brunes, tu ne regarderas plus ses mirettes et tu n'embrasseras plus ses douces lèvres. Elle lui fait comprendre qu'elle n'est pas prête...Prête pour quoi ?...On parle de quoi la ? Elle retient son souffle et croise ses mains contre son ventre... Pas prête à aimer un mec qui n'a pas qu'elle dans sa vie ?...elle se retourne précipitamment...Oui ! Tout à fait... Tu t'imagines des trucs Salomée, et là tu fous tout en l'air... je fous tout en l'air ?! tu retiens tes paroles a-t-elle envie de dire ..., je ne suis pas prête à aimer un homme qui est capable de dormir dans le même lit que son ex parce qu'il s'agit de sa meilleure amie...elle s'approche de lui et pointe son index dans sa direction, un homme capable de passer plus de temps avec une autre que celle qu'il aime, capable de lui toucher les hanches... Elle tape son torse, mais ce sont plus des coups légers, des coups alourdies par ses larmes qui sortent et qu'elle tente de retenir...sans complexe...un homme pas capable de faire la distinction entre amitié et amour. Elle te sert à quoi Salomée hein ? Tu lui brise le coeur, et c'est ça...tout ce qu'elle a accumulée..un homme pas capable de la voir souffrir, mourir en elle-même parce qu'elle ne peut pas s'opposer à vous deux...Elle pense aux menaces de Leandra. Il tire d'un coup sec le sac qui se dérobe de ses mains...si tu tiens tellement à 'nous' comme tu dis, alors va-y choisis entre moi et elle. Elle l'affronte,...choisi entre ton passé et moi, elle recule..ton futur. Elle insiste sur le mot, mais elle se sent tout de même piégée. Salomée sait qu'elle vient de faire une erreur.

je veux, mais...

Comment ils en sont arrivés à ca ? Lui, recevait juste un appel de sa copine, à la base. Celle avec qui il partageait un appart il y a encore peu. Celle qui partageait son lit, ses baisers. Qui ne paraissait pas si malheureuse que ça. Mais une femme ça ment Jasper, ça cache. ..Une pause, je ....nous avons besoin de réfléchir à 'ce' que nous sommes... vraiment... Ce qu'ils sont vraiment ? Plus rien, apparemment. Il a ce rictus automatique, presque mauvais. « Une pause ? Tu crois qu'on est dans un film, où on appuie sur pause et play selon ce qui se passe ? » C'est quoi ces conneries ? Une pause ? Ca se fait encore, dans les relations adultes ? Mais il n'a pas le temps de s'enflammer d'avantage, qu'elle enchaîne. La suite. La raison. La question de trop. Jasper lui, il subit. Dans cette position passive qu'il déteste. ...Oui ! Tout à fait... ..., je ne suis pas prête à aimer un homme qui est capable de dormir dans le même lit que son ex parce qu'il s'agit de sa meilleure amie... Elle le vise. Oui, c'est lui, ce mec là. Comment le sait-elle ? Peut importe, aucun regret dans sa caboche bien pleine. Il ne se sent pas coupable, car son corps est resté sage, toujours. Son cœur aussi.  un homme capable de passer plus de temps avec une autre que celle qu'il aime, capable de lui toucher les hanches... Il veut se défendre, mais ne trouve pas les arguments. Il ne peut pas la contredire. Oui, il a fait tout ça. Peut-être même plus. Encaisse les coups, pourtant légers, qui paraissent tellement sévères contre sa peau. ...sans complexe...un homme pas capable de faire la distinction entre amitié et amour. Elle te sert à quoi Salomée hein ? Tu lui brise le cœur, et c'est ça...tout ce qu'elle a accumulée..un homme pas capable de la voir souffrir, mourir en elle-même parce qu'elle ne peut pas s'opposer à vous deux... Il regarde le sol, un instant. Cet instant où il encaisse, absorbe les critiques, se ramasse ses erreurs. Sauf que son regard ne reste jamais bien longtemps baissé. L’orgueil prend toujours le dessus. « Pauvre Salomée.. fallait pas se mettre avec un mec aussi horrible, faut croire. » Il essaye d'être sûr, mais sa voix se fracasse en chemin, trébuche, s'alourdit d'une gorge qui se remplit d'eau ; Qui voudrait du genre de type qu'elle décrit ? .si tu tiens tellement à 'nous' comme tu dis, alors va-y choisis entre moi et elle ....choisi entre ton passé et moi, ton futur.  Sauf que.. voilà, elle le dit. Et elle n'aurait pas dû. Ses billes se font plus certaines, perçantes, menaçantes. Sa voix plus claire. Elle faute, à son tour. « T'as pas le droit de me demander ça, et tu le sais. Je vais pas choisir. Je refuse de choisir, t'as pas le droit. » C'est ridicule, ce truc de savoir si elle a le droit ou pas, elle le prend ce foutu droit. « Tu sais, je lui ai dis que toi, tu valais mieux que Jude, car tu ne me demanderais jamais de choisir. Qu'il avait rien comprit pour demander une connerie pareille. » La belle s'est reculée, il avance. Il la confronte à son tour, espèce de joute des sentiments. « Et... tu le fais ! » Lève les bras, théâtral. Déception, colère, et tout le reste. Il a un rire jaune, possédé. Recule, se retourne, marche quelques pas, puis revient vers elle d'un pas rapide, mâchoire serrée. « T'es juste jalouse, tu crèves de jalousie, et plutôt que de te raisonner, tu me demandes de choisir entre ma meilleure amie et ma petite-amie. » Il la bouscule légèrement avec sa main qui tient le sac. « QUI FAIT CA ? » Il secoue la tête le sonné, le souffle court. « T'aurais pas dû... »  nous sacrifier, là. Moi aussi j'aurais pas dû, sûrement, certaines choses. « Je choisirais pas, et tu le sais. Dans mon futur, vous y êtes toutes les deux. Enfin.. » Se pince les lèvres. « étiez, visiblement. Je choisis pas, tires-en les conséquences que tu veux. » Parce que.. Leandra loin de lui, il sera malheureux. Salomée loin de lui, il sera malheureux aussi. Quoiqu'il en soit, tous les chemins mènent à la même destination foireuse.

je veux, mais...

C'est un homme..il ne pleurera pas. MAIS.Il encaissera et il jouera la carte de l'insensible, du 'c'est pas moi', ' c'est toi '. « T'as pas le droit de me demander ça, et tu le sais...elle hoche plusieurs fois la tête comme si elle se décevait..aussi. Je vais pas choisir. Son coeur hurle, elle n'en peut plus... Je refuse de choisir, t'as pas le droit. »Salomée mord l'intérieur de sa joue, 'reste impassible ma chérie', 'résiste'. Il est en colère tout ira mieux demain. Chaque pensée semble être une torture de plus pour elle, si elle pouvait arrêter cet enfer, le serrer contre ses bras et avancer. Elle se rend compte du timing, quelques jours avant la St-Valentin, celle qu'ils auraient pu passer à deux. Lomée aurait dû attendre, mais elle ne voulait pas aggraver la situation...ça aurait été plus difficile pour eux. « Tu sais, je lui ai dis que toi, tu valais mieux que Jude,...ce nom la blesse, elle sait où il veut en venir...car tu ne me demanderais jamais de choisir. C'est à elle d'écouter, c'est à elle de porter ses mots...Qu'il avait rien comprit pour demander une connerie pareille. » Brune s'est reculée tandis qu'il avance plus fort, plus résistant.  « Et... tu le fais ! » Salomée tente de dire quelque chose, mais c'est vrai. Il a raison, elle aurait dû ne pas le faire. Ne pas le confronter face à ses peurs. Ne pas le confronter face à ce qu'il veut le plus au monde, vous deux. Il se retourne, montre des excès de colère et elle reste là...la gueule fermée et se repliant sur elle-même. « T'es juste jalouse,...ses yeux s’écarquillèrent...ne dis pas ça... et elle tremble...tu crèves de jalousie,...elle le repousse...TAIS-TOI ! Comment tu oses !, il sait exactement où se trouve la plaie, où ça saigne encore...et plutôt que de te raisonner,...tu ne crois pas que j'ai essayé ?... tu me demandes de choisir entre ma meilleure amie et ma petite-amie. » Il la bouscule légèrement et une larme s'échappe de ses yeux, elle tourne sa tête et l’essuie du revers de la main. Rejette la main qui se rapproche de toi, éloigne-toi ! Elle n'aurait jamais cru que ses mots puissent autant la toucher. « QUI FAIT CA ? »...moi parce que selon toi, je suis devenue pire que Jude ? moi parce qu'il te faut un coupable ?...elle renifle puis soupire fortement comme-ci tout cela était lourd à porter...pauvre Jasper, obligé de supporter une princesse égoïste et capricieuse... Il secoue la tête. « T'aurais pas dû... ». Les larmes qui coulent avec son mascara et son regard se dirigeant vers le point imaginaire. « Je choisirais pas, et tu le sais... Dans mon futur, vous y êtes toutes les deux. Elle secoue la tête plusieurs fois...Enfin.. » Elle recule et se détourne, comment il peut imaginer un tel futur lorsque les deux personnes qu'il aime se détestent ? Ne pense-t-il vraiment qu'à lui ? Lomée a l'impression de pas y trouver sa place...pour l'instant« étiez, visiblement. Je choisis pas, tires-en les conséquences que tu veux. » Elle est têtue et il le sait. Lomée lève les mains. Désarroi totale. Tu sais...j'aurai même imaginé...j'aurai même souhaité que tu me mentes..elle met une main contre sa poitrine, puis déglutit...dégage, PAAARS ! elle le repousse, ...fais ce que TU veux sans moi. Mon coeur t'as peut-être choisi mais, les conséquences, je les assume et tu as ton compte là dedans..., Brunette devient nerveuse et ne se reconnait plus, sa voix est presque inaudible..je t'aime Jasper, c'est pour cela que je te demande un ou deux mois de répit, fini la guerre, fini les prises de tête. J'ai pas envie qu'on se déchire. J'ai juste envie qu'on se réalise et qu'on repart sur de bonnes bases...elle regarde dans ses yeux usant pour la dernière fois de ses charmes pour le convaincre.

je veux, mais...

Chronique d'une relation qui se casse la gueule. Franchement, eux tous qui les voyaient se déchirer avant même de s'aimer, n'auraient pas pu les prévenir de la chute normale ? Celle prévisible de leur fin. Evidemment qu'ils en seraient là. Parce qu'ils sont emprunts de démons, chacun les leurs, chacun leurs peurs qui les dévorent. Ils sont impressionnants de patience face à l'autre. Se pardonnent beaucoup, ou font bien semblant, et... puis.. ça s'entrechoque maintenant. Les vilains gagnent parfois. L'amour ne triomphe pas toujours. Ils se repoussent, l'une puis l'un, échange de responsabilités, attaques plus ou moins réglos. Y a aucune règle de toute façon, chacun lutte pour la survie de son avis. ..TAIS-TOI ! Comment tu oses ! ..tu ne crois pas que j'ai essayé ?... Oh si, elle a dû essayer maintes fois, avant d'en arriver à ce stade où elle n'entend plus rien. Où ils n'ont plus de solutions, qu'ils ont grillé toutes leurs cartouches.  .moi parce que selon toi, je suis devenue pire que Jude ? moi parce qu'il te faut un coupable ?... Il s'arrête un peu, se stoppe dans son mouvement. Comme s'il réfléchissait à un classement. « Lui au moins, ne s'est pas détourné d'elle pour ça. » Quand aux coupables, ils le sont tous un peu. Quatre idiots, quatre suspects, tous coupables. ..pauvre Jasper, obligé de supporter une princesse égoïste et capricieuse... C'est vrai, pourquoi il est tomber amoureux d'elle ? D'une princesse ? Le terme raisonne à ses oreilles, comme une insulte. Est-elle seulement consciente du fardeau de ce titre, aussi pour lui ? Ca fait peut-être rêver les bedeaux, mais pas lui. C'est comme un crime à ses propres valeurs. .j'aurai même imaginé...j'aurai même souhaité que tu me mentes.. La suit du regard, ayant du mal à avaler sa salive acide. « Je n'ai rien à cacher, ou à dissimuler. Ni même à avoir honte. » Oui, il assume. A tord, sûrement. Parait qu'il faut faire des compromis en couple, s’asseoir sur quelques unes de ses convictions. Il ne le fera pas. Pas sur ça, en tout cas. Pas sur Leandra. ..dégage, PAAARS ! Serre la mâchoire, encaisse, ne recule qu'un petit pas. ...fais ce que TU veux sans moi. Mon coeur t'as peut-être choisi mais, les conséquences, je les assume et tu as ton compte là dedans..., Secoue la tête, un sourire acerbe sur les lèvres. Ca le fatigue, ça l'use. Elle aussi. Il le voit dans ses tremblements, ses gestes saccadés et sans légitimité. ..je t'aime Jasper, c'est pour cela que je te demande un ou deux mois de répit, fini la guerre, fini les prises de tête. J'ai pas envie qu'on se déchire. J'ai juste envie qu'on se réalise et qu'on repart sur de bonnes bases... Se déchirer, c'est ce qu'ils font non ? Depuis tout à l'heure, et surement avant sans que Jasper ne le voit. Son regard l'apaise un peu, du moins, la colère semble s'atténuer dans le corps masculin, tendu et à vif. « C'est ça, ta solution ? » Il grimace, croisant les bras contre son ventre. Moins colérique. « Et dans deux mois, quoi ? Dans deux mois, Leandra sera toujours ma meilleure amie. » Alors, ils repartiront sur six mois de silence heureux, pour finir par quelques minutes de haine. « Et pendant ce temps, on est quoi ? Y a des règles de conduite dans ton super plan ? Je suis censé rester à disposition et bien sage en attendant que madame décide que la pause est fini ? » Ne l'a-t-il pas suffisamment attendu, pendant qu'elle s'était envolée dans son pays ? Elle donne un coup de pied dans le château de cartes, et essaye de remettre quelques unes de ces dernières en place. Juste pour donner l'illusion que ça tient debout.