sale affaire • Iris

Franchement, quelque chose de bien trop dangereux se cache là dessous. Il n'en sait pas plus. C'est tout ce qu'il a trouvé, sans pour autant s'être renseigné sur sa famille. En même temps, il voulait simplement faire son job et peut être ne pas voir la gravité de ces découvertes. C'était bien plus facile. Il lève alors le regard vers la jeune femme, tentant de trouver des mots mais il n'est pas doué pour réconforter les gens... Ou avoir une parole réconfortante. C'est alors qu'il entendit ses paroles, l'histoire de ces deux millions de dollars. Oh. Là, ça devient extrêmement grave. Oh.. J'vois le genre... Ton père trempe dans des affaires très louches et n'est pas vraiment fiable, s'il en vient à kidnapper et violenter ses propres enfants... Et puis comment un père peut-il faire ça ? Comment une personne humaine pourrait ? Ouais, on voit de tout dans ce monde et cela le révolte. Il hoche doucement le regard à ses propos. Il est en danger, s'il parle, il a bien compris. Ouais, j'avais remarqué... Je ne pense pas qu'un jour, il pourrait savoir qu'un gosse de 24 ans soit au courant. Mais t'inquiète pas pour moi, on va dire que c'est une habitude. Ouais, des gars en Angleterre veulent sa peau. Bien que techniquement, on le croit mort... J'sais pas quoi te dire d'autre, cette affaire dépasse tout ce que tu aurais pu penser..

   Que mon père ne soit pas fiable c’était le moins que l’on puisse dire, c’était un monstre d’ambition, un animal politique, un calculateur né et surtout c’était un homme imprévisible et prêt à tout pour parvenir à ses fins. Je n’étais pas rassuré à l’instant, l’impression que mes propres parents pour nous faire du mal si on s’approchait trop dangereusement de leurs secrets. Je ne pouvais ni faire marche arrière, ni m’arrêter là et je devais mettre deux choses au point avec lui. « Il faudrait que tu puisses fouiller dans les fichiers du comptable de mon père, j’ai besoin de savoir et … si tu pouvais tracer l’adresse de la personne qui lui a envoyé le mail, ça m’aiderait à y voir plus clair » Je bu une gorgée du café que je venais de commander avant de grimacer légèrement en me rendant compte qu’il était froid « voilà ce que je te propose, je vais dans les locaux du comptable, je le distrais, tu t’y introduis et tu  copie les fichiers sur son ordinateur. » Je le regardais un moment, consciente du danger que ça pouvait représenter autant pour lui que pour moi, si jamais on venait à éveiller les soupçons … je n’ose même pas imaginer ce qui pourrait se passer. « Et enfin, tu sais des choses sur moi, je dois savoir quelque chose sur toi, par sécurité. Désolée mais la confiance est la seule chose que je ne peux pas me payer. Donc je dois avoir quelque chose sur toi, quelque chose qui te rendrait vulnérable, comme moi je le suis maintenant » Je m’arrêtais quelques instants afin de sonder sa réaction avant de reprendre « Tu sais que j’ai les moyens de me renseigner, je finirais par trouver, je préfère juste jouer ça de façon plus … honnête, pour une fois et te demander. »
   

Cette histoire dépasse tout ce qu'il a pu voir, aujourd'hui. Et il est bien conscient, maintenant, d'être dans une sale affaire qui peut lui coûter la vie. Sans réfléchir, comme d'habitude, Aaron hoche doucement la tête aux propos de la jeune femme. Ouais, il est prêt à continuer de chercher. Même si cela l'implique dans quelque chose de dangereux. C'est un peu son quotidien et au fond, il n'a pas tellement envie de le changer. Il note sur une petite feuille, ce qu'il doit faire à l'avenir avant de reporter son regard sur elle. Ca me semble possible.. Ah un plan en exécution. Pourquoi pas ? Non, le jeune homme ne veut pas faire machine arrière... Mais ses prochaine paroles résonnent dans sa tête. Lui dire un secret ? C'est vrai que ça serait donnant, donnant. Si tu trahis cette confiance, tu sais que je suis un homme mort ? dit-il avant de reprendre. Je suis mort aux yeux de tous en Irlande et en Angleterre. Si on sait que je suis, finalement, en vie, je n'aurais que quelques jours pour dire au revoir aux gens que j'aime. Ouais, quatre ans qu'il tient comme ça et franchement, il préfère qu'il le reste. Il aime vivre, le petit. T'as raison, c'est mieux. Je n'ai pas avis de faire office d'une enquête. dit-il presque amusé.

   J’arquais un sourcil alors qu’il me faisait sa confession. Quoi ? Comment ça il est sensé être mort ? Je n’aime pas les secret, je n’aime pas les imprévus, je n’aime pas me jeter dans le vide sans savoir sur quoi tomber avec l’espoir que ce soit des nuages … parce que non, bien souvent ce ne sont pas des nuages mais un sol froid et dur qui nous ramène à la réalité. Tout ça pour dire que je n’avais pas une bonne expérience avec les cachoteries et si il y a un truc que je n’avais pas prévu dans mon scénario c’est que celui que je paie pour découvrir des secrets, étaient lui aussi plein de secrets. Mon visage changea, pour devenir beaucoup plus froid et sérieux, ce n’est pas que ce qu’il me disait me contrariait à outrance ou me faisait peur, c’est que j’avais horreur de l’imprévu et ça … je ne l’avais pas prévu. Qu’est-ce qu’il avait bien pu faire pour avoir à se faire passer pour mort et fuir aux états unis. Je n’allais pas me gêner pour le lui demander « Écoutes, il va falloir que tu me racontes cette histoire, je veux tout savoir … on n’est pas ami, je te paye, tu bosses mais vu ce que tu vas découvrir, je veux absolument tout savoir » Je le fixais alors, attendant une réponse ou une réaction de sa part je ne pouvais pas me permettre de confier de tels informations à quelqu’un que je connaissais à peine, il allait me falloir une garantie.
   

Parler de son passé à une inconnue, en qui on a pas vraiment confiance, est difficile. Mais bon, lui il connait pas mal de choses à son sujet, sur sa famille. C'est normal qu'elle demande une certaine garantie. Alors, il tente de lui expliquer, en douceur. Pas facile. Il n'a jamais rien dit. La seule personne qui est au courant est la femme qui l'a aidé à s'enfuir. Mmh.. Quand j'suis arrivé à Brighton, et pour pouvoir vivre, je participais à des combats de boxe, illégaux.  Mais avec le temps, j'ai accumulé beaucoup de dette, à tel point qu'on a mise à prix, ma tête. Alors, la femme qui m'a accueillit dans cette ville m'a aidé à sortir de la ville et du pays en me faisant passer pour mort. J'suis officiellement mort lors d'une bagarre quelconque. dit-il en ne lâchant pas son regard sur elle. En réalité, je m'appelle Aaron Winter, j'fais partie d'une famille hautement riche d'Irlande. J'ai fui le pays à cause d'un mariage forcé. Mais en gros, ma famille me croit mort, dû à l'histoire que j'viens de te raconter. Et c'est mieux comme ça.

   Lui aussi, il avait été victime d’une famille aux pratiques condamnables, des pratiques qui avaient eu des conséquences considérables sur sa vie, ces pratiques lui ont même couté son ancienne vie et forcés à en commencer une nouvelle. A sa place, je ne sais si j’aurais le courage de le faire, le courage de dire non de tenir à ma famille, la seule idée de savoir de quoi ils sont capables me donne des frissons. « Je vois, je te demande une garantie, je sais ce que c’est d’avoir des secrets, mais comprends juste que j’ai besoin d’avoir quelque chose sur toi, pour ne pas être victime de chantage ou de menace de ta part sur ce … » Je m’apprêtais à le saluer afin de lui remettre son paiement et de m’en aller, je tournai alors légèrement la tête afin de saisir l’enveloppe dans mon sac et de la lui tendre seulement, lorsque mes yeux se posèrent sur la vitre je vis ma mère passant une amie. Non … ou on était les moins chanceux du monde ou j’étais en train d’halluciné, malheureusement elle passa la porte du café et m’aperçut, elle marchait alors vers nous en me souriant. Merde... merde, merde, merde, mon cœur commença à s’accélérer, bordel elle ne devrait sous aucun prétexte découvrir ce qui se trame, mon père et elle, sont fait du même bois. Je posais mes yeux sur Aaron en articulant silencieusement "ma mère"
   

Aaron regrette déjà d'avoir tout dévoilé. Quatre ans. Oui, quatre ans qu'il tient ce secret. Une seule personne est au courant et c'est tant mieux... Il lâche un soupir, malgré tout. Ce n'était pas une bonne idée, il le sait mais c'est fait. Là, il ne peut plus revenir en arrière. Écoute, je regrette déjà de t'avoir dit tout ça alors promet-moi que ça restera ici. Tu ne dois absolument le dire à personne. Et j'ferais de même. C'est son passé, il n'aime pas le partager. Parce que c'est loin, derrière lui. Mais je peux comprendre ta peur. Aaron est quelqu'un de très compréhensif, alors... C'est alors qu'il récupère l'argent mais au même instant, la jeune femme reste immobile et voit arriver une femme. Sa mère. Aaron range doucement ses affaires. Pas besoin de le faire rapidement, cela éveille des soupçons. Tranquillement, il put ranger le reste des affaires. e toute façon, il n'y avait pas grand chose. Ce ne sont pas des documents officiels, heureusement. Il se redresse alors.

   Je suivais ma mère des yeux alors qu’elle s’approchait de nous avec un sourire aussi faux que troublant, ce sourire je l’avais vu chaque jours, à chaque mensonges, c’était ce même sourire qui m’avait tenu loin de tous ces secrets et surtout, loin de la vérité. Je tournai furtivement la tête vers Aaron pour m’assurer qu’il ne restait plus rien sur la table, non heureusement, il avait eu le réflexe et la rapidité de tout ranger. Elle arriva vers nous et nous salua d’une façon exagérément polie et gracieuse, c’était dans son habitude, elle était parfaite de l’extérieur mais je l’imaginais tellement l’aide à l’intérieur. Elle posa ensuite ses yeux sur moi « C’est un ami à toi chérie ? » un ami à moi ? Il a l’air d’être mon ami, sérieusement ? Je hochai la tête par réflexe, inutile de se lancer de dans grandes discussion, elle regarda Aaron un moment le détaillant avant de lui tendre la main, pour la lui serrer alors qu’il se levait déjà pour s’en aller. « Eleanor Holt, je n’ai pas l’occasion de rencontrer des amis d’Iris souvent, elle est … secrète dans ses relations » Je regardai l’échange, oh pitié sérieusement Eleanor ferme et laisse le se barrer.
   

Aaon venait de débarrasser la table de ses dossiers. D'une façon normale, quoi. Puis, il se redresse mais fut stopper net quand cette femme se rapproche de lui pour se présenter à lui. Il regarde sa main puis elle avant de la saluer. Aaron, enchanté. dit-il simplement. Pas besoin de savoir son nom complet. Le prénom suffit. Et malgré tout, malgré son passé, peu importe, il garde toujours son véritable prénom. Parce que c'est lui. Il n'est pas quelqu'un d'autre, tout simplement. Je vais vous laisser, j'ai cours, dans une demi-heure. Bien que c'est un mensonge mais là, il fallait partir. De toute façon, il revoit rapidement Iris pour lui faire part de d'autres recherches. Puis, être en présence de cette femme, c'est qu'il peut facilement être mal à l'aise. Mais il le cache, comme il fait, à chaque fois.

   Dieu merci, il avait agi correctement et avait décidé de se défiler, c’était la meilleur des choses à faire présentement de toutes les façons, rester se taper la causette avec ma mère dans l’état de stress dans lequel ces révélations m’avaient mise n’était pas une bonne idée. J’avais quand même du mal à croire, qu’elle puisse penser que ce type et moi étions amis, soyons sérieux, il ne me ressemble absolument pas, nous n’avons rien en commun si ce n’est de secrets et en temps normal si je n’avais pas besoin de ses services je l’aurais ignoré copieusement. Ma mère lui sourit à nouveau, avec ce même sourire faux et extrêmement convenable avant d’incliner légèrement la tête vers lui en guise de salue « vous êtes le bienvenu si jamais l’envie vous prenait de venir dîner » non mais je rêve, on nage en plein délire et si la situation ne m’angoissais pas autant je me serais même permise un fou rire. « Maman Aaron t’a dit qu’il était pressé laisse le partir et vient boire quelque chose avec moi », voilà de quoi mettre fin à cette discussion absurde.