i could show you incredible thing | Prissy

Un jour, faudrait vraiment qu'on m'explique pourquoi est ce que j'avais la mauvaise habitude de toujours être en avance. Plus particulièrement quand il faisait beaucoup trop froid pour être dehors. Mais quitte à y être -et puisque je n'avais pas le temps de re rentrer chez moi- je m'arrêtais prendre un café apperçevant sur le banc juste à côté Priam ou quelque chose comme ça. Le pauvre avait été tournée en ridicule quelques jours auparavant par une connasse comme j'aimais bien le dire et je m'étais sentis obligée de prendre sa défense. Et bien pour cette fois ça serait non pas un mais deux cafés. Une fois ma commande en main, j'venais m'asseoir à côté de lui tendant un des gobelets. « J'suis même pas sûre que t'aime ça mais on dira que c'est le geste qui compte ok ? Il est simple, pas trop corsé mais y a de la canelle. J'adore la canelle. » Et je parlais beaucoup trop quand j'étais en terrain inconnu. Comme à chaque fois. « Au fait, moi c'est Chrissy. »

Au final, il savait même pas qui j'étais. Enfin si mais, il ne connaissait pas mon prénom du coup, je pouvais commencer par là, c'était un début quoi. Et c'était toujours mieux que de parler de mon addiction à la canelle. Détail dont tout le monde se foutait d'ailleurs. « Bah c'est juste un café, j'vais pas me ruiner. » J'esquissais un sourire alors qu'il retirait son sac du banc. Chouette, ça sonnait comme une invitation. Du coup, je prenais place à côté de lui plaçant mes cheveux sur seulement un côté. « Ah, j'étais sûre que c'était ça. J'aime beaucoup. » J'souriais à nouveau et très franchement, il devait me prendre pour une dingue. De toute façon, j'étais pas nette mais il devait vraiment me prendre pour une dingue. « T'inquiète, des connasses y en a des tonnes et faut bien les remettres à leur place. » Ouais. Fallait bien que parfois, certains leurs rentrent dedans histoir de leurs faire manger leurs méchanceté gratuite. Je détestais ce genre de fille. Je détestais ce comportement et j'avais absolument pas pu rester dans mon coin quand Priam avait été prit pour cible. C'était juste, affreux. « Quincy c'est ça ? J'suis sûre de t'avoir vu au recrutement. »

Et autant, je me plantais complètement. Ce qui ferais de moi une conne non ? Enfin peut être que j'y allais un peu fort là. Après tout, c'était possible de faire des erreurs et de toute manière, j'étais quasi sûre de l'y avoir vu. Bref, je prenais une gorgée de mon café avant de le regarder à nouveau. J'savais pas trop si c'était dans ma tête ou pas mais, il semblait un peu mal à l'aise quand je lui parlais. Peut être qu'il était hyper timide dans son genre ou quelque chose comme ça. « Tu devrais. Elle avait pas à agir comme ça avec toi. » Et je me fichais bien de savoir le pourquoi du comment parce que pour moi, il était clair qu'elle n'avait aucune raison de faire ça. Personne ne pouvait justifier une telle méchanceté et parfois, je me demandais vraiment comment les gens pouvaient agir de la sorte. C'était.. Inhumain. « Ouais, tu verras tout le monde est cool là-bas. » Ouais parce qu'il était évident pour moi qu'il n'était pas là depuis des siècles et au vu de son comportement, il donnait l'impression d'avoir un peu du mal à aller vers les autres. Ça, c'était mon côté psychologie qui ressortait, merci les études. « Et sinon, tu t'en sors ici ? Tu peux me dire si je parle trop, je parle toujours trop. »

Puis j'avais gagnée l'award de la plus bavarde au bal de l'an dernier. Ça prouvait bien les choses non ? Un vrai moulin à parole en fait. Parfois, faudrait vraiment que je pense à raccourcir mes phrases. Parce que c'était encore pire quand je connaissais pas la personne et que j'avais aucune idée de comment m'y prendre. Comme maintenant en fait. J'avais commencée avec la canelle et je continuais encore et encore. Peut être qu'il avait envie de m'étouffer. Au final, je serais même pas surprise s'il me demandait de la fermer. Je devais être chiante, j'avais pas vraiment envie de me supporter moi même. Tristesse. « Je sais pas comment tu fais. » Je pouvais être la personne la plus adorable au monde mais il était clair que la plupart du temps, je ne me laissais pas faire. Premièrement parce que j'avais pas ma langue dans ma poche et deuxièmement parce que si je ne disais rien, j'pouvais me faire bouffer très vite. « J'accepte le compliment. » C'était bien un compliment non ? En tout cas, j'souriais à pleine dent façon colgate pour la peine. Il était gentil tiens, j'étais sûre qu'on pourrait super bien s'entendre. « En même temps c'est Harvard. C'est immense et vite déroutant si tu t'adresses pas aux bonnes personnes. » La preuve était qu'en arrivant ici j'avais eu l'impression de débarquer dans un labyrinthe et j'avais mis plusieurs semaines avant de réussir à me retrouver dans les différents endroits. Ouais ouais, la Suède ça n'avait rien à voir avec ici. « Le secret c'est la canelle. » Et puis là, c'était le blanc. J'savais juste pas quoi ajouter de plus en fait.

J'avais pas envie de passer pour la fille insupportable qui parlait tout le temps et déjà que je m'étais pas mal imposée en allant lui taper la conversation comme si c'était normal, je voulais pas non plus qu'il me prenne pour la lourde de service. Parce que certes, je pouvais parfois être un peu exaspérante mais ça passait quand même. Les gens ne fuyaient pas sur mon passage. Ou alors j'étais totalement aveugle et j'avais pas remarquée. C'était une possibilitée. « Tu sais que tu vas vraiment finir par me rendre mal à l'aise si tu me fais des compliments comme ça ? » Certes, il était pas en train de dire que j'étais jolie ou autre chose dans le genre mais ça restais quand même des compliments et j'avais la fâcheuse tendance de rougir quand j'en étais la cible. En somme, valait mieux éviter sauf si on avait envie de me voir me comporter comme une débile. « Pourquoi ? Tu comptes me faire une livraison tous les matins ? » J'riais légèrement entourant mon gobelet de mes deux mains pour les réchauffer. Mine de rien, il faisait vraiment froid et j'serais pas surprise de perdre un doigt. « C'est ma 4ème année. Psychologie en majeur et design de mode en mineur. » J'souriais à nouveau avant de reprendre. « Je t'analyse quand tu veux. Mh, et toi du coup, t'étudies quoi ? »