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La Luna Caffe est généralement vide les samedis matins. C'est ce que j'avais remarqué il y a deux mois, du coup je venais ici à sept heures et demi lorsque tout Cambridge était encore endormi et je profitais de la vue, du silence et du café. Je n'avais pas tout de suite vu le jeune homme arriver, le sourire en coin, tellement bien habillé et élégant que je ne me sentais plus vraiment à l'aise dans mon jean délavé et mes converses plus tout à fait blanches. Les filles ici, ont toujours l'air de sortir fraichement d'un magazine de mode ou d'un défilé de la fashion week et je faisais toujours tâche à côté d'elle.
Lorsqu'il prit sa commande je me rappelais du devoir de dessin que je devais rendre la semaine suivante, le professeur nous avait chargé de dessiner quelqu'un, il nous avait encouragé de demander à quelqu'un de poser pour nous, d'engager la conversation, de partager notre talent avec les autres. J'avais essayé de le faire, mais je n'avais pas trouvé les bonnes personnes. Aucun ne m'inspirait, tous avait la même dégaine et le même air, chacun d'entre eux était extrêmement beau mais je ne trouvais rien de profond, rien d'intéressant parmi tous les visages que je croisais. Lorsque, pendant moins d'une seconde, mon regard rencontra le sien, ma main se dirigea instinctivement vers mon vieil carnet à dessin dans mon sac. Je l'avais déjà vu auparavant, dans les couloirs d'Harvard. Ce n'était pas sa beauté qui m'avait inspiré, il y avait en lui quelque chose d'arrogant, de confiant, d'insouciant et cependant, quelque chose en lui semblait blessé. Il s'installa à l'intérieur du café pendant que je restais dans la terrasse. Je n'avais pas besoin de le revoir, j'avais déjà mémorisé ses traits, et bien qu'il avait cet air blagueur sur le visage, je désirais le représenter d'une autre manière. La mienne.
Quelques longues minutes plus tard, j'avais déjà avancé sur mon portrait, mais je ne l'avais pas vu sortir de l'établissement et il avait à présent une vue imprenable sur mon chef-d'oeuvre.
Lorsqu'il prit sa commande je me rappelais du devoir de dessin que je devais rendre la semaine suivante, le professeur nous avait chargé de dessiner quelqu'un, il nous avait encouragé de demander à quelqu'un de poser pour nous, d'engager la conversation, de partager notre talent avec les autres. J'avais essayé de le faire, mais je n'avais pas trouvé les bonnes personnes. Aucun ne m'inspirait, tous avait la même dégaine et le même air, chacun d'entre eux était extrêmement beau mais je ne trouvais rien de profond, rien d'intéressant parmi tous les visages que je croisais. Lorsque, pendant moins d'une seconde, mon regard rencontra le sien, ma main se dirigea instinctivement vers mon vieil carnet à dessin dans mon sac. Je l'avais déjà vu auparavant, dans les couloirs d'Harvard. Ce n'était pas sa beauté qui m'avait inspiré, il y avait en lui quelque chose d'arrogant, de confiant, d'insouciant et cependant, quelque chose en lui semblait blessé. Il s'installa à l'intérieur du café pendant que je restais dans la terrasse. Je n'avais pas besoin de le revoir, j'avais déjà mémorisé ses traits, et bien qu'il avait cet air blagueur sur le visage, je désirais le représenter d'une autre manière. La mienne.
Quelques longues minutes plus tard, j'avais déjà avancé sur mon portrait, mais je ne l'avais pas vu sortir de l'établissement et il avait à présent une vue imprenable sur mon chef-d'oeuvre.
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