let it snow, let it snow (ft. alek)

j’suis là, j’me balade sur le campus, les mains dans les poches, le bonnet enfoncé sur ma tête, une écharpe qui cache la moitié de mon visage, il fait très froid mais j’voulais juste voir la neige. j’voulais juste jouer comme une gamine qui se souci de rien, qui ne s’inquiète de rien. la vie à harvard reprenait son cours, doucement, normalement, après des viols, des maisons fermées et des prises d’otages. les mathers étaient innocentés et ça faisait du bien d’avoir la confirmation qu’ils n’avaient rien à voir avec ces histoires, bien que j’avais eu du mal à croire qu’ils puissent être les auteurs de ce qu’on les accusait. autour de moi que du blanc, partout du blanc, c’était beau. au milieu de ce blanc immaculé se détachait des silhouettes, des grandes et des plus petites. il y en avait bien une qui ne me semblait pas inconnue mais j’avais un peu de mal à voir si la personne à laquelle je pensais était bien celle en face de moi. il semblait être avec un gosse, et je me demandais ce qu’il pouvait bien foutre avec un môme. je le fixais de loin, attendant qu’il se tourne vers moi, que j’puisse voir son visage et c’est ce qu’il fit. j’en revenais pas c’était bien lui. j’attendais alors qu’il se retourne pour le prendre par surprise. j’eu pas à attendre longtemps, le gosse avec lui semblait attirer toute son attention. j’arrivais par derrière, avec un paquet de neige dans les mains, que je lâchais sur sa tête en riant ‘‘surpriiiiise !’’ j’savais pas vraiment dans quel état d’esprit il était et j’prenais le risque de me faire remballer, mais tant pis.

• Depuis deux ans, j'ai du traverser pas mal d'épreuve, cette putain de bombe qui nous a pété à la gueule, cette maladie de merde qui m'a foutu en quarantaine et qui m'a forcé à croire que j'allais crever sans pouvoir voir mon fils grandir, puis, la semaine dernière, ces enculés qui se sont cru plus fort que Dieu à vouloir tous nous butter. J'sais pas comment j'faisais pour être encore en vie, comment nous faisions tous pour rester ici après tout les malheurs qui sont arrivé. P'tête nos attaches, p'tête un mélange de... De je ne sais même pas quoi, et, j'étais toujours présent, comme aujourd'hui, je marchais tranquillement avec Quincy qui était dans sa poussette et qui était emerveillé par n'importe quelle connerie qu'il pourrait croiser, que ça soit un arbre ou bien un pigeon, il aime tout, j'vous jure, il est encore plus bizarre que son père se mome ! Mais, c'est le mien, et, depuis qu'il est arrivé sur terre, ma vie a bien changé. J'suis plus trop ce gars qui va vouloir s'exploser la gueule juste pour rire, maintenant j'le fais que pour certaines occasions, de temps en temps. Plus les mois passes, et plus j'fais en sorte d'être responsable, de montrer le bon exemple à mon fils histoire qu'il ne fasse pas trop de conneries plus tard, j'ai pas trop envie qu'il se retrouve dans les situations auquel j'ai du faire façe, et, connaissant Neva, elle risquerait de faire plusieurs crise cardiaque à la fois. Du coup, j'me balladais dans Harvard sans aucun but précis, juste prendre l'air, et, sans que je ne m'y attendre, je sentis de la neige me tomber dessus, genre normal. "AH PUT..." J'avais pas finit ma phrase, de un, car j'essaie de dire le moins de gros mots possible devant lui, et de deux, car un "surprise" c'était fait entendre. J'me retourne, et mes yeux s'ouvres en grand lorsque je vois la personne qui me fait façe. "Who..." Ouais, c'est le premier truc qui est sorti de ma bouche. "T'es encore en vie ?!" Ouais, ça faisait genre... Six ans que je l'avais pas revu limite, j'croyais qu'elle avait quitté Harvard moi ! •

eh oui j’étais de retour, pour le plus grand bonheur ou pas de certains, mais surtout pour les surprendre tous autant les uns que les autres. ils réagissaient tous de la même façon et c’était, il faut l’avouer, quand même assez amusant de voir leurs réactions. mon approche envers alek avait l’air de l’avoir surpris et semblait violente j’m’excusais alors rapidement. ‘‘désolée, c’était trop tentant.’’ et puis la surprise, et puis la question. non j’suis pas morte, j’ai bien faillit pourtant. j’haussais les épaues avant de répondre ‘‘eh ouais tu vois bien.’’ en esquissant un sourire sur mon visage. j’voulais vite changer de sujet, je regardais dans la poussette où un adorable enfant me regardait avec des grands yeux, je m’approchais de lui ‘‘bonjour toi’’ et caressait sa joue du bout de mon doigt. ‘‘c’est quoi son petit nom ? c’est l’tien ?’’ dis-je assez surprise. j’savais bien que sa relation avec nevada était plus que sérieuse avant mon départ et ça m’avait déjà assez étonnée, mais là, que lui ai un gosse c’était encore plus hallucinant. j’étais clairement pas la seule à avoir changé depuis le temps.

• J'avais changé, je n'étais plus cet abruti qui enchainais les défis pour coucher avec des filles, je n'étais plus ce jeune homme abruti par le sexe, l'alcool et les soirées qui prenait son pied en se foutant de la gueule de la gente féminine. Neva m'avait changé et avait fait de moi la personne que j'étais devenu. Bon, on va pas se mentir, je n'étais toujours pas sérieux à cent pour cent, j'étais resté un abruti qui passait son temps à dire de la merde et à faire des conneries, mais, j'me soignais, petit à petit, je devenais quelqu'un d'un peu plus mature, et ça, même si ça ne se voyait pas au premier abord. Du coup, croiser Marloes me faisait assez bizarre, j'la pensais disparu, et pour le coup, faut croire que non. Elle ne s'étalla pas vraiment sur le sujet d'ailleurs, et, elle porta rapidement son attention sur Quincy, qui la regardait avec un grand sourire. "Non c'est pas le mien, j'suis passé à la Quincy tout à l'heure, et on m'a demandé de lui faire faire un tour, du coup j'pense qu'il doit s'appeler Quincy..." J'venais de lui lâcher ça genre normal, sans aucun problème. Putain, quand j'vous dis que j'ai pas tellement évolué... •

J’étais carrément omnubilé par cette jolie petite bouille qui me souriait. Puis je regardais alek alors qu’il me sortait une réponse que j’eu du mal à comprendre, au final il n’avait pas tant changer que ça, j’comprenais rapidement que c’était son gosse, mais j’restais sceptique sur le prénom, c’était ironique ça aussi ou pas, j’avoue que là pour le coup j’étais un peu paumée. J’le regardais en arquant un sourcil ‘‘t’as pas changé t’es toujours aussi chelou toi !’’ dis-je en riant puis m’adressant à l’enfant ‘‘mon pauvre petit, j’espère que tu finiras pas comme ton père, ta maman va devoir être forte et courageuse’’ il comprenait rien mais il riait, peut-être avait-il quand même compris que j’me foutais de la gueule de son paternel et que ça le faisait marrer. ‘‘donc quincy son prénom ? ou c’est une blague ?’’ et même si c’était réel ça paraissait être une blague, c’est comme si j’appelais mon futur gosse mather… ‘‘avoue que c’est toi qui a choisi et que nevada s’est juste résignée…’’

• Je faisais quand même quelques efforts pour devenir quelqu'un de mieux, et, j'peux vous assurez qu'en plus de deux ans, j'avais pas mal changé. J'étais toujours aussi con, c'est vrai, d'ailleurs, la jeune femme ne tarda pas à me le faire remarquer, ce qui me lâcha un petit rire. C'est vrai que j'aimais bien dire de la merde, me foutre dans des histoires pas possible, me retrouver dans des soirées vachement étranges, mais, au final, c'était plus enfantin qu'autre chose, il n'y avait rien de malsains dans ma façon de faire. "Non il va pas finir comme moi, il sera mieux, une version amélioré de moi, alors imagine le truc !" Ouais, ça sera un moi métisse, avec les qualités de sa mère, ça peu vraiment péter non ? "Il est juste pas blond quoi..." Ouais, j'sais pas pourquoi, à chaque fois il fallait que je le souligne, alors qu'au final, blond ou pas, je m'en fou, je l'aime toujours autant. "Quincy, c'est ça... Et, non, on l'a choisi à deux ! Pourquoi à chaque fois ont croit que c'est moi qui a les idées les plus bizarres ?" J'veux dire, j'aurais été à la Eliot House, j'aurais pas appelé mon gosse Eliot. •

ça m’faisait bizarre de voir alek père, alek responsable d’un petit bout, alek mature, enfin en gardant toujours son quotient de connerie sans quoi il ne serait plus du tout le alek que j’avais connu. il restait égal à lui-même mais avec plus de responsabilité. fallait que j’m’habitue. ‘‘heureusement qu’y a les gènes de neva pour améliorer tout ça’’ dis-je en le taquinant encore et toujours, ça, ça n’changera pas. j’regardais le petit bout dans la poussette et il était vrai qu’il ressemblait beaucoup plus à sa mère qu’à son père. ‘‘tu sais paraît que les cheveux s’éclaircissent avec le temps, peut-être que plus tard il aura ta couleur de cheveux’’ dis-je comme pour le rassurer, j’imaginais que ça pouvait être chiant tout le temps d’entendre à quel point il ressemble à la mère et pas au père. je riais quand il m’annonça que le prénom avait été choisi à deux ‘‘j’sais pas, j’t’imaginais bien dire ça pour rigoler, puis qu’au final tu te serais emballé. mais faut dire que dans le cadre, ça ressemble à une blague. mais c’est cool il aura des bonnes valeurs à la base ce gosse, les parents, le prénom, ça va j’me fais pas de souci’’. dis-je en regardant avec tendresse quincy, j’m’étais assez bien rattrapée je crois.

• C'est vrai qu'en me voyant comme ça, j'ai pas l'allure du père, du gars marié, responsable, avec un chien et une grosse villa. J'sais bien qu'avec mes longs cheveux, j'ai l'air d'un junkie, j'ai l'air d'un petit branleur qui fait la tournée des bars tous les soirs et qui pense que pour réussir, il faut juste baiser le plus de filles possibles, mais... C'est loin d'être ça, les apparences sont tellement trompeuses... "Mes gênes sont très bien, j'te signal que sans les miens, il aurait pas ce regard de fou !" Ouais, faut bien que j'trouve quelque chose de positif ? Car le gosse, c'est le mien, à 100%, mais il a pas ma couleur de peau, ni ma couleur de cheveux, et, même pas ma matière de cheveux. Mais, je l'aime comme ça, il est parfait, même si il est pas blond. "Au pire, les teintures ça existe... Et, j'ai déjà prévu de lui en faire une quand il sera un peu plus âgé..." Et par la même occasion, de me faire déboiter la gueule par Neva. Ensuite, elle parla du prénom de Quincy, comme quoi j'aurais dit ça genre en blaguant, et qu'au final, ont auraient accroché. J'hausse un sourcil. C'est pas si faux que ça en fait, c'est ça le pire. Du coup, j'regarde Quincy qui lâche pas du regard Marloes, et, je reprends. "Rattrape toi t'as raison ! [...] Mais autrement, tu deviens quoi toi ?!" Ouais, on parle de moi, mais j'ai rien appris sur elle de plus ! •

j’rigole un peu quand alek sort les crocs, j’regarde les yeux de son fils, c’est vrai qu’il a un regard qui transperce le cœur. ‘‘m’ouais ça fait pas l’même effet quand j’le regarde et quand j’te regarde…’’ j’peux pas m’empêcher de rire quand il m’parle de teinture, j’imagine déjà le gosse avec un crotte de pigeon sur la tête ou alors un effet champ de blé, ou un truc du genre, on sait tous comment finissent les teintures blondes, c’est toujours très moches à la fin, alors que le soleil ça éclaircit tout seul. ‘‘non par contre tu peux pas faire ça, les teintures blondes c’est horrible sur un mec ! tu veux qu’il se tape des filles non plus tard ? alors épargne le.’’ dis-je l’air presque dépité. j’haussais les épaules, c’est vrai j’essayais de me rattraper, mais y avait quand même une part de vérité, ce gosse n’était pas tombé sur des si mauvais parents que ça, j’pensais même qu’il s’épanouirait très bien avec nevada et alek comme parents. puis la question fatidique, qui va sûrement amener à la deuxième question fatidique où j’serais censée raconter mes péripéties, les raisons de mon départ et tout le blabla qui rend déprimante la conversation. j’étais pas vraiment à l’aise et encore moins fière de devoir dire de telles choses sur moi. ‘‘moi, bah, j’suis arrivée y a pas longtemps j’me réadapte doucement.’’ j’voulais pas trop en dire, j’avais pas envie d’me faire juger et toutes ces conneries, j’voulais être normale.

• J'vous assure que j'vais vraiment le faire, où alors, que j'vais lui glisser l'idée à l'oreille tous les jours jusqu'à son adolescence, pour qu'il se réveille un matin avec l'envie de se teindre en blond, et que tant qu'il ne l'aura pas fait, il n'ira pas bien. J'vais engagé un chaman ou bien une connerie du genre pour le faire. J'sais très bien que Neva risquerait de péter un cable, mais, j'prends le risque, juste pour le fun, juste pour rire un con, puis, je ne suis pas le seul à vouloir le teindre blond, ma cousine, Anya, elle aussi en a envie, pour montrer que les blonds dominent. Après, j'vais pas non plus le complexer sur le fait qu'il ne soit pas blond, quand même, j'suis son père et je l'accepte comme il est. "Commence pas à prendre la defense de sa mère toi ! J'te jure qu'avec un coiffeur professionnel, la teinture ça fera naturel !" Ouais, j'ai des idées, des envies, mais elle ne se réaliseront peut-être pas, alors, autant en rêver non ? Et puis, je termina par lui demander ce qu'elle devenait, car on parlait de moi, où plutôt, de Quincy, et j'savais toujours pas ce qui lui était arrivé entre temps. J'voyais juste qu'elle avait un peu bronzé en fait. "D'accord... Donc t'avais vraiment disparu alors ! J'savais que j'étais pas fou et que j'te voyais plus trainer dans les bars !" Ouais, au fond, j'voyais qu'elle ne voulait pas trop en parler, alors, si elle le faisait, c'était cool, autrement, je ne la forcerait pas... •