Catching up among other thing - Marlex

Je tourne les clés de la voiture, j’ai les mains qui tremblent. J’ai l’estomac noué, je stress. C’est con je sais, elle et moi on s’est parlé hier, enfin on s’est envoyé des textos. J’ai pas à m’inquiéter, c’est qu’un café après tout. Je démarre et je roule. J’arrive devant la Quincy House. Je regarde ma montre 14h58, je suis un peu d’avance c’est bon je peux respirer, je baisse le pare-soleil, je me repeigne un peu. Ça y est c’est le moment. Je quitte la voiture et je me dirige vers la porte, j’ai le cœur qui bat à tout rompre, c’est con ce n’est qu’un café, j’arrête pas de me le répéter, mais je n’arrive pas à me calmer. On avait quelque chose de bien avant qu’elle parte, je détesterais que ça ait changé. Je souris, même que je ris, l’idée qu’elle aussi stress en ce moment m’amuse, j’imagine qu’elle doit un peu se sentir comme moi, enfin j’espère sinon j’ai un peu l’air con. Je suis devant la porte depuis une bonne dizaine de seconde à me marrer tout seul, je passe pour quoi moi, le toqué d’Harvard ? Mais je m’en fou. Je cogne. On me répond. ‘’Marlo est là ?’’. C’est simple, droit au but, efficace. Et là j’attends.

drôle de vie, si j'avais cru. j'arrive pas à savoir si c'est normal d'être stressée ou pas, si lui aussi il l'est ou si c'est juste moi qui m'inquiète. j'ai bien du passer une bonne heure et demie à me préparer, à savoir comment m'habiller, comment dresser ma crinière. j'avais pas besoin de me mettre sur mon trente-et-un non plus, on allait juste boire un café. juste un café. j'me répétais ça face au miroir en essayant de coiffer mes cheveux, juste un café. j'avais finalement opté pour un jean, une chemise à carreaux et mon cardigan préféré de l'hiver. j'avais choisi des petites bottines plates, le tour était joué, du moins je l'espérais. je voulais pas m'habiller trop bien, je voulais pas non plus avoir l'air d'une clocharde, je visais le juste milieu. juste un café que je continuais à me répéter, l'air idiot. j'avais décidé de laisser mes frisettes tomber sur mes épaules et je m'appliquais aux dernières petites finitions quand j'entendis d'abord taper, puis une voix, c'était celle d'alex, je pouvais la reconnaître parmi des millions. je me précipitais, j'étais heureuse. j'ouvrais la porte et le prenais tout de suite dans mes bras ‘‘ mon dieu ça fait si longtemps ! ’’ dis-je la gorge nouée, j'étais émue et je le gardais encore quelques instants contre moi.

J’avais l’estomac noué, j’étais stressé. Je l’ai vu,  elle m’a vu. Elle sourit et moi je suis heureux. C’est drôle comment en l’espace d’une seconde on peut oublier nos peurs et nos appréhensions. La boule que j’avais dans l’estomac a disparu, maintenant que je la serre dans mes bras tout à disparu, sauf elle. ‘‘ Trop longtemps…’’ Je lui ai répondu aussi doucement que ma voix me le permettait tout en restant audible. Je la serre dans mes bras comme si on ne s’était pas vu depuis des années. Le temps semble s’être arrêté. Je la regarde. Je pense à tout ce qu’on a vécu, je souris bêtement. ‘’ Tu viens ?’’ Je franchi la porte, l’air semble plus léger, le soleil semble briller plus fort qu’il y a cinq minutes. Ce n’était qu’une tasse ou deux de cafés, mais je m’en fous. On arrive à la voiture, je lui ouvre la porte avant de me diriger de mon côté. Je la démarre et la chanson de Passenger se met à jouer. Je ne peux m’empêcher de sourire en pensant que cette chanson était ce que je ressentais jusqu’à ce que je lui reparle. Je me retourne vers elle, toujours souriant. ‘’ T’es prêtes ?’’ Je boucle ma ceinture et j’appuie sur l’accélérateur.

il me serre fort lui aussi et ça fait du bien, j’ai l’impression de retrouver ma vie en le retrouvant, de la reprendre là où je l’avais laissé. son regard croise le mien, j’sais pas j’ai l’impression qu’il se passe un truc mais je saurais pas vraiment dire quoi.  ‘‘ ouais, laisse-moi juste prendre ma veste et mon sac.’’ je les attrapes au vol  ‘‘ on est partis !’’ j’ai le sourire accroché à mes lèvres, c’est terrible mais j’arrive pas à m’en défaire. j’ose pas dire un mot, je me sens un peu comme une gamine, j’suis bien là, très bien même. c’est bizarre, j’arrive pas vraiment à savoir dans quel état d’esprit je suis et puis je m’dis finalement que j’ai pas besoin de réfléchir à ça, que je dois juste profiter de mes retrouvaille avec alex, sans vraiment me soucier du reste. on arrive devant ce que je soupçonne être sa voiture, c'est bien le cas, il l’ouvre, je souris, toujours aussi galant. un ‘‘ merci’’ qui montre toutes mes dents et je m’enfonce à l’intérieur en refermant la porte. je boucle ma ceinture ‘‘ carrément prête même !’’

Je roule, Marlo à mes côtés, j’me sens bien. Une main sur le volant, une main sur le levier de vitesse, on roule tranquillement. Je fais un stop et je la regarde, son sourire est contagieux, en la voyant je ne peux m’empêcher de lui sourire à mon tour. Et puis sans trop m’en rendre compte, ma main passe du levier de vitesse à sa cuisse, en m’en rendant compte j’ai faillis faire une attaque. Non parce je veux pas qu’elle croit que je voulais la revoir aujourd’hui pour pouvoir la ramener dans mon lit. Et puis elle et moi on est devenu quoi? Je panique un peu, je retire ma main et la repose sur le levier de vitesse. Je regarde droit devant, j’ose pas parler, mais je dois dire quelque chose. ‘’ Désolé…’’ Bravo ! T’es un putain de génie toi tu sais. Comment détruire l’estime d’une femme en 3 étapes faciles… Un, ait un contact physique, deux, brise le contact physique, trois, excuse toi, comme si tu ne voulais pas la touché… ‘’…Une vieille habitude’’ Bon c’est mieux, mais je m’en veux, c’est du moi tout craché, comment rendre une situation toute simple en quelque chose de compliqué. Avec tout ça j’avais pas vraiment porter attention où nous allions, j’ai dû faire ce chemin un millier de fois parce qu’on était arrivé au Café sans que je me rende compte. Je nous trouve une place de stationnement et j’arrête voiture.

tout est tranquille, on sourit tous les deux comme deux idiots, on ne parle pas, y a pas besoin de parler de toute façon. j’regarde la route qui défile et puis je le regarde lui aussi un peu. j’peux pas m’empêcher de penser à tout c’qu’il a pu se passer entre nous, c’est bizarre mais c’est agréable. j’ai l’impression d’être passé à autre chose avec deon, j’me sens libre, ce qui n’était pas tout à fait le cas la première fois qu’alex et moi sommes sortis ensemble. aujourd’hui j’me dis que si les signes qu’ils m’envoient son bien ce que je crois, on peut vivre quelque chose de cool lui et moi. mais voilà, j’sais pas vraiment si j’me fais un film où si j’rêve trop fort. alors quand sa main se pose sur ma cuisse j’sursaute, j’suis surprise, mais j’me dis que ça peut peut-être confirmer mes doutes. il enlève sa main, il a l’air tout gêné et ça me fait rire, j’sais bien comment il est. ‘‘t’inquiète pas, c’est pas grave’’ que j’dis en rigolant. seulement j’veux pas qu’il se dise qu’on est juste ami et que j’veux rien d’autre avec lui parce que c’est pas le cas. alors quand il repose sa main sur le levier de vitesse, j’hésite, un peu, beaucoup et encore plus qu’à la folie, mais finalement j’le fais, j’pose ma main sur la sienne. et là j’ai l’impression que mon cœur va sortir de ma poitrine tant il tape fort à l’intérieur.

J’avais ôté ma main de sa cuisse parce que je ne voulais pas qu’elle pense que je voulais me remettre avec elle à tout prix, parce que bon elle avait choisi Deon, et je préférais n’être qu’ami avec elle plutôt que de ne plus la voir du tout. Si pour elle nous n’étions que des amis, soit, mais en même temps elle me manquait. Elle pose sa main sur la mienne. Je la regarde. Je passe mon pouce sur le côté de sa main puis j’ôte la clé du contact. Je me demande ce que je suis en train de faire… J’ai le cœur qui va exploser si ça continue, je m’dis que pour une fois faut agir en homme et faire comme il me chante. Je la regarde. J’ai la gorge noué. Et puis merde, j’ai quoi à perdre. Je détache ma ceinture. Je pense à tout ce qu’on a vécu tous les deux, au moment qu’on passait à rire, à déconner. Je pense à la bombe, à comment j’ai eu peur de la perdre et comment il n’y avait qu’elle a qui je pensais. Je m’approche d’elle. Je pense à combien j’étais inquiet lorsqu’elle a mis les voiles, je pense à combien j’étais heureux hier quand on s’envoyait des texto. Je pense à notre relation, à nos souvenirs. Les pensées se bousculent dans ma tête, mais une en particulier reste. Je regarde ses yeux. Je regarde ses lèvres. J’ai l’estomac noué, je n’ai jamais été doué pour ce genre de truc, mais ce n’était pas comme si j’étais en terrain inconnu, elle et moi ça remonte à loin. J’arrête de réfléchir. Je l’embrasse.

j’ai l’impression qu’il maîtrise pas du tout ses émotions, il m’regarde et moi j’les maîtrise pas non plus, j’ai juste l’impression que mon cœur fait la java dans ma poitrine, qu’il danse le rock ou un truc du genre qui remue tout sur son passage. j’ai les mains moites, j’ai le cœur qui bat la chamade, parce que j’sens que les minutes qui arrive vont être intense, j’me fais tous les films dans ma tête en l’espace de quelques secondes seulement. tout reviens dans ma tête. tout lui, tout moi, tout nous. j’ai envie d’me rattraper avec lui parce que j’ai pas été c’qu’il y a de plus cool, j’ai même été une vraie conne avec tout ce qu’il avait fait pour moi, tout ce qu’on avait partagé. avec le recul j’ai l’impression d’avoir piétiné son cœur, de l’avoir cassé, alors j’ai décidé que j’allais le réparer après tout c’est bien moi qui l’avait cassé. quand il se rapproche, j’sens que ce truc qui arrive va me remuer, j’ai hâte que ça arrive mais en même temps j’ai peur. j’ai peur d’pas être à la hauteur pour la suite. de n’pas réussir à réparer son cœur, de lui faire encore plus mal, malgré moi, j’veux pas. il m’regarde et j’me sens juste comme une gamine, innocente, frêle et fragile. mais j’sais qu’il ne se servira pas de ça contre moi. j’ai l’impression de lire de l’amour dans son regard alors j’le laisse faire, il fait de moi sa poupée de chiffon, celle dont il peut faire ce qu’il veut sans qu’elle ne bronche. j’ai l’impression qu’avec lui j’ai pas besoin de ma carapace de fille forte, il est là et me protège si bien. ses yeux se baladent sur mon visage, j’saurais pas vraiment définir mon état, l’excitation, l’angoisse, la hâte, tout est flou. et puis d’un coup, il pose ses lèvres sur les miennes, j’reste là sans rien faire, sans bouger, mais j’romps pas le baiser pour autant, enfin si. quelques secondes, le temps de me remettre les esprits en place, puis, c’est à moi de le regarder, de le détailler et enfin de l’embrasser. mes mains se posent tout naturellement sur son visage.

À cet instant, lorsque nos lèvres se sont jointes, lorsque tous les scénarios se sont effacés pour faire place à la réalité, à cet instant une bombe aurait pu exploser, encore, l’autre côté de la rue et je ne m’en serais pas soucier pour le moins du monde, tout semblait si juste. J’ai les yeux fermé, mais je sais qu’elle sourit autant que moi, elle devait se poser les mêmes questions que je me posais depuis à l’heure et tout comme moi elle devait avoir eu toute les réponses nécessaires à cet instant précis. Elle rompit mon baiser pour mieux me le rendre, j’avais ses mains qui encadraient mon visage, les miennes étaient séparé entre sa taille et sa nuque. Je ne pus m’empêcher de rigoler un peu en pensant qu’hier on reprenait contact, qu’aujourd’hui on devait aller prendre un café pour discuter et que là on était dans ma bagnole, devant le café, à s’embrasser. J’aurais voulu que ce moment dure à jamais, mais c’était impossible et puis je ne voulais pas qu’on devienne une histoire de baise, il valait mieux prendre les choses un peu plus au ralenti, même si ce n’était pas ce que mon cœur voulait je devais écouter ma tête. Je rompis son baiser et reculai un peu. ‘’On devrait entrer tu crois pas…’’ Ma voix manquait de conviction. Et plus les secondes passaient plus le café perdait son attrait, mettre une table entre elle et moi était la bonne chose à faire, mais ce n'était vraiment ce quoi j'avais envi...

nos lèvres se scellent l’une à l’autre, nos mains redécouvre ces parcelles de peau abandonnées, mais il faut s’arrêter là avant que ça dérape, avant qu’on foire tout en allant trop vite. on est déjà allé beaucoup trop vite à mon goût bien que ça n’est pas été désagréable. je souris contre ses lèvres, mais j’arrive pas à m’arrêter de pensée à ne pas faire de connerie, à tout faire bien. et comme si il pensait comme moi, il s’éloigne, et je suis soulagée. j’veux pas que ça aille trop vite, je veux que tout se fasse en son temps. j’veux garder le contrôle sur mon cœur, j’veux essayer du moins. j’me replace un mèche de cheveux et souris ‘‘ouais on ferait mieux d’y aller’’ avant que ça dérape, que je me dis au fond de moi. alors je prends mes affaires et sort de la voiture. en attendant qu’il sorte j’inspire un grand coup. il faut qu’on parle autour d’une tasse de café, c’est bien oui, ou du chocolat, pas de thé, le thé c’est pour les mamies. avec un thé on se dit qu’on va passer nos dimanche soirs devant la télé en faisant du tricot. sinon un jus, un jus c’est bien, c’est fun, mais pas un jus de pomme ou un jus d’orange, c’est trop banal. j’y crois pas, j’suis en train de réfléchir à ce que je voudrais prendre pour avoir l’air cool. je reprends mes esprits, faut qu’on s’assoit dans ce café, j’sens déjà mes jambes qui flageolent en pensant à la discussion que nous allons avoir, parce qu’il faut qu’on mette les choses à plat. il arrive à côté de moi, et on se dirige à l’intérieur du café, je regarde un peu autour de moi, les tables, celle-là là-bas me semble bien, à côté de la baie vitrée et du chauffage, avec des banquettes, pas trop prêts des autres, pas non plus exclus dans un coin. ‘‘on se met là ?’’