You're the devil (+ Irina)

J’arrivais en trombe, prête à lui en coller une, à me battre, à la tuer. Grâce à l’administration, je savais où elle habitait, et bien oui, ça servait à quelque chose de porter le même nom de famille et d’avoir presque la même tête. Malheureusement, je ressemblais à ma demi-soeur qui était un monstre. Mais qu’est-ce qu’elle faisait ici ? C’était une très bonne question et je comptais bien avoir une réponse, je l’avais vu lors de la manifestation contre la fermeture, son petit air mesquin. Je ne l’aimais pas, et elle me détestait, je le savais. Alors, pourquoi venir à l’autre bout du monde ? J’espérais que sa motivation n’était pas la vengeance, car elle allait perdre. Elle était folle, moi non. J’arrivais en bas de son immeuble, je prenais mon courage à deux mains et je sonnais au hasard chez tout le monde, histoire que quelqu’un ouvre la porte de l’immeuble. Bingo, ça marchait, je me dirigeais ensuite vers la porte de son appartement, je connaissais le numéro. Puis, sans réfléchir, j’appuyais sur la sonnette où on pouvait lire mon nom de famille « Thomspers ». Ça me rendait folle de voir ça. Mon nom était porté par une ingrate, un monstre, j’avais envie de vomir.

Déjà deux jours que les otages avaient eu lieu. J'en revenais pas, comment à Harvard il puisse encore se passer des trucs comme ça sachant le coup de la bombe et tout? Non, c'était bizarre, j'allais me transformer en Sherlock. Bref, pendant les otages, j'étais dans la bibliothèque, j'avais rien eu, mais tout de même, personne n'aimait ce genre d'évènement. Je m'étais plongée à fond dans mes cours, oubliant presque j'étais venue pour t'espionner, en savoir plus sur toi, sur notre père.. Dans mon loft, tranquille, il n'y avait pas mon colocataire Gabriel, il était pas encore rentré de ces cours, mais quelqu'un frappait à la porte. J'allais ouvrir alors, te découvrant. On se ressemblait.. tellement. Mais j'étais pleine de jalousie, pleine de rage quand je te regardais. T'avais eu la chance d'avoir certaines choses que je n'avais pas eu, et ce n'était pas l'argent qui pouvait le remplacer. "Une visite de la soeur.. tiens donc.."

J’attendais une ou deux minutes avant que la jeune femme se décide à ouvrir la porte. Et là le choc, c’était pire que ce je pensais… j’avais déjà eu l’occasion de la voir bien évidemment, mais voir à quel point on se ressemblait restait toujours… dur à voir. À accepter. Cheveux blonds, peau blanche, les yeux bleus. Et pourtant, notre mère était différente, à croire que les gènes de mon père avaient le dessus sur les autres. Elle ne semblait pas très ravie de me voir, tu m’étonnes. J’hésitais entre l’envie de la gifler, de crier sur elle, bref j’sais pas mais j’avais envie qu’elle comprenne que ce n’était pas sa place. Il y avait une montagne d’université sur terre et il fallait que madame vienne dans la mienne, sérieusement ? J’avais du mal à croire que c’était une coïncidence, qu’est-ce qu’elle voulait ? Me piquer ma place ? Pas de bol, mes parents étaient morts, enfin notre père. T’es pas ma soeur, t’es juste une ingrate qui porte mon nom… dis-je froidement avant de confronter son regard. Qu’est-ce que tu fais ici Irina ? Tu veux quoi ? demandai-je, si c’était se venger, au plaisir ! J’étais pas du genre à me laisser faire et son petit papounet ne me faisait pas peur avec ses histoires de prison… enfin si, un peu quand même, mais chut.

(ELLE EST MECHANTE *tremble*) C'était bizarre des visites à cette heure-ci surtout que pour le moment, j'avais pas de vrais amis à proprement parlé si j'puis dire. Puis je me retrouvais nez à nez avec toi, mon dieu, pourquoi t'étais là? Pour me pourir ma soirée? Ma nuit? Ma semaine? "T’es pas ma soeur, t’es juste une ingrate qui porte mon nom…" une ingrate...? Je restais bouche bée face à la façon dont tu pouvais me parler. "Qu’est-ce que tu fais ici Irina ? Tu veux quoi ?" no stress, fallait pas s'énerver, sinon t'allais être contente "J'étudie dans la plus prestigieuse des facs, j'vois pas où est le problème. Puis j'sais pas si t'es au courant, mais on a l'même père, j'viens aussi pour savoir d'où je viens. T'en fais pas, je viens pas pourrir ta petite vie, elle l'est déjà bien assez à ce que j'ai pu comprendre.." et bam, oui les gens parlaient beaucoup et j'savais que t'étais pas aimé de tous.. On avait deux caractère de merde enfaite. Je te regardais dans les yeux, en soupirant ensuite "Avec ce qu'il s'est passé y a quelques jours, c'est franchement pas l'moment de se prendre la tête Calypso."

Elle faisait une vraie tête de poule, de toute manière c’était une poule, elle n’avait rien dans la cervelle, j’me demandais comment elle pouvait être à Havard. Ils acceptaient les imbéciles maintenant ? Super ! Ou alors ils acceptaient un bon petit paquet d’argent, ça devait être ça. Tout ce qui pouvait sortir de sa bouche était du venin, du poison, rien de bon. J’avais presque mal aux oreilles lorsqu’elle ouvrait la bouche, et dire que c’était ma soeur… Malgré son accent russe je pouvais voir la similarité de nos timbres… Pourquoi ma soeur devait-elle me ressembler autant ? Pour me rappeler chaque jour à quel point ma vie était de la merde ? Merci ! Genre elle voulait en savoir plus sur son « père ». Ouais, bah pas de chance il est mort tu vois, il est enterré, il peut plus parler. Puis l’appelle pas ton père, c’était moi sa fille. C’était moi celle qui était là pour les anniversaires, les Noëls.. pas toi, tu es juste porteuse de son ADN. J’étais méchante, mais au fond j’étais blessée, blessée par mon père. Il avait abandonné cette pauvre gosse qui était devenue une sorcière. Comme ma mère biologique m’avait abandonné. Ma vie est pourrie ? Vas-y on parle de la tienne ! dis-je, elle me cherchait clairement là. Si tu étais pas venue CHEZ MOI, parce que Harvard c’est chez moi, on se prendrait pas la tête… tu t’attendais à quoi ? Ton père m’a envoyé en prison bordel dis-je en soupirant.

Oui je voulais en savoir plus sur mes origines, j'avais toujours vécu avec Daniel, mon père adoptif disons.. "Ouais, bah pas de chance il est mort tu vois, il est enterré, il peut plus parler. Puis l’appelle pas ton père, c’était moi sa fille. C’était moi celle qui était là pour les anniversaires, les Noëls.. pas toi, tu es juste porteuse de son ADN." je serrais la mâchoire, te dévisageant avec méchanceté, t'étais répugnante, horrible dans tes propos. "Fermes la." tu étais vraiment méchante à ce point alors? J'te comprenais pas. T'avais eu une vie normale, enfin, apparemment. J'avais pas connu mes vrais parents, on m'avait lâchement abandonné à la naissance mais de toi, on avait voulu. "Ma vie est pourrie ? Vas-y on parle de la tienne ! Si tu étais pas venue CHEZ MOI, parce que Harvard c’est chez moi, on se prendrait pas la tête… tu t’attendais à quoi ? Ton père m’a envoyé en prison bordel" là, tu me faisais rire "Redescends sur terre, t'es pas la princesse d'Harvard. Et puis ce qu'a fait Daniel, j'y suis pour rien. Tu mélanges tout.. Maintenant, laisses-moi passer le reste de cette journée tranquillement."

Elle se prenait pour qui elle à me dire de la fermer ? Ça m’énervait de la voir si calme, si peu réceptive… peut-être que ce que je voulais au final c’était une altercation, une vraie, pour me défouler. Je voulais qu’elle me donne une raison, juste une seule de lui mettre mon poing dans la figure. Parce que c’était quand même vachement libérateur de faire ça. C’est toi qui va la fermer. Mais elle s’énervait jamais ou quoi ? J’allais finir par lui faire une piqure d’adrénaline quoi. Puis apparemment je mélangeais tout, bien évidemment, moi aussi j’avais envie de rire sur le coup. J’suis peut-être pas la princesse d’Harvard mais c’est mon territoire dis-je comme un chien qui voulait marquer son territoire, j’voulais lui montrer que c’était chez moi ici, pas chez elle. On débarquait pas aussi facilement. Je mélange tout ? Allez, on sait tous que tu étais au courant ! Et tu sais très bien la menace qui plane sur moi, genre mon retour en prison si je n’épouse pas Elio dis-je sur un ton sec.

"C’est toi qui va la fermer." j'avançais d'un pas vers toi, en te fixant "Je n'crois pas non. C'est toi qui vient m'faire chier là." là tu commençais sérieusement à me courir sur le haricot, pour être très polie. "J’suis peut-être pas la princesse d’Harvard mais c’est mon territoire" je riais à nouveau, t'étais marrante.. "Si tu le dis." mon dieu que c'était désespérant de voir que tu étais de mon sang à moitié, mais même, j'avais rien en commun avec toi, c'était pas possible. "Je mélange tout ? Allez, on sait tous que tu étais au courant ! Et tu sais très bien la menace qui plane sur moi, genre mon retour en prison si je n’épouse pas Elio" Daniel faisait partie de la mafia, il travaillait pour eux et faisait beaucoup de choses pas très nettes, mais je m'en mêlais pas à vrai dire, comme pour ton cas. Je soupirais une nouvelle fois "J'en ai rien à faire de ce qu'il fait, ce qu'il a pu faire avec toi. Ce n'est pas moi qui agis comme telle. Puis j'pourrais le faire changer d'avis, si tu serais moins désagréable. T'as vu comme tu m'reçois? Comme tu me traites? T'as pas idée ne serais-ce que 5 minutes de ce que j'peux ressentir Calypso...."

Ah, enfin elle se réveillait la petite. J’avais l’impression d’être masochiste sur le coup mais j’avais besoin qu’elle me provoque, qu’elle me montre qu’elle n’était pas du genre à se soumettre. Parce que sinon je ne pouvais pas être en colère, alors que je l’étais, et j’avais envie de le montrer. Ah ouais c’est moi ? Et qui est-ce qui vient habiter là où j’habite, hein, c’est qui ? J’haussais la voix, qu’importe. En plus elle riait, ma main commençait à me démanger, j’allais lui en coller une, ou deux… ou dix. En plus elle essayait de se trouver de excuses par rapport à Daniel, elle était pathétique cette fille ! Ça ne pouvait pas être ma soeur. Elle me faisait rire à penser qu’elle avait de l’influence sur lui, elle n’était rien à ses yeux… enfin si, sûrement, mais j’men fichais, je voulais qu’elle parte d’Harvard, un point c’est tout. Oui tu as raison, et j’men fiche de ce que tu peux ressentir, retourne en Russie, va retrouver ton oncle, ou père, quant à mes problèmes avec lui, je vais les gérer comme une grande, tu vois dis-je sur un ton sec. T’es qu’une gamine de toute manière. Je ne l’aimais pas, vraiment pas du tout.

Heureusement que mon colocataire Gabriel n'était pas là, sinon il aurait certainement pas apprécié qu'une casse-couille vienne me parler. "Ah ouais c’est moi ? Et qui est-ce qui vient habiter là où j’habite, hein, c’est qui ?" sur ce coup là j'allais rester calme et répondre le plus compréhensible possible "Je vis où je veux. Tu n'es pas le centre du monde, redescend à la réalité.." t'étais vraiment stupide, immature, et j'étais un peu dégoutée de savoir qu'on pourra jamais s'entendre, on était bien trop différentes. J'paraissais froide quelque fois et hautaine, mais j'étais pas comme ça. "Oui tu as raison, et j’men fiche de ce que tu peux ressentir, retourne en Russie, va retrouver ton oncle, ou père, quant à mes problèmes avec lui, je vais les gérer comme une grande, tu vois. T’es qu’une gamine de toute manière." moi une gamine? C'est l'hôpital qui se fout de la charité. Je te fixais, en me mettant à rire légèrement "Tu devrais vite partir et arrêter de m'saouler.. Parce que la gamine pourrait bien t'attirer des ennuis et faire de ta vie un vrai cauchemar." je souriais légèrement "Et tu pourras piquer ta petite crise pour quelque chose."