averyn + okay, we're stuck here.

Je venais de passer toute la nuit dans un bar avec des amis. Ils avaient fini par partir, mais j'avais préféré rester pour prendre encore un verre. Sauf que ce verre s'était transformé en un autre, et encore un autre. Il était super tard, il ne restait plus personne et il était peut-être temps que je rentre chez moi. Au final j'avais pas tant bu de verres que ça, puisque j'arrivais à tenir debout et à marcher facilement. Je payais et saluais le barman, avant de mettre ma veste en cuir et de prendre mon sac pour sortir. Je tirais vers moi pour ouvrir la porte et partir, mais ça s'ouvrait pas. Je fronçais les sourcils et réessayais en poussant devant moi cette fois-ci, mais toujours rien. C'est quoi ce bordel ? La porte était fermée à clé. Non pas que ça commençait à me stresser, mais c'était pas normal. Je me tournais vers le barman toujours ici derrière son comptoir. « Euh.. vous avez les clés ? » Question conne, bien sûr qu'il avait les clés, il allait sûrement faire la fermeture.

Il aura fallu une dizaine d'arguments et le soutien féroce de Maelys pour convaincre le patron. Je ne suis pas viré. Miracle. L'espoir était parti quand il est arrivé vers moi avec des traits durs comme du fer. Malgré tout, il ne s'est pas séparé de moi, me donnant une seconde chance. Ce soir, la fermeture du bar m'est attribué. Génial n'est-ce pas ? D'un geste habile et respectif, je verse plusieurs litres d'alcools dans l'ensemble des verres. La soirée se déroule rapidement, sans soucis. L'aiguille semble avoir fait son énième tour, laissant présager la fermeture. Il ne reste plus qu'une seule cliente qui une fois payé me salue. Petit sourire de cérémonie, je la voie prendre la sortie. Curieux, je checke mes sms me permettant de repondre vu le vide de la salle. « Euh.. vous avez les clés ? » Ma tête se lève, mes sourcils se froncent. « C'est fermé ? » Illogique. Je trace mon chemin pour rejoindre la porte. Effectivement quelqu'un a fermé. Blague du patron je suppose. le petit con. Je soupire, tate mes poches à la recherche d'un trousseau. Rien, comme si on l'avait dérobé.  « Attendez. » Je prends mon portable, appelle le patron qui me rit au nez. Tss. Il me rappelle qu'il ne sera pas la avant une bonne heure. « Je suis désolé, apparemment mon patron m'a fait une farce. On va devoir attendre un tout petit peu. »

Okay, c'était une blague ? Sérieusement, j'avais qu'une seule envie, et c'était celle de rentrer chez moi pour dormir. Mais bon, j'allais pas m'énerver non plus, le barman avait sûrement les clés. Je demandais donc à ce dernier s'il avait les clés, et ça avait l'air de le surprendre autant que moi. « Apparemment.. » Il me rejoignait donc pour voir si c'était véritablement fermé. J'espérais juste que c'était pas moi qui avait trop bu et qui était incapable d'ouvrir une porte. Au final c'était pas mon imagination, la porte était vraiment fermé. Je suivais le barman du regard, il sortait son téléphone pour appeler quelqu'un. Sans doute son patron. Ma pensée se confirmait lorsqu'il raccrocha pour me répondre. Son patron lui avait fait une farce ? J'arquais un sourcil. « Un tout petit peu du genre.. ? C'est lui qui nous a enfermé ? » Le scénario se formait bien vite dans ma tête. Donc en fait le mec avait vu qu'il restait un client, mais il avait quand même fermé la porte à clé, c'est ça ? Quel connard. « Bon bah en attendant, on va s'occuper. » je passais rapidement derrière le comptoir pour choisir quelle bouteille j'allais vider. Peut-être plusieurs tiens ? C'est certainement pas le patron qui allait me faire chier parce que j'aurais pas payé, il avait pas qu'à m'enfermer. Je prenais donc une bouteille et deux verres. « Un petit verre ? »

Quelle connerie ! Vraiment. Et puis je suis bien embêté. Cette fille avait l'air plutôt pressé. Merveilleux. « Un tout petit peu du genre.. ? C'est lui qui nous a enfermé ? » La règle c'est de rassurer les clients. Alors même si on doit attendre une heure, jamais je ne lui dirais. « Seulement quelques minutes le temps qu'il revienne. » Pour une fois, mon mensoge semble crédible. Enfin, j'y arrive. « Et oui c'est mon patron, on s'amuse bien ici. » Mes billes valsent sur le côté pour montrer mon exaspération. La demoiselle, peu affectée par la nouvelle, s'avance vers le bar. Je la suis du regard avec un faible sourire sur les lèvres. « Un petit verre ? » Après avoir envoyé un sms à Holly pour lui indiquer mon retard, je joue le client. « Mh.. ouais. Mais j'veux pas de pénurie d'alcool hein. » Je ris doucement abandonnant mon portable sur le comptoir. « T'as déjà été derrière un bar ? »

Le barman m'assurait que le patron arrivait dans quelques minutes. Bon j'allais pas non plus faire une crise pour quelques minutes à attendre. « Pas de soucis. Par contre si ça s'éternise trop longtemps il risque de devoir remplacer une fenêtre. » petit sous-entendu gentil avant de passer derrière le comptoir. Les rôles s'échangeaient, le barman passait au client et vice-versa. « Ouaip j'ai déjà travaillé dans un bar, mais ça m'a rapidement saoulée. J'suis le genre de fille qui aime se faire servir des verres et non pas en servir aux autres, tu vois ? » dis-je avant de rire un peu. Je devais passer pour une petite prétentieuse mais bon, il allait s'en remettre. Mes yeux s'arrêtaient au final sur une bouteille de vodka. Je rangeais donc les deux grands verres sortis et les remplaçais par quatre shoots avant de les remplir rapidement. J'en posais deux devant moi et en levais un avant de trinquer avec le barman. « A cette rencontre assez.. originale on va dire ! » j'entrechoquais mon petit verre contre le sien avant de boire cul sec. C'était le genre de truc qui me réveillais bien même quand j'étais crevée. Je posais mon verre sur la table. « J'me suis même pas présentée, Sherlyn, enchantée ! » m'exclamais-je avant de tendre ma main. Bon ce gars devait me prendre pour une folle. Déjà que j'étais pas forcément bien dans ma tête en temps normal, alors c'était encore pire quand je buvais.

« Pas de soucis. Par contre si ça s'éternise trop longtemps il risque de devoir remplacer une fenêtre. » Elle n'a pas l'air de prendre mal cette blague. Ma foi, c'est pas plus mal. Rester avec une hystérie, claustrophobe pendant une heure ne m'aurait pas plus. Par contre, son sous entendu ne doit surtout pas se produire. « Oh. Serais-tu une ninja ? » Une ninja qui passe par les fenetres. J'l'aime bien aha. « Ouaip j'ai déjà travaillé dans un bar, mais ça m'a rapidement saoulée. J'suis le genre de fille qui aime se faire servir des verres et non pas en servir aux autres, tu vois ? » Je vois. C'est une histoire de tempérament. J'imagine qu'elle est plutot active comme fille. Il n'y a qu'à voir la rapidité qu'elle a eu pour se glisser derrière le bar. « Ouais, j'vois. » J’acquiesce tout en souriant à cette inconnue. Deux shoots se remplissent rapidement, puis après avoir trinqué, l'alcool se glisse le long de ma gorge. Bien rapidement, une bouffée de chaleur s'empare de ma trachée. « Vraiment très originale. » La jeune femme se présente. Sheryln. « Et moi c'est Avery. » Avery Silver, le gars aux milles emmerdes. Petit détail. « Enchantée Sheryln. » Il suffit maintenant d'esperer voir mon patron rapidement, et pas dans soixante minutes. « T'es étudiante ? » C'est fort à parier. Nous sommes à Boston, juste à côté d'Harvard.  

Une Ninja ? Je ris. Bon je voulais pas gâcher son délire donc je répondais pas mais bon je pouvais vraiment me comporter comme une tarée des fois alors une chaise pouvait vite arriver sur une fenêtre histoire que je puisse m'en aller si ça commençait à être trop long. Puis sérieusement quel genre de patron enferme son employé avec en plus de ça un client à l'intérieur. Je me glissais donc derrière le bar histoire de pouvoir m'occuper et je nous servais deux shots avant de boire cul sec. Je décidais donc de me présenter, histoire qu'on puisse faire un peu connaissance. Il se présentait ensuite à son tour, il s'appelait Avery. « J'adooore ce prénom ! » C'était totalement sincère mais je l'aurais sûrement pas dit si j'étais pas bourrée parce que c'était le genre d'info dont on se foutait un peu au final. «  Ouaip, j'viens d'arriver y'a tout juste deux semaines en fait. J'étais à Yale avant. Et toi ? » j'avais tendance à trop raconter ma vie parfois, mais si nous restions enfermés, autant passer un peu le temps en faisant connaissance non ?

Mademoiselle la barmaid improvisée se nomme Sheryln. A mon tour j'me presente pour être poli. « J'adooore ce prénom ! » J'arque un sourcil tout en riant à la remarque de la jeune femme. Rares sont les personnes qui me disent cela. Mais c'est toujours sympa. « Tant d'enthousiasme.. » Je ris en regardant la brune. Elle s'amuse, ça se lit dans ses yeux pétillants. A aucun moment elle ne voudra faire quelque chose de mal. Certainement trop civilisé pour venir casser une fenetre.. ou certainement trop bourrée. Car oui, la brune en est à son 150ieme verres. « Ouaip, j'viens d'arriver y'a tout juste deux semaines en fait. J'étais à Yale avant. Et toi ? » Ce qui laisse à deviner qu'elle est maintenant à Harvard. Suite logique des études. Et puis, à vue d'oeil, elle n'est pas en age d'avoir finie ses études. Plus avec la longévité de ces dernières. « Moi j'suis à Harvard. Winthrop House. » dis-je comme une carte d’identité. « Je devine que t’étudies aussi là bas ? »

Je devais vraiment passer pour une tarée mais qu'importe, j'étais souvent la plus heureuse du monde quand j'étais bourrée. J'arrivais même plus à compter le nombre de verres que j'ai bu depuis le début de la soirée, mais je sentais que ça commençait à faire beaucoup. Si bien que je savais pas encore combien de temps est-ce que j'allais tenir encore. Nous commençions donc à nous raconter notre vie, ce qui était une bonne idée puisque ça allait certainement nous occuper en attendant que son fichu patron pas drôle vienne nous ouvrir. « Ouuuh les Winthrop, j'devrai faire un tour là-bas un jour. C'est vrai que tous les mecs là-bas se baladent torse nu ? » Bon c'était une question conne et si c'était le cas je pense qu'ils auraient tous fini par devenir gay entre eux, hors quelques uns étaient déjà en couple avec des belles filles. « Ouaip, je suis chez les mathers. Me dit pas que t'es un anti-mather, parce que je t'aime bien et ce serait dommage de tout gâcher. » j'espérais qu'il ait pas une sale image des mathers, même si j'avais entendu que cette confrérie était pas souvent aimée, mais ça c'était calmé récemment de ce que j'avais compris.

hj; désolée du retard.

« Ouuuh les Winthrop, j'devrai faire un tour là-bas un jour. C'est vrai que tous les mecs là-bas se baladent torse nu ? » Je ris face à la brune ivre. Elle n'en est pas à son premier verre et je dois faire attention. Je ne veux pas qu'elle vomisse ou s'étale sur le sol en chantant une comptine. « C’est ça. » Il faut garder la belle image que les étudiants ont de la Winthrop House. Continuons à faire perpétué le mythe des torses nus et musclés. « Ouaip, je suis chez les mathers. Me dit pas que t'es un anti-mather, parce que je t'aime bien et ce serait dommage de tout gâcher. » Je ris de nouveau en remplissant mon verre d'alcool. « Ma soeur était présidente de la mather house. Mon beau-frère l'est actuellement. J'ai pas le droit d'être anti-mather. » J'hausse les épaules puis trempe mes lèvres dans l'alcool fort. Je l'avale rapidement contrôlant ma grimace. « Et donc tu es là depuis deux semaines seulement.. t'étais où avant ?. »