it's okay baby, it's okay (vanille)

Il faudrait peut-être que je pense à arrêter de m'excuser. Mais j'sais pas, j'ai l'impression que ça va arranger les choses, alors que pas du tout. Je ne sais pas vraiment consoler les gens, je n'y arrive jamais et malheureusement je ne peux pas faire grand chose pour Vanille à ce moment là. Je serai bien évidemment là pour elle dès qu'elle en aura besoin, et je viendrais même en plein milieu de la nuit si elle m'appelle, mais je ne peux pas faire davantage j'ai bien l'impression. Je serre sa main dans la mienne, essayant d'esquisser un sourire qui ressemble plus à une grimace. « Ouais je sais.. Y'a pas grand chose à faire malheureusement. » Peut-être qu'admettre les choses est le mieux à faire ? Mon dieu, je n'arrive toujours pas à réaliser, et je n'imagine même pas dans quel état est Vanille en ce moment. « C'est définitif ? » murmurais-je presque, de peur de la brusquer. Et puis, peut-être qu'elle n'a plus envie de parler de ça aujourd'hui, je peux le comprendre.

Sûrement personne. T'avais l'impression d'avoir touchée le fond et de creuser encore comme pour t'enfoncer encore plus. Et le pire dans tout ça, c'était sûrement le fait qu'on te demandais de vivre malgré tout. Mais comment tu pouvais ? Comment tu pouvais reprendre le cours de ta vie alors que plus rien ne serait jamais comme avant ? C'était limite impossible. Tu fermais les yeux quelques secondes alors qu'Addison serrait ta main. « Ouais, malheureusement. » En réalité, t'avais peur de la suite. Peur de ne jamais te faire à cette idée. Peur de rester toujours bloquée sur cette situation sans être capable d'avancée. Parce que si ça arrivait, les gens autour de toi allait fuir, c'était une évidence. Seulement, t'étais incapable de te montrer forte. Les gens avaient raison, tu n'étais qu'un bébé. Une enfant incapable de surmonter un tel poid. « On m'a dit de ne pas me faire trop d'espoir. » Ce qui résumait assez bien la situation. En somme, t'étais condamnée à rester dans un fauteuil roulant à vie sans espérer une seule seconde pouvoir te tenir sur tes deux pieds.

Je voulais être là pour elle, quoi qu'il arrive, et j'allais tout faire pour lui rendre la vie plus facile. Vanille est bien entourée en plus de cela, elle vit à la Dunster avec plusieurs colocataires, elle a pas mal d'amis en dehors de sa confrérie.. Sans oublier son petit ami, Max. J'espère que tout se passe bien dans leur couple, bien que ce passage doit être particulièrement douloureux pour chacun d'entre eux. Je lui en toucherai deux mots plus tard, mais j'avoue que j'ai un peu peur de faire de travers avec elle aujourd'hui, je ne veux pas la blesser ou quoi que ce soit. Elle me dit ensuite que les médecins lui ont dit de ne pas garder espoir par rapport à ses jambes. Je ne pleure pas cette fois, mais ça me fait mal au coeur d'apprendre une telle chose, vraiment. « Je vois.. » murmurais-je alors, ne sachant pas trop quoi dire de plus. Au moins, les docteurs n'ont pas menti face à la situation, ça aurait été pire. Je commence à être mal à l'aise dans cette chambre, alors que ça ne m'arrive jamais avec Vanille, mais je la sens tellement triste que ça me fend le coeur.

T'avais toujours dis haut et fort que sans espoir, la vie était foutu. Alors qu'est ce que tu devais faire maintenant puisqu'on te disais qu'il ne servait à rien d'espérer quoi que ce soit ? Qu'est ce que tu pouvais faire, han ? Sûrement pas grand chose. C'était comme si tout s'était arrêtés autour de toi et tu n'avais pas d'autre choix que subir ce qui était en train de se passer. C'était désolant. T'avais l'impression que tout était triste et froid et t'avais aucune idée de comment te sortir de tout ça. Ça te rendais malade, clairement. T'avais l'impression d'être totalement au bout et puis voilà. Addi' semblait tout aussi perdue que toi. Quelque part, tu pouvais comprendre, c'était beaucoup trop compliqué de trouver les mots pour tenter de te réconforter. Peut être même que ce n'était juste pas possible au final. Y avait rien, aucune parole ni aucun geste qui te ferais sentir mieux. T'irais pas mieux. Ni aujourd'hui, ni demain. Probablement jamais en fait. Et t'essayais d'imaginer comment vivais les gens dans ton cas, comment ils avaient pu faire pour s'en sortir et faire paraître les choses moins durs mais au final, t'avais pas la réponse à tout ça. « Je t'aime Addi », tu finissais par murmurer.

J'espère que les choses se tasseront, et que Vanille se remettra au mieux de cet accident. Je pense que digérer les événements reste le plus difficile dans cette histoire, et forte comme elle est, je suis certaine qu'elle y parviendra. J'étais mal à l'aise face à elle, surtout par rapport au fait de savoir qu'elle ne pouvait même pas se lever sur ses deux pieds. Les yeux rivés vers le sol, j'esquisse un petit sourire quand elle me dit je t'aime. J'ai évidemment le regard brillant de larmes, mais je fais en sorte de ne pas pleurer. Pas encore. « Moi aussi. Je serai toujours là pour toi. » Sur ces mots, je serre un peu plus sa main dans la mienne, comme pour lui montrer l'amour que j'ai pour elle. C'est pas ma meilleure amie pour rien, et je ne serais sûrement pas resté aussi longtemps à ses côtés si ce n'était pas le cas. « Tu veux que je te laisse te reposer ? » demandais-je alors, c'est vrai qu'elle sort d'une grosse chirurgie et elle doit être crevée.