+ Charlie ☼ My head is a jungle

Voilà qu'il commençait presque à lui faire peur. Ce n'était pas dans ses habitudes de raccompagner les Demoiselles bourrées chez elle, non il s'appelait bien Aidan et pas Sam, mais quelque chose en elle appelait à la protection. Hors, il ne la sentait pas loin des embrouilles et s'en voudrait si quelque chose lui arrivait. C'était stupide, et vu de l'extérieur ça ressemblait presque à de la folie oui, mais Aidan n'allait jamais contre son intuition. Quitte à le faire passer pour ce qu'il n'était pas. Il écouta sans répondre les paroles de la jeune femme, répondit à son sourire par le même et la laissa s'éloigner quelques secondes. C'est vrai, après tout, de quoi il se mêlait ? Il devrait peut-être la laisser rentrer chez elle tranquillement. Puis il la vit tituber, et il vit aussi que le mec de tout à l'heure et ses potes regardaient toujours la scène, comme des prédateurs prêts à bondir. Alors tranquillement, comme si c'était la chose la plus naturelle du monde, il emboîta son pas dans le sien, discrètement, la suivant de quelques mètres, nul doute que cela la mettrait en colère mais et bien tant pis.

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Il m'avait laissé partir sans dire un mot... ou alors j'étais parti trop vite pour qu'il ne puisse me retenir. Quoi qu'il en soit, c'était bien mieux comme ça. J'avais beau avoir bu, et il avait beau ne pas être menaçant, sa remarque sur sa possible double identité me ramenait à cette dure réalité selon laquelle: on ne pouvait faire confiance à personne. Je partais donc d'un pas que je voulais certain mais qui, de l'extérieur, semblait titubant, voir hésitant. Avec ce que j'avais bu et perchée sur mes talons: ce n'était pas vraiment étonnant. Je sortie de la ruelle, rejoignant un boulevard bien lumineux ce qui ne manqua pas de me rassurer et pris la direction de mon appartement. Je vivais à deux pâtés de maison d'ici, je n'avais rien à craindre. Pourtant quelques minutes après mon départ, j'entendis des bruits de pas. Quelqu'un me suivait j'en étais sûr et j'avais bien trop peur pour me retourner. Je pressais donc le pas tout en glissant ma main dans mon sac à main à la recherche de mon téléphone. Me concentrer sur le bordel qu'il y avait dans mon sac et tenir en équilibre sur mes talons n'étais visiblement pas possible après quelques shot de tequila, et après quelques pas je m'écrasais sur le goudron qui recouvrait le trottoir. Mes genoux amortir la chute et s'égratignèrent contre le sol rugueux. L'alcool m'épargna la douleur de cette chute et je ne réalisais même pas que quelques gouttes de sang commençaient à couler de mon genoux droit. Je restais par terre, me retournant pour voir celui qui me suivais lâchant un :« Ne me faites pas de mal...» avant de m'arrêter net en réalisant que ce n'était que le poète de toute à l'heure. qui m'avait suivi.

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Il se sentait bizarre, comme étranger à lui-même. Parce que vraiment, c'était pas le genre de mec à couver les filles, et d'autant plus lorsqu'elles étaient de parfaites inconnus. Lui, c'était plutôt le genre advienne que pourra et vis ta vie comme tu l'entends, ça me regarde pas. Mais avec cette Blondinette, c'était bizarre, il avait ce besoin inextricable de la protéger. C'est pour ça qu'il continuait à la suivre et qu'il pouvait pas s'empêcher de penser qu'elle allait vraiment le prendre pour un psychopathe. D'ailleurs, il voit bien qu'elle accélère le rythme, sans se retourner, comme une proie qui se doute qu'on l'a pris en chasse. Il voudrait l'interpeller , lui assurer qu'elle est en sécurité, que ce n'est que lui. Mais justement, elle ne le connait pas lui et à coup sûr, il l'effraierait davantage, sans doute pour ça qu'il reste dans son sillage et qu'il se tait. Mais ça, c'était avant que la Demoiselle se gaufre en beauté, son genou se frotte au bitume et y perd quelques lambeaux de peau, découvrant la chair qui pleure de son sang. « Tu t'es fait mal ? » alerte, il écarquille les yeux en observant la plaie, il a beau ne pas être infirmière comme sa mère, il voit vite que ce n'est que superficiel. Puis, il toussote mal à l'aise, comme pris en faute. « Écoute, je sais que je t'ai fait flippé au sujet des psychopathes, mais je te jure que j'te veux aucun mal, j'veux juste m'assurer que tu rentres bien chez toi, parce que t'as un peu trop bu, promis je rentre pas ou quoi, et après je te laisse tranquille, tu me verras plus jamais si c'est ce que tu souhaites, promis, jure ! » Il lève les mains en l'air tandis qu'il déballe son argumentaire. Prêt à se prendre la rafale possible de reproches concernant son attitude. Pan.

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Je passais presque machinalement la main sur mon genoux en sentant quelque chose me chatouiller, recouvrant ainsi de sang le bout de mes doigts. Le poète, dont je ne connaissais toujours pas le nom se rapprocha de moi, me demandant si je m'étais fais mal. Je hochais la tête santant des picotements sur mon genoux. Je ne tardais pas à baisser les yeux sur ce dernier, découvrant une jolie égratignure.« Je vais plus pouvoir mettre de jupe ... » soupirais-je à mi-voix. Le jeune homme reprit rapidement la parole, m'assurant ne pas être un psychopathe, allant limite jusqu'à s'excuser de m'avoir fait croire le contraire un peu plutôt. Il m'expliqua qu'il voulait simplement me raccompagner chez moi parce que j'avais un peu bu. « Au début je n'avais pas peur, après, tu m'as fait flipper avec ton histoire de psychopathe … et maintenant tu veux que j'avale ça ? Que je te montre où j'habite ? Le premier soir ? » Dis-je l'air un peu agacé, tirant un mouchoir en papier de mon sac pour le presser contre la plaie de mon genoux. Je redressais soudain la tête et croisais ses yeux. Un petit sourire attendri se dessina sur mes lèvres. « Tu te rend compte qu'a notre époque, les garçons comme toi ça n'existent quasiment plus ? » Demandais-je terminant sur un petit rictus. Il n'avait certainement pas de mauvaises intentions.. en fait, il avait même l'air sincère et sa dévotion me touchait. Jamais personne n'avait pris la peine de me suivre juste pour s'assurer que j'arrive bien chez moi ! Pourtant il était là, ce garçon rencontré trente minutes plutôt, apparaissait soudain à mes yeux comme le mec idéal, le prince charmant qu'il avait évoqué lors de notre première conversation. J'avoue avoir eu peur l'espace d'un instant, mais ses yeux bleus et son air presque désespéré et puant la sincérité avait su me convaincre une nouvelle fois.

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Il se sent aussitôt soulagé quand il voit qu'elle ne prend pas la fuite ou même qu'elle ne lui tape pas dessus avec ses petites mains. Apparemment, son argumentaire a payé et c'est tant mieux puisqu'il est honnête. « Oh, ça peut faire guerrière, c'est un style. » dit-il pour la consoler avec un doux sourire aux lèvres. Il tend finalement sa main pour l'aider à se relever puisque sa jambe s'est apparemment arrêté de saigner. « Je voulais que tu réalises que les mecs en soirée sont rarement fréquentables. » avoue-t-il un peu piètrement. Il ignorait que son propre jeu se retournerait contre lui. Il se marre quand elle lui avoue que des mecs comme ça n'existent plus. Aidan c'est pas vraiment l'innocent de service, mais avec elle c'est différent, mais surtout il abusera jamais d'une nana contre sa volonté ou à un moment où elle est vulnérable, il a pas beaucoup d'honneur dans ses veines mais il a au moins celui là. « Je suis pas vraiment un enfant de chœur, mais avec toi c'est différent. » lui avoue-t-il sans détour, il ne sait même pas pourquoi il lui parle aussi franchement. « Ça va aller ? » demande-t-il doucement. Il relève ses prunelles sur le lointain de la rue et en reconnaît la direction . « J'imagine que tu retournais sur le campus. » Parce que vu son âge et vu son allure, elle est sans doute étudiante. « Quelle confrérie ? » demande-t-il avec un sourire aux lèvres. Voilà qui lui en dira peut-être davantage sur sa protégée improvisée.

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Guerrière ? Il m'avait vu ? J'étais en jupe, une mèche blonde qui tombait devant mes yeux bleu, j'avais un sac à main Prada... je n'avais pas grand chose d'une guerrière et je doutais que cette cicatrice n'y change quelque chose. Il m'aida gentiment à me relever et je frottais rapidement ma jupe pour la dépoussiérer. « Certain le son certainement... » dis-je d'une petite voix. Peut-être étais-je trop naïve, ou simplement persuadée qu'il y avait du bon chez certain pervers en soirée, en tout cas j'étais sûr que ce n'était pas une raison valable pour m'avoir fait flipper comme ça ! « Ah ouais, t'es pas un enfant de choeur ? » Demandais-je en le regardant de haute en bas. « Mise à part tes cheveux pas coiffés et le fait que tu fumes... tu m'as l'air adorable. » Avouais-je en passant la main dans mes cheveux. Puis je hochais la tête en réponse à son ''ça va aller ? '' « cette chute m'a un peu retourné le ventre... mais j'attendrais d'être chez moi pour vomir. » Plaisantais-je. « En faite je passe par le campus parce que sinon je me perd.... » Avouais-je à mi-voix, presque honteuse. « Mais je vis à Inman Square, pas sur le campus. » Ajoutais-je un peu plus fort avant qu'il ne me demande dans quelle confrérie j'étais. « Quincy ! » Répondis-je aussitôt, avec plus d'entrain que je ne l'aurais voulu. « La confrérie des gentils ~ ♪ » poursuivis-je comme si c'était le jingle officiel de la QH, alors que je venais de l'inventer. L'alcool me rendais plutôt créative... Je repris lentement ma route, faisant signe au brun de me suivre. « Au faite... Moi c'est Charlie...» lui dis-je enfin. On avait passé une bonne partie de la soirée ensemble et pourtant je ne connaissais toujours pas son prénom.

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C'est vrai que son allure n'a rien de guerrier et il sourit à sa moue perplexe, il voulait simplement la consoler pour sa jambe désormais moins glamour. Il hausse les épaules. « Certains sûrement, mais sans doute pas ceux avec qui tu trainais quelques instants plus tôt. » Il voulait pas la jouer rabat-joie mais il était honnête tout simplement. Ses dents viennent marteler la chair se lèvre inférieure quand elle le compare à un gentil garçon. « Tu as décelé mon arme secrète. » annonce-t-il en riant doucement. « On me donne le bon dieu sans confession et je sais en profiter dirons-nous, mais non je ne suis pas méchant. Il ne faut juste rien attendre de moi quand on passe dans mon lit. » Une lueur de défi brille furtivement dans ses prunelles. Aidan n'est pas un mauvais gars non, Volage c'est juste son deuxième prénom ces derniers temps mais y'a pas péril en la demeure à part ça. « J'apprécie ta sollicitude. » rétorque-t-il sur ses projets de vomissement une fois rentrée chez elle. Parce que le sang plus le vomi, ça ferait beaucoup pour une première soirée. Il se marre encore quand elle annonce qu'elle est obligée de repasser par le campus pour retrouver le chemin d'Innam square. Il connait Cambridge comme sa poche pour la bonne raison qu'il a grandit juste à côté. « C'est vrai que ça peut paraître un peu compliqué quand on connait pas, mais viens par là dans ce cas. » annonce-t-il en prenant la perpendiculaire et en amorçant le chemin vers la bonne destination. Il ne s'est pas trompé en tout cas, elle étudie bien à Harvard et l'annonce de sa confrérie le fait sourire à nouveau. « Ah, j'ai toujours eu un faible pour les Quincys, ma meilleure amie étudiait là bas. » Joan était ensuite devenue Lowell mais c'est chez les Orange qu'elle avait fait la majeure partie de sa scolarité. « J'étais à la Lowell moi. » rétorque-t-il avec une lueur nostalgique dans les yeux. Il s'est tellement plu chez les Mauves, c'était sa deuxième maison à tel point qu'il a été président de sa confrérie. « Et moi c'est Aidan, enchantée Charlie. » dit-il en lui tendant la main comme si ils étaient à un dîner mondain. La grande soirée du n'importe quoi était là et ce n'était pas pour lui déplaire.

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Son arme secrète ! J'échappais un rire amusé. Je préférais me persuader qu'il plaisantait et qu'il était un gentil garçon et pas une sorte de fou dont on ne se méfiait pas. La remarque qui suivit m'éclaira davantage sur le genre d'homme qu'il était. Il n'était pas fou, ce n'était pas un psychopathe qui traînait les bars pour draguer lourdement la première venue, non. Par contre il était adepte des relations d'un soir. C'était ce que j'appelais un connard. Tout du moins 'connard' en amour. « Donc t'es ce genre de gars... » Dis-je l'air pensive. Il me proposa gentiment de m'indiquer le chemin et je le suivis sans dire un mot. J'étais de New-York et bien que je sois sur Cambridge depuis plusieurs année maintenant je n'arrivais pas à m'y faire. Pourtant comparé à la grosse pomme, Cambridge était une toute petite ville. Mais à mes yeux toutes les rues étaient les mêmes ! (surtout après quelques verres.) Je le suivis alors qu'il empruntais une rue adjacente que je n'avais jamais prise avant, je lui faisais confiance, il avait l'air de connaître le coin. Il m'avoua avoir toujours eu un faible pour les Quincy et j'esquissais un sourire. « Un mauve, évidemment ! » Un ancien Lowell, maintenant que je le savais ça me semblait évident, presque flagrant en faite, comme si c'était écris sur son front. Il avait donc étudié à Harvard... il me semblait un peu jeune pour être déjà diplômé, mais je n'osais pas lui demander ce qu'il faisait maintenant, de peur qu'il ai lâché les cours pour des raisons personnels. Je ne préférais pas risquer de toucher une corde sensible, je ne le connaissais pas assez pour ça et j'étais trop bourrée pour formuler des excuses avec tact. « Aidan... c'est un jolie prénom. » Lui dis-je alors que je lui serrais la main en pouffant de rire face à cette formalité. « Et donc... t'es du coin, puisque tu me fais prendre cette petite rue.. » Ajoutais-je en observant les alentours. Je n'avais aucune idée d'où on était, ça ressemblait à la rue que l'on venait de quitter mais en plus étroit.

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La vie se peuple de rencontres aussi imprévisibles que bienvenues et un nouveau sourire étire les lèvres du jeune peintre alors que Charlie semble appliquée à le coller dans une case. « Quel genre de gars ? » lui demande-t-il narquois en haussant les sourcils. Le genre parfait connard avec une gueule d'ange ou un ange avec une gueule de parfait connard ? Va savoir... Sans doute un peu des deux à la fois. Elle lui avait dit qu'elle était une Quincy , une adorable Quincy qui aime son prochain, sans doute pour cela qu'elle pousse l'altruisme jusqu'à donner sa chance à n'importe qui. A commencer par lui. Et elle n'a pas l'air si surprise qu'il soit un ancien Lowell. « C'est si peu surprenant que ça ? Moi qui pensais avoir la tête du parfait Dunster, je suis déçu. » reprend-t-il en se marrant un peu. Soit dit en passant, le président Dunster est pas si loin de lui, son côté gentil garçon sûrement. « Merci. » Ouais son prénom il l'aime plutôt bien, ça aurait pu être pire. « Charlie c'est cool aussi. » C'est un prénom de mec il trouve,et justement il aime bien quand les nanas portent un prénom inattendu. « Ouais j'ai grandi à Boston donc je connais plutôt bien le coin, je suis né là quoi et quoi que je fasse je reviens. » Ses yeux pétillent, il a accepté finalement cette sorte d'attachement. « Et toi tu viens d'où Charlie ? » Parce que c'est ça aussi la richesse de Cambridge, brasser le tout venant, le monde entier entre ses bras, et improviser les mélanges comme celui qui se présente sous ses yeux.

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