Nicholas ► Sorry for him

Je ne faisais rien de bien méchant avec Nicholas. D’ailleurs, en y réfléchissant bien, je ne faisais rien de méchant avec qui que ce soit. Dernièrement, je me tenais tranquille, seule dans mon coin, dans le seul but de ne pas trahir Jacey ou pour que mes faits et gestes ne soient pas mal interpréter. Et si je pouvais retrouver cette stupide personne qui ne c’était pas mêlé de ses affaires, et avait osé appeler Jacey lors de cette fête, pour le prévenir d’on ne sait quoi, je lui referai sûrement le portrait. Je ne sais pas ce qu’il y a d’amusant à se mêler de la vie des autres et surtout à semer la zizanie comme ça, sans raison. Puis, ce n’est pas comme si j’allai tromper Jacey et encore moins en public. Je serai quand même la femme la plus stupide qui soit pour agir aussi bêtement. Mais soit, il fallait que je réussisse à vivre ma vie sans constamment à Et si Jacey était là ? Qu’est-ce qu’il penserait ? Qu’est-ce qu’il dirait ? Agirait-il comme la dernière fois ? Je suis assez grande, mature pour agir comme je le souhaite, comme je l’entends. Sauf que là, dans la voiture de Nicholas, à trop penser à celui qui partageait ma vie, je ne faisais pas attention à l’homme avec qui j’étais actuellement et ce n’était pas forcément cool ou amusant pour lui, alors, je me concentrais de nouveau sur ce qu’il me disait. Je souriais, essayant de ne pas lui montrer que dans le fond, je pensais. Je pensais énormément. Il n’avait pas besoin d’avoir mes problèmes en tête, en plus des siens. Mr. Brooks l’avait déjà assez mêlé à nos problèmes. Je tournais donc la tête vers lui et la hochais pour répondre à sa question. Je ne pouvais pas boire de boissons alcoolisées, mais ça, il n’avait pas besoin de le savoir. Du moins, pas pour le moment. Je voulais attendre d’être à 3 mois ou plus pour l’annoncer aux personnes qui ne faisaient pas partie de ma famille. A l’heure actuelle, même le père lui-même n’était pas au courant de la nouvelle, alors je ne pouvais pas en parler à Nicholas… Une fois au bar, je m’asseyais sur les chaises hautes, demandant un jus de fruits au barman. Ridicule quand on se trouve dans une taverne certes, mais je ne pouvais pas faire autrement. « Et que prendra Monsieur Laflamme ? ». Ca faisait tellement bizarre de l’appeler ainsi. Je voulais essayer et je pense que je ne le referai plus. Je veux dire, je le connaissais comme étant un membre de la Mather House et non pas comme étant un coach. Professionnellement et hiérarchiquement parlant, c’était aux membres de l’équipe de Basketball de l’appeler comme ça. « Sinon, comment ça se passe avec Jasmine ? ». Bein oui, je ne voulais pas parler que de mon couple hein, mais également du sien. Ça marchait dans les deux sens.

Une fois accoudé au bar, Jade lui demandait ce qu'il voulait boire, mais d'une drôle de façon. Se faire appeler "monsieur Laflamme" sonnait vraiment faux pour lui, encore plus venant de Jade!

-Je préfère que tu m'appelles Nick. Monsieur, ça sonne faux je trouve. Une pale ale, ce sera parfait.

Le brun ténébreux notait au passage que son amie ne prenait pas de l'alcool mais plutôt un cocktail sans alcool. Évidemment, cela soulevait quelques questions, mais le brun ténébreux décidait de ne pas se montrer curieux. Si Jade avait quelque chose à annoncer, elle déciderait du moment opportun. Outre cela, elle avait peut-être décidé de diminuer sa consommation d'alcool. Aucune résolution du genre du côté de l'ancien Mather, grand buveur de son état.

À la question de cette dernière, le jeune homme tapote son verre, l'air un peu pensif quelques instants, avant de prendre une gorgée et de se tourner, un coude toujours sur le bar, le verre dans son autre main.

-Bien. Elle vient de rentrer de son stage dans un cabinet à New-York, mais ils lui ont proposé un emploi, alors à la fin de la session, elle risque d'aller y travailler. Du coup, c'est un peu compliqué à gérer de se voir de ce temps-ci, mais on fait avec.

Lui a Cambridge, elle à New-York, ce n'est pas si loin, mais ce n'est pas à la porte non plus et le couple, qui habitait ensemble désormais, ne se voyait plus autant, mais ils faisaient avec. Nick voyait cela comme une période à traverser, mais si Jasmine travaille pour de bon à New-York, il faudra prendre des décisions.

Je me doutais bien que le Monsieur Nich ne passerait pas forcément bien. Rien qu’en le disant, je trouvais ça étrange. Après faux, je n’irai pas jusque-là, mais comme on dit, chacun son point de vue, chacun son avis sur la question. Je haussais les épaules tout en tournant la tête vers le barman pour lui demander de servir à Nicholas la boisson qu’il venait de me citer. N’empêche qu’accepter d’aller dans une taverne alors qu’on ne peut pas boire d’alcool, c’est assez frustrant. Je tournais la tête vers l’homme qui nous ramenait nos boissons, le remerciant, lui souriant… Je finis par payer. Voilà, j’étais à présent pardonner de ce qui c’était passé au Canada. Je buvais ma boisson tout en l’écoutant répondre à ma question concernant sa relation avec Jasmine. Une relation à distance alors qu’ils vivaient ensemble normalement. Ça ne devait vraiment pas être facile à vivre. « Oh je suis désolée pour toi. C’est de ça que tu voulais me parler la dernière fois ? ». Du coup, je culpabilisais encore plus de ne pas avoir eu le temps et l’occasion de l’écouter. Il était mal, très mal et être coupés en pleine conversation sérieuse avec de moi, mon petit-ami, sa jalousie. Je culpabilisais vraiment. « Vous vous en sortirez. Vous avez tenu jusqu’ici. Ça veut tout dire je trouve ! ». J’essayais d’être positive. J’essaie toujours d’être positive, quoiqu’il arrive. Même si parfois, c’est difficile de l’être.

Sonner faux, comme une fausse note, c'était son avis sur le fait de l'appeler monsieur, comme s'il avait quarante ans ou un truc du genre. Nick n'aime même pas qu'on l'appelle Nicholas, c'est dire, préférant toujours son diminutif, alors imaginez le monsieur.

Le couple J-J n'a pas l'exclusivité des problèmes, même si dans le cas de Nick et Jasmine, c'est sans doute moins pire. Il n'est pas un paranoïaque en chaise roulante et Jasmine ne lui donne pas l'impression de jouer les charmeuse et elle n'est pas enceinte non plus (chose qu'ignore Nick en ce qui concerne Jade).

-Euh, je ne sais pas, je ne me souviens plus trop de la dernière fois, à part de Jacey je veux dire.

Leur conversation à eux, il l'avait oublié. Il se souvenait juste qu'en aucun cas, il y avait de la drague ou du flirt dans l'air, mais cela n'avait pas empêché l'ange noir de Jade de s'emporter. La belle brune à ses côtés se montrait plutôt optimiste, tandis qu'il buvait de sa bière. Nick haussa légèrement des épaules.

-Ouais, va juste falloir prendre certaines décisions, mais on traversera la rivière quand on y sera.

Si Jasmine doit aller travailler à New-York et quitter Cambridge, alors il imagine qu'il aura le choix entre la suivre ou pas, avec tout ce que cela implique. Quitter Cambridge signifie laisser bien des amis derrière, mais aussi, perdre son poste d'assistant-coach. Ce serait tout un sacrifice de sa part.

Les hommes et leur mémoire plus courte que la robe que je portais actuellement. C’était assez marrant ? Surprenant ? Je ne sais pas. Je ne trouvais pas le bon mot pour le décrire. Je le regardais de la tête aux pieds. J’aurai aimé savoir ce qui n’allait pas mais à cause de Jacey, je ne le saurais jamais. Je roulais des yeux. J’étais assez exaspérée par tout ce qui se passait dans ma vie dernièrement. Même les petites choses simples de la vie me gonflaient. « Ça te reviendra peut-être qui sait ! ». Pas sûre. Il avait justement oublié ce qu’il voulait dire à cause du temps, des jours qui étaient passé entre alors je ne voyais pas comment, en lui laissant bien plus de jour, il s’en souviendrait. C’était juste pour dire en fait. « Oh mais quel poète ! Je trouve cette phrase tellement belle ! ». Je le pensais. C’était une belle façon de dire qu’ils y arriveraient, même mis devant le fait accompli. Je souriais, passant ma main sur son bras. Je voulais juste me montrer amicale et réconfortante envers lui. Il n’y avait aucune arrière-pensée derrière mes gestes en fait. J’agissais toujours honnêtement, sans réfléchir, sans me prendre la tête. « Alors, maintenant que tu as ta boisson, je suis "pardonnée" ? ». Je savais bien que je l’étais depuis le début. Comment ne pas pardonner à une magnifique bouille telle que la mienne ? Impossible, on ne peut pas. Je me vante un peu trop, je sais. Mais j’ai raison pour le coup.

Jade et Nick avaient "enfin" cette discussion banale qu'ils auraient dû avoir des semaines auparavant si Jacey ne les avait pas interrompu. Malheureusement, le brun ténébreux ne se souvenait pas de ce qu'il voulait dire à son amie à ce moment, mais ils pouvaient bien parler d'autre chose aujourd'hui, non? Il sentit quand même une sorte de léger énervement, ou de contrariété chez Jade.

En tout cas, ils parlèrent d'autre chose et la belle brune souligna alors les talents de "poète" de Nick. Ouais bon, c'était juste une expression, assez commune d'ailleurs, non? Faut dire que quand elle est dite par l'ancien mather, elle doit sonner comme une vraie phrase de fermier. Cependant, il ne comprit pas que Jade n'était pas du tout sarcastique.

-C'est ça, moques toi de mes expressions canadiennes, mais c'est vrai tu sauras!

Comme elle caressait son bras, enfin, caresser, le verbe est peut-être un peu fort, Nick croisait le regard de Jade et eut un petit sourire. Il n'interprétait pas ce geste pour autre chose que ce qu'il était. Lui non plus n'était pas du genre à se prendre la tête avec des détails. Il finit son verre, la descente toujours aussi facile, quand la Mather lui demandait s'il était pardonné.

-Je crois qu'on peut dire ça. Tu me connais, c'est assez facile de se faire pardonner avec moi.

Du moins, pour des trucs banaux, parce que sinon, il peut être assez rancunier, ou du moins, il n'a pas le pardon facile et il a une bonne mémoire pour ces choses-là, ce qu'on lui fait et qui le blesse.

-Je te ramène chez toi si tu veux.

Espérons juste que Jacey ne leur fasse pas une autre crise de jalousie.