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Je ne décroche pas un mot, me contentant de manger mon assiette vegan ou encore de simplement soupirer tout en croisant mes bras. Elle ne m’a rien fait et je n’ai rien contre elle. Maman s’est trouvé un homme depuis longtemps, le paternel pouvait bien le faire aussi de son côté, ce n’est pas un souci. Mais pas lui… Pas mon ange, pas comme ça. C’est une torture depuis que je le vois ici. Les entrailles de mon bas-ventre ne demandent que ses touchers, ses caresses, ses baisers, sa langue. Argh, je frissonne et fais passer ça pour du dégoût. J’évite de le regarder, j’essaye sinon, je vais mourir sous ses prunelles et sous mon envie écrasante. Je te hais bel ange, je te hais si fort. Je m’en veux de faire ça à sa mère, si elle était venue seule, je n’aurais rien dit, j’aurai pu être sage et sympathique sans être réellement amical, mais non, pas avec lui à ses côtés, face à moi qui plus est…. Sans compter mon désir pressant et puissant d’aller lui faire du pied, de le torturer, de m’enivrer et de le secouer. Torture-moi, mais fais le d’une autre façon bon sang ! Le plat se termine et il reste du temps avant le dessert, un peu de répit sans doute. Je pourrais monter dans ma chambre, hurler dans mon coussin et écouter de la musique pour ne plus penser à eux ou au contraire…. Pour pouvoir penser à lui. Je mords ma lèvre en y songeant et ferme mes paupières avant de pousser un bref soupir de mécontentement. Délicatement, j’attrape mon verre d’eau avant de manquer de lui cracher à la figure puis, je fixe mon paternel dans une colère noire et infinie. « Quoi ? » Je les regarde tous, puis lui. « Et vous décidez ça en nous foutant devant le fait accompli ? C’est dégueulasse ! » « Siam, ça suffit ! Je t’ai mieux élevé que ça non ? C’est une décision qu’on ne changera pas et vous allez vous y faire ! Ils viennent dès demain ! »
Un martyr.
Un infernal abysse.
Les ténèbres m’engloutissent.
Je les hais. Je les hais si fort de nous faire ça. Je regarde Leo d’un air désespéré mais il semble autant désemparé que moi. Qu’allons-nous devenir ? J’ai peur. J’ai mal. Je suffoque. Il faut que je m’échappe. Comme tout le monde a fini, je prends les assiettes et le plat pour partir faire la vaisselle et essayer de comprendre tout ça. Je connais mon Père, quand il a une idée, elle se fera. S’il le dit, alors ils viendront demain et s’ils font comme ça, c’est parce qu’ils savaient que nous allions hurler et ainsi, personne ne nous laisse de choix. Mais qui l’aurait cru ? Qui pouvait croire que son…. « beau-fils » était mon ange, mon pêcher, mon addiction ? Je me tiens à l’évier avec les larmes aux yeux. Je ne dois rien montrer. C’est impossible. Je me contiens, Je avale et reviens à table. « Siam, va montrer la maison à Léon et où il dormira ! » Je reste debout avant de fixer mon géniteur. « Quoi que tu fasses…. Il ne remplacera pas Shane. » Hors de question. Il n’aura pas sa chambre, il n’aura pas sa place, il ne sera pas mon frère… Parce qu’autrement, je ne pourrais plus le désirer et le vouloir de cette façon. Ma tête lui fait signe de me suivre et je me dirige d’un pas assuré mais froid vers l’étage.
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