(AMLIE) + Alors... c'était comment ?

« Non, juste du sport. On est allé courir, puis on est rentrés, douche et dodo » J'haussais un sourcil, perplexe. Elle était sérieuse ? Alors que je commençais presque à la croire elle explosa de rire, avant de confirmer ce que c'était du sport de chambre. Je lui foutu un nouveau coup de coussin.  « Me fais pas marcher comme ça ! » Râlais-je. Puis elle reprit pour me dire : ''c'était bien''. Je relevais une nouvelle fois les sourcils.  « Et... ? »  Demandais-je, l’incitant à poursuivre.  « T'avais bu ? T'as eu mal ? Raconte !» Rouspétais-je en attrapant le saladier de chips pour le poser sur mes genoux.  « T’arrive en criant puis tu te contente de me dire ''c'était vraiment bien !''.» Ajoutais-je imitant une nouvelle foi son accent italien. J'avais encire de rajouter le mot ''spaghetti'' à la fin de ma phrase, histoire de vraiment me foutre d'elle mais je me retenais.

Je n'ai pas le temps de dire ouf que je me prends un coup de coussin dans la figure. Et qu'elle se met de nouveau à pester parce qu'elle était à la limite de me croire. Et hop, elle râle encore la vieille ! Quelques secondes auparavant, elle me demandait de lui raconter, sans entrer dans les détails, je m'étais donc contenter de lui signaler que ma nuit avait été bonne, mais voilà qu'elle se mettait à insister. Sans mentir, je ne voyais pas vraiment comment lui raconter ma nuit sans trop entrer dans les détails.. Heureusement pour moi, la jolie blonde reprit la parole avec quelques questions, me donnant matière à répondre sans détails. Au fond, j'aurais dû y penser toute seule, ce sont des questions de bases. Des questions que nous nous sommes posées un million de fois toutes les et auxquelles j'avais enfin la réponse. Je m'apprêtais à lui répondre lorsqu'elle ouvrit la bouche pour encore se moquer de mon accent. Ni une, ni deux, j'attrape le coussin et lui jette en pleine tête. Non, je n'avais pas bu. Je ne bois quasiment jamais. dis-je lui faisant les gros yeux. La question ne se posait même pas. Je ne sais pas si je t'en ai déjà parlé, mais j'ai une formation de danse classique. A vrai dire, j'en ai fait pendant seize ans, alors non, je n'ai pas eu mal. D'ailleurs, je dois dire que sur le moment, j'avais été bien heureuse de toutes ses heures à souffrir durant l'échauffement, parce que cela avait assouplie tout mon corps, par conséquent, le moment fatidique venue, je n'ai pas ressentis de douleur, ou presque pas. C'est juste un peu dérangeant au début, mais quelques minutes plus tard, ça va mieux. Puis, il n'a pas fait le bourrin non plus alors.. Première conversation sexe après expérience, je crois que je manque de pratique pour parler de ça.

« Et hop, elle râle encore la vieille !  » Je soupirais un peu, agacée qu'elle m'appelle ''Maman'' ou ''vieille''. J'avais que quatre ans de plus qu'elle, c'était pas grand chose ! Puis après m'avoir entendu me moquer de son accent elle me foutu un coup de coussin.   «Tu te moque de mon âge je me moque de ton accent ! » Dis-je en tirant la langue comme une gamine. C'était fasile de dire ça puisque qu'en tant que Nex-Yorkaise je n'avais pas vraiment d'accent, enfin rien qu'une étrangère ne puisse distinguer.  « pizza, spaghetti, macaroni ! »  Ajoutais-je avec un vieux accent italien de merde.
« Non, je n'avais pas bu. Je ne bois quasiment jamais.» Je levais rapidement les yeux au ciel. Moi qui ne pouvais pas sortir sans me bourré la gueule j'avais bien dis mal à croire ça, mais si elle le disait. Puis elle se mit à me parler de sa formation en dans classique et sur le coup je ne voyais pas du tout où elle voulait en venir. Puis rapidement je fis le lien entre le fais d'être souple et l'acte sexuel. Selon moi ça n'empêchais pas d'avoir mal la première fois, mais si elle m'affirmait en pas avoir eu mal alors je ne pouvais que la croire, une fois de plus. Les rôles étaient inversé, c'était elle qui en savait plus que moi. J'échappais un second soupire.   « C'est toi qui va devoir tout m'apprendre maintenant ! »  Dis-je en reposant le saladier sur la table basse avant de me lever du canapé, pour partir vers la cuisine. Revenant 2 minutes après avec une bière.  « Je vais finir vieille fille avec 4 chats et de la tequila. »  Lâchais-je en riant presque nerveusement avant d'ouvrir ma canette de bière pour en prendre une gorgée.

Comme pour se défendre, elle lance le fait que comme je me moque de son âge, elle a pleinement le droit de se moquer de mon magnifique accent Italien en rajoutant une couche et me tirant la langue, hop, voilà un nouveau coup de coussin perdu. Lorsque je termine de lui expliquer plutôt brièvement, elle se lève et va chercher une bière à la cuisine, avant de revenir s'asseoir et de déclarer qu'elle allait finir vieille fille, avec quatre chats. Je ne peux me retenir de rire. Mais n'importe quoi, tu as Augustus ! Elle m'a parlé de son petit ami, des étoiles dans les yeux, un million de fois et il parait être clair qu'il est amoureux d'elle. Finalement, je l'envie un peu. J'ai peut-être une expérience de plus que toi Chacha, mais je pense que tu es gagnante. dis-je en baissant le regard, comme submergé par le doute. Je veux dire.. il t'aime et c'est réciproque.. Je suis vraiment heureuse que ce soit arrivé, avec Isaac en plus, mais.. nous ne sommes pas ensemble. Je ne sais pas ce qu'il ressent. Tout ce que je sais, c'est que je l'attire un peu, mais c'est probablement tout.. Ma voix se fait tremblante, faible. Je crois que je suis bien trop attachée à lui et qu'en y réfléchissant, j'aurais peut-être aimé que cela ce passe autrement.

Après un nouveau coup de coussin, que j'avais certainement mérité, Amen se foutu de ma gueule. « Mais n'importe quoi, tu as Augustus ! » Je souris bêtement en entendant ce prénom sortir de sa bouche.« C'est vrais j'ai mon Gus... »  Ajoutais-je l'air presque ailleurs, le même sourire idiot sur les lèvres. Amen poursuivis, m'avouant que de nous deux j'étais la gagnante, même sans être aller jusqu'à coucher avec quelqu'un et que ma relation avait la chance d'être réciproque. Je bus une autre gorgée de ma bière en l'écoutant, je me rendais compte que, effectivement, j'étais chanceuse d'avoir Augustus à mes cotés. Sa voix se nouait quand elle évoqua Isaac. Je reposais lentement ma bière sur la table basse sans la quitter des yeux. Mon sourire d'idiote amoureuse avait disparu pour laisser place a un regard inquiet (la maman, de nouveau) « Oh mon lapin... »  Lâchais-je tendrement quand elle eu terminer, la tirant aussitôt vers moi pour la prendre dans mes bras. « Il finira par s'en rendre compte j'en suis sur. »  Dis-je. Évidemment : je n'étais sûr de rien, je ne connaissais pas Isaac du tout, je ne savais pas exactement comment il se comportait avec elle... bref je ne pouvais pas prédire l'avenir. Mais honnêtement, il était impossible de en pas craquer pour Amen et sa petite bouille d'ange !

Le sourire idiot qui apparaît sur le visage de la douce Charlie me donne un vague aperçu de celui que je dois arborer lorsque j'évoque les moments passés avec le français. Ce sourire qui en dit long sur la façon de voir la personne. Je souris légèrement à mon tour, la voir amoureuse, heureuse, c'est vraiment beau. J'espère qu'un jour j'aurais la chance de vivre la même chose, de connaître le véritable amour,  comme elle. Puis son sourire s'efface et fait place à un regard inquiet et compatissant lorsque j'en arrive a Isaac. Elle me prend dans ses bras pour me réconforter et me dit qu'un jour il réalisera. Elle ment, pour me faire plaisir. Elle ne peut pas prédire l'avenir, personne ne le peut. Puis je ne vois pas ce que Isaac pourrait comprendre, parce que moi-même je ne comprends pas totalement ce que j'éprouve pour lui. Je ne suis pas certaine que ce soit de l'amour, parce que je n'ai absolument aucune expérience sentimentale. Oui, peut-être. Enfin je ne sais pas. Même pour moi ce n'est pas clair. dis-je avant de me détacher d'elle. J'affiche un léger sourire, probablement pour retenir mes larmes qui pourraient couler à tout moment.

Ça me mettait vraiment mal de la voir comme ça.  Je me sentais presque coupable d'avoir souri comme une idiote quand elle avait parlé d'Augustus, comme si le fait que je sois, pour le moment, heureuse en amour était un manque de tact de ma part. Je la serrais contre moi un instant avant qu'elle ne se détache de moi. Elle était confuse et ça se comprenait. Il n'était pas toujours simple de faire le tris dans ses sentiments, de savoir qu'est ce qui était de l'amour, qu'est ce qui était de l'amitié.  « Tu tiens à lui, et t'as passé une nuit avec lui. Si tu me demandes mon avis : je pense que tu l'aimes. » ] commençais-je, un sourire rassurant sur les lèvres.  « Qu'il t'aime de la même façon que tu l'aimes, ou pas : ça n'a pas grande importance. Il y a des tonnes de garçons sur le campus qui rêveraient d'avoir une copine aussi mignonne que toi !Si Isaac ne s'en rend pas compte alors prend ton temps et passe à autre chose. » Poursuivais-je en reprenant ma bière. « T'es encore toute jeune. T'as la vie devant toi ! » Dis-je en riant. « Je parle comme une vieille... » Ajoutais-je à mi-voix avant de poursuivre plus sérieusement. « Dans ton cœur Isaac sera toujours ta première fois. Et je suis certaine que t'auras toujours une place spécial dans son cœur aussi... donc si ça marche pas tout de suite, pas de panique. Peut-être que dans quelques années il réalisera et reviendra en rampent vers toi... » Oui j'étais une grande romantique, je vivais chez les bisounours et alors ?

J'essaie de contenir mes émotions, ce qui m'est particulièrement difficile ces derniers temps. Je n'ai pourtant jamais eu ce problème, mais il faut croire que je suis un peu déboussolé en ce moment. Je crois que j'arrive à un tournant de ma vie, quelque chose comme ça. Alors que je fixe la table basse, histoire de me concentrer et de refouler le flux d'émotions qui me traverse le corps de part en part ma charmante colocataire reprend et mon regard se tourne vers elle. Charlie c'est un peu ma petite maman américaine et même si je la taquine souvent avec ça, je pense qu'à dix-neuf ans j'ai bien besoin de quelqu'un qui veille sur moi et me rassure lorsque c'est nécessaire. Je suis certaine qu'elle sera parfaite le jour où elle se décidera de faire des enfants. Elle se lance dans un long monologue que j'écoute sagement, me disant que selon elle, j'étais probablement bien trop attachée à Isaac pour que ce ne soit que de l'amitié. Elle a surement raison, il est vrai que même pour Jake, mon meilleur ami, mon attachement ne semble pas si profond. Elle continu, appuyant le point sensible, à savoir la réciprocité. Ces paroles sont à la fois rassurantes et blessantes, mais par-dessus tout réalistes. S'il ne m'aime pas, je ne pourrais rien n'y faire et je ne pourrais pas me lamenter sur la situation pendant des années. Ceci dit, comme elle le précise, Isaac aura toujours une place particulière, autant dans mon coeur que dans ma vie. Je retiens mes larmes et un rire presque nerveux m'échappe lorsqu'elle me dit qu'il finira par revenir en rampant. Ramper, voilà qui n'est pas dans les habitudes du français. J'aime bien quand tu joues la maman. dis-je avec un large sourire. Tu as probablement raison, sur toute la ligne. De ce côté là, tu as bien plus d'expérience que moi. J'espère juste que ça ne changera rien.. Je veux dire, l'amitié d'Isaac compte vraiment beaucoup pour moi et si elle devait partir en fumer à cause de cette nuit je le regretterais surement toute ma vie. Bon, peut-être pas toute ma vie, mais un long moment quand même, parce qu'il est vraiment important pour moi.

« J'aime bien quand tu joues la maman  » J'esquissais un sourire amusée. J'aurais voulu  jouer les grandes-sœurs mais visiblement elle n'avait que le mot ''Maman'' à la bouche. Peut-être que je m'inquiétais trop pour elle pour avoir le simple rôle de la grande-sœur. Faut dire que Amen était importante pour moi. Car oui, elle se confiait à moi, mais je me confiais à elle aussi. On partageait nos problèmes de cœurs ensemble et je pense que sans elle cette colocation serait vraiment déprimante. Elle me sourit mais je sentais que le sujet la dérangeait et je comprenais pourquoi. Si elle était vraiment amoureuse de Isaac, parler de la possibilité qu'il ne l'aime pas ne pouvait pas la faire sauter de joie !  « S'il ne veut pas te voir comme sa petite-amie, alors ça prendra peut-être un peu de temps, mais tout redeviendra comme avant. »  Lui dis-je. Étant une habitué de la friend-zone je savais de quoi je parlais. J'avais de nombreuse fois embrassé un ami, avant de me faire remballer. C'est sur qu'au début la relation en pâti un peu, puis après en avoir parlé, en général, tout rentre dans l'ordre. « Mais franchement, s'il est allé jusque là avec toi, c'est qu'il y a réfléchi avant... »  Dis-je. « S'il a prit le risque de ''gâcher'' votre amitié, c'est qu'il ressent plus que de l'amitié pour toi.  »   Ajoutais-je. C'était certain, il n'allait pas coucher avec elle juste pour le plaisir de gâcher leur relation. Si c'était que pour le cul, il serait certainement aller voir ailleurs. J’attrapais une chips avant de la lui tendre. « Normalement c'est une chips nature. »  Dis-je avec un sourire idiot sur les lèvres. J'étais quand même un peu gamine pour une maman !

Charlie, c'est vraiment une fille réconfortante. Pour moi, elle bien plus qu'une simple colocataire, elle fait partie de ma famille. C'est mon repère ici et je crois bien que sans elle ma vie serait un véritable désastre. Je sais qu'elle n'aime pas forcément que j'utilise le mot maman, mais concrètement c'est ce qu'elle est bien. Bien moi l'idée de la vieillir, à vingt-trois ans elle a toute la vie devant elle, c'est simplement affectif. La relation que j'avais avec ma mère, avant mes seize ans a toujours était forte, un peu comme celle que j'ai avec la belle blonde. Elle esquisse un léger sourire avant de reprendre au sujet de Isaac. J'ai l'impression qu'en ce moment toute ma vie tourne autour de lui, c'est étrangement perturbant. Elle m'affirme que s'il ne me voit que comme une amie notre relation sera un peu étrange au début, mais elle finira par redevenir la même. Sur ce point, j'ai un doute, mais elle a bien plus d'expérience que moi. Puis, comme pour me rassurer elle enchaîne en disant qu'on ne couche pas avec n'importe qui sans raison et là, j'avoue qu'elle a plutôt raison. Depuis que je connais Isaac, je ne l'ai jamais vu avec une fille et il ne m'a jamais parlé de relations d'un soir alors j'en déduis qu'il n'est pas adepte de ce genre de chose. J'ai quelque doute pour ce qui concerne la fameuse "friendzone" et l'évolution de la relation, mais il est vrai qu'à ce que je sais, il n'est pas du genre à coucher à droite à gauche, alors ça me rassure un peu. dis-je, plus apaisée. Elle se penche alors vers la table basse et attrape une chips qu'elle me tend, ajoutant que normalement ça devrait être une nature.