True friendship isn't being inseparable, it's being seperated, and nothing changes (Valou)

Avec les fêtes de fin d’année, que j’avais passées de garde à l’hôpital, et ensuite le voyage avec les dunsters à Paris, j’avais pas eu l’occasion de beaucoup voir mon Valou. Je ne lui avais même pas encore parler de Talya, chose que je voulais faire dès ce soir afin d’éviter qu’il n’apprenne la nouvelle par quelqu’un d’autre… Je me doutais que mon meilleur pote avait toute sorte de trucs à me raconter également. La dernière fois que je lui avais parlé, il était complètement paumé, collectionnant les aventures sans réussir à oublier sa chère Amy. Il avait même embrassé ma cousine ! J’espérais que depuis il allait mieux, et puis aussi qu’il n’avait pas reposé ses lèvres sur celle de Ném’, et je m’étais invité chez lui pour la soirée histoire de rattraper le temps perdu. Je toquais à sa porte et attendis qu’il vienne m’ouvrir, une bouteille de vin ramenée de Paris dans la main. Ca allait nous changer de nos bières habituelles…

Avoir un bébé du jour au lendemain, c'est chose pas facile à comprendre. J'ai encore du mal à me dire que j'étais papa ... papa, enfin ! Depuis le temps que je savais que je voulais être père. Certes, en pleines études c'est pas l'idéal mais j'ai un petit appart, Amy aussi, même si c'est avec son idiot de frère, donc on peut facilement s'en sortir en se serrant un peu la ceinture. Et en faisant des heures supp. Malheureusement c'est comme ça que j'ai du choper cette foutue angine qui m'a cloitré chez moi pendant la prise d'otage. C'est pas plus mal mais au fond j'aurais aimé être là pour aider mes proches, comme Aby. Mais maintenant tout va bien, et les problèmes de la vie de tous les jours reprennent. J'étais donc revenu de sous ma douche d'après ces longues heures de boulot pour venir m'écrouler sur mon canapé, prêt à mater la télé devant un bon petit repas. Seulement je n'eus le temps que de m'écrouler qu'on frappa à la porte. J'allais ouvrir et quelle bonne surprise quand j'aperçus mon meilleure porte de l'autre côté. Je le pris alors dans mes bras, le sourire aux lèvres malgré la fatigue extrême Putain ça me fait plaisir de te voir vieux ! Je m'écartais pour remarquer alors qu'il nous avait ramené un petit quelque chose qui me semblait être délicieux.

Val m’ouvrit et je le serrais dans mes bras dans une accolade amicale, content de retrouver mon meilleur pote. « Et moi donc ! J’ai l’impression que ça fait une éternité ! » Moi j’avais l’hôpital, ma nouvelle petite amie, le voyage à Paris, bref tout plein d’excuses… Et j’avais hâte d’entendre ce qui avait occupé mon ami de son côté. Je regrettais quand même ce laps de temps passé sans se voir. Le regard de l’italien se posa sur la bouteille de pinard que je tenais dans ma main. Je lui tendis alors en expliquant : « Un petit cadeau ramené de mon séjour en France. Apparemment c’est les experts du vin là bas alors je me suis dit que ça nous changerait de nos soirées bières. » Je remarquais alors les traits tirés de mon Valou : il avait l’air exténué. « Bah alors t’as l’air naz mon pauvre, tu as trop fait la fête ? » le taquinai-je gentiment même si au fond de moi, l’air fatigué de mon ami me tracassait.

Ca faisait bel et bien une éternité qu'on ne s'était pas revu, bien avant les fêtes de fin d'année à vrai dire, mais en même temps j'avais été aussi bien occupé et je me doute que lui aussi, c'est pas plus mal vu comme ça. Mais ça me faisait bien plaisir du coup qu'il débarque à l'improviste chez moi. Mes yeux s'étaient rivés sur ce qu'il avait ramené et je fus agréablement surpris de voir que c'était du vin, et apparemment l'un des meilleurs vu qu'il nous l'avait ramené de France. Je me suis mis à rire, de façon un peu fatiguée quand même, pour lui répondre C'est clair que ça va nous changer ! Vas-y rentre, tu connais la maison, je te laisse nous servir hein ?! Ouais j'avais la flemme de faire mon hôte parfait, après tout c'est mon frère Priape et on ne fait plus de chichi entre nous, on fait toujours comme chez nous quand on va chez l'autre. Il avait tout de même bien remarqué que j'étais épuisé et il était temps de lui raconter les nouvelles. Je m'écroulais de nouveau sur mon canapé et lui répondais d'un air las J'aurais bien aimé crois-moi ! Mais non, je bosse encore plus, j'en peux plus ! Mais tu devineras jamais pourquoi .. En même temps je pouvais bien le laisser deviner, même si j'attendais plutôt qu'il me rejoigne avec nos verres de vin pour poursuivre la révélation.

Je connaissais cet appart comme ma poche pour y avoir passé de nombreuses soirées, alors c’est tout naturellement que j’allais chercher le tire bouchon et deux verres dans la cuisine de mon ami lorsque ce dernier me demanda de nous servir.  Il me répondit ensuite qu’il était effectivement naz, comme le laissait présager sa tête de crevé, mais ce n’était du à aucun excès : il bossait simplement plus. Je revins dans la salle et je déposais les verres remplis sur la table basse du salon alors que Valentin s’était déjà laissé tomber dans le canap. Je m’y installais à ses côtés avant d’attraper mon verre et de faire tourner le liquide pourpre à la manière d’un expert en grands crus, bien que je n’y connaisse pas grand chose en pinard en réalité. « Tes conquêtes ont des goûts de luxe et les emmener dîner dans des restaus quatre étoiles, ça commence à te coûter un peu cher ? » proposai-je avec humour comme raison à ses heures sup alors qu’il m’avait défié d’en deviner la cause. La dernière fois qu'on s'était vu, j'en étais resté à cela : Val qui enchainait les histoires sans lendemain, incapable de s'engager sérieusement avec l'une de ces jeunes femmes qui partageaient ses nuits. Je me demandais un peu si la situation avait évolué depuis... Je savais qu'il n'était pas avec Addi en tout cas, mon amie n'aurait jamais manqué de m'en informer si ça avait été le cas.

Il était évident que mon meilleur ami n'allait pas deviner le pourquoi je travaillais trop depuis à peine plus d'une semaine et pourquoi j'avais parfois à dormir toute une nuit d'affilé, mais si je lui révélais cette information, peut-être trouverait-il tout de suite ma nouvelle vie. Il était revenu avec nos verres de vin et je fis un effort pour me redresser pour récupérer mon verre, pour venir le faire trinquer au sien avant de lui dire d'un ton un peu perdu, n'ayant même pas la foi de rire Tu es bien loin du compte mon ami. C'est Amy, elle est revenue, et avec mon enfant. Lui lâchais-je comme bombe. J'avais pas envie de la garder plus longtemps pour moi parce que de toute façon il n'aurait jamais trouvé cette histoire de fada. Il n'allait d'ailleurs rien comprendre vu qu'à la base cet enfant n'était clairement pas le mien, et parfois j'ai vraiment du mal à me faire à l'idée que j'étais papa. Mais depuis que je m'occupe de temps en temps d'Elvizia je commence sérieusement à mieux m'y faire.

Valentin me corrigea : j’étais loin du compte selon lui. J’étais en train d’amener mon verre de vin jusqu’à mes lèvres lorsqu’il me révéla sans plus attendre la véritable raison de ses heures sup. Amy ? SON enfant à LUI ?!? J’en renversais mon verre de surprise. « Merde ! Désolé Val… » m’excusai en me relevant brusquement, ma chemise complètement tâchée de bordeaux. Je baissais la tête vers son canapé où j’étais précédemment installé mais le vin ne l’avait pas éclaboussé, seul ma tenue avait morflée. « Tu devrais prévenir avant de lâcher des bombes pareilles. » Enfin, j’en avais un peu rien à faire de ma chemise à cet instant précis. D’ailleurs je me réinstallais bien vite au côté de mon ami, je voulais en savoir plus : « Comment ça TON enfant ? Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? » Je ne lui demandais même pas si il me faisait marcher, à son air sérieux je compris aussitôt que c’était pas une mauvaise blague. Je me souvenais très bien de la raison qui avait empêché Amy et Val de se remettre ensemble : elle était enceinte, soit disant d’un autre, et elle avait refusé d’interrompre sa grossesse. Elle avait ensuite quitté Harvard… Je n’avais surement pas la bonne version de l’histoire.

Je n'avais pas eu envie de passer trois heures à tourner autour du pot, j'avais besoin de révéler ce qui venait de me tomber dessus à mon meilleur sans plus tarder, c'est plus facile aussi, parce que si je commençais à trop le préparer je me serais bien plus facilement dégonflé. Mais là je l'avais tellement surpris qu'il en avait renversé son verre sur lui. Il s'excusa alors et je ne savais pas trop si c'était pour le verre renversé ou pour mon histoire tiré d'un roman tragique. Je ne disais rien, le regardant simplement avant que je comprenne ses excuses C'est moi qui suis désolé ... Je savais pas trop comment t'annoncer ça en douceur. J'aurais pu le dire d'autres façons, mais il n'aurait rien compris, il aurait fallu que je me torture encore plus. Je l'avais fait pour Nem', et bien d'autres sujets, mais là c'était trop grave et trop énorme. D'ailleurs il ne comprenait pas ce qui avait bien pu se passer pour que ce soit moi au final le père de cet enfant. Il se trouve qu'elle m'a menti tout simplement. Elle était venue m'annoncer la nouvelle mais je ne lui en ai pas donné le temps vu que je lui avais dit que nous deux c'était terminé à cause des menaces de son frère et de son pote trop taré tu te rappelles ?... Du coup elle n'a pas voulu m'avouer la vérité. Même lorsque je voulais de nouveau d'elle et qu'elle a bien failli avorter pour moi. Je comprend vraiment pas pourquoi elle ne me l'a pas annoncé à ce moment là ... Disais-je à mon ami un peu triste et perdu.

« Je crois qu’il y a aucune façon d’annoncer ça en douceur. » C’était un sacré choc. L’annonce de Valentin m’avait fait l’effet d’une bombe. C’était tellement surprenant, tellement inattendu. J’avais pensé que mon ami était bien occupé à cause de sa collection de nouvelles conquêtes pas parce qu’il devait changer des couches ! Je lui avais demandé de clarifier les choses, ce qu’il fit. Alors voilà Amy avait menti sur le père. Pourquoi n’avait-elle pas annoncé la vérité à Val lors de leur tentative de réconciliation? Voilà une excellente question que mon ami se posait également. « J’imagine qu’elle devait avoir peur… Ou bien c’est les hormones qui l’ont fait dérailler… » Je donnais probablement l’impression de chercher des excuses à la blondinette, et c’était vrai que j’avais beaucoup d’affection pour elle mais j’avais eu l’occasion de prouver plus d’une fois que si il y avait un camp à rejoindre je serais toujours du côté de mon meilleur pote. « Tu dois lui en vouloir de t’avoir menti ? » C’était à la fois une affirmation et une question, histoire de savoir où mon ami en était par rapport à cette nouvelle. Il avait manqué les joies et les inquiétudes de la grossesse, les échographies prénatales, les cours de préparation à l’accouchement, et enfin la naissance de son enfant. Tant de moments magiques qui lui avaient été volés… Mais d’un autre côté, il pouvait dès à présent se rattraper. « Elle te l’a présenté alors ? Le bébé ? Enfin, ton bébé. » Ca me faisait bizarre de dire –ton- bébé en m’adressant à mon meilleur ami, j’avais vraiment du mal à me faire à l’idée qu’il était désormais père.

C’est tellement nouveau le fait d’être père que je n’arrive pas à m’y faire, je n’avais pas eu ces longs neuf mois de préparation, d’envie, d’attente interminable avant que le bébé n’arrive enfin. Non je n’avais pas connu tout ça et ça me perturbait. Bien que je savais que cet enfant était bel et bien le mien, je n’avais pas mis bien longtemps à croire Amy quand elle m’avait dit ça, je l’avais cru, je l’avais voulu, alors que s’il faut ce n’est pas du tout mon enfant. Je répondais alors un peu douteux face aux éventuelles excuses de Amy qui aurait pu lui faire mentir quant à la paternité de son enfant Sûrement, mais elle m’a dit que c’était parce qu’elle ne voulait pas être un poids, elle ne voulait pas que je reste avec elle juste parce qu’elle était enceinte apparemment. Je haussais les épaules, totalement paumé avec cette histoire mais surtout bien perturbé, quand finalement mon ami me demanda en quelque sorte si je lui en voulais Oui je lui en veux, c’est certain, mais j’arrive pas à lui faire la gueule, je l’ai pas lâché quand je l’ai revu, je l’ai gardé dans mes bras tellement j’étais heureux de la voir malgré cette nouvelle. Répondais-je à Priape un peu honteux. Et il m’arracha les mots de la bouche quand il me demanda si j’avais rencontré mon enfant du coup Oui elle me l’a présenté juste après et j’ai même pu m’en occuper le soir même. J’étais vraiment heureux, je le suis toujours, même si j’aurais aimé être là pour sa grossesse c’est évident. D’ailleurs elle s’appelle Elvizia. Rajoutais-je avec un sourire finalement.