Loneliness is about the scariest thing there is. Ϟ ALEK

Juste après avoir raccroché, je laissais lourdement mon téléphone tomber contre le matelas, rebondissant contre celui ci jusqu'à tomber sur le sol. J'ai tenu un certain temps sans pleurer, mais maintenant que je n'avais plus personne pour m'entendre, je fondais immédiatement en larmes. Tout mon optimisme s'est envolé en un appel. Je n'avais jamais vu Jude aussi mal qu'hier soir, et voilà qu'aujourd'hui, il m'annonçait que son cancer récidivait peut-être .. Ses paroles raisonnaient encore dans mon esprit. J'attrapais ma lampe de chevet et la lançait contre le mur, enragée. Celle ci s'explosa contre la paroi avant de retomber contre le sol grossièrement. Il m'a demandé de venir sans pleurer. Je sais qu'il disait ça pour moi, mais j'en suis incapable. Dire que deux semaines plus tôt encore il me jurait de ne jamais m'abandonner... Dehors il pleuvait à flots. J'attrapais un gilet, encore en pyjama, et je sortais de ma chambre, gravissant les escaliers de la maison Cabot jusqu'à atterrir sur le toit dont j'ouvris la porte brusquement. Un bruit de tonnerre retentit, mais j'allais quand même sur le toit, m'enfonçant dans l'obscurité de la nuit. Je ne voulais plus entendre personne, rien ni personne. Que tout le monde me laisse tranquille et ne m'approche plus. De toutes manières je finissais toujours par perdre mon entourage, alors sans doute était-ce mieux ainsi. J'aurais du rester la même qu'il y a trois ans. Seule, et n'ayant besoin de personne, ne dépendant d'aucun être. Jamais je n'aurais du m'attacher à qui que ce soit, parce que je finis toujours par perdre ceux que j'aime. Depuis dix minutes, assise contre un mur, genoux regroupés contre ma poitrine au bord du bâtiment, je regardais l'étendue du campus sous l'eau, jusqu'à ce que j'entende la porte s'ouvrir brusquement. Une Cabot aussi tarée que moi ? J'avais un méchant doute. Je me redressais, cherchant du regard qui venait, ne distinguant au loin qu'une vague silhouette qui s'approchait au travers de mon regard embué de larmes.

Alek&Roxanna I'mhereforyou

Je venais tout juste d’envoyer un message sms à Roxanna et elle ne me répondait pas. Je dois admettre que j’étais plutôt inquiet, elle avait l’habitude de me répondre plutôt rapidement. Deux minutes à peine passèrent et je décidai d’aller voir à sa chambre pour en avoir le cœur net. Normalement, elle n’était pas supposée être avec Jude ce soir alors quelle raison avait-elle de ne pas me répondre? Et puis, peu importe, la maison cabot n’était pas très loin. Faisant fit de la pluie battante qui tombait dehors, je pris un chandail à manche longue que j’enfilai rapidement avant de sortir, courant jusqu’à cette maison constituer exclusivement de filles. Je montai directement à la chambre de ma meilleure amie et cognai. Après quelques minutes sans réponse, j’ouvris pour voir son téléphone par terre avec les résidus de ce qui avait jadis été sa lampe de chevet. Merde. Qu’est-ce qui s’était passé ici bon sang? Avais-je donc ce don de déceler lorsqu’elle n’allait pas bien? Je me mordis la lèvre. Où pouvait-elle bien être. Une autre cabot passait par là alors je lui demandai si elle ne l’avait pas vu. Elle hésita un moment et finit par me répondre : « Je ne sais pas si c’est elle, mais j’ai vu quelqu’un monter sur le toit tout à l’heure… Je ne sais pas qui serait assez fou pour monter là-haut par un temps pareil, mais à voir les dégâts dans sa chambre, je crois que ça pourrait bien être elle. » J’hochai la tête, la remerciant et refermai rapidement la porte avant de courir vers l’escalier qui menait au toit. Une fois en haut, j’ouvris la porte et m’avançai dans l’obscurité. La pluie tombait si fort qu’elle rebondissait sur le toit et créait une sorte de mur qui m’empêchait encore plus de voir correctement. Avançant à tâtons, je ne pensai pas à retenir la porte et elle se ferma derrière moi. On avait plus qu’à espérer qu’elle ne soit pas verrouillée de l’intérieur. « Roxanna…. T’es là? » Ma question sembla se perdre dans le bruit de l’eau qui clapotait partout autour de moi. Je continuai d’avancer pour finalement arriver près d’elle –ou du moins, de cette personne qui qu’elle soit-. Alors qu’elle relevait la tête vers moi, je reconnu ses cheveux blond et son regard si particulier même dans la pénombre. Je me jetai à genou, complètement trempé. « Bon sang, qu’est-ce que tu fais là? » Je la pris par les épaules un moment, la serrant finalement très fort dans mes bras.

Je voulais fermer les yeux sur le monde, et oublier sa triste réalité. Moi qui me force toujours à être optimiste, la façon de Jude de parler de sa maladie m'avait brisée. Trente pour cent de chances que la chimio fonctionne, sa mère ne serait plus là pour lui faire un don de moelle osseuse .. Je me refusais d'y croire. Et j'espérais honnêtement que tout cela n'était qu'un mauvais rêve. Jude irait chez le médecin, ce serait une fausse alerte, et tout le monde serait content. Mais l'état dans lequel je l'avais trouvé hier ... Il tenait à peine sur ses jambes, et ce n'était pas un simple rhume. Je ne pouvais pas m'arrêter de pleurer, un flot de pensées sordides me traversant. Je ne voulais pas m'y résoudre, et même si sa Leucémie devait avoir repris, je serais capable de tout dépenser pour le garder en vie. Mes larmes se mêlaient à l'eau de pluie qui ruisselait le long de mon visage, j'étais totalement trempée, et meurtrie. Je crus vaguement entendre une voix m'appeler alors : « Roxanna…. T’es là? » Je tournais la tête dans la direction d'où provenais cette voix qui me semblait familière. Au travers du rideau de pluie, je discernais alors la silhouette d'Alek. Je ne dis pas un mot, me contentant de lever la tête pour le regarder, sans me lever. Ce fut alors lui qui s'agenouilla près de moi. « Bon sang, qu’est-ce que tu fais là? » Alek me saisit par les épaules, mais je ne disais rien, continuant de pleurer comme une enfant à qui on viendrait de retirer sa peluche favorite. Au bout d'un moment de silence, il m'attira dans ses bras, et à l'image de quelques mois plus tôt, je fondais en larmes, incapable de rester de marbre plus longtemps. Si Alek était l'un de mes meilleurs amis, c'est parce qu'il avait une particularité que peu de mes amis avaient : Celle de savoir percer toutes mes défenses. Je calais mon visage contre son épaules, pleurant à chaudes larmes, hoquetant tant bien que mal quelques paroles : « C'est injuste Alek ... La vie est injuste .. » Les yeux fermés, je sanglotais, tentant de m'arrêter en vain. « Pourquoi est qu'on veut toujours m'arracher les gens que j'aime ? » Balbutiais-je à nouveau. Ma mère, ma grand mère, ma meilleure amie à Boston, et maintenant peut-être le seul homme que je me suis jamais permis d'aimer. Le destin s'acharnait sur ma personne.

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Roxanna accepta volontiers les bras que je lui tendais et l’étreinte que je lui offrais. Elle se jeta dans mes bras et se mit à pleurer à chaudes larmes. Mais qu’est-ce qui l’avait amené ici? Pourquoi pleurait-elle comme ça? À la voir, on croirait que quelqu’un était mort. Ou alors… Quelqu’un allait mourir? Je déglutis en la serrant d’avantage dans mes bras. Je savais que Jude était malade, peut-être que ça maladie était revenue…? Peut-être qu’il était sur le point de passer l’arme à gauche? Merde. « C'est injuste Alek ... La vie est injuste .. » J’hochai la tête sans rien dire. Je savais pertinemment que la vie était injuste. La preuve, c’était qu’elle m’avait arraché ma mère et m’avait donné un père violent. Par ailleurs, elle avait aussi fait vivre un tas d’épreuves plus tristes et plus dures les unes que les autres à cette fille si forte là devant moi, Roxanna, ma chère Roxanna. Mon cœur se serra dans ma poitrine alors qu’elle continuait de parler tant bien que mal à travers ses pleurs. « Pourquoi est qu'on veut toujours m'arracher les gens que j'aime ? » Voilà, j’avais probablement mis le doigt dans le mile en pensant que Jude était malade à nouveau. Putin, qu’est-ce que je pouvais bien faire pour elle? Malgré la pluie qui tombait à torrent autour de nous, j’entendais très bien ses sanglots et chaque hoquet qui sortait de sa bouche. Chaque fois d’ailleurs, mon cœur se serrait et mon ventre me faisait mal. Je détestais la voir ainsi. « J’en sais rien Roxy…. J’en sais rien…. » Je gardai par la suite le silence pendant un long moment, fermant les yeux et fronçant les sourcils. J’avais bien du mal à la supporter aussi triste et démolie. Tout ce que je voulais, c’était la rendre heureuse. Je me surpris même à en vouloir à Jude de la faire souffrir ainsi et me ravisai quelques minutes plus tard –après l’avoir maudit des noms de tous les saints-, réalisant qu’il ne faisait pas exprès d’être malade. Je finis par me reculer lentement pour faire face à Roxanna. Je pris doucement son visage dans l’une de mes mains pour qu’elle me regarde et passai mon pouce sous son œil pour essuyer les larmes et la pluie. Répétant le geste de mon autre main, je tenais maintenant son visage à deux mains et je ne la quittais plus du regard. « Écoute-moi Roxanna. Je suis là pour toi moi okay? Et je ne compte pas m’en aller de si tôt. Je serai toujours là, que tu sois heureuse ou triste, riche ou pauvre, malade ou non. Jusqu’à la fin…. Je ne t’abandonnerai pas… »

Comment voulez vous décemment que je m'attache à quelqu'un, quand on voit à chaque fois que je les perds ? Il y a quelques semaines encore, c'était Billie qui avait failli perdre la vie sous mes yeux, durant notre agression. Aujourd'hui, c'était au tour de Jude d'avoir ses jours en danger. Et après, qui ? Damen, Alek? Apple ? J'allais finir par devenir paranoïaque, à force de voir des malades ou des éventuels problèmes autour de moi. J'ai toujours été d'un naturel surprotecteur, peut-être que dans le fond, ce n'était pas suffisant ? Une petite voix ne cessait de me répéter que je n'étais pas fautive. Ma mère était malade en me mettant au monde, ma grand mère est partie avec l'âge. Ma meilleure amie à rendu l'âme d'une overdose il y a trois ans, et la maladie de Jude, j'étais consciente en me mettant en couple avec lui qu'elle pouvait revenir. Enfin, c'étaient les fantômes de Billie qui étaient revenus pour s'en prendre à elle quelques semaines auparavant, pas les miens. Alors pourquoi est ce que je me sentais si mal, si vide à chaque fois ? « J’en sais rien Roxy…. J’en sais rien…. » Me répondit Alek en me serrant contre lui. Je tentais comme je le pouvais de cesser de pleurer, en vain, sanglotant toujours comme une gamine dans les bras de mon meilleur ami.

La pluie se calma légèrement, alors que je bloquais ma respiration pour cesser de hoqueter de la sorte. Alek se recula, essuyant les larmes de chaque côté de mes joues, avant d'encadrer mon visage de ses mains pour me contraindre à le regarder. Mes yeux clairs encore embués de larmes finirent par se décider à regarder Alek, qui disait : « Écoute-moi Roxanna. Je suis là pour toi moi okay? Et je ne compte pas m’en aller de si tôt. Je serai toujours là, que tu sois heureuse ou triste, riche ou pauvre, malade ou non. Jusqu’à la fin…. Je ne t’abandonnerai pas… » Je déglutis, secouant la tête de gauche à droite. « Qu'est ce que tu en sais Alek ? Qu'est ce que tu en sais ?! Il y a deux semaines encore Jude m'a dit qu'il ne pourrait jamais me laisser, et il faut que cette foutue leucémie menace de revenir ! » De nouvelles larmes me vinrent alors que je terminais ma phrase. La vie est définitivement une chienne, une traitresse, tout ce que je voulais, mais elle se liguait contre moi. « J'aurais du me laisser crever en Arizona, plutôt que de venir à Harvard et m'attacher à des gens .. » Dis-je, amère. Je ne mesurais plus l'intensité de mes paroles, perdant la raison. Je n'en pouvais plus, tout simplement. J'ai toujours été particulièrement fragile psychologiquement, et ces dernières semaines avaient été l'accumulation de trop.

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Je ne lâchai plus Roxanna, je voulais qu’elle comprenne que tout le monde n’allait pas toujours la laisser tomber. Que tout le monde n’était pas atteint d’une maladie ou de problèmes qui les poussait vers le suicide ou une histoire dans le genre. Pourtant, elle semblait trop butée dans son désespoir pour m’écouter et me croire. Elle secouait déjà négativement la tête avant de dire : « Qu'est ce que tu en sais Alek ? Qu'est ce que tu en sais ?! Il y a deux semaines encore Jude m'a dit qu'il ne pourrait jamais me laisser, et il faut que cette foutue leucémie menace de revenir ! » Elle se remit à pleurer et je serai la mâchoire, faisant crisser mes dents ensemble. « Il n’a aucun contrôle sur cette maladie Roxanna! Il ne pouvait pas savoir qu’il allait retomber malade et il ne pourra jamais prédire son avenir puisqu’il sera toujours affaibli par sa leucémie. Mais tout le monde n’est pas malade Roxy! » Mes yeux balayaient son visage à une vitesse ahurissante et j’étais complètement désemparé. Je n’acceptais pas de la voir dans un tel état. J’aurais voulu tout régler, mais je n’étais ni médecin, ni faiseur de miracle. Je soupirai en détournant la tête un instant, levant les yeux au ciel et les fermant à cause de la pluie. « J'aurais du me laisser crever en Arizona, plutôt que de venir à Harvard et m'attacher à des gens .. » Je me retournai aussi vite que je m’étais détourné d’elle et je plantai mon regard dans le sien à nouveau, mais cette fois, c’est contre elle que j’étais furieux. Elle n’avait pas le droit de dire ça. Pas le droit de préféré l’idée de mourir à celle de vivre. Pas après tout ce qu’elle était arrivée à traverser. Je lâchai son visage et plantai mon poing dans le sol entre nous. J’aurais sûrement très mal aux jointures, voir même elles saigneraient, mais je n’en avais rien à foutre. Je fermai les yeux un instant, la tête baissée et la relevai finalement vers Roxanna. « Tu n’as pas le droit de dire une chose pareille! Ne réalises-tu pas ce que ça implique ?! Qu’est-ce que j’aurais fait moi si tu n’avais pas été là hein? Plein de gens ont besoin de toi et après tout ce que tu as traversé, tu ne peux pas abandonner! » J’haletais presque tellement j’avais crié tout ce que j’avais à lui dire. Découragé, je la pris à nouveau dans mes bras. Si elle continuait, c’est moi qui finirait par pleurer.

Enfoncée dans mes idées, le regard fermé, je ne voulais plus croire en rien, ni même les paroles réconfortantes de mon meilleur ami. A mes yeux; j'en étais venue à penser que ce n'était pas le simple fruit du hasard, mais tout simplement le destin qui s'acharnait sur mon sort. Peut-être débile,mais quand on est désespéré comme je le suis, on peut croire en tout, même la destinée. Désemparé, Alek continuait de chercher les mots qui tairaient ma douleur. « Il n’a aucun contrôle sur cette maladie Roxanna! Il ne pouvait pas savoir qu’il allait retomber malade et il ne pourra jamais prédire son avenir puisqu’il sera toujours affaibli par sa leucémie. Mais tout le monde n’est pas malade Roxy! » Non, bien sur que non il ne pouvait pas prévoir, et je n'en voulais pas à Jude d'être retombé malade, j'en voulais au monde entier à l'instant précis. Pour tout ce qu'il me faisait, pour tout ce qu'il faisait à ceux que j'aimais ... Jude, Billie, Alek ... Tous avaient vécu des choses aussi horribles les unes que les autres sans les mériter pour autant... Alors qu'il existe des ordures qui s'en sortent indemnes. Alors oui, j'aurais préféré me laisser mourir plutôt que d'avoir à endurer ça. Devoir regarder dans les yeux des personnes que j'aime, et y lire de la souffrance, un mal être intérieur. Alek détourna la tête, mais la retourna rapidement dans ma direction en m'entendant parler. Je n'avais absolument pas mesure l'intensité de mes mots, jusqu'à ce que je croise son regard furieux. Je comprenais alors que non seulement j'étais blessée, mais je venais de lui faire du mal à lui aussi. Il relâcha mon visage, et je reculais, me recroquevillant lorsqu'il frappa du poing contre le sol. Je ne l'avais jamais, jamais vu en colère. Toujours calme, silencieux, dans son monde. Un monde que je venais visiblement d'ébranler de par mes paroles. « Tu n’as pas le droit de dire une chose pareille! Ne réalises-tu pas ce que ça implique ?! Qu’est-ce que j’aurais fait moi si tu n’avais pas été là hein? Plein de gens ont besoin de toi et après tout ce que tu as traversé, tu ne peux pas abandonner! » Et je savais qu'il avait raison. Inconsciemment, ou trop bornée pour l'admettre, je savais que des gens comptaient sur moi, qu'ils avaient eu besoin de moi. J'ai aidé Alek à s'intégrer à Harvard, tout comme Billie. J'ai sauvé la vie de cette dernière, lors de notre agression. Apple m'avait révélé que Jude tanguait dangereusement vers la tentative de suicide, avant que nous ne fassions connaissance. Qui dit que les choses n'auraient pas été différentes si j'étais restée à Phoenix? Alek me rattrapait dans ses bras, et je l'étreins, mes doigts tremblants, mesurant désormais mes paroles. « Pardonnes moi Alek ... Pardon ... » balbutiais-je entre deux sanglots, terriblement désolée. « Je le pensais pas ... »

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En frappant du poing sur le sol j’avais fait reculer Roxanna. M’avait-elle seulement déjà vu aussi triste et enragé? Je ne crois pas. Ce n’était pas dans ma nature d’être violent, j’avais même horreur de la violence à cause de mon père. Mais peut-être que, quelque part à l’intérieur de moi, j’avais toute cette rage d’accumulée et je finirais bien par devoir la laisser sortir. Respirant bruyamment, j’avais finis par reprendre la belle blonde devant moi dans mes bras, la serrant encore plus fort que tout à l’heure. Je voulais qu’elle comprenne que j’étais là pour elle et qu’elle pouvait compter sur moi. Lorsque je sentis enfin ses mains qui s’accrochaient à moi, je pu me remettre à respirer normalement. J’avais eu si peur de l’effrayer et de la faire fuir… « Pardonnes moi Alek ... Pardon ... […] Je le pensais pas ... » Je la serrai encore un bon moment avant de ma reculer à nouveau pour planter mon regard dans le sien. « Non, pardonne moi d’avoir réagit comme ça… Je n’aurais pas du… Je t’ai effrayé, pas vrai? » Je fermai les yeux en détournant la tête. Je me sentais terriblement mal, mais au fond je savais que, si je ne l’avais pas poussé ainsi, elle aurait continué de sombrer dans ses idées noires. Je me tournai à nouveau vers elle, la regardant un instant avec un air de chien battu sur le visage –d’ailleurs, les cheveux mouillés complétaient très bien l’image-. « Je déteste simplement te voir dans cet état… » Je pris son menton et approchai mon visage du sien. Hésitant un moment, je la regardais sans trop savoir ce que je faisais. Reprenant finalement mes esprits, je m’approchai un peu plus, dérivant au dernier moment pour poser mes lèvres sur son front, lui offrant un léger baiser réconfortant.

Interdite, désespérée, je me laissais aller à ma douleur sans me rendre compte de l'impact de mes mots. C'est seulement en voyant Alek laisser éclater sa colère, que j'ai compris que je venais de dépasser les bornes. Jamais je ne l'avait vu dans un tel état : Dans son regard, je sentais toute l'animosité, la rage qui le possédait suite à mes mots. J'eus un mouvement de recul, effrayé d'automatisme. La violence, même aussi faible et sans me porter atteinte, m'effrayait toujours autant. Bien vite, mon meilleur ami m'attira de nouveau contre lui. En larmes, je me confondais en excuses. Je m'en voulais, terriblement. Je ne supportais pas de blesser mes proches, et encore moins un ami comme Alek, m'étant aussi cher. Il finit par reculer légèrement, mes bras se détachèrent de son dos. Je soutenais son regard avec une expression désolée. « Non, pardonne moi d’avoir réagit comme ça… Je n’aurais pas du… Je t’ai effrayé, pas vrai? » Je me pinçais la lèvre et détournais les yeux. Oui, il m'avait effrayée. Mais je savais qu'il n'avait pas voulu me faire de mal, seulement me faire réagir, me faire revenir sur terre. Et ça avait plutôt bien marché. Le regard baissé sur le béton du toit, je redressais alors mon visage vers lui, le sentant me regarder. « Je déteste simplement te voir dans cet état… » Dit-il en m'attrapant par le menton, me contraignant à plonger mon regard dans le sien. Intimidée, désolée, je hochais doucement la tête alors qu'il déposait ses lèvres sur mon front. « Pardon ... » Répétais-je entre deux sanglots, essuyant mes nouvelles larmes du bout des doigts. J'attrapais sa main dans la mienne doucement. Il ne s'était pas loupé en frappant si fort dans le sol. « Faut désinfecter ça ... » Murmurais-je en me redressant, honteuse qu'il se soit fait mal par ma faute. « Viens, je vais mettre un bandage .. » Dis-je doucement, l'entraînant vers la porte du toit. Décidément, je ne faisais que blesser mes proches, même sans faire attention.

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J’embrassai doucement Roxanna sur le front, un peu comme un grand frère l’aurait fait alors qu’elle s’excusait encore d’avoir dit des choses pareilles. « Pardon ... » J’étais moi-même vraiment désolé de l’avoir effrayé. Je n’avais pas voulu lui faire de mal, loin de moi cette idée. Je n’avais pas vraiment pensé en fait lorsque j’avais posé mon geste et je le regrettais vraiment. Je baissai la tête, ne réalisant même plus que la plus tombait sur nous à torrent. Roxanna prit finalement ma main, me tirant de mes pensées et je la regardai un moment avant de regarder ma main. Merde, c’était légèrement douloureux en fait. « Faut désinfecter ça ... » J’hochai la tête en la regardant à nouveau. Et dire que c’est moi qui était venu ici pour l’aider et qu’au final, c’est elle qui allait prendre soin de moi et de ma stupidité. Je me redressai en même temps qu’elle, nous n’allions quand même pas passer la nuit ici, sur le toit de la maison cabot. « Viens, je vais mettre un bandage .. » Elle m’entraina vers la porte du toit et je passai un bras autour de ses épaules pour la soutenir. Je savais que, même si elle se concentrait sur moi, elle avait besoin d’autant sinon plus d’aide que moi présentement. Une fois la porte passé, je soupirai et je sentis mes oreilles bourdonner. À force d’être là à entendre la pluie marteler tout autour, j’avais peine à supporter le silence à l’intérieur. Je me tournai vers Roxanna, esquissant un sourire et la regardant de la tête aux pieds. Elle était aussi trempée que si elle avait sauté dans une piscine toute habillée. Voir même pire. J’esquissai un sourire. « On est super beau comme ça! » Je secouai un peu la tête, lui envoyant volontairement de l’eau au visage. J’espérais détendre l’atmosphère un peu. Je redressai la tête en me passant une main dans les cheveux. « Allez vient… il faut que tu te changes.. » Je lui pris doucement la main et commençait à descendre l’escalier qui nous ramènerait à l’étage des chambres. Là, elle pourrait se sécher un peu et changer ses vêtements. Ainsi, elle serait plus confortable et ne risquerait pas de choper la crève.