(camrys) o'brothers.

Nous souffrons tous. Nés dans une bonne famille ou non, dans un pays sous la dictature ou la démocratie, peu importe qui nous sommes et où nous allons : souffrir est une chose inévitable. On souffre à cause de la maladie, de la douleur, des pertes, des occasions que l'on manque, de celles qui ne viendront jamais, de ce que l'on fait et de ce que l'on ne fait pas. On souffre à cause de autress, à cause de nous-même, de ce que l'on pense et de ce que les autres peuvent penser. On souffre à cause de l'amour, de la haine, de la passion et de la peur ; des sentiments. On souffre parce que l'on ne veut pas souffrir, parce que l'on a peur d'avoir mal. On s'anesthésie alors à coup de formules morales toutes faites et de façades que l'on compose pour le reste du monde, tels les acteurs d'une pièce de théâtre. Mon 'enferme dans une vie qui n'est pas celle que l'on désir, pour éviter de souffrir. On évite l'amour et le remplace par le sexe. On évite l'innocence et l'on fait grandir trop vite les enfants, de peur qu'ils ne soient déçus par la vie. On évite de vivre pour ne pas souffrir. Mais l'on souffre dès les premières secondes de notre vie, dès lors qu'on respire. On souffre parce que l'on vit. Et on vit justement parce que l'on souffre. C'est sous cette rengaine que j'ai été élevé : La souffrance est vie et la vie est souffrance. A vrais dire, personne ne me l'as vraiment enseigné. Je l'ai compris avec le temps, entre les chimios et les regards pleins de pitié de mon entourage. Posant un main sur l'épaule d'Emrys, je ne dis rien, sachant que les mots n'ont pas toujours leur place. Et tandis qu'il rit à propos de mon beauté et de mes cheveux, je répond avec légèreté : Les yeux bleus, la peau blanche et le crâne rasé... j'vais faire skin-head mon gars !