so far and yet so near. - Orlane.

Tu ne savais pas ce qui avait fini par la pousser à te contacter. Par chance, tu étais disponible au moment proposé, d'ailleurs peut-être que tu aurais essayé de te libérer si l'inverse s'était produit. Cela faisait des mois que vous aviez rompus, et il t'es encore aujourd'hui difficile de comprendre, et surtout d'oublier. Les exs s'est fait pour être mis dans la case passé et pourtant avec Ola' tu ne distinguais plus vraiment le passé du présent. Rien ne changeait de ton côté. Tu as des sentiments pour elle, et tu te soucies d'elle sans même le dire. Elle le savait c'était forcé, pourtant elle t'a renié plus que jamais ces derniers temps. Jamais tu n'aurais accepté ça de la part d'une autre femme. Tu l'aurais hait sans gêne, et peut-être snobé. Mais avec elle c'était différent. Certes tes sentiments étaient toujours là, mais tu étais surtout amèrement conscient de la réalité de ce qu'elle vivait. Tu ne pouvais pas comprendre, certes mais tu pouvais aisément l'imaginer, mieux que personne. Jamais tu n'aurais supporté de perdre Sergueï, d'ailleurs tu es d'avis qu'étant arrivé le premier, tu dois partir le premier. Tu tiens à ce que la nature t'accorde cette faveur là. Égoïste ! Oh oui. Alors oui, tu fermais les yeux et prenais sur toi. Il t'arrivait de te demander comment elle avait pu changer ainsi du tout au tout. Elle s'était faite une image qui n'était pas le reflet de ce qu'elle était, et ça semblait couler de source pour tout le monde. Rares étaient les fois où tu te laisser aller à la solliciter. Tiraillé entre le besoin de tourner la page, et le besoin de t'assurer qu'elle va bien le tout en sachant pertinemment qu'elle ne va pas si bien qu'elle le prétend. Mais aujourd'hui qui étais-tu pour pouvoir en dire quelque chose ?! T'assurant de ne pas prendre de retard, tu as fais en sorte d'être à l'heure au rendez-vous donné. Sans même commander quoique ce soit tu t'es installé en sortant ton smartphone comme un squatteur de réseau wifi, ce qui n'était pas le cas. Tu n'étais pas sur qu'elle viendrait. C'était particulier. Une part de toi, pense qu'elle ne peut pas te planter et une autre te dit que c'est une option possible. Tu ne savais donc définitivement plus sur quel pied danser avec elle, quand au fond tu ne devais même pas t'en soucier. Mais elle est... elle.

Calvin feat. Orlane

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Je ne pouvais pas le dénigrer éternellement, sachant qu'il avait toujours été là pour moi malgré les mauvais coups que je lui avais fait. Je lui devais au moins ça, un peu de mon temps pour tenter d'apaiser les tensions, tensions que j'avais créer moi-même, tout ça parce que j'étais trop stupide pour admettre que j'avais besoin de lui. Je m'en voulais parfois, même constamment de le repousser de la sorte, d'agir comme une parfaite imbécile, mais trop fière pour le lui dire. Il me manquait, c'est un fait, et je regrettais au fond d'avoir tout gâcher entre nous parce que j'étais trop faible pour reconnaître ma détresse. Je lui avais envoyé un texto, rien de plus banal et pourtant si exceptionnel. A de nombreuses reprises il avait voulu qu'on se voit, mais à chaque fois j'avais décliner, inventant des excuses pour camoufler mon temps-libre perpétuel. Alors cette fois, j'avais pris sur moi-même, j'avais mis cette mauvaise facette de moi sur le côté et j'avais fait la meilleure chose à faire. C'était déjà un grand pas pour moi, d'accepter de le voir alors que j'aurais pu continuer à jouer la fausse carte de l'indifférence. J'avais hésité, plus d'une fois à y aller, préférant rester cloîtrer chez moi que de l'affronter. Peut-êtrêe qu'au fond il me faisait peur, parce que je regrettais tout ce qui s'était passé entre nous et qu'une certaine honte me pesait sur les épaules. Et finalement, je décidais tout de même de prendre le chemin vers notre point de rendez-vous. Arrivée devant la porte d'entrée, je les poussais à la recherche de Calvin du regard avant de l'apercevoir à une table, occupé sur son smartphone. D'un pas hésitant, je m'avançais vers lui, ne sachant même pas comment engager la conversation. "Hey..." C'est tout ce que j'avais su dire, me sentant quelque peu mal à l'aise pour le coup, mais au fond heureuse de le revoir.

Tu n'avais pas mis longtemps avant de l'apercevoir. Par pur hasard tu avais relevé le regard et comme aimanté, tu n'avais vu qu'elle. Soulagé ? Oui, tu peux l'avouer. Tu avais pensé un moment qu'elle pourrait te poser un lapin, par oubli essentiellement. Exigeant de nature, tu ne supportais pas qu'on te fasse perdre ton temps mais il faut croire qu'elle était l'exception, et quand bien même elle t'aurait laissé tu aurais mis ça sur le compte de l'oubli. Combien de temps allais-tu encore tenir à lui donner des excuses ? Tes sentiments pour elle ne guidait en rien ta patience. Non au contraire, c'est uniquement la compréhension ressentie face à sa situation qui te rendait si patient avec elle. Ton doigt orné d'une chevalière, verrouilla ton téléphone par automatisme avant de répondre à la demoiselle. « Hey !» Avais-tu dit en marquant le silence, comme si c'était inespéré. Non pas de la voir et d'échanger deux mots, non. Ce qui avait été inespéré c'est que votre rencontre soit l'initiative de la demoiselle. Tu ne la reconnaissais depuis un sacré bout de temps, et il était inutile de préciser que tu la préférais au naturel, spontané. Tu avais même fini par te relever. Désignant la place en face de celle que tu occupais avant son arrivée tu avais repris en ces termes. « Vas y installe toi, je t'en prie. A moins que tu n'préfères qu'on s'installe ailleurs ? » Tu n'avais pas osé lui faire une bise et tu étais incapable de l'expliquer. Peut-être que tu te résignais à faire les choses comme elle l'entend tout simplement. Maintenant ton téléphone entre ton index et ton pouce tu jouais légèrement avec sans t'en rendre compte et vins à ajouter. « Qu'est-ce qui te fais envie ? Je vais aller nous chercher ça. » Tu étais debout, et une fois fait, vous serez certainement plus apte à discuter sans passer pour un duo qui profite du chauffage.

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J'étais l'unique responsable de toute cette défaillance, et j'en étais clairement consciente. Ne pas venir aurait été complètement lâche de ma part, mais je n'étais bonne qu'à ça. Fuir, encore et encore, c'est tout ce que je savais faire, juste pour ne pas affronter la dure vérité en face et admettre que j'avais été tout sauf acceptable ces dernières années. Et lorsque j'arrivais au starbucks, il ne me fallut pas longtemps avant de repérer Calvin au loin, déjà bien présent. Je ne comprenais même pas comment il pouvait encore être si gentil, si présent alors que j'avais été tout le contraire avec lui. « Hey !» Aucune bise, aucune accolade. La gêne était bien présente, et je ne devais surement pas être la seule à la ressentir. Il se leva alors brusquement, me désignant la place face à lui en m'invitant à m'assoir. « Vas y installe toi, je t'en prie. A moins que tu n'préfères qu'on s'installe ailleurs ? » Je secouais négativement la tête, refusant aussi vite le fait d'aller s'installer ailleurs. "Non ça va, c'est très bien ici, je t'assure." Je lui adressais un fin sourire de circonstance, peut-être un peu trop forcé, mais tout de même bien présent. Comme pour éviter que le silence ne vienne pomper toute notre air, il se dévoua pour aller nous chercher quelque chose. « Qu'est-ce qui te fais envie ? Je vais aller nous chercher ça. » Je haussais les épaules, pas vraiment sure de savoir ce que je voulais. En réalité, il y avait tellement de choix et ma venue ici ne se résumait pas à me remplir le ventre. "Peu importe, je te laisse la lourde tâche de choisir pour moi." Si j'avais changé de personnalité, mes goûts en matière de confiseries restaient toujours les mêmes. Je savais pertinemment qu'il saurait faire le bon choix pour moi, et ce n'était pas difficile de savoir que je penchais particulièrement pour les trucs chocolatés.

Souriant légèrement et discrètement suite à sa remarque, tu vins à l'abandonner dès son arrivée. Et justement dès son arrivée, elle te rendait perplexe. Tu ne savais plus comment agir avec elle, et c'était très perturbant. Tu ne voulais pas lui en vouloir, et tu te battais contre la rancune que tu avais pu ressentir. Tu ne pouvais pas non plus te sentir proche d'elle comme par le passé, et ce, malgré toi. Quoiqu'il en soit tu t'es dirigé vers la borne de commandes et ton regard s'était brièvement posé sur elle de loin. Impossible de dire ce qui se tramait en elle. Tu avais cette étrange sentiment d'être avec une personne que tu connais comme ta poche, et qui pourtant t'es devenue presque inconnue. Un café noir américano, et un chocolat chaud viennois. Oui, tu te souvenais certainement de son amour pour le chocolat, et tu n'avais pas forcément hésité trente ans pour ta commande et pourtant cet aspect positif te perturbait. Merde ! Tu l'avais aimé cette nana, et elle t'a brisé quelque part. Optant pour un assortiment de trois muffins : un double chocolat, un vanille chocolat et un myrtille tu vins à régler cette commande pour la récupérer peu de temps après. « Café noir, et muffin à la myrtille ! » Avais-tu lancé l'air naturel, et l'air de te vanter d'avoir vu juste ! Tu lui avais pris un chocolat viennois et hésitant entre le muffin vanille aux pépites chocolatés ou celui double chocolat, tu avais pris les deux. Elle te connaissait certainement aussi bien que tu la connaissais. Tu la taquinais un peu, et l'amoureux fou du café noir c'était bien toi. Déposant le plateau au milieu de la table, tu t'es gentiment réinstallé à ta place initiale. « C'est bon de te voir, je commençais à croire que tu me fuyais comme on fuirait un pestiféré. » Tu soulignais certes le fait qu'elle t'avait écarté brillamment ces derniers temps mais tu ne l'accusais pas pour autant, tu la taquinais juste et à ta manière tu lui avais toujours fait comprendre entre les lignes que tu comprenais. Tu penses aujourd'hui qu'elle s'y était vraiment mal prise et tu regrettes de pas avoir été celui qu'elle aurait voulu gardé auprès d'elle. Oui, tu avais ce sentiment d'avoir échoué. Ah la fierté ! Mais tu la comprenait.

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Un certain malaise m'habitait en cet un instant même, bien consciente des mauvais coups que je lui avais pu faire. A peine étais-je arrivée à la table qu'il m'invitait à m'assoir face à lui, avant d'ensuite s'éclipser pour aller nous chercher quelque chose à boire ou à manger. En temps normal, je me serais surement ruée sur n'importe quelle viennoiserie, mais cette fois, je m'en foutais un peu. Puis, je savais qu'il saurait quoi choisir. Ce n'est pas comme s'il ne connaissait pas mes goûts et mes envies, bien que je devais plus ressembler à une inconnue à ses yeux qu'autre chose. Enfin peu importe, la raison de ma venue ici n'était pas anodine et ne se résumait surement pas à passer un moment fait que de gêne et d'inconfort. Quelques minutes plus tard, il revint les mains pleines de choses, plus qu'il en fallait même et cette image avait eu le don de m'arracher un petit sourire sur les lèvres. « Café noir, et muffin à la myrtille ! » Je plissais les sourcils, presque déçue de voir ce qu'il ramenait avant que je ne comprenne rapidement dans son regard qu'il s'agissait d'une blague. Un certain soulagement se manifesta sur mon visage avant de s'assoir à cette place qu'il avait abandonné un court instant. Evidemment que le café noir était pour lui, et non pour moi, je n'oubliais pas son amour inconditionnel pour cette boisson que je considérais comme infecte. Mon regard détailla la commande, remarquant très vite qu'il n'avait fait que des choix judicieux. "Je vois que tu n'as pas oublié mon fanatisme pour le chocolat et la gourmandise/" concevais-je en relevant le regard vers lui, le remerciant d'avoir été aussi attentionné pour la peine. « C'est bon de te voir, je commençais à croire que tu me fuyais comme on fuirait un pestiféré. » Hum, comment dire... c'était un peu ce que je faisais avant de décider de le voir ici, mais mieux valait éviter ce petit détail. "Je sais, je suis désolée... j'avais très peu de temps pour moi ces derniers temps." Mensonge, et le pire c'est que je savais qu'il le verrait clairement affiché sur mon front. Je ne savais pas lui mentir, ça ne faisait pas partie de mes capacités en sa compagnie.

Tu espérais qu'elle était n'avait jamais douté de ça. C'était au fond difficile de remettre autant de choses en questions. Votre relation a été remis en question, tout comme ta capacité à être celui dont elle aurait besoin face à toute épreuve : c'était déjà énorme, alors oui tu espérais que vos souvenirs n'avaient pas à être remis en question. Alors oui, tu n'avais pas oublié, et pendant tu t'étais battu pour ne pas oublier ce qui avait fait votre relation. « Difficile d'oublier.. ! » Avais-tu dis en riant légèrement au milieu de ce petit moment de complicité, preuve que vous en aviez partagé des choses.  Aujourd'hui prendre le temps de partager ne serait-ce qu'un quart d'heure ensemble autour d'un café semblait presque inespéré tant vos chemins s'étaient maladroitement séparé. L'air complètement ironique, tu voyais bien que tu l'avais un peu gênée quelque part et pour cause tu as eu droit à l'excuse la plus bateau qui existe. « Je n'pensais vraiment pas que t'oserais me balancer un truc pareil ! Pas à moi, tu peux pas faire ça, Orlie !» Riant légèrement, tu la regardais sans vouloir la froisser. C'était un poil blessant de se voir servir ce genre d'excuses ainsi. Elle te mentait ouvertement. Cette mauvaise foi, par politesse et simple moyen de se cacher des vraies raisons. En général plus tu tenais à quelqu'un, plus tu avais cette obsession de dédramatiser les choses, de tempérer les choses. Tu préférais en rire, plutôt que de l'accuser ; et autant en rire avec elle. Restait plus qu'à espérer que ton naturel détendrait l'ambiance ! Oui, tu restais tout de même méfiant. D'antan, elle en aurait rit et se serait faussement plaint de ta tendance à la taquiner perpétuellement. Aujourd'hui, tu n'étais plus sur de rien face à elle. Reprenant un poil ton sérieux, tu vins à lui dire après avoir bu une gorgée de ton café encore bien chaud. « Je ne t'en veux pas, et je suis pas là pour faire ton procès. » Elle te savait très rancunier et exigeant pourtant ; ton entourage te savait ainsi, mais tout ça était trop particulier.

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J'en avais marre de ces tensions qui régnait entre nous, fichant notre relation complètement en l'air parce que je manquais de courage. Je devais bien me l'avouer, il me manquait, et même plus que je le pensais. Le fuite n'avait pas été un choix, mais plutôt une obligation. C'était ça où m'acharner encore et encore sur lui sans raison valable. peut-être qu'aujourd'hui j'étais dans une position qui m'amènerait à faire un effort avec lui, et de réparer ces choses que j'avais électrifié. Si dans un premier temps, je m'étais sentie un peu mal à l'aise, pas vraiment à ma place, il avait réussi à me détendre d'une certaine façon. « Difficile d'oublier.. ! » Ces mots me heurtèrent en plein coeur, une étrange sensation me parcourant, peut-être le signe de regrets bien présents? Mais peu importe, je décidais de ne pas me poser plus de question, et de lui adresser un maigre sourire sur les lèvres qui au fond, est désolé de tout ce que j'ai pu lui faire puisque j'étais incapable de le verbaliser. Que répondre à sa question qui décrivait réellement ce que j'avais tenté de faire jusqu'à aujourd'hui. Le fuir, encore et toujours alors qu'il était loin de vouloir chercher le conflit. Mais je savais qu'il n'était pas dupe et qu'il ne croirait pas à ses excuses entendues partout et nulle part à la fois. « Je n'pensais vraiment pas que t'oserais me balancer un truc pareil ! Pas à moi, tu peux pas faire ça, Orlie !» Orlie... Il était le seul à m'appeler comme ça. C'était assez bizarre d'ailleurs de l'entendre m'appeler comme tel, ressassant de vieux souvenirs. « Je ne t'en veux pas, et je suis pas là pour faire ton procès. » J'étais intriguée, intriguée de cet compassion qu'il pouvait avoir pour moi alors que j'étais loin de le mérité. "Comment tu fais Calvin, pour être aussi gentil et compréhensif avec moi alors que j'ai été tout sauf... adorable avec toi?" demandais-je dans un long soupire, reconnaissant clairement ce que je lui avais infligé ces derniers temps, ces dernières années.

Tu avais un peu sous-estimé l'impact de tes taquineries. Pensant que ça détendrait l'atmosphère en plus d'affirmer le fait que tu ne tenais pas à ce que vous fassiez semblant, tu finissais par te rendre compte que ça la poussait à penser que tu l'accusais. Ce n'était pas le cas. Tu lui en avais voulu de t'avoir quitté, ou du moins de t'avoir rejeté au point que tout s'était compliqué pour vous. Et au final tu t'en étais voulu aussi de lui en vouloir, parce que ce que ce qu'elle avait traversé était très difficile mais là encore en parler clairement avec elle t'était difficile. « Tu es sure de vouloir parler de tout ça ?» Buvant de ton café tant qu'il était encore chaud comme tu l'aimais, tu n'étais pas sur de vouloir dire des choses dont vous n'aviez même pas parlé sur le tas. A l'évidence elle t'avait écarté depuis le décès de sa jumelle, et si tu osais te dire que tu gagnerais à ne pas être en avant ta relation avec ton jumeau. Depuis toujours, il a été question de prendre partie entre une fille et ton frère. Ton choix s'est toujours porté sur ton jumeau. Si une fille n'acceptait pas cela, tu tournais la page en l'envoyant bouler. Orlane, elle comprenait ce lien mieux que personne, et par conséquent tu ne t'étais jamais justifié de tout ça. Aujourd'hui tu osais plus en parler. « Ne te méprends pas.. je t'en ai voulu.. comme rarement. » Tu souriais légèrement. Oui, il ne fallait pas non plus qu'elle pense que tout a toujours été rose, tu lui en avais voulu mais reconnaître que tu avais souffert de votre rupture t'était difficile. Elle le savait au fond d'elle. « Je n'sais pas comment j'aurais réagi à ta place. A défaut d'être celui sur lequel tu aurais pu compter, j'ai fini par me dire qu'être fairplay était le minimum que je te devais. » Tu étais le genre qui réfléchissait bien plus qu'il ne parlait. Alors oui, si tu avais perdu ton jumeau, tu n'avais pas su à l'époque dire si tu aurais automatiquement trouvé réconfort auprès de Orlane, ou si tu l'aurais rejeté de manière bien plus dure encore qu'elle ne l'avait fait avec toi. Le deuil, c'était une chose très complexe.  

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Trouver des excuses encore et encore, tout ça our éviter d'en arriver au fait. Et comme à son habitude, lui faisait encore preuve de compréhension en réagissant sur le ton de la rigolade. Je le fuyais comme la peste, et surement l'avait-il compris. « Tu es sure de vouloir parler de tout ça ?» Si je voulais parler de ça? Je ne le savais pas vraiment. Peut-être qu'au fond, cette remarque que je lui avais lancé était dans le but d'ouvrir le sujet, ou peut-être pas. "Peut-être, j'pense qu'il faudra bien le faire un jour..." Autant se le dire tout de suite, on n'allait pas indéfiniment pouvoir comme si de rien n'était et à un moment donné, cette gentillesse qu'il faisait preuve envers moi n'allait plus avoir de ressources. « Ne te méprends pas.. je t'en ai voulu.. comme rarement. » S'il m'en avait voulu, il m'avait jamais donné l'impression de l'être. Ou alors, même dans ce cas-là il restait encore trop indulgent avec moi, alors que tout ce que je méritais c'est qu'il me bâcle de sa vie. La preuve, son sourire cachait une nouvelle fois la rancune qu'il avait pour moi, alors difficile d'y voir le mal. « Je n'sais pas comment j'aurais réagi à ta place. A défaut d'être celui sur lequel tu aurais pu compter, j'ai fini par me dire qu'être fairplay était le minimum que je te devais. » Lui seul pouvait comprendre ce que je ressentais depuis la mort de ma soeur, ou du moins il pouvait se l'imaginer. Ce lien est si fusionnel, si inexplicable lorsque l'on est jumeaux, qu'un drame pareil prend des circonstances devenues incontrôlable. "Je suis désolée de t'avoir repoussé au lieu d'accepter ton aide, mais..." Impossible pour moi de continuer ma phrase. En réalité, j'étais incapable de réellement me justifier, parce que je ne savais pas moi-même la raison. Je soupirais longuement, avant de tirer une gorgée de mon chocolat chaud que je tenais entre les deux mains. "En fait, je suis désolée pour tout. Je tenais à te le dire, je pense que je te dois au moins ça." Incluant notre histoire que j'avais fait capoter involontairement.