BEELIE + allons draguer peter pan !

« Dépêche-toi dépêche-toi dépêche-toi ! » Pour une fois, tu ne gueulais pas à en perdre la voix, même si tu en avais vraiment envie à ce moment-là. Tu essayais de montrer ton dynamisme et l'urgence de ta demande tout en murmurant fortement, parce que tu ne voulais réveiller non plus tout l'hôtel. Et puis plus de personnes continuaient de dormir, moins elles seraient là à l'ouverture du parc hein ? Et ouais, t'étais maligne comme meuf. T'avais invité ta meilleure amie pour partir à Paris avec tous les Dunsters et toi, et vous dormiez donc dans la même chambre au Disneyland Hotel. C'était la sixième journée, l'une des dernières dont il vous fallait profiter, et t'avais décidé de retourner à Disneyland, parce que tu n'avais tellement jamais pu y aller plus petite que maintenant que tu étais à Paris, t'avais envie d'y aller tous les jours dans ce parc. Tu essayais donc de réveiller Charlie, parce qu'il était hors de question qu'elle se lève à 10h, l'heure où le parc ouvre. Tu voulais profiter un max, ce qui voulait dire être là-bas à l'heure. « Aller aller aller, bouge tes grosses fesses Charlie, il faut se préparer ! » Tu continuais en la secouant un peu, avant de lui jeter un oreiller dessus et de partir dans la salle de bain, parce que toi aussi tu devais te préparer, et enfiler le super costume de Minnie que t'avais acheté.  

« Dépêche-toi dépêche-toi dépêche-toi ! » Parfois, je dis bien parfois, je la détestais. J'étais crevée, épuisée, je n'arrivais décidément pas à me faire au décalage horaire, et ce même après six jours passé à Paris. Ça peut sembler surprenant mais bien que ma famille soit riche: je n'avais jamais quitter l’Amérique. C'était donc ma seconde expérience à l'étranger, après le voyage en Laponie avec la Quincy, et si j'aimais découvrir un nouveau pays, je détestais le décalage horaire qui me donnait l'impression de ne dormir que 2 ou 3 heures par nuits. Bee elle n'avait visiblement pas ce problème. Même après avoir fait la fête toute la nuit elle était debout et en pleine forme. « Encore 5 minutes... » ronchonnais-je, la voix cassée, en m'enroulant dans mes draps. En cet instant, j'avais envie de l'étouffer avec le coussin qu'elle venait de m'envoyer, mais j'étais bien trop faible pour bouger. L'anglaise me secoua encore un peu, me demandant de, je cite: ''bouger mes grosses fesses''. « J'ai pas de fesses.... » marmonnais-je avant de l'entendre partir dans la salle de bain. Je sortais lentement la tête de sous la couverture, observant la chambre à présent déserte. Voilà 6 jours que l'on vivaient à deux ici, donc je vous laisse imaginer le bordel. Je tirais mes ''grosses fesses'' hors du lit, traînant les pieds sur la moquette froide de la chambre, m'accroupissant douloureusement en face de ma valise. Je restais quelques secondes là, à observer ce tas de vêtement et de produit de beauté (bah oui, on est à Paris faut en profiter pour ramener des souvenirs!). J'avais prévu de me déguiser en princesse mais voilà, l'idée de devoir me coiffer joliment, me maquiller avec des paillettes, mettre des talons... bref, tout ça me fatiguait rien que d'y penser. Je tirais donc un autre déguisement du fond de ma valise. Je m'en servais comme pyjama en général, mais ça ferait l'affaire. C'était un costume onesie, vous savez ce genre de grenouillère avec une capuche à l'effigie d'un animal ou d'un personnage fictif ? Bah voilà c'était celui de Stitch, je l'avais acheté sur internet il y a quelques année de ça. Je profitais donc que Bee soit dans la salle de bain pour me changer rapidement, enfilant des converses, mettant la capuche sur ma tête avant de pousser la porte de la salle de bain. « Je suis princesse Stitch. » Dis-je l'air encore endormie. « Wow... » Lâchais-je après avoir poser mon regard sur Bee qui était déguisée en Minnie. « C'est pour ça que tu voulais te lever aussi tôt ! » Ajoutais-je en riant doucement sans la quitter des yeux. Elle était tellement mignonne comme ça, j'avais envie de la prendre en photo et d'en faire mon fond d'écran ! (je suis flippant hein ? Mwahahaha).

« Encore 5 minutes... » Non non nooooon Charlie, vous n'aviez pas cinq minutes ! A croire qu'elle avait envie d'y aller lorsque l'entrée du parc serait bondé. Aller, on fuck le décalage horaire tous ensemble et on se lèèèève ! Tu comprenais que ce n'était pas toujours facile de se réveiller quand on était hyper fatiguée et qu'on arrivait pas à prendre le rythme – rythme qu'elle allait de toute manière devoir perdre à nouveau de retour à Harvard – mais tu savais également qu'une fois à l'intérieur du parc, une fois entourée par cette magie d'enfant indescriptible, on oubliait tout, y compris la fatigue. Tu lui lançais un oreiller dessus, histoire qu'elle ne se rendorme pas là devant toi. « J'ai pas de fesses... » Elle marmonnait quand a ta seconde remarque, et tu levais tes yeux au ciel avant d'entrer dans la salle de bain de l'hôtel. Si le premier jour tu t'étais déguisée en Cendrillon – parce que les premières princesses géraient tout – cette fois-ci t'avais plus misée sur Minnie – histoire également de rester dans le thème des classiques. Et oui, t'étais jamais allée à Disneyland, mais pour l'occasion t'avais cassée ta tirelire pour avoir le choix en matière de tenue. Tu replongeais carrément en enfance. Tu enfilais donc la belle robe rouge à pois blanc symbolique à la petite souris, qui se composait d'une large bande noire censée marquer la taille mais comme t'avais ton gros ventre, elle centrait plutôt sous tes seins. T'avais des bas tout blancs qui remontaient jusqu'au genoux, avec seulement un motif de nœud rouge juste au dessus du genoux – parce qu'il faisait quand même assez froid en janvier – et t'avais juste décidée d'enfiler des converses noires qui t'aideraient à mieux marcher que des talons. Tu finissais juste de coiffer tes cheveux un peu bouclés quand tu entendais une petite voix endormie. « Je suis princesse Stitch. » Tu tournais pour voir Charlie, et tu lâchais un rire en la voyant toute mignonne dans son onesie Stitch. Pour le coup elle s'était pas foulée mais ça lui allait tellement bien alors tu ne pouvais rien dire de mal. Sérieusement, prendre l'extraterrestre bleu en costume, ça faisait toujours fureur car ce personnage était juste trop trooooop cute. Ça y est, tu voulais un Stitch en animal de compagnie maintenant. « Il te manque une couronne pour être une vraie Princesse Stitch ! » Tu disais avec un grand sourire, avant de terminer ton déguisement, mettant sur ton crâne le serre-tête composé d'un gros ruban rouge à pois et de deux oreilles style je suis vraiment Minnie quoi. « Wow... » Tu fronçais un peu les sourcils en la regardant, parce que tu la connaissais un petit peu trop bien ta meilleure amie et que tu t'attendais au commentaire pas forcément très gentil sur ton costume. « C'est pour ça que tu voulais te lever aussi tôt ! » Tu levais tes yeux au ciel, un sourire s'étirant tout de même sur ton visage. Moooh elle était toute mignonne de te faire des compliments – enfin, presque – comme une vraie meilleure amie, t'allais presque pleurer sur l'émotion. « Noooon... » Tu commençais, même si ouais, t'avais un petit peu eu envie de te lever tôt afin de pas avoir à enfiler ton costume en quatrième vitesse et d'oublier le nœuds sur la tête ou la jupe de froufrous blancs à mettre en dessous de la robe. « Je voulais me lever si tôt parce si on arrive une minute en retard, on va devoir attendre 30 minutes pour enfin passer entrer dans le parc. » Ouais, contrairement au Louvre, vous n'aviez malheureusement pas réservé l'immense parc rien que pour vous, fallait pas rêver. Tu sortais de la salle de bain, prenant un sac avec vos affaire et THE plan le plus important pour vous repérer dans le parc. « On y go ? C'est à cinq minute à pied. » T'espérais peut-être que la petite marche la réveille. « On prendra un truc là-bas si tu veux un petit-dej. » Et après on disait que t'étais pas cool comme bff.  

« Il te manque une couronne pour être une vraie Princesse Stitch !  » Oooh. elle prenait cette voix toute douce que j'adorais. Elle avait une façon de me parler quand je n'étais pas réveillée qui était certainement la chose que j'aimais le plus au monde (juste après la pizza). C'était presque comme une maman, - et dieu sait que j'avais besoin d'une maman - seulement elle avait deux ans de moins que moi, et elle n'était comme ça que quand j'avais la tête dans le cul.
Elle finalisait son déguisement qui était trop adorable, et je l'observais silencieusement, tentant de me réveiller. Bee semblait presque contente que je complimente sa tenue (enfin si on pouvait appeler ça un compliment !) Elle m'expliqua qu'elle avait voulu se lever tôt pour ne pas faire la queue trop longtemps devant le parc. « Tu penses toujours à tout... »  Dis-je en me frottant les yeux. Ça aussi c'était un compliment, j'étais de bonne humeur, bien que pas très réveillée. Je n'avais pas envie qu'on s'engueule pour rien comme on le faisait la plupart du temps. Ça faisait 6  jours qu'on était à Paris, et 6 jours qu'on ne c'était pas engueuler, c'était un miracle ! A croire que l'air parisien nous faisait du bien. Je l'adorais et j'étais excessivement reconnaissante qu'elle m'ait invité à venir ici, en France, avec elle et les Dunster. Dire que moi j'étais partie comme une égoïste en Laponie, sans penser à l'invité... je m'en voulais un peu. Du coup je faisais des efforts, instinctivement, comme pour la remercier et ne pas gâcher ce superbe voyage. (puis j'étais incapable de commander un café ici pour m'excuser!) « On y go ? C'est à cinq minute à pied.   » Je sortais de la salle de bain en  échappant un léger soupire à l'idée de marcher dans le froid jusqu'au parc. Puis Beezus ajouta : « On prendra un truc là-bas si tu veux un petit-dej.  » Elle savait me parler, elle me connaissait trop bien. Un sourire se dessina aussitôt sur mes lèvres. « Oh oui ! Un croissant ! »  J'avais l'impression d'être LA grosse gamine. D'ailleurs à première vu c'était le cas. Celle qui était en pyjama stitch c'était moi. Alors qu'elle était toute élégante en Minnie... je faisais vraiment gamine à coté d'elle, mais j'étais trop crevée pour en avoir honte. « Je payerais la bouffe. Les croissants, le café, puis le repas de midi aussi... tout !» Dis-je enfin en attrapant mon téléphone pour le fourrer dans ma poche, avant de me diriger vers la sortie de la chambre. « J'aurais du prendre un onesie Mickey, on aurait fait un jolie petit couple! » Ajoutais-je en l’observant fermer la porte de la chambre derrière elle.  

« Tu penses toujours à tout... » Pas tout le temps, mais t'essayais le plus possible au moins. Enfin, surtout quand tu allais dans un pays que tu ne connaissais pas. Il y avait toujours les lignes de métro qu'il faudrait que tu révises la prochaine fois. Tu t'étais déjà complètement perdue l'autre jour avec Trung, tombant dans le quartier chinois au lieu de visiter la Tour Eiffel, et même si au final vous aviez bien rit, tu n'avais aucune envie de recommencer l'expérience. ( Bahwai, parce qu'au final, tu ne l'avais toujours pas vu de près la célèbre tour ! ) Et puis, une grande part de ta suprême prévoyance venait du fait que t'avais vraiment envie de faire le plus de choses possibles, et qu'il y avait tellement de monde en même temps dans le parc. Tu lui souriais donc face au compliment et tu sortais avec elle hors de la salle de bain. Tu voyais bien qu'elle n'était pas très op pour marcher dans le froid – et toi non plus à vrai dire – mais ce n'était que cinq minutes et vous n'alliez surement pas vous payer un taxi juste pour une distance si courte. Tu essayais de l'amadouer en lui parlant nourriture, et tu lâchais un petit rire en voyant que ça marchait. « Oh oui ! Un croissant ! » Bizarrement, tes yeux s'illuminaient également lorsqu'elle faisait mention de croissants. Sérieusement, vous en aviez déjà goûté ? C'était juste une merveille de la France. Les croissants, les pains au chocolats, et surtout les pains aux raisins que tu préférais, tu voudrais vivre en France juste pour ça. « Je payerais la bouffe. Les croissants, le café, puis le repas de midi... tout ! » Tu levais tes yeux au ciel en riant. « N'impooorte quoi toi ! Je t'ai pas invité pour que tu fasses la banque ! » Parce qu'ok, t'étais attirée par l'argent, mais fallait pas pousser hein ? C'était plus les mecs qui en avaient qui te faisaient envie, quand on parlait d'amitié, c'était quand même totalement différent. T'avais pas trop envie de rester amie avec une meuf qui avaient de l'argent si elle te saoulait et que vous n'aviez aucun points communs ensemble. « On payera chacun notre tour, tant qu'on s'essaie pas au caviar ou au champagne tu vois ? » Ouais parce que pour ça, t'avais surement pas l'argent, désolé Charlie. Puis, il paraissait que c'était dégueulasse le caviar. Et le champagne bah, t'aimais quoi, mais encore une fois, tu pouvais plus boire, ô misère. « J'aurais du prendre un onesie Mickey, on aurait fait un joli petit couple ! » Tu riais, fermant la porte de votre chambre puis descendant dans le hall de l'hotêl, avant de sortir, le froid te prenant par surprise et enveloppant. On voyait bien que vous ne voyagez pas au sud de la France en plein été. « Ça aurait été drôle, on nous aurait pris pour un couple lesbien ! » Tu riais, lui tirant la langue. Quoi, vous étiez canons toutes les deux, vous feriez un magnifique petit duo ! « Ou c'est moi qui aurait du faire Lilo : t'es trop awesome pour te rabaisser à faire Mickey ! » C'était vrai que l'image de Disney c'était avant tout Mickey, c'était le grand classique, le plus connu, mais il était quand même vachement chiant le petit, à tout savoir, pire que toi.

« N'impooorte quoi toi ! Je t'ai pas invité pour que tu fasses la banque !  »  Je pris une petite mine boudeuse. A croire que Bee aimait l'argent mais pas le mien. Aucune idée si c'était parce qu'elle avait peur que j'utilise toute mes économies et que je comprenne enfin ce que c'était d'être pauvre, ou si c'était sa fierté mal placée qui lui disait de refuser. Une chose était sur : elle n'aimait pas quand je payais tout. C'était pas faute d'avoir essayer ! Je pouffais de rire en l'entendant parler de caviar et de champagne. J'étais à deux doigt de lui dire : ''le champagne c'est pour ce soir ! On fêtera avant de rentrer à Cambridge !'', puis son jolie ventre rond me rappela à la dure réalité qui était la sienne : elle n'avait pas le droit de boire d'alcool.  « Faudrait chercher du champagne sans alcool, ça doit exister ...  » Dis-je sérieusement. « Je te dirais si ça a le même goût que le vrai ! » Ajoutais-je d'un air faussement arrogant en faisant mine de balancer mes cheveux en arrière (cheveux qui étaient sous ma capuche, donc l'effet n'était pas au rendez-vous).
On descendait dans le hall de l'hôtel, avant de franchir la porte. Il faisait froid, pas aussi froid qu'a New York mais tout de même... ce n'était pas un temps pour sortir en pyjama ! J'aurai du prendre mon manteau mais voilà : ça risquait de gâcher mon costume de Stitch. Mais il fallait voir le coté positif: si on ne ramenait pas de champagne en souvenir, on ramènerais le grippe à la maison !

L'idée de porter un vêtement de ''couple'' amusait Bee :« Ça aurait été drôle, on nous aurait pris pour un couple lesbien !  » J’échappais un rire un peu débile. Je n'étais pas lesbienne pour un rond, mais je pense que si je devais l'être Bee serait certainement dans mon top 3. Après tout, elle était cool, canon et puis c'était ma bff ! En plus vu qu'elle était enceinte on n'auraient même pas besoin d'adopter !  « Même si on étaient toute les deux gay, il y aurait peut de chance que tu sortes avec moi ! » Dis-je en pouffant de rire. Mon père m'ayant coupé les vivres, mes économies n'auraient certainement jamais suffi pour séduire Beezus, même si j'étais étudiante en médecine et donc une futur chirurgienne pétée de thune ! (mes chevilles vont bien, merci.) Je savais que ce sujet était sensible, mais ce genre de remarque étaient plus fortes que moi, je n'y pouvais rien.
« Ou c'est moi qui aurait du faire Lilo : t'es trop awesome pour te rabaisser à faire Mickey !»  Je riais de plus belle en imaginant l'anglaise en Lilo. Déjà j'avais du mal à l'imaginer avec les cheveux noirs, en plus elle aurait été gelée à se trimbaler dans Paris en tenu Hawaïenne ! Et puis pour le coup : on aurait vu que son ventre ! « Non tu serais morte congelée déguisée en Lilo ! T'es très bien en Minnie, tu vas pouvoir te trouver un Mickey français ! » Dis-je. J'avais envie d'ajouter : ''Quoi que... c'est pas super bien payé de faire la mascotte à Disney...'', mais je me retenais, parce que deux remarques sur ce sujet en moins d'une minute et j'étais bonne pour retourner me coucher, énervée par un dispute débile. J’accélérais le pas pour me réchauffer, observant toute les boutiques qui longeaient la rue, à la rechercher d'un Starbucks. La solution contre le froid c'était le café. Un bon café chaud. Mais s'arrêter pour en prendre un allait nous mettre en retard, je le savais, du coup je gardais ça pour moi, jusqu'à ce qu'on arrive devant Disneyland. « Ils vendent du café ici ?» Demandais-je à mi-voix comme par peur de l'agacer.

Il fallait croire que tu n'aimais pas trop dévaliser tes amis. T'étais une fille pleine de contradictions en fait. Tu voulais t'en sortir par toi-même, montrer à tous que toi aussi tu pouvais finir par avoir un bon boulot et un bon salaire sans être née avec une cuillère en argent dans la bouche, mais d'une autre manière, si tu pouvais avoir un mec riche qui pouvait t'entretenir, tu te sentirais plus rassurée. Comme si si jamais quelque chose se passait, que tu perdais ton boulot, et bien il y avait toujours l'argent de ton mari pour subvenir à vos besoins. Avec tes amis par contre, c'était différent. T'étais attachée à eux, t'avais pas envie de profiter de leurs richesses lâchement. C'était compliqué tout ça. « Faudrait chercher du champagne sans alcool, ça doit exister... » Tu mordillais ta lèvre inférieure en réfléchissant, parce que tu étais sûre que tu avais entendu ce genre de concept quelque part. Évidement le goût serait sans doute très différent du champagne traditionnel, et peut-être bien moins bon, mais si ça te permettait de boire en prétendant d'être une riche héritière, pourquoi pas ? « Y a pas un truc genre le champomy pour les enfants ? » Tu demandais finalement, souriant en coin. Si tu te souvenais, c'était carrément un genre d'eau pétillante à la pomme, mais ça ne devait pas être dégueulasse non ? « Je te dirais si ça a le même goût que le vrai ! » Disait-elle, avec effet de cheveux en mode rosse biatch qui à tétée du champagne dans les seins de sa mère avant même d'avoir su marcher. Sauf que ses cheveux partaient pas bien en arrière à cause de sa capuche et que ça gâchait un peu le truc, ce qui toi, évidement, te faisait rire. « Fuck yeah, je t'engage gratuitement pour être ma sommelière personnelle ! » Bah quoi, ce serait cool non ? Tu te prenais peut-être trop pour une princesse détestée de tous, qui aurait besoin d'une goûteuse avant de toucher à chacun de ses plats et boissons histoire de voir s'il n'y aurait pas du poison dedans. C'était pas vrai mais tu pouvais faire semblant pendant deux secondes non ? Sauf que t'aimerais pas finalement que Charlie meurt en buvant à ta place, ça ça posait problème.

« Même si on était toutes les deux gay, il y aurait peu de chances que tu sortes avec moi ! » Tu riais en l'entendant répliquer, haussant un sourcil en la regardant. Pourquoi ça il y aurait peu de chances ? Elle était canon la Charlie – quoi qu'un peu trop en couple en ce moment. « Pourquoi tu dis ça ? T'as raison, t'es trop canon pour moi. » Tu lui lançais un petit clin d'oeil, continuant de marcher. Tu n'avais pas vraiment beaucoup d'expérience avec les filles, quand t'y repensais. Tu te considérais hétérosexuelle, t'étais comme naturellement attirée par les hommes, mais t'étais pas contre les expériences nouvelles en fait. Tu avais même déjà tentée avec Skyler lorsqu'elle était encore célibataire, et ça avait été assez plaisant. « Non tu serais morte congelée déguisée en Lilo ! T'es très bien en Minnie, tu vas pouvoir te trouver un Mickey français ! » Elle n'avait pas tord là, Lilo, quand on y pensait, elle n'était pas habillée très très chaudement. Une petite robe légère et bam, elle était prête à faire sa vie de petite fille sur son île. C'était mignon, mais définitivement pas le genre de vêtement qu'on peu porter à Paris en plein janvier, même pour passer la journée dans un parc d'attraction. « Mh je préfèrerai un beau Donald. J'aime bien les couples originaux. » Tu répondais, un petit sourire en coin. Et ouais, pourquoi tous les canards devaient aller ensemble, toutes les souris devaient aller ensemble, et qu'ils ne pouvaient pas se mélanger ? Peut-être que Minnie et Donald s'entendraient mieux. Et puis, Donald avait toujours été ton chouchou, dans sa petite marinière toute mignonne, même s'il était constamment à poil niveau du bas quand on y repensait. Vous continuez de marcher, essayant de se dépêcher afin de vous réchauffer, et tu sortais ton pass, faisant la petite queue qui se formait afin d'entrer. « Ils vendent du café ici ? » Tu lui jetais un regard un coin, souriant doucement. « Évidement, ils ont tout là-dedans, c'est comme une géant centre commercial avec des manèges plantés un peu de partout ! » Tu la rassurais. T'avais eu peur de ça toi aussi, tu pensais qu'il allait falloir sortir du parc afin de trouver quelque chose à manger puis refaire la queue afin d'y retourner, et ça n'aurait pas vraiment été pratique. Alors il y avait des boulangeries à l'entrée et puis des stands et restaurants pour le midi et le soir un peu de partout, que les gens n'aient pas à refaire tout le chemin de leur point d'arrêt à l'entrée, parce que ce parc était quand même hyper grand. Vous finissiez par entrer à l'intérieur, et c'était bizarre, tu te sentais encore mieux qu'au réveil, comme si à la seconde où tu entrais tu avais cette aura magique qui prenait possession de toi. Tu regardais un peu les devantures des premiers petits magasins, et tu souriais en montrant du doigt l'une d'elle. « Il y a des viennoiseries et du café là, on entre ? » Tu lui demandais.

« Pourquoi tu dis ça ? T'as raison, t'es trop canon pour moi. » Je ris comme une idiote. « Noooon, tu t'es vu ? T'ES trop canon pour moi !» La rectifiais-je. Elle était vraiment adorable à dire que j'étais ''canon'' mais j'avais bien trop de mal à la croire. Elle était parfaite. Elle avait des yeux qui passaient du bleu au gris clair (qui par moment était limite blanc d'ailleurs) et c'était terriblement captivant. Elle avait de la poitrine et des fesses (contrairement à moi qui était plate comme une planche de surf) puis sa voix.. bordel cette voix et cet accent British qui était à mourir… Elle était canon quoi ! Plus canon que n'importe autre filles ! Limite j'avais parfois honte de me balader avec elle, parce que je savais que j'étais la moche du groupe. « Évidement, ils ont tout là-dedans, c'est comme une géant centre commercial avec des manèges plantés un peu de partout ! »   ça me rassurait, parce que là j'avais vraiment besoin d'un café, et après et le café j'allais certainement avoir besoin d'aller au wc. (une vrai grand-mère je sais). L'idée de passer la journée enfermée dans cette mini-ville à manger et faire la queue pour des manèges m’excitait étrangement. Une fois rentrée dans le parc le froid et la fatigue avait disparu. Je n'avais qu'une hâte : essayer tout les manèges, acheter des souvenirs, prendre une photo avec Ratatouille et les autres, bref faire tout ce qui était faisable dans ce parc en douze heure.  « Il y a des viennoiseries et du café là, on entre ? »  « Oui, oui oui !» Répondis-je au quart de tour, lui prenant la main pour rentrer dans cette petite boulangerie. « On prend un café, un croissant et après on ira vomir tout ça sur une attraction qui nous retournera le bide.»  Dis-je en sautillant comme une gamine. Je n'avais jamais fait de manège à sensation. L'idée d'être secouée dans tout les sens m’excitait et m'effrayait en même temps. « Je vais certainement pleurer avant de vomir. »  Ajoutais-je avant de m'avancer vers la vendeuse. « Bonjour... » Dis-je en français avec un accent très très américain. Je béguayait un moment. je savais bien que je pouvais lui demander en anglais puisqu'elle devait cotoyer des étranger à longueur de journée et que l'anglais c'était LA BASE, mais voilà... j'avais étrangement envie de parler français. Le problème c'est que mon français s'arrêtais à: Bonjour, Foie gras, "c'est bon !" et croissant. Un peu perdue je donnais un coup de coude à Bee. Après tout elle était anglaise et en Angleterre presque tout le monde apprenait le français à l'école !

« Noooon, tu t'es vu ? T'ES trop canon pour moi ! » Tu éclatais de rire en entendant la connerie qu'elle venait de sortir, parce que tu ne te trouvais pas forcément canon comme elle le disait. Évidement t'essayais de te sentir confidente et à l'aise dans ton corps, de faire comme si tu étais toujours sûre de toi, mais ce n'était pas si facile. Tu pouvais pas te magnifier avec des produits de maquillage hyper chers ni avoir une garde robe hyper remplie. Tu levais tes yeux au ciel, souriant doucement en coin. « On va s'arrêter là, car sinon on n'en finira pas. » Tu disais en lui faisant un petit clin d'oeil. Bah ouais, toi tu n'allais pas la laisser gagner, elle elle n'allait pas te laisser gagner, et demain soir 18h vous y seriez toujours à savoir qui est la plus belle.

Et puis enfin vous entriez dans le parc, et c'était déjà magique. Rien qu'entrer à l'intérieur te faisait ressentir ce monde à part et cette envie de vous faire tout oublier de votre vie hors de Paris afin de se concentrer sur l'amusement. C'était magique, magique, magique. Tu lui montrais une boulangerie – car ta meilleure amie ne serai jamais en forme sans manger ni son café – et elle s'écriait avec enthousiasme, entrant rapidement à l'intérieur, ce qui te fis rire. « On prend un café, un croissant et après on ira vomir tout ça sur une attraction qui nous retournera le bide. » Tu riais à nouveau, faisant semblant de faire une tête de fille toute dégoûtée. Vomir sur les attractions ? Ce serait drôle, mais pas pour celle qui vomis, ni pour ceux qui se reçoivent tout sur la gueule... Même pas du tout drôle en fait. C'était ça en même temps le problème avec les attractions : quand on mangeait trop en avait envie de dégueuler, quand on ne mangeait pas on avait également envie de dégueuler. « Je vais certainement pleurer avant de vomir. » Tu souriais amusée, venant frotter doucement son dos comme pour la rassurer, et puis elle prenait la parole devant la vendeuse. « Bonjour... » Mince, c'était comment la suite ? Non sérieusement, heeeelp pleaaaase. T'avais jamais pris de cours de français. Tu ne savais vraiment pas dire grand-chose, a part les petits mots ou phrases connues de touristes. Et encore, même ce genre de choses quelques fois, tu les oubliais carrément. C'était vraiment dur le français. Quand tu es passée de Londres à Cambridge tout avait été tellement plus simple, tu changeais de pays sans que la langue elle soit différente. Là, c'était trop de changements d'un coup. « Croi-ssaaaants ! » Tu arrivais à prononcer avec un fort accent anglais, parce que c'était typiquement le mot que les gens connaissaient en français, avec baguette et poisson. Tu faisais un grand sourire à la vendeuse parce que tu ne voulais pas paraître malpolie sans dire s'il vous plait, et tu lui montrais tes doigts, en levant deux pour lui faire comprendre combien de croissants vous vouliez. Charlie voulait peut-être parler le français, mais toi, tu ne pouvais pas vraiment la sauver, t'avais toujours eu du mal avec cette langue. Aller, la suite... « Pain au Rai-sin ! » Tu disais en montrant le pain au raisin que tu adorais , essayant de bien lire l'étiquette qui indiquait le nom des viennoiseries. Puis, toujours avec ton sourire, tu remontrais le chiffre deux avec tes doigts. « Et cafééééés ! » Voilà, la elle ne pouvait que comprendre, non ?

( désolé de toujours changer de couleur, je sais que ça se fait pas, mais je ne parviens pas à trouver une couleur qui se voit et qui me plaise vraiment. :raaah: )

Je l'observais, pouffant de rire sous ma capuche Stitch. Son français était aussi pourris que le mien ! Son accent était peut-être un peu moins horrible ceci dit. Puisque l'accent British à des consonances que je trouve plus proche du français que l’accent américain... ou alors ce n'est qu'une impression. Bref elle demanda, tant bien que mal, deux croissants, deux pains aux raisins et deux cafés.  « T'es sexy quand tu parles français  » Lâchais-je d'un vois faussement aguicheuse, avant de rire bêtement. La vendeuse, qui semblait avoir compris, s'empressa de nous mettre deux croissants et deux pains aux raisins dans un petit sac en papier, puis partie vers une grosse machine à café avant de revenir avec deux gobelet en carton, brûlant. C'était moins jolie et moins pratique qu'à Starbucks mais bon, j'avais mon café, je n'allais pas râler ! Je sortais rapidement mes sous, alors que la vendeuse galérait pour nous donner le montant en anglais. « Merci. » Dis-je dans un sourire, une fois le tout payé avec plein de petites pièces (c'est compliqué pour ça les euro!). J'attrapais le précieux sac de viennoiseries et mon café, avant de sortir de la boulangerie, pour m'installer à une petite table juste devant.  « On fera quoi comme attraction en premier ? » demandais-je en m'asseyant.

(toute les couleurs te vont, y'a pas de soucis ♥)