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"Pourtant, tu ne te prives pas de te moquer de moi." que je lui fais dans un regard hautement accusateur. En plus, ça n'est pas tout à fait vrai : je vois bien qu'il me fait quelques compliments plus ou moins subtiles. Et ils me font d'autant plus plaisir qu'il est loin de m'en bombarder, d'ailleurs.
Je crois bien que mes cuisses sont bel et bien en train de brûler sous le froid ; ou s'engourdir, tout du moins. La sensation est vite passée d'étrange à franchement désagréable, et c'est à petits pas pressés que j'arrive avec lui devant la porte du bar qu'il m'ouvre en bon gentleman. Il y en a qui n'ont pas perdu leurs bonnes manières. Je souris à sa remarque, du genre 'arrête ça ou tu vas avoir des problèmes.', mais sans vraiment trouver de répartie cinglante à lui sortir. Je lâche son bras, entre : c'est une véritable fournaise par rapport à l'extérieur, malgré le peu de temps que l'on a eu pour s'y habituer. Déjà, j'ai l'impression de me sentir fondre le long de mes jambes, et ne retiens pas un petit soupire de satisfaction. J'ouvre mon manteau, le prends sur mon bras, et avance de quelques pas.
Sur ma gauche, un bar bien peuplé, mais pas franchement inaccessible. Quelques tables, des banquettes, une ambiance tout de même assez tamisée. Il y a principalement des étudiants, mêlés aux jeunes de la ville. Et à ma droite, de l'autre côté du mince couloir sur lequel débouche l'entrée, la piste de danse, où l'on peut deviner que les gens n'en sont pas à leur premier verre. Il y a du monde. Je crois que le bouche à oreille a déjà fait son petit bonhomme de chemin dans l'hôtel que l'on partage avec les autres d'Harvard. Toute cette scène est noyée dans une musique forte, dont les basses semblent frapper à en faire trembler les murs.
Je me retourne vers le jeune homme dans un sourire. "Ca ne m'a pas l'air mal pour se ridiculiser." lui dis-je tout naturellement, en haussant déjà un peu la voix pour me faire entendre. Le vestiaire est juste là ; on y dépose nos affaires, avant de s'avancer. Mais il faut faire un choix : à droite, ou à gauche ? Bien sûr, on pourrait danser un verre à la main. La question était plutôt de savoir si l'on comptait rester complètement sobre ou non. Pour ma part, le choix est vite fait : je suis en vacances, putain ! "Je te paie un verre ?" que je lui propose dans un sourire complice, comme si j'étais le petit diable posé sur son épaule.
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